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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Les répercussions économiques du retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la Cedeao


Ces trois pays sahéliens sont parmi les plus pauvres au monde, enclavés et dépendant de leurs voisins pour importer.


Dans les rues de Bamako, des centaines de personnes ont manifesté, jeudi 1er février, leur soutien après l’annonce du retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Créé en 1975 pour renforcer la coopération et l’intégration régionale, ce bloc, composé de quinze Etats, tentait depuis des mois de pousser à un retour des civils à la tête de ces pays dirigés par des juntes, allant même jusqu’à menacer un temps d’une intervention militaire inédite au Niger.

« C’est le début d’une nouvelle étape dans la vie de nos nations, s’est enthousiasmé, dans la capitale malienne, Mahamane Niare, porte-parole d’une organisation de jeunesse interrogé par l’Agence France-Presse. On fera face à des moments difficiles, mais en travaillant et en nous donnant la main dans les trois pays, on pourra surmonter toutes ces difficultés. » Au Burkina Faso, le premier ministre, Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla, a évoqué une décision « mûrement réfléchie », reconnaissant qu’elle ne serait « pas sans conséquences sur [leurs] Etats et leurs économies ».

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui sont dirigés par des militaires depuis respectivement 2020, 2022 et 2023, comptent parmi les vingt économies les plus pauvres au monde. Leur PIB par habitant se situe au-dessous de 2 500 dollars annuels (2 320 euros) en parité de pouvoir d’achat, selon la Banque mondiale. Ces trois Etats sahéliens sont dépourvus d’accès à la mer, les obligeant à importer et à exporter, via leurs voisins côtiers, comme la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Togo, le Ghana ou le Nigeria. La Cedeao garantit notamment la libre circulation des biens et des personnes. Ce retrait − il sera effectif dans un an, selon les statuts du bloc, et « sans délai », selon les trois gouvernements − devrait donc avoir des répercussions économiques.

Commerce intracommunautaire limité

Pour Charlie Robertson, chef de la stratégie macroéconomique chez FIM Partners, cette décision n’est rien de moins que « la plus bête depuis que le Royaume-Uni a voté le Brexit ». « Ils représentent 8 % du PIB de la Cedeao et perdent l’accès à des marchés comme le Nigeria et le Ghana, qui, ensemble, totalisent un PIB de 467 milliards de dollars », ajoute-t-il dans une note écrite. Interrogé par des journalistes, le directeur du département Afrique du Fonds monétaire international, Abebe Aemro Sélassié, a, de son côté, souligné que les trois Etats allaient en être les premiers perdants, faisant notamment face à « des coûts transactionnels plus élevés ».

En Afrique de l’Ouest, le commerce intracommunautaire reste cependant limité. Seuls 15 % des volumes échangés ont pour destination finale un autre pays membre de la Cedeao, note l’agence Bloomberg. « Mais c’est leur complémentarité qui est importante, note un diplomate en poste à Abuja, au Nigeria, où siège l’organisation. Les pays du Sahel sont de gros fournisseurs de viande et de produits maraîchers, tandis que les pays côtiers ont des tissus industriels plus fournis : ils y exportent des produits alimentaires, manufacturiers. » Les métropoles côtières comme Abidjan, en Côte d’Ivoire, ou Dakar, au Sénégal, ont aussi lourdement investi ces dernières années dans leurs ports afin de répondre, entre autres, aux besoins de cet hinterland.

Au-delà des échanges, les capacités de financement de ces gouvernements aux budgets serrés, en raison notamment du coût de leur lutte antidjihadiste, se posent aussi. « La banque d’investissement de la Cedeao leur offrait des possibilités et l’institution représentait aussi un cadre d’attraction pour les investisseurs », ajoute la même source. C’est surtout le cas pour le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ayant fait défaut sur leur dette après avoir été placés sous sanctions régionales – toujours en vigueur à Niamey, au Niger. L’agence Standard & Poor’s estime dans un récent bulletin que Ouagadougou n’est pas à l’abri d’une dégradation de sa notation : sa capacité à rembourser sa dette commerciale serait diminuée si le Burkina Faso devait, en représailles, perdre l’accès aux marchés de financement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).

S’attaquer au franc CFA

Institution parallèle à la Cedeao, l’Uemoa se concentre sur l’intégration financière et la monnaie commune, le franc CFA. De l’avis de nombreux observateurs, c’est finalement un retrait de cette dernière qui aurait les plus grandes répercussions économiques. « Sortir de la Cedeao peut être fait comme un coup politique, car cela ne veut pas dire grand-chose. Sortir de l’Uemoa, c’est beaucoup plus lourd, ils y ont leurs réserves monétaires, cela prendrait beaucoup plus de temps », affirme un financier de la région. De plus, l’Uemoa garantit elle aussi la libre circulation des biens et des personnes, en doublon avec la Cedeao. Cependant, le Nigeria, comme six autres pays de la région, ne fait pas partie de l’union monétaire. Les juntes devraient donc moins facilement commercer avec ce géant pétrolier, avec qui le Niger partage une longue frontière commune.


A ce stade, aucun des trois pays n’affirme pour l’heure quitter à court terme l’Uemoa. Au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition, a cependant déclaré que le régime s’attaquerait « probablement » au franc CFA prochainement. « Ils y travaillent, mais ce n’est pas immédiatement d’actualité », croit savoir la source précédemment citée, soulignant que l’Alliance des Etats du Sahel (AES) a en partie été créée en septembre 2023 par les trois régimes pour réfléchir à la création de leur propre monnaie.

L’AES se pose aussi plus largement comme une alternative à la Cedeao, avec qui elle pourrait chercher à négocier de nouveaux traités commerciaux, « comme l’a fait le Royaume-Uni avec l’Union européenne après le Brexit », ajoute enfin cet interlocuteur, pour qui c’est le bloc régional lui-même qui va, politiquement, le plus souffrir de ce retrait. Selon nos informations, les ministres de la Cedeao aborderont ce sujet, jeudi 8 février à Abuja, lors d’une réunion extraordinaire, où sera également discuté le report de l’élection présidentielle au Sénégal. Une crise constitutionnelle qui s’ouvre, et s’ajoute pour le bloc à la liste des urgences.

Marion Douet (Nairobi, correspondance)

Source : Le Monde
Mercredi 7 Février 2024 - 17:21
Mercredi 7 Février 2024 - 17:25
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