SOS Esclaves vient de prendre connaissance de 3 nouveaux litiges entre des esclaves et leurs anciens maîtres, dans les régions de l’Assaba et du Hodh Echarghi.
Ils se présentent ainsi, selon le résultat de nos enquêtes, immédiatement communiqués au Ministre de la Justice, Maître Mahfoudh Ould Bettah. Les objetss de contentieux sont des propriétés de terre de culture :
1. Oumarou Ould Ahmed Lemeylid est opposé à Mohamed Lemine Ould Ahmed Mahjoub, lequel prétend être maître du défunt père de Oumarou. L’affaire se déroule dans la commune de Boulahrath, département de Barkéol, région de l’Assaba. Sont en jeu un âne, une ânesse, un sac en cuir, un fusil et un champ à Boulahraz 1, qui appartenaient à son père Ahmed Ould Meylid.
2. Dans une situation de même ordre, Bechir Ould Demba, descendant d’esclave, est en litige avec Mohamdi Ould Taleb Ould Haiba, semble-t-il soutenu par les autorités locales de Barkéol, région de l’Assaba. Est en jeu le champ de son père Demba Ould Sweylem, décédé en 2005. Ce champ est situé dans la localité de Boulahraz 1 (commune de Barkéol).
3. Ce cas révèle l’oppression morale et psychologique exercée sur Blal Ould Sweylick et ses filles, par un notable de Adel Bagrou - région du Hodh Echarghi - le dénommé Babbe Ould Ahmed Seïloum Ould Vadhili ; ce dernier est le fils héritier de l’ancien maître de l’épouse de Blal, lequel avait, de son vivant, affranchi celle-ci et ses filles, de son vivant et à leur demande. Selon Blal Ould Sweylick, Babbe Ould Ahmed Seïloum Ould Vadhili, suite à un refus de Blal de conclure le mariage d’une de ses filles chez lui et sous son autorité, a décidé que les affranchissements sont nuls et non avenus ; c’est ainsi qu’il est venu, en pleine cérémonie de mariage d’une des filles, pour prévenir le fiancé et les siens que la fille est son esclave comme le sera toute sa descendance et qu’il n’autorise pas ce mariage. L’union n’a pas eu lieu, l’autre partie ayant renoncé en raison du fait que la fiancée est esclave de statut ; les invités se sont dispersés. La malheureuse fiancée aurait décédée de honte et de chagrin le même jour.
Ces personnes se présentent comme des victimes de l’esclavage ou de ses séquelles ; elles s’étaient d’abord adressées à notre organisation pour se plaindre. Immédiatement, le Ministre, comme à son habitude, nous a reçus, en présence des victimes ; elles ont donc exposé, elles-mêmes, tous leur problèmes ; à la suite de quoi :
- Le Procureur général, sur demande du Ministre, a saisi le Procureur de la République de Néma qui se trouvait sur le lieu du litige (Adel bagrou), pour lui ordonner de retrouver le prétendu maître et de l’interroger sur les faits allégués par Blal Ould Swelick.
- Concernant Oumarou Ould Ahmed Lemoylid et Bechir Ould Demba, le Ministre a conclu que chacun d’entre eux devait lui adresser une plainte. A Blal Ould Sweylick en particuler, il donna l’assurance que son infortune ferait l’objet d’une enquête sérieuse et qu’il ne serait certainement plus inquiété, le cas échéant.
Bechir Ould Demba et Oumarou Ould Ahmed Lemoylid ont, chacun, déféré à la suggestion du Ministre, auprès de son Secrétariat, ceci en présence du Président de SOS Esclaves, le 5 juin 2006 ; leurs requêtes ont été enregistrées, respectivement, sous les numéros d’ordre 1458 et 1459.
- Au sujet de Blal, le Ministre conclut que l’investigation à lui parvenues par les soins du Procureur de la république de Néma, soutient que le notable Babbe n’a plus eu de relations, avec la famille de Blal, depuis plusieurs années déjà ; en conséquence, le magistrat juge fausses les allégations de l’ancien esclave. Or, les représentants locaux de notre organisation à Adel Bagrou tiennent et confirment de sources sûres, que :
A/ Babbe Ould Ahmed Seïloum Ould Vadhili a confirmé, d’abord avec force, que les filles sont bien ses esclaves légitimes et commenté « personnes n’y peut rien » ! Cette première réaction, intervenue devant témoins, ne souffre aucun doute.
