Pour ne pas se fourvoyer dans les digressions, qu’il me soit permis de camper ici le cadre de mon propos qui se veut un éclairage pour contribuer à décanter l’illusion d’un changement et surtout celles des intentions de ses auteurs . Des auteurs, qui réussissent au fil des jours à s’attacher les services d’intellectuels figures de combat politique dans notre patrie depuis quelques années. Une situation qui, à mon sens se caractérise par l’incohérence et l’errance de ces démiurges du possible autoproclamés à l’aune de la période la plus sombre de l’histoire de la Mauritanie.
Le cadre donc de mon propos est la période qui succède au brouillard issu du coup d’Etat et singulièrement le parti pris affiché avec une forte conviction qui trahit une frilosité certaine…..Tout se passe comme si l’essentiel est de négocier sa place dans une histoire écrite d’avance.
Là, la distinction se négocie sur l’autel de la justice, des grands principes réformateurs. Et pour conforter les positions, le pragmatisme est convoqué : le « terrain » tient désormais d’argument imparable et il est servi avec délectation cachant les mécanismes d’une négociation où l’offre de service apparaît nettement supérieure à la demande des nouvelles autorités….
Il ne s’agit pas ici de penser dans le chaos de l’histoire de la Mauritanie, mais au contraire de l’art de tordre le cou au mensonge. Car, dans l’état actuel des choses, si en période de crise nationale notre action et notre prise de position recèlent des valeurs certaines, cela ne doit en aucun cas nous happer de telle sorte à entamer notre sens critique et de le réduire aux exigences de survie : la seule chose qui vaille est et demeure la libération politique.
Pour ce qui est de notre patrie, la Mauritanie, à en juger par l’évolution des choses, cette libération politique échappe à l’ordre du possible. En effet, à l’instar des responsables politiques africaines, leurs collèges mauritaniens restent marqués par un discours inconscient structuré par l’absence de toute idéologie. Même si l’idéologie apparaît par des cas comme le cancer de la conscience pour reprendre l’_expression d’Althusser, elle détermine la matrice de toute action politique…. Mieux, elle en est la boussole, car tout homme, toute formation politique ou sociale ! qui ne reproduisent pas les conditions de leurs productions ne peuvent survivre au chaos : la politique a horreur du vide !
En Mauritanie, ce vide est idéologique. La seule idéologie qui existe ici est celle de l’appartenance ethnique et tribale qui structure les options politiques. L’incohérence et l’errance des intellectuels le conforte et le comble en même temps. Les forçats des idéaux humanistes sont de plus en plus à la remorque du troupeau : le virage du consensus et le consentement « patriotique » utiles se dessinent laissant les desseins des principes dans les poubelles des histoires individuelles malgré l’attachement à la justice et à l’équité. Face à cette situation, l’opposition domestiquée par les années du Colonel Ould Taya s’en tient à évaluer ses forces : les partis concernés rivalisent dans le décompte des ralliements. Le décor semble planté pour la mise en scène orchestrée par un Conseil militaire qui défait aujourd’hui ce qu’il avait l’intention de faire hier… Dans ce champ, du moins ce désert d’incertitudes, le choix des intellectuels se limite désormais au baiser politique à faire aux partis politiques ou au CMJD ; et l’antichambre de la compromission est ouverte. Aujourd’hui, si les intellectuels et les responsables politiques mauritaniens souhaitent ou aspirent à donner du sens et aspirent à s’épanouir dans une société, un pays libres ; ils doivent éviter de se lier...
Contrairement à la vulgate ambiante qui veut attribuer à ces nouvelles autorités les meilleurs intentions, il faut dire que c’est un désenchantement qui conduit la Mauritanie vers l’abîme auquel on assiste depuis bientôt sept mois. Au moment où leurs tergiversations apparaissent au grand jour pour le plus grand obtus, toute trêve ! dans cet combat signerait l’abdication de notre responsabilité et de nos convictions. Accorder la moindre parcelle de crédit à ce qui n’est que déclarations d’intentions et stratégie d’absolution du CMJD depuis la fameuse déclaration de Dakar en date du 14 Août 2005, revient à éroder la quintessence d’une idée : rendre justice .Dans un monde où il reste si peu de choses, maintenir, la voix de la raison, de la vérité voilà la seule issue pour le pragmatisme politique et la crédibilité de l’intellectuel et du politique. Pour ma part, je continue à penser et à dire que la rupture tant espérée n’a pas eu lieu et n’aura pas lieu tant qu’on s’accommode du réajustement du système de domination.
Au sein, de nos communautés respectives, la seule valeur et le seul idéal pour lesquels l’individu se sacrifie est celui de la solidarité. Une solidarité ethnique ou pour parler en langage marxisant une solidarité de corps : ce qui s’est passé à travers le coup d’Etat est une rotation cyclique des tenants de la domination. C’est une réalité qu’il importe d’inclure et de saisir dans ces moments de doute. Les chantres du combat de l’intérieur doivent méditer le contenu de celui-ci et surtout les moyens de le mener d’autant plus qu’en Mauritanie il n’y a qu’un Centre et plusieurs Périphéries : nous prenons l’histoire pour juge et les faits de demain pour témoins devant ce qui est aujourd’hui l’incohérence et l’errance des intellectuels…..
