Un concours de beauté interdit sous la pression des conservateus.
A la fin du mois dernier, des affiches insolites envahissent les rues de la capitale mauritanienne. Elles annoncent l'élection de Miss Nouakchott - événement, bien sûr, sans précédent dans les annales. Plusieurs jeunes femmes sont présélectionnées pour ce concours de beauté organisé par le Racing Club avec le concours de plusieurs sponsors, sociétés nationales ou firmes étrangères. Très encline à épouser l'air du temps, une partie de la jeunesse est aux anges. « Nous voilà comme les autres ! » se réjouit Ahmed, étudiant à Nouakchott, qui compte bien assister à la soirée, avec toute sa « bande ».
Mais ce mimétisme n'est pas du goût des islamistes locaux. Assiraj, leur quotidien, tire une première salve contre les organisateurs, vite relayé par divers sites Internet. Mohamed el-Hacen Ould Dedew, le chef spirituel de cette mouvance, est en effet formel : la cérémonie est « incompatible avec les mœurs du pays et contraire à la charia ».
Les conservateurs de toutes obédiences font bloc derrière l'éminent docteur de la foi - même les imams des mosquées gérées par l'État, qui, dans le passé, ont pourtant maintes fois reproché aux amis d'Ould Dedew leur « politisation » de la religion. Plus surprenant : à des rares exceptions, les « progressistes » leur emboîtent le pas, certains n'hésitant pas à reprendre à leur compte, à la virgule près, le réquisitoire islamiste. Prudents, les sponsors mauritaniens prennent, l'un après l'autre, leurs distances avec les organisateurs.
Vendredi 30 juin, Ahmedou Ould Lmarabott, l'imam de la Grande Mosquée de la capitale, met fin au suspense. Devant plusieurs centaines de fidèles assemblés pour son prêche hebdomadaire, il annonce que « les autorités m'ont fait officiellement part de leur décision d'interdire l'organisation du concours », qui devait avoir lieu le lendemain. Les conservateurs ont gagné : il n'y aura pas de Miss Nouakchott. Abdallah Ben Ali
par ABDALLAH BEN ALI
A la fin du mois dernier, des affiches insolites envahissent les rues de la capitale mauritanienne. Elles annoncent l'élection de Miss Nouakchott - événement, bien sûr, sans précédent dans les annales. Plusieurs jeunes femmes sont présélectionnées pour ce concours de beauté organisé par le Racing Club avec le concours de plusieurs sponsors, sociétés nationales ou firmes étrangères. Très encline à épouser l'air du temps, une partie de la jeunesse est aux anges. « Nous voilà comme les autres ! » se réjouit Ahmed, étudiant à Nouakchott, qui compte bien assister à la soirée, avec toute sa « bande ».
Mais ce mimétisme n'est pas du goût des islamistes locaux. Assiraj, leur quotidien, tire une première salve contre les organisateurs, vite relayé par divers sites Internet. Mohamed el-Hacen Ould Dedew, le chef spirituel de cette mouvance, est en effet formel : la cérémonie est « incompatible avec les mœurs du pays et contraire à la charia ».
Les conservateurs de toutes obédiences font bloc derrière l'éminent docteur de la foi - même les imams des mosquées gérées par l'État, qui, dans le passé, ont pourtant maintes fois reproché aux amis d'Ould Dedew leur « politisation » de la religion. Plus surprenant : à des rares exceptions, les « progressistes » leur emboîtent le pas, certains n'hésitant pas à reprendre à leur compte, à la virgule près, le réquisitoire islamiste. Prudents, les sponsors mauritaniens prennent, l'un après l'autre, leurs distances avec les organisateurs.
Vendredi 30 juin, Ahmedou Ould Lmarabott, l'imam de la Grande Mosquée de la capitale, met fin au suspense. Devant plusieurs centaines de fidèles assemblés pour son prêche hebdomadaire, il annonce que « les autorités m'ont fait officiellement part de leur décision d'interdire l'organisation du concours », qui devait avoir lieu le lendemain. Les conservateurs ont gagné : il n'y aura pas de Miss Nouakchott. Abdallah Ben Ali
par ABDALLAH BEN ALI