A l'époque le régime du dictateur aujourdhui en exil rejoignant ainsi sans s'y attendre bon nombre de ses compatriotes qu'il avait décidé d'expulser avec violence et cruauté de leur propre pays.
Le régime de Nouakchott à leur tête Ould Taya avait décidé pour des raisons idéologiques et politiques de mettre en pratique une politique raciste, barbare et criminelle. Les conséquences furent le calvaire dont la communauté négro-africaine fut victime de façon injuste et arbitraire. Par cet événement, un pas très grave venait d'être franchi dans la mise en place du système d'arabisation et d'exclusion de cette même communauté négro-africaine.
Depuis le 03 août 2005 qui a vu l'éviction de Taya par un de ses fidèles pour avoir été le patron de la police dont le rôle criminel est sans précédent dans l'histoire de la Mauritanie indépendante, un vent despoir avait soufflé. Le colonel Ely actuel chef de l'Etat, tombeur de son ancien compagnon n'a pas longtemps hésité pour briser l'espoir des victimes du régime en réaffirmant son intention de maintenir le système dans ses fondements dont le refus de reconnaître le problème des réfugiés. Par ses multiples déclarations et ses mises en garde contre l'opposition démocratique, depuis son arrivée au pouvoir, Ely a prouvé que ses intentions sont différentes des attentes des populations négro-africaines qui attendaient de sa part un geste significatif.
Au lieu de mettre en oeuvre une politique d'apaisement, le colonel Ely réitère sa volonté de ne pas prendre en compte la question nationale dont l'épine dorsale est le problème des déportés. En ce mois d'avril 2006, nous ne pouvons pas oublier que des centaines de milliers de mauritaniens furent déportés après une semaine de massacres et de pogromes organisés contre les populations négro-africaines sur toute l'étendue du territoire national en avril 1989. Devant l'entêtement des nouvelles autorités à mener une transition non démocratique, nous tenons à résister contre la conspiration du silence sur les crimes perpétrés à cette époque contre les négro-africains, à attirer l'attention de l'opinion nationale et internationale sur les conditions inhumaines dans lesquelles vivent depuis plus de 17 ans nos compatriotes dans des camps de fortune au Sénégal et au Mali.
La continuation de la politique de mépris, de discrimination et d'exclusion sur tous les plans est plus qu'évidente. Il suffit de lire les communiqués des conseils des ministres qui entérinent chaque semaine la marginalisations des cadres négro-africains et la tyrannie que les autorités administratives, policières et militaires font subir aux populations de la vallée pour se rendre à l'évidence de l'imposture dont font preuve Ely et ses compagnons.
Face à l'indifférence arrogante des nouvelles autorités, nous appelons toutes les organisations politiques et les associations mauritaniennes des droits de l'homme à lutter contre la politique irresponsable qui continue à sévir à Nouakchott. Face aux reculades de Ely et ses compagnons, nous réaffirmons nos exigences d'hier qui sont toujours dactualité :
-Le retour organisé des déportés
-La fin de limpunité
-Le jugement de tous les responsables des crimes perpétrés de 1986 à nos jours
-L'extradition de Ould Taya pour répondre de ses crimes devant une juridiction nationale ou internationale
Sans la satisfaction de ces exigences, nous ne croyons pas à la volonté de changement affichée par les nouvelles autorités, ni à une transition réussie encore moins à une véritable alternance démocratique.
Cette déclaration a été lue par
Mr Ousmane Abdoul Sarr
Président de l' AVOMM
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