Le CMJD et ses thuriféraires viennent de célébrer en grande pompe le premier anniversaire de la « transition démocratique » née du vrai faux coup d’état d’Août 2005.
Force est de constater que malgré les « bonnes intentions » de la classe militaire dirigeante du pays, et malgré les « espoirs » placés en elle ou à cause justement de ces espoirs, les problèmes de fond demeurent pour la Mauritanie.
Une transition démocratique qui prend sa raison sur 20 années de dictature, devrait pour le moins obéir à ces trois critères :
1- Volonté réelle de rupture avec ledit régime dictatorial
2- Mise en place d’instruments et de politiques prompts à rompre avec ce régime là.
3- Complicité franche de la classe politique et de la société civile en général.
Volonté réelle de rompre avec le régime dictatorial.
Cette volonté doit procéder d’abord et avant tout d’une conviction, fondée sur des intérêts moraux et/ou à défaut d’intérêts tout court, pour rompre avec ledit régime. Car s’il n’y a pas d’intérêt de réel de rompre avec quelque chose, il n’ y aura aucune volonté de faire. Et tout discours tendant à l’accréditer, à l’insinuer ou le faire croire est un discours vain, en tout cas face à la perspicacité des acteurs concernés et en comparaison à l’idée que se font lesdits acteurs d’une volonté de changement.
Or si nous examinons la classe militaire dirigeante actuelle, si nous savons son implication, sa participation active et continue dans l’½uvre du régime décrié, nous ne pouvons qu’arriver à la conclusion que cette volonté n’a pas existée au départ de leur entreprise.
Mise en place d’instruments et de politiques prompts à rompre avec le régime antérieur :
S’il est évident que la volonté de changement a manqué au départ aux acteurs du 03 août, il était possible qu’au cours de la marche du « processus », confrontés aux « réalités » du moment, lesdits acteurs se ressaisissent. Ou parce que ils ont enfin vu cette réalité « en face » ou parce ce que les acteurs politiques et la société civile leur ont signifié fermement et clairement ladite réalité.
Ceci aurait permis dès lors de mettre en place des instruments et politiques transitionnels à même de solutionner ou d’amorcer la solution des véritables problèmes causés par le régime dictatorial incriminé. Car après tout, c’est bien par les faits de ce régime là qu’ils justifient leur action. C'est-à-dire qu’ils n’auraient du avoir de « légitimité » qu’à la mesure de leur action contre les faits du régime de Ould Taya et non sur leurs déclarations d’intention ou pire, sur leurs gesticulations de tout genre, pour perpétuer l’héritage de ce dernier.
A partir de ce deuxième élément donc, il serait fastidieux et ridicule d’énumérer les « réalisations » du CMJD susceptibles d’accréditer une transition, ces réalisations n’existent simplement pas, parce que la volonté n’ y était pas et les instruments faisant défaut !
Complicité franche de la classe politique :
Sans doute c’est ce dernier élément qui fait couler définitivement l’action du 03 août. En effet, pour mal intentionnés que seraient les putchistes, si la classe politique et la société civile en général avaient pris ses responsabilités, en posant franchement les problèmes, au lieu de leur accorder un cheque en blanc, les militaires n’auraient pas longtemps persisté dans leur dessein.
Comment peut-on considérer qu’un régime est tombé simplement parce que son dirigeant en chef est « mis en retraite forcée » par des lieutenants ? C’est cette myopie politique, pour ne pas dire cette complaisance (de la classe politique essentiellement) qui est entrain de permettre à Ely Ould Mohamed Vall de réussir son tour de force.
Au lieu de poser les véritables problèmes qui minent la nation, ceux qui réellement divisent le pays, l’opposition s’est contente de pouvoir bénéficier « d’élections transparente » au risque d’hériter de ces problèmes sans possibilité aucune de les régler, parce que sans les moyens pour le faire et face à une acuité et une radicalisations de toutes les frustrations.
D’aucuns disent que si ces problèmes n’ont pas été posés c’est parce que les « acteurs » ne les ont pas jugé importants ou urgents. Les deux qualificatifs sont faux, dans la mesure où l’urgence et l’importance d’un problème ne dépendent pas de l’acteur qui les mettent sur le tapis sinon du problème en lui-même. Car pour important que soit un problème, s’il y a volonté de l’occulter il apparaîtra toujours comme un « faux problème ». Et c’est malheureusement le cas dans notre pays.
La dictature de Ould Taya a crée une double fracture nationale ; au niveau des composantes nationales (par le passif humanitaire et les déportations) ; au sein de la classe dominante arabe, par une « institution du pouvoir tribaliste », laquelle a crée des mafias qui ont réglé le pays en coupes ! Si on y ajoute la pratique de plus en plus avérée et dénoncée de l’esclavage, on mesure les limites de cette « transition ».
Les conséquences économiques et sociales de cette politique qui demeure sont visibles partout, et ce n’est pas la venue du pétrole ou la « démocratie » décrétée par le CMJD qui changeront ces choses là.
De la même manière il serait vrai de dire que Ould Taya n’a fait que perfectionner la « technique militaire » pour le pillage de notre pays, dans tous les sens du terme, c’est de la même manière qu’on pourrait affirmer que sans les militaires, aucun des problèmes énumérés ne pourrait entrevoir une solution. Le pouvoir civil pourrait tout au mieux signer un pacte de « non agression » avec les militaires et le pillage continuera de plus belle et cette fois dans les deux bords !
En somme le gouvernement civil qui sortira au terme du « processus électoral » nous conduit directement à des lendemains incertains...