Docteur El Arby Ould Saleck,
Paris, France
Le cadre donc de mon propos est la période qui succède au brouillard issu du coup d’Etat et singulièrement le parti pris affiché avec une forte conviction qui trahit une frilosité certaine…..Tout se passe comme si l’essentiel est de négocier sa place dans une histoire écrite d’avance.
Là, la distinction se négocie sur l’autel de la justice, des grands principes réformateurs. Et pour conforter les positions, le pragmatisme est convoqué : le « terrain » tient désormais d’argument imparable et il est servi avec délectation cachant les mécanismes d’une négociation où l’offre de service apparaît nettement supérieure à la demande des nouvelles autorités….
Il ne s’agit pas ici de penser dans le chaos de l’histoire de la Mauritanie, mais au contraire de l’art de tordre le cou au mensonge. Car, dans l’état actuel des choses, si en période de crise nationale notre action et notre prise de position recèlent des valeurs certaines, cela ne doit en aucun cas nous happer de telle sorte à entamer notre sens critique et de le réduire aux exigences de survie : la seule chose qui vaille est et demeure la libération politique.
Pour ce qui est de notre patrie, la Mauritanie, à en juger par l’évolution des choses, cette libération politique échappe à l’ordre du possible. En effet, à l’instar des responsables politiques africaines, leurs collèges mauritaniens restent marqués par un discours inconscient structuré par l’absence de toute idéologie. Même si l’idéologie apparaît par des cas comme le cancer de la conscience pour reprendre l’_expression d’Althusser, elle détermine la matrice de toute action politique…. Mieux, elle en est la boussole, car tout homme, toute formation politique ou sociale ! qui ne reproduisent pas les conditions de leurs productions ne peuvent survivre au chaos : la politique a horreur du vide !
En Mauritanie, ce vide est idéologique. La seule idéologie qui existe ici est celle de l’appartenance ethnique et tribale qui structure les options politiques. L’incohérence et l’errance des intellectuels le conforte et le comble en même temps. Les forçats des idéaux humanistes sont de plus en plus à la remorque du troupeau : le virage du consensus et le consentement « patriotique » utiles se dessinent laissant les desseins des principes dans les poubelles des histoires individuelles malgré l’attachement à la justice et à l’équité. Face à cette situation, l’opposition domestiquée par les années du Colonel Ould Taya s’en tient à évaluer ses forces : les partis concernés rivalisent dans le décompte des ralliements. Le décor semble planté pour la mise en scène orchestrée par un Conseil militaire qui défait aujourd’hui ce qu’il avait l’intention de faire hier… Dans ce champ, du moins ce désert d’incertitudes, le choix des intellectuels se limite désormais au baiser politique à faire aux partis politiques ou au CMJD ; et l’antichambre de la compromission est ouverte. Aujourd’hui, si les intellectuels et les responsables politiques mauritaniens souhaitent ou aspirent à donner du sens et aspirent à s’épanouir dans une société, un pays libres ; ils doivent éviter de se lier...
Contrairement à la vulgate ambiante qui veut attribuer à ces nouvelles autorités les meilleurs intentions, il faut dire que c’est un désenchantement qui conduit la Mauritanie vers l’abîme auquel on assiste depuis bientôt sept mois. Au moment où leurs tergiversations apparaissent au grand jour pour le plus grand obtus, toute trêve ! dans cet combat signerait l’abdication de notre responsabilité et de nos convictions. Accorder la moindre parcelle de crédit à ce qui n’est que déclarations d’intentions et stratégie d’absolution du CMJD depuis la fameuse déclaration de Dakar en date du 14 Août 2005, revient à éroder la quintessence d’une idée : rendre justice .Dans un monde où il reste si peu de choses, maintenir, la voix de la raison, de la vérité voilà la seule issue pour le pragmatisme politique et la crédibilité de l’intellectuel et du politique. Pour ma part, je continue à penser et à dire que la rupture tant espérée n’a pas eu lieu et n’aura pas lieu tant qu’on s’accommode du réajustement du système de domination.
Au sein, de nos communautés respectives, la seule valeur et le seul idéal pour lesquels l’individu se sacrifie est celui de la solidarité. Une solidarité ethnique ou pour parler en langage marxisant une solidarité de corps : ce qui s’est passé à travers le coup d’Etat est une rotation cyclique des tenants de la domination. C’est une réalité qu’il importe d’inclure et de saisir dans ces moments de doute. Les chantres du combat de l’intérieur doivent méditer le contenu de celui-ci et surtout les moyens de le mener d’autant plus qu’en Mauritanie il n’y a qu’un Centre et plusieurs Périphéries : nous prenons l’histoire pour juge et les faits de demain pour témoins devant ce qui est aujourd’hui l’incohérence et l’errance des intellectuels…..
Docteur El Arby Ould Saleck,
Paris, France