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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

MAURITANIE : “ Justice et réconciliation ”, “ Equité et réconciliation ”, deux exemples à méditer


Mauritanie : savoir raison garder (en date du 10 août 2005), je livrais mes premières impressions, suite au coup d’état militaire qui installait un changement à la tête de l’Etat. Demandant à voir et à juger sur pièces les promesses du nouveau régime à l’aune de la question nationale (cohabitation entre communautés) et surtout des celle des “ événements de 1989 ”, mes propos apportaient comme un bémol au sentiment quasi général d’euphorie et de liesse ; j’aurais bien voulu avoir tort. Hélas ! Les événements récents tant en Mauritanie, au Sénégal qu’ailleurs semblent me donner raison, mais aussi une bonne opportunité de continuer la réflexion :

- En Mauritanie : Notre pays vient de célébrer l’an 45 d’une indépendance qui, sous toutes les latitudes, est synonyme d’autonomie de décision, de maîtrise de ses ressources et de son destin et surtout de…justice (une des composantes de la devise nationale). Comme à l’accoutumée, c’est ce jour que le collectif des braves et inconsolables veuves des militaires noirs assassinés a choisi, pour se rappeler encore à l’attention des autorités, et réclamer justice. Nos pères avaient-ils combattu le colon et réclamé l’indépendance pour en arriver à “ ça ”, pour en être encore là, près de 50 ans après ? Auparavant les journées nationales de concertation avaient traité de beaucoup de choses, mais pas de l’essentiel, pour nous. La dérobade était pourtant prévisible, tout comme les arguments pour éluder le vrai débat, fallacieux, du reste. Les journées ( si je ne me trompe) avaient donné l’occasion de plancher sur la réforme de la justice, la bonne gouvernance et les élections futures, mais : Quel sens accorder à une réforme de justice dans un Etat qui refuse encore justice à ses fils exilés, bannis, déportés, à ses filles précocement réduites à l’état de veuves ? Quelle crédibilité à une “ bonne gouvernance ” des ressources dont l’accès, par la force des choses, leur est refusé, à des élections dont ils seront tout au plus des acteurs éloignés, faute de pouvoir revenir au pays, retrouver leur citoyenneté ? Certes, on n’émerge pas de plus de 18 ans des ténèbres d’une dictature à la fois gabégique tribale et raciste sans quelques vertiges, mais cela ne doit pas justifier une démocratie distillée à doses homéopathiques ou de façon sélective. Aucune de ses composantes ne doit être omise, ni aucun groupe social, lésé. Régler la question des réfugiés ne peut attendre la fin de la période de transition. Il est vrai que reconnaître ses erreurs et avoir la volonté de les corriger demande du courage. Le roi du Maroc vient d’en apporter la preuve.

- Au Maroc : la commission équité et réconciliation créée au lendemain de l’accession au trône de Mohamed VI vient de déposer ses conclusions. Rappelons ses objectifs : faire la lumière sur les années de plomb du régime de feu le roi Hassan II, pourtant père de l’actuel souverain. L’équité commande donc une juste réparation pour toutes les victimes. C’est le préalable à toute réconciliation.

Bien avant, l’Afrique du Sud avait initié la démarche, avec là -bas, une commission justice et réconciliation. Le problème de place et de temps ne nous permet pas de nous appesantir outre mesure sur les nuances et subtilités concernant ces deux termes. Retenons seulement qu’en Afrique du Sud aussi, la réconciliation a donc eu des préalables et qu’elle n’est que l’aboutissement d’un processus. Pourquoi devrait-il en être autrement en Mauritanie ? Ces deux pays beaucoup plus riches et puissants que la Mauritanie ont vite compris qu’il ne servait à rien de pratiquer la politique de l’autruche. La meilleure façon d’exorciser le vieux démon du passé et les fantômes de 1989 et de se saisir sans délais de la question et la traiter résolument. Le retour en catimini, proposé par le chef de l’Etat, ne confère aucune garantie, ni aucune sécurité. De telles propositions confinent au dilatoire, mais elles n’assureront jamais l’oubli et le découragement, encore moins l’impunité. La semaine riche en événements au Sénégal en apporte une preuve.

- Au Sénégal : L’“affaire Habré ”, du nom de l’ancien chef de l’Etat tchadien a mobilisé l’opinion nationale et même internationale. Elle semble loin d’avoir connu son épilogue. Coupable ? Non coupable ? L’avenir nous édifiera. En attendant, une lecture historique des événements nous enseigne que c’est par ses qualités d’opiniâtreté qu’un groupe de personnes (aidé en cela, il est vrai, par des groupes de pression et ONG) a réussi à obtenir quelques résultats, en bouleversant la quiétude et les habitudes tranquilles de l’ex chef d’Etat. Pourquoi Taya et ses complices ne répondraient-ils pas de leurs crimes ? Même abandonnés de tous et sans le soutien de puissantes ONG, nous demeurons donc persuadés que les réfugiés, déportés et autres veuves devront au rappel constant des crimes commis contre la communauté noire de Mauritanie à la fin des années 80, la reconnaissance de leurs droits et la satisfaction de leurs légitimes revendications.


Yahya KANE
sosrefugiés@hotmail.com

source: jounal Penco- Senegal
Rtas
Samedi 9 Septembre 2006 - 22:13
Samedi 9 Septembre 2006 - 22:18
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