B/ Ensuite, monsieur le Procureur de la république de Néma s’est efforcé, pendant longtemps, de convaincre le notable, de renoncer à de pareilles prétentions, anachroniques et illégales. Le rapport remis au Ministre constitue, par ses affirmations erronées, le fruit d’une collusion entre les représentants de l’Etat et des personnalités esclavagistes. Il n’est pas nécessaire de rappeler que l’appartenance des deux, à la même ethnie, intervient très souvent comme un élément aggravant de ces cas d’impunité.
Ainsi, apparaissent, de façon évidente, une illustration des manipulations, déformations et reconditionnement des faits, qu’effectuent certaines autorités en charge d’instruire des plaintes déposées par de gens simples et sans soutien tribal. Ici, la transformation des victimes en menteurs affabulateurs est la source de graves et profondes frustrations ; elle décourage les candidats potentiels à une démarche de justice contre leurs maîtres traditionnels.
Cependant, SOS Esclaves forme l’espoir, que le Procureur de la République sera rappelé à l’ordre par sa tutelle ; nous souhaitons, aussi, qu’à la suite de son intervention, le sieur Babbe Ould Ahmed Seïloum Ould Vadili cesse d’importuner Blal Ould Sweylick et ses filles.
Sur les deux autres cas, objets de démarches devant les tribunaux, SOS Esclaves tient à alerter l’opinion, nationale et internationale, qu’elle traite, seulement, les situations portées devant elle par les victimes. Des milliers de personnes, dépourvues de recours et résignées face aux solidarités ethniques entre esclavagistes et agents de l’Etat, préfèrent renoncer à toute revendication. La servitude de naissance est une réalité encore massive en Mauritanie. Elle opère, à la fois, dans ses manifestations brutes et par ses séquelles. Les deux degré coexistent.
Boubacar Messaoud, Président
Nouakchott, le 14 juillet 2006
Ils se présentent ainsi, selon le résultat de nos enquêtes, immédiatement communiqués au Ministre de la Justice, Maître Mahfoudh Ould Bettah. Les objetss de contentieux sont des propriétés de terre de culture :
1. Oumarou Ould Ahmed Lemeylid est opposé à Mohamed Lemine Ould Ahmed Mahjoub, lequel prétend être maître du défunt père de Oumarou. L’affaire se déroule dans la commune de Boulahrath, département de Barkéol, région de l’Assaba. Sont en jeu un âne, une ânesse, un sac en cuir, un fusil et un champ à Boulahraz 1, qui appartenaient à son père Ahmed Ould Meylid.
2. Dans une situation de même ordre, Bechir Ould Demba, descendant d’esclave, est en litige avec Mohamdi Ould Taleb Ould Haiba, semble-t-il soutenu par les autorités locales de Barkéol, région de l’Assaba. Est en jeu le champ de son père Demba Ould Sweylem, décédé en 2005. Ce champ est situé dans la localité de Boulahraz 1 (commune de Barkéol).
3. Ce cas révèle l’oppression morale et psychologique exercée sur Blal Ould Sweylick et ses filles, par un notable de Adel Bagrou - région du Hodh Echarghi - le dénommé Babbe Ould Ahmed Seïloum Ould Vadhili ; ce dernier est le fils héritier de l’ancien maître de l’épouse de Blal, lequel avait, de son vivant, affranchi celle-ci et ses filles, de son vivant et à leur demande. Selon Blal Ould Sweylick, Babbe Ould Ahmed Seïloum Ould Vadhili, suite à un refus de Blal de conclure le mariage d’une de ses filles chez lui et sous son autorité, a décidé que les affranchissements sont nuls et non avenus ; c’est ainsi qu’il est venu, en pleine cérémonie de mariage d’une des filles, pour prévenir le fiancé et les siens que la fille est son esclave comme le sera toute sa descendance et qu’il n’autorise pas ce mariage. L’union n’a pas eu lieu, l’autre partie ayant renoncé en raison du fait que la fiancée est esclave de statut ; les invités se sont dispersés. La malheureuse fiancée aurait décédée de honte et de chagrin le même jour.
