Soulé Ngaïdé
La France est le second pays qui accueille le plus de réfugiés mauritaniens, après le Sénégal. Au Mali, en Belgique, en Allemagne, au Canada et aux Etats-Unis vivent plusieurs milliers de mauritaniens qui ont choisi de s’exiler.
Nombre d’entre eux ont laissé derrière une famille, un emploi, une maison, du bétail, un champ, un projet ; les moins chanceux sont morts d’être restés au mauvais endroit, au mauvais moment.
Vivre en France, en exil n’est pas forcément le vœu de tous ; certains pensent rentrer vivre en Mauritanie et d’autres n’envisagent désormais aucun retour dans leur pays d’origine.
Ce que vivent les réfugiés mauritaniens est le dilemme que vivent la plupart des exilés, même si ce dilemme à un goût moins amer dans les pays où leur intégration est plus réussie (je pense au Canada).
Dans le cas de la Mauritanie, je pense que si Maouiya Ould Sid’Ahmed Taya n’avait pas dirigé le pays pendant ces 20 dernières années, le nombre des réfugiés mauritaniens à l’étranger ne serait pas aussi important.
Maintenant qu’il n’est plus au pouvoir, il est légitime de se demander s’il ne faut pas rentrer en Mauritanie pour participer à la construction d’une Mauritanie démocratique, juste et égalitaire. La légitimité de cette question rend davantage la réponse plus complexe. Pourquoi rentrer en Mauritanie alors que le peu de jeunes qui y sont encore font la queue pour obtenir en visa pour l’Europe ? Pourquoi rentrer dans un pays qui nous a tout pris, un pays qui nous a humilié, banni, torturé, discriminé ?
Ce sont des femmes et des hommes déstructurés que la France, la Belgique, le Sénégal, le Mali, les Etats-Unis, l’Allemagne, la Suède et le Canada ont accueilli au cours de ces 20 dernières années ; ces femmes et ces hommes ont tant souffert pour partir et tout autant souffert pour se faire reconnaître réfugié dans les pays d’accueil. Des vies ont commencé à se reconstruire dans des pays parfois hostiles et d’énormes sacrifices ont été consentis pour « s’intégrer » dans les pays d’accueil.
Des enfants sont nés dans les camps de N’Dioum et dans les banlieues européennes, des emplois ont été retrouvés ; des mariages ont été célébrés (souvent avec les ressortissants des pays d’accueil) ; des maisons ont été construites ; des projets ont été lancés et la reconstruction est presque achevée pour ceux qui ont été obligés de s’exiler à un âge assez avancé. Partir pour laisser tout cela derrière soit est-il raisonnable ?
Et partir pour trouver quoi ? Ely Ould Mohamed Vall à beaucoup communiqué ; en 6 mois, il a communiqué plus que Taya en Vingt ans de pouvoir. Mais que vaut le discours de l’ami de 20 ans de Taya pour un réfugié politique ou économique mauritanien ? Que vaut sa parole pour l’orphelin, la veuve et la mère éplorée qui lui doivent, un peu, beaucoup, à la folie, passionnément la situation dans laquelle ils se trouvent aujourd’hui ?
Certes Ely Ould Mohamed Vall a du mérite, c’est celui d’avoir trahi l’homme qui représentait pour une partie du peuple mauritanien le symbole d’une répression féroce et barbare.
J’aimerais que les réfugiés mauritaniens puissent partager cet espace avec moi. C’est un espace de parole, d’échanges sur nos expériences et sur nos espérances. C’est un espace qui se veut pacifique et paisible. Il n’est pas exclusif et il appartient à tous. Je ne veux surtout pas qu’il se transforme en tribune pour crier sa haine contre le monde entier, je veux que vous y veniez pour être apaisé et que vous y apportiez votre bonne humeur et vos réflexions sages. Pendant longtemps, nous avons vécu dans la douleur et dans la souffrance ; Ce site ce veut un catharsis de toutes les blessures que nous n’avons pas arrêté de raconter à nos interlocuteurs pendant toutes ces années.
Participez à ce site et restez ZEN !
Soulé Ngaïdé
Nombre d’entre eux ont laissé derrière une famille, un emploi, une maison, du bétail, un champ, un projet ; les moins chanceux sont morts d’être restés au mauvais endroit, au mauvais moment.
Vivre en France, en exil n’est pas forcément le vœu de tous ; certains pensent rentrer vivre en Mauritanie et d’autres n’envisagent désormais aucun retour dans leur pays d’origine.
Ce que vivent les réfugiés mauritaniens est le dilemme que vivent la plupart des exilés, même si ce dilemme à un goût moins amer dans les pays où leur intégration est plus réussie (je pense au Canada).
Dans le cas de la Mauritanie, je pense que si Maouiya Ould Sid’Ahmed Taya n’avait pas dirigé le pays pendant ces 20 dernières années, le nombre des réfugiés mauritaniens à l’étranger ne serait pas aussi important.
Maintenant qu’il n’est plus au pouvoir, il est légitime de se demander s’il ne faut pas rentrer en Mauritanie pour participer à la construction d’une Mauritanie démocratique, juste et égalitaire. La légitimité de cette question rend davantage la réponse plus complexe. Pourquoi rentrer en Mauritanie alors que le peu de jeunes qui y sont encore font la queue pour obtenir en visa pour l’Europe ? Pourquoi rentrer dans un pays qui nous a tout pris, un pays qui nous a humilié, banni, torturé, discriminé ?
Ce sont des femmes et des hommes déstructurés que la France, la Belgique, le Sénégal, le Mali, les Etats-Unis, l’Allemagne, la Suède et le Canada ont accueilli au cours de ces 20 dernières années ; ces femmes et ces hommes ont tant souffert pour partir et tout autant souffert pour se faire reconnaître réfugié dans les pays d’accueil. Des vies ont commencé à se reconstruire dans des pays parfois hostiles et d’énormes sacrifices ont été consentis pour « s’intégrer » dans les pays