Très cher ami et militant pour la cause de la justice et de la démocratie,
A propos de ton « Malaise » suite à la situation politique après les élections présidentielles du mois de juin 2024.
Nos échanges d’hier soir à propos de ton « malaise » par rapport à la situation politique de la Mauritanie post électorale, m’a plongé dans une nuit de réflexions et de questionnements sur le sens même d’un engagement politique face à des régimes de gouvernance dont le point aveugle est la radicalisation du système politique qui gouverne notre pays depuis les indépendances en 1960.
Rien n’y fait, il n’y a qu’une seule boussole qui oriente et tient de fil conducteur les différents régimes qui se sont succédés depuis le régime du premier président jusqu'à l’actuel, c’est l’anéantissement et l’effacement de la composante africaine noire mauritanienne. Aucun régime politique n’a dérogé à cette règle sacro-sainte.
Il n’est pas nécessaire d’égrener les preuves connues de tous qui, à force de répétition, n’ont fait qu’accentuer notre traumatisme ayant conduit à une forme d’impuissance qui a pris forme dans la résignation quasi collective.
En effet, reconnaître son impuissance n’est pas forcément abdiquer, renoncer ou trahir. C’est faire preuve de lucidité, certes, tragique, peu rentable et source de remords, épreuve difficile pour un militant convaincu, décideur, acteur et actif depuis plusieurs décennies, ayant payé dans sa chair son engagement de tous les jours contre ce système injuste par sa cruauté et sa lâcheté.
Te concernant mon cher ami, tu as donné le meilleur de ta vie, de ton existence à ce combat sans soutien, ni supports, encore moins d’arrière-garde. Notre lutte n’a jamais été reconnue par le peuple même victime. Il s’est agi toujours d’une poignée, d’un cercle restreint qui a été plus combattu que le système qui en constitue la cause.
La Victime a été transformée en bourreau et celui-ci est devenu la victime, voire le martyr. Paradoxale et irrationnelle dialectique qui défend et soutient le bourreau contre sa victime.
Aucune théorie, aucune rationalité comme aucune volonté ne peut venir à bout de cette équation parce qu’elle est absurde, insoluble dans ces termes et ses énoncés.
Il a été décidé qu’une seule composante va gouverner le pays, avoir la main mise sans partage, non seulement, sur les ressources économiques, en faire ce qu’elle veut par sa représentation politique, économique et sociale, mais également disposer ainsi du droit de vie et de mort sur la composante africaine noire par l’assujettissement et l’oppression. Cette représentation politique repose sur le tribalisme, le clanisme, le racisme, l’esclavage et le déni d’humanité et l’impunité. C’est un régime politique de terreur, de peur et d’humiliation qui règne sans humanité, ni foi, ni loi.
L’Etat est mauritanien s’est identifié à une seule composante du pays dont le seul objectif est de renforcer la solidarité tribale et clanique, terreau de l’idéologie politique et culturelle, celle qui refuse toute forme d’ouverture à l’autre, aux autres et surtout à la rationalité politique, celle de l’état de droit, de la démocratie et de la construction d’institutions pour garantir, les droits humains, la justice, l’égalité avec comme fondement, une constitution républicaine.
La Mauritanie, en effet, est certes, une république, celle de l’injustice, de la cruauté, du non droit, de l’arbitraire et de l’impunité. Cependant, une république sans foi ni loi. Une république monstrueuse et inhumaine. Tel est le vrai visage de ce qui a été désigné et proclamé comme « République Islamique de Mauritanie » depuis les indépendances en 1960.
La trouvaille indéniablement géniale de ce système, c’est le mimétisme du discours ajusté et conforme aux normes et exigences internationales pour pérenniser une dictature politique renforcée par les différents régimes qui se sont succédés de Ould Daddah à Ould Ghazouani en passant par le sanguinaire et génocidaire Ould Taya.
Notre pays est gouverné par une bande d’irresponsables sans aucun sens du respect de la dignité humaine qui ont mis en otage tout un pays en faisant souffrir la composante africaine noire niée dans ses droits les plus élémentaires à vivre dans son propre pays.
Comment dans ce contexte, aspirer à l’organisation d’élections démocratiques par les partisans les plus extrémistes de la préservation des intérêts et des privilèges de la composante en faveur de laquelle s’appliquent la domination et l’oppression politique.
Mon cher ami, ton « malaise » ou ton « désarroi » est plus que légitime parce que tu as donné sans relâche à ce combat avec détermination et ferveur. Tu as risqué ta vie pour l’avènement d’une Mauritanie juste et démocratique où doit cesser le régime raciste et esclavagiste d’exception, ce qui t’a conduit à passer des années dans le mouroir de Walata où bon nombre de tes co-détenus ont péri, de manière atroce, sauvagement assassinés, laissant derrière eux des familles éplorées, des veuves et des orphelins. Cette situation dramatique a eu des conséquences sur toute la composante apeurée, hébétée, sidérée et humiliée, dépossédée de tout. Ce traumatisme a rendu impossible un consensus pour s’organiser.
En dépit de notre condition malheureuse et inacceptable de victimes, l’union n’a pas été facile, voire n’a pas eu lieu. Ce que les élections du mois de juin 2024 ont mis davantage en lumière. Tu ne parviens pas à te l’expliquer, nous n’y arrivons pas tant l’impuissance nous ronge et constitue un facteur d’inhibition, même si les irréductibles dont toi et d’autres poursuivent le combat ; ils et elles ont du mérite comme toi.
Mon cher ami, après Walata, tu es arrivé en France avec comme la lourde responsabilité et des convictions fortes de ne pas en rester là et devenir un simple exilé oublieux de la souffrance injustement vécue. C’est ainsi que tu as rejoint l’organisation (FLAM) qui a porté, dès 1986 le combat contre cette oppression ignoble qui s’abat sur les populations noires, en même temps que tu as été un des acteurs majeurs de la création et de l’animation de l’Association pour la défense des Veuves et des Orphelins de Mauritanie (AVOMM), victimes de la répression et des tueries dont le maître d’œuvre est Ould TAYA (1984-2005), le président le plus sanguinaire que la Mauritanie ait connu depuis son indépendance. Tu as rejoint également l’association des rescapés militaires (pour ne citer que ces trois organisations et associations).
Tu as été de tous les combats au point de risquer ta vie en participant à des manifestations à Nouakchott, blessé, tu as eu l’échappée belle.
La Mauritanie de ton rêve et de notre rêve nous a offert un terrible cauchemar, l’horreur et la disqualification et le mépris.
Il est clair que Ould Ghazouani est un continuateur radicalisé, extrémiste et fidèle à cette tradition qui consiste à ne rien céder à la citoyenneté pour toutes les composantes de la Mauritanie. Il ne sera pas le porteur d’un projet politique fondé sur la justice, l’égalité, la solidarité et la paix. Par son mutisme, il a pour mission de continuer, de manière impitoyable, l’œuvre d’anéantissement et d’effacement de la composante africaine noire.
Tu es une victime qui a donné le meilleur de toi-même par ta mobilisation et ta présence active dans toutes initiatives et les mobilisations aussi bien au pays que dans la diaspora.
Il est difficile pour toi de jeter l’éponge. L’avenir de la Mauritanie te hante tous les jours, le destin de notre peuple t’inquiète, le sort réservé aux populations africaines et noires est ton souci majeur, mais à l’impossible, tout le monde est tenu. C’est une affaire collective.
La Mauritanie est en péril et le restera toujours jusqu’à la déflagration au regard de l’entêtement obscurantiste, aveugle et arrogant de la toute puissance et de l’impunité de ceux qui dirigent le pays d’une main de fer.
Leur seul et ultime objectif est de poursuivre l’œuvre d’extermination et d’exclusion de la composante africaine noire de la Mauritanie.
Le fantasme d’une Mauritanie occupée intégralement par une seule composante ne deviendra pas réalité. Le génocide a été accompli de 1989 à 1991, il se poursuit autrement, mais il ne parviendra pas à effacer toute une composante humaine vivante.
Le système politique qui gouverne le pays depuis 1960 a fait mal et continue de faire très mal, mais il sera vaincu. Comment ? Pour le moment l’alternative est obscurcie, voilée, mais du désespoir naîtra la lumière de l’espérance et de l’oppression renforcée surgiront la révolte et la résistance qui apporteront la liberté et la justice.
L’injustice et la barbarie ne triompheront jamais. L’histoire en constitue la preuve édifiante.
Un jour, peut-être, nous aurons la chance d’assister à la libération de notre peuple du joug de ce système raciste, esclavagiste, tribal, clanique et barbare. Le déni d’humanité érigé en principe de gouvernance finira par s’épuiser et devenir caduc. Par la volonté de qui ? Probablement de la jeunesse mauritanienne dans sa diversité.
Bon courage mon ami, tu est un vaillant combattant !
Ton ami et témoin de ton engagement fidèle à la cause du combat pour la dignité et la liberté.
La justice, la vérité et la démocratie vaincront ! C’est notre pacte commun et notre devise.
Tu as le droit de reculer pour rebondir et sauter.
Au nom de notre profonde et fraternelle amitié de toujours.
Non au racisme, à l’esclavage, à l’impunité, à la haine, à l’injustice et au déni d’humanité.
Par ton fidèle ami, frère et compagnon dans le combat pour l’avènement d’une société mauritanienne, juste, fraternelle, libre et démocratique !
Hamdou SY
A propos de ton « Malaise » suite à la situation politique après les élections présidentielles du mois de juin 2024.
Nos échanges d’hier soir à propos de ton « malaise » par rapport à la situation politique de la Mauritanie post électorale, m’a plongé dans une nuit de réflexions et de questionnements sur le sens même d’un engagement politique face à des régimes de gouvernance dont le point aveugle est la radicalisation du système politique qui gouverne notre pays depuis les indépendances en 1960.
Rien n’y fait, il n’y a qu’une seule boussole qui oriente et tient de fil conducteur les différents régimes qui se sont succédés depuis le régime du premier président jusqu'à l’actuel, c’est l’anéantissement et l’effacement de la composante africaine noire mauritanienne. Aucun régime politique n’a dérogé à cette règle sacro-sainte.
Il n’est pas nécessaire d’égrener les preuves connues de tous qui, à force de répétition, n’ont fait qu’accentuer notre traumatisme ayant conduit à une forme d’impuissance qui a pris forme dans la résignation quasi collective.
En effet, reconnaître son impuissance n’est pas forcément abdiquer, renoncer ou trahir. C’est faire preuve de lucidité, certes, tragique, peu rentable et source de remords, épreuve difficile pour un militant convaincu, décideur, acteur et actif depuis plusieurs décennies, ayant payé dans sa chair son engagement de tous les jours contre ce système injuste par sa cruauté et sa lâcheté.
Te concernant mon cher ami, tu as donné le meilleur de ta vie, de ton existence à ce combat sans soutien, ni supports, encore moins d’arrière-garde. Notre lutte n’a jamais été reconnue par le peuple même victime. Il s’est agi toujours d’une poignée, d’un cercle restreint qui a été plus combattu que le système qui en constitue la cause.
La Victime a été transformée en bourreau et celui-ci est devenu la victime, voire le martyr. Paradoxale et irrationnelle dialectique qui défend et soutient le bourreau contre sa victime.
Aucune théorie, aucune rationalité comme aucune volonté ne peut venir à bout de cette équation parce qu’elle est absurde, insoluble dans ces termes et ses énoncés.
Il a été décidé qu’une seule composante va gouverner le pays, avoir la main mise sans partage, non seulement, sur les ressources économiques, en faire ce qu’elle veut par sa représentation politique, économique et sociale, mais également disposer ainsi du droit de vie et de mort sur la composante africaine noire par l’assujettissement et l’oppression. Cette représentation politique repose sur le tribalisme, le clanisme, le racisme, l’esclavage et le déni d’humanité et l’impunité. C’est un régime politique de terreur, de peur et d’humiliation qui règne sans humanité, ni foi, ni loi.
L’Etat est mauritanien s’est identifié à une seule composante du pays dont le seul objectif est de renforcer la solidarité tribale et clanique, terreau de l’idéologie politique et culturelle, celle qui refuse toute forme d’ouverture à l’autre, aux autres et surtout à la rationalité politique, celle de l’état de droit, de la démocratie et de la construction d’institutions pour garantir, les droits humains, la justice, l’égalité avec comme fondement, une constitution républicaine.
La Mauritanie, en effet, est certes, une république, celle de l’injustice, de la cruauté, du non droit, de l’arbitraire et de l’impunité. Cependant, une république sans foi ni loi. Une république monstrueuse et inhumaine. Tel est le vrai visage de ce qui a été désigné et proclamé comme « République Islamique de Mauritanie » depuis les indépendances en 1960.
La trouvaille indéniablement géniale de ce système, c’est le mimétisme du discours ajusté et conforme aux normes et exigences internationales pour pérenniser une dictature politique renforcée par les différents régimes qui se sont succédés de Ould Daddah à Ould Ghazouani en passant par le sanguinaire et génocidaire Ould Taya.
Notre pays est gouverné par une bande d’irresponsables sans aucun sens du respect de la dignité humaine qui ont mis en otage tout un pays en faisant souffrir la composante africaine noire niée dans ses droits les plus élémentaires à vivre dans son propre pays.
Comment dans ce contexte, aspirer à l’organisation d’élections démocratiques par les partisans les plus extrémistes de la préservation des intérêts et des privilèges de la composante en faveur de laquelle s’appliquent la domination et l’oppression politique.
Mon cher ami, ton « malaise » ou ton « désarroi » est plus que légitime parce que tu as donné sans relâche à ce combat avec détermination et ferveur. Tu as risqué ta vie pour l’avènement d’une Mauritanie juste et démocratique où doit cesser le régime raciste et esclavagiste d’exception, ce qui t’a conduit à passer des années dans le mouroir de Walata où bon nombre de tes co-détenus ont péri, de manière atroce, sauvagement assassinés, laissant derrière eux des familles éplorées, des veuves et des orphelins. Cette situation dramatique a eu des conséquences sur toute la composante apeurée, hébétée, sidérée et humiliée, dépossédée de tout. Ce traumatisme a rendu impossible un consensus pour s’organiser.
En dépit de notre condition malheureuse et inacceptable de victimes, l’union n’a pas été facile, voire n’a pas eu lieu. Ce que les élections du mois de juin 2024 ont mis davantage en lumière. Tu ne parviens pas à te l’expliquer, nous n’y arrivons pas tant l’impuissance nous ronge et constitue un facteur d’inhibition, même si les irréductibles dont toi et d’autres poursuivent le combat ; ils et elles ont du mérite comme toi.
Mon cher ami, après Walata, tu es arrivé en France avec comme la lourde responsabilité et des convictions fortes de ne pas en rester là et devenir un simple exilé oublieux de la souffrance injustement vécue. C’est ainsi que tu as rejoint l’organisation (FLAM) qui a porté, dès 1986 le combat contre cette oppression ignoble qui s’abat sur les populations noires, en même temps que tu as été un des acteurs majeurs de la création et de l’animation de l’Association pour la défense des Veuves et des Orphelins de Mauritanie (AVOMM), victimes de la répression et des tueries dont le maître d’œuvre est Ould TAYA (1984-2005), le président le plus sanguinaire que la Mauritanie ait connu depuis son indépendance. Tu as rejoint également l’association des rescapés militaires (pour ne citer que ces trois organisations et associations).
Tu as été de tous les combats au point de risquer ta vie en participant à des manifestations à Nouakchott, blessé, tu as eu l’échappée belle.
La Mauritanie de ton rêve et de notre rêve nous a offert un terrible cauchemar, l’horreur et la disqualification et le mépris.
Il est clair que Ould Ghazouani est un continuateur radicalisé, extrémiste et fidèle à cette tradition qui consiste à ne rien céder à la citoyenneté pour toutes les composantes de la Mauritanie. Il ne sera pas le porteur d’un projet politique fondé sur la justice, l’égalité, la solidarité et la paix. Par son mutisme, il a pour mission de continuer, de manière impitoyable, l’œuvre d’anéantissement et d’effacement de la composante africaine noire.
Tu es une victime qui a donné le meilleur de toi-même par ta mobilisation et ta présence active dans toutes initiatives et les mobilisations aussi bien au pays que dans la diaspora.
Il est difficile pour toi de jeter l’éponge. L’avenir de la Mauritanie te hante tous les jours, le destin de notre peuple t’inquiète, le sort réservé aux populations africaines et noires est ton souci majeur, mais à l’impossible, tout le monde est tenu. C’est une affaire collective.
La Mauritanie est en péril et le restera toujours jusqu’à la déflagration au regard de l’entêtement obscurantiste, aveugle et arrogant de la toute puissance et de l’impunité de ceux qui dirigent le pays d’une main de fer.
Leur seul et ultime objectif est de poursuivre l’œuvre d’extermination et d’exclusion de la composante africaine noire de la Mauritanie.
Le fantasme d’une Mauritanie occupée intégralement par une seule composante ne deviendra pas réalité. Le génocide a été accompli de 1989 à 1991, il se poursuit autrement, mais il ne parviendra pas à effacer toute une composante humaine vivante.
Le système politique qui gouverne le pays depuis 1960 a fait mal et continue de faire très mal, mais il sera vaincu. Comment ? Pour le moment l’alternative est obscurcie, voilée, mais du désespoir naîtra la lumière de l’espérance et de l’oppression renforcée surgiront la révolte et la résistance qui apporteront la liberté et la justice.
L’injustice et la barbarie ne triompheront jamais. L’histoire en constitue la preuve édifiante.
Un jour, peut-être, nous aurons la chance d’assister à la libération de notre peuple du joug de ce système raciste, esclavagiste, tribal, clanique et barbare. Le déni d’humanité érigé en principe de gouvernance finira par s’épuiser et devenir caduc. Par la volonté de qui ? Probablement de la jeunesse mauritanienne dans sa diversité.
Bon courage mon ami, tu est un vaillant combattant !
Ton ami et témoin de ton engagement fidèle à la cause du combat pour la dignité et la liberté.
La justice, la vérité et la démocratie vaincront ! C’est notre pacte commun et notre devise.
Tu as le droit de reculer pour rebondir et sauter.
Au nom de notre profonde et fraternelle amitié de toujours.
Non au racisme, à l’esclavage, à l’impunité, à la haine, à l’injustice et au déni d’humanité.
Par ton fidèle ami, frère et compagnon dans le combat pour l’avènement d’une société mauritanienne, juste, fraternelle, libre et démocratique !
Hamdou SY