La lutte continue !
Thierno Wothy Touré,
Berlin- Allemagne
Force est de constater que malgré les « bonnes intentions » de la classe militaire dirigeante du pays, et malgré les « espoirs » placés en elle ou à cause justement de ces espoirs, les problèmes de fond demeurent pour la Mauritanie.
Une transition démocratique qui prend sa raison sur 20 années de dictature, devrait pour le moins obéir à ces trois critères :
1- Volonté réelle de rupture avec ledit régime dictatorial
2- Mise en place d’instruments et de politiques prompts à rompre avec ce régime là.
3- Complicité franche de la classe politique et de la société civile en général.
Volonté réelle de rompre avec le régime dictatorial.
Cette volonté doit procéder d’abord et avant tout d’une conviction, fondée sur des intérêts moraux et/ou à défaut d’intérêts tout court, pour rompre avec ledit régime. Car s’il n’y a pas d’intérêt de réel de rompre avec quelque chose, il n’ y aura aucune volonté de faire. Et tout discours tendant à l’accréditer, à l’insinuer ou le faire croire est un discours vain, en tout cas face à la perspicacité des acteurs concernés et en comparaison à l’idée que se font lesdits acteurs d’une volonté de changement.
Or si nous examinons la classe militaire dirigeante actuelle, si nous savons son implication, sa participation active et continue dans l’½uvre du régime décrié, nous ne pouvons qu’arriver à la conclusion que cette volonté n’a pas existée au départ de leur entreprise.
Mise en place d’instruments et de politiques prompts à rompre avec le régime antérieur :
S’il est évident que la volonté de changement a manqué au départ aux acteurs du 03 août, il était possible qu’au cours de la marche du « processus », confrontés aux « réalités » du moment, lesdits acteurs se ressaisissent. Ou parce que ils ont enfin vu cette réalité « en face » ou parce ce que les acteurs politiques et la société civile leur ont signifié fermement et clairement ladite réalité.
Ceci aurait permis dès lors de mettre en place des instruments et politiques transitionnels à même de solutionner ou d’amorcer la solution des véritables problèmes causés par le régime dictatorial incriminé. Car après tout, c’est bien par les faits de ce régime là qu’ils justifient leur action. C'est-à-dire qu’ils n’auraient du avoir de « légitimité » qu’à la mesure de leur action contre les faits du régime de Ould Taya et non sur leurs déclarations d’intention ou pire, sur leurs gesticulations de tout genre, pour perpétuer l’héritage de ce dernier.
A partir de ce deuxième élément donc, il serait fastidieux et ridicule d’énumérer les « réalisations » du CMJD susceptibles d’accréditer une transition, ces réalisations n’existent simplement pas, parce que la volonté n’ y était pas et les instruments faisant défaut !
Complicité franche de la classe politique :
Sans doute c’est ce dernier élément qui fait couler définitivement l’action du 03 août. En effet, pour mal intentionnés que seraient les putchistes, si la classe politique et la société civile en général avaient pris ses responsabilités, en posant franchement les problèmes, au lieu de leur accorder un cheque en blanc, les militaires n’auraient pas longtemps persisté dans leur dessein.
Comment peut-on considérer qu’un régime est tombé simplement parce que son dirigeant en chef est « mis en retraite forcée » par des lieutenants ? C’est cette myopie politique, pour ne pas dire cette complaisance (de la classe politique essentiellement) qui est entrain de permettre à Ely Ould Mohamed Vall de réussir son tour de force.
Au lieu de poser les véritables problèmes qui minent la nation, ceux qui réellement divisent le pays, l’opposition s’est contente de pouvoir bénéficier « d’élections transparente » au risque d’hériter de ces problèmes sans possibilité aucune de les régler, parce que sans les moyens pour le faire et face à une acuité et une radicalisations de toutes les frustrations.
D’aucuns disent que si ces problèmes n’ont pas été posés c’est parce que les « acteurs » ne les ont pas jugé importants ou urgents. Les deux qualificatifs sont faux, dans la mesure où l’urgence et l’importance d’un problème ne dépendent pas de l’acteur qui les mettent sur le tapis sinon du problème en lui-même. Car pour important que soit un problème, s’il y a volonté de l’occulter il apparaîtra toujours comme un « faux problème ». Et c’est malheureusement le cas dans notre pays.
La dictature de Ould Taya a crée une double fracture nationale ; au niveau des composantes nationales (par le passif humanitaire et les déportations) ; au sein de la classe dominante arabe, par une « institution du pouvoir tribaliste », laquelle a crée des mafias qui ont réglé le pays en coupes ! Si on y ajoute la pratique de plus en plus avérée et dénoncée de l’esclavage, on mesure les limites de cette « transition ».
Les conséquences économiques et sociales de cette politique qui demeure sont visibles partout, et ce n’est pas la venue du pétrole ou la « démocratie » décrétée par le CMJD qui changeront ces choses là.
De la même manière il serait vrai de dire que Ould Taya n’a fait que perfectionner la « technique militaire » pour le pillage de notre pays, dans tous les sens du terme, c’est de la même manière qu’on pourrait affirmer que sans les militaires, aucun des problèmes énumérés ne pourrait entrevoir une solution. Le pouvoir civil pourrait tout au mieux signer un pacte de « non agression » avec les militaires et le pillage continuera de plus belle et cette fois dans les deux bords !
En somme le gouvernement civil qui sortira au terme du « processus électoral » nous conduit directement à des lendemains incertains...
La lutte continue !
Thierno Wothy Touré,
Berlin- Allemagne