Ces personnes se présentent comme des victimes de l’esclavage ou de ses séquelles ; elles s’étaient d’abord adressées à notre organisation pour se plaindre. Immédiatement, le Ministre, comme à son habitude, nous a reçus, en présence des victimes ; elles ont donc exposé, elles-mêmes, tous leur problèmes ; à la suite de quoi :
- Le Procureur général, sur demande du Ministre, a saisi le Procureur de la République de Néma qui se trouvait sur le lieu du litige (Adel bagrou), pour lui ordonner de retrouver le prétendu maître et de l’interroger sur les faits allégués par Blal Ould Swelick.
- Concernant Oumarou Ould Ahmed Lemoylid et Bechir Ould Demba, le Ministre a conclu que chacun d’entre eux devait lui adresser une plainte. A Blal Ould Sweylick en particuler, il donna l’assurance que son infortune ferait l’objet d’une enquête sérieuse et qu’il ne serait certainement plus inquiété, le cas échéant.
Bechir Ould Demba et Oumarou Ould Ahmed Lemoylid ont, chacun, déféré à la suggestion du Ministre, auprès de son Secrétariat, ceci en présence du Président de SOS Esclaves, le 5 juin 2006 ; leurs requêtes ont été enregistrées, respectivement, sous les numéros d’ordre 1458 et 1459.
- Au sujet de Blal, le Ministre conclut que l’investigation à lui parvenues par les soins du Procureur de la république de Néma, soutient que le notable Babbe n’a plus eu de relations, avec la famille de Blal, depuis plusieurs années déjà ; en conséquence, le magistrat juge fausses les allégations de l’ancien esclave. Or, les représentants locaux de notre organisation à Adel Bagrou tiennent et confirment de sources sûres, que :
A/ Babbe Ould Ahmed Seïloum Ould Vadhili a confirmé, d’abord avec force, que les filles sont bien ses esclaves légitimes et commenté « personnes n’y peut rien » ! Cette première réaction, intervenue devant témoins, ne souffre aucun doute.
B/ Ensuite, monsieur le Procureur de la république de Néma s’est efforcé, pendant longtemps, de convaincre le notable, de renoncer à de pareilles prétentions, anachroniques et illégales. Le rapport remis au Ministre constitue, par ses affirmations erronées, le fruit d’une collusion entre les représentants de l’Etat et des personnalités esclavagistes. Il n’est pas nécessaire de rappeler que l’appartenance des deux, à la même ethnie, intervient très souvent comme un élément aggravant de ces cas d’impunité.
Ainsi, apparaissent, de façon évidente, une illustration des manipulations, déformations et reconditionnement des faits, qu’effectuent certaines autorités en charge d’instruire des plaintes déposées par de gens simples et sans soutien tribal. Ici, la transformation des victimes en menteurs affabulateurs est la source de graves et profondes frustrations ; elle décourage les candidats potentiels à une démarche de justice contre leurs maîtres traditionnels.
Cependant, SOS Esclaves forme l’espoir, que le Procureur de la République sera rappelé à l’ordre par sa tutelle ; nous souhaitons, aussi, qu’à la suite de son intervention, le sieur Babbe Ould Ahmed Seïloum Ould Vadili cesse d’importuner Blal Ould Sweylick et ses filles.
Sur les deux autres cas, objets de démarches devant les tribunaux, SOS Esclaves tient à alerter l’opinion, nationale et internationale, qu’elle traite, seulement, les situations portées devant elle par les victimes. Des milliers de personnes, dépourvues de recours et résignées face aux solidarités ethniques entre esclavagistes et agents de l’Etat, préfèrent renoncer à toute revendication. La servitude de naissance est une réalité encore massive en Mauritanie. Elle opère, à la fois, dans ses manifestations brutes et par ses séquelles. Les deux degré coexistent.
Boubacar Messaoud, Président
Nouakchott, le 14 juillet 2006