Quelque 200 Maliens opposés au projet de loi Sarkozy sur l'immigration ont manifesté hier jeudi 18 mai 2006 à Bamako sur le passage du ministre français de l'Intérieur, aux cris de "Sarkozy raciste". "Sarko-xénophobe-raciste, tu n'es pas le bienvenu au Mali" et "Sarko, produit de l'immigration qui s'insurge contre les immigrés" pouvait-on lire sur les banderoles des manifestants, installés sous une tente devant l'ambassade de France.
Nicolas Sarkozy, qui venait de visiter le consulat où sont délivrés les visas pour la France, est passé sans s'arrêter devant les manifestants. Un peu plus tôt, en tournée depuis mercredi soir au Mali et au Bénin pour expliquer son projet de loi, il a affirmé qu'il n'y avait "rien de raciste, rien de xénophobe" dans son texte. "Si à partir du moment où l'on prononce le mot 'immigration' on est traité de raciste, on peut considérer que (Jean-Marie) Le Pen a de beaux jours devant lui", a déclaré le ministre de l'Intérieur, faisant référence au président du parti d'extrême droite du Front national. "La France ne peut pas être le seul pays du monde qui ne puisse décider librement de qui est le bienvenu sur son territoire", a répété M. Sarkozy, lui-même fils d'un aristocrate hongrois immigré en France.
Le ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, défendant au Mali son texte de loi sur l'"immigration choisie" a déclaré que "notre politique, c'est simple, plus de droits pour le Malien en situation régulière et moins de Maliens en situation irrégulière, aucun pays d'Etat de droit ne peut nous reprocher cette politique", a-t-il déclaré. "Je suis venu pour expliquer, pour lever tout malentendu. (Le droit au regroupement familial) n'est pas le droit de s'entasser dans des taudis pour trouver ses enfants morts asphyxiés, c'est le droit de faire vivre sa famille du fruit de son travail et dignement", a-t-il poursuivi.
Le futur candidat à l'investiture de l'Ump pour l'élection présidentielle de l'année prochaine a demandé aux autorités maliennes de prendre des mesures contre les trafiquants qui font passer en France des immigrants clandestins. Ce texte de loi a suscité de vives protestations en France comme en Afrique. Des centaines de milliers d'immigrants du Mali ou d'autres pays d'Afrique vivent en France, pour certains dans la clandestinité.
Hama Amadou, Premier ministre du Niger, a également dénoncé le concept de Nicolas Sarkozy d'immigration choisie, qui risque de renforcer selon lui "le pillage de notre matière grise". "Il y a quelque chose de manifestement choquant et d'insultant dans ce tri", déclare-t-il dans une interview à L'Humanité, à paraître ce vendredi. "Cette nouvelle loi sur l'immigration, hélas déjà votée, nous gêne véritablement", ajoute Hama Amadou, pour qui la lutte contre l'immigration "ne peut se faire ni par la force, ni par ce genre de méthode".
"SARKO DEHORS, SARKO RACISTE !"
Sarkozy est arrivé au Mali mercredi en fin de soirée, le jour même où, à Paris, les députés adoptaient en première lecture son projet de loi sur l'"immigration choisie". "C'est une loi raciste", a déclaré Diadié Yacouba Daniogo, l'un des meneurs de la manifestation. "Il est venu au Mali pour se promener et se moquer de nous, il nous trouvera sur son chemin partout où il passera", a-t-il assuré. Après l'étape malienne, Sarkozy doit se rendre au Bénin.
Afin de désamorcer pour partie l'hostilité engendrée par sa venue, Sarkozy avait, avant son départ mercredi, annulé l'ordre d'expulsion de France visant un handicapée malienne et ses deux enfants.
(Avec Ap et Reuters)
Nicolas Sarkozy, qui venait de visiter le consulat où sont délivrés les visas pour la France, est passé sans s'arrêter devant les manifestants. Un peu plus tôt, en tournée depuis mercredi soir au Mali et au Bénin pour expliquer son projet de loi, il a affirmé qu'il n'y avait "rien de raciste, rien de xénophobe" dans son texte. "Si à partir du moment où l'on prononce le mot 'immigration' on est traité de raciste, on peut considérer que (Jean-Marie) Le Pen a de beaux jours devant lui", a déclaré le ministre de l'Intérieur, faisant référence au président du parti d'extrême droite du Front national. "La France ne peut pas être le seul pays du monde qui ne puisse décider librement de qui est le bienvenu sur son territoire", a répété M. Sarkozy, lui-même fils d'un aristocrate hongrois immigré en France.
Le ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, défendant au Mali son texte de loi sur l'"immigration choisie" a déclaré que "notre politique, c'est simple, plus de droits pour le Malien en situation régulière et moins de Maliens en situation irrégulière, aucun pays d'Etat de droit ne peut nous reprocher cette politique", a-t-il déclaré. "Je suis venu pour expliquer, pour lever tout malentendu. (Le droit au regroupement familial) n'est pas le droit de s'entasser dans des taudis pour trouver ses enfants morts asphyxiés, c'est le droit de faire vivre sa famille du fruit de son travail et dignement", a-t-il poursuivi.
Le futur candidat à l'investiture de l'Ump pour l'élection présidentielle de l'année prochaine a demandé aux autorités maliennes de prendre des mesures contre les trafiquants qui font passer en France des immigrants clandestins. Ce texte de loi a suscité de vives protestations en France comme en Afrique. Des centaines de milliers d'immigrants du Mali ou d'autres pays d'Afrique vivent en France, pour certains dans la clandestinité.
Hama Amadou, Premier ministre du Niger, a également dénoncé le concept de Nicolas Sarkozy d'immigration choisie, qui risque de renforcer selon lui "le pillage de notre matière grise". "Il y a quelque chose de manifestement choquant et d'insultant dans ce tri", déclare-t-il dans une interview à L'Humanité, à paraître ce vendredi. "Cette nouvelle loi sur l'immigration, hélas déjà votée, nous gêne véritablement", ajoute Hama Amadou, pour qui la lutte contre l'immigration "ne peut se faire ni par la force, ni par ce genre de méthode".
"SARKO DEHORS, SARKO RACISTE !"
Sarkozy est arrivé au Mali mercredi en fin de soirée, le jour même où, à Paris, les députés adoptaient en première lecture son projet de loi sur l'"immigration choisie". "C'est une loi raciste", a déclaré Diadié Yacouba Daniogo, l'un des meneurs de la manifestation. "Il est venu au Mali pour se promener et se moquer de nous, il nous trouvera sur son chemin partout où il passera", a-t-il assuré. Après l'étape malienne, Sarkozy doit se rendre au Bénin.
Afin de désamorcer pour partie l'hostilité engendrée par sa venue, Sarkozy avait, avant son départ mercredi, annulé l'ordre d'expulsion de France visant un handicapée malienne et ses deux enfants.
(Avec Ap et Reuters)