MAURITANIE DE LA CAMPAGNE POUR LES LEGISLATIVES ET LES MUNICIPALES

La campagne pour les élections législatives et municipales du 19 novembre en Mauritanie commence samedi à o heure, appris APA samedi de sources sûres à Nouakchott.
Ce scrutin constitue la seconde étape du processus de transition piloté par le Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD) au pouvoir depuis août 2005.
Le plébiscite de la nouvelle constitution, approuvée, le 25 juin dernier, par 96,97% des votants, avec un taux de participation de 76,51 %, a été la première étape de ce processus. L’étape suivante, la dernière en l’occurrence, permettra le retour à la constitutionnalité avec une élection présidentielle prévue en mars 2007.
Un nombre élevé de candidat dans les différentes listes présentées constitue la particularité de cette campagne électorale avec notamment 1264 listes en lice pour les conseils municipaux et 441 autres compétissent pour briguer les 95 sièges de la future Assemblée nationale, en sollicitant les suffrages de plus d’un million d’électeurs.
Les listes indépendantes représentent le tiers des candidatures déposées, justifiant leurs actes par le fait que les partis politiques ne disposent pas de programmes valables permettant de libérer des « mauvaises pratiques du passé ».
Mais les formations politiques ont accusé des membres du CMJD d’avoir encouragé certaines notabilités tribales et régionales à délaisser leurs formations politiques et à constituer des coordinations indépendantes.
Une fronde grandissante s’en était suivie au sein de la classe politique et des organisations de la société civile qui avaient exigé l’arrêt de l’ingérence présumée des militaires dans le jeu politique.
Ce qui a amené le chef de l’Etat, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, à réagir énergiquement, voire nerveusement, en démentant les « allégations » des partis et en proclamant « clos le débat sur la neutralité des militaires ».
« Nous ne sommes pas venus par la grande porte pour sortir par la petite fenêtre », avait clamé Ould Mohamed se demandant « qui peut nous en empêcher si nous voulons rester au pouvoir » ?
Un certain nombre de mesures ont été prises pour garantir le déroulement de la campagne et du scrutin dans des conditions sécuritaires acceptables.
A ce sujet, les tentes qui considèrent un élément central de campagne en Mauritanie ont été interdites le long des routes dans le but de limiter les attroupements inutiles à proximité des axes routiers de la ville. La présence des forces de sécurité à l’intérieur de la capitale Nouakchott a également été renforcée autour des principaux ronds points de la ville.
Les acteurs politiques s’accordent à dire que la préoccupation majeure par rapport à ces élections sera sans nul doute l’utilisation correcte du bulletin unique, introduit pour la première fois dans un pays où l’analphabétisme est fort présent.

MOO/mn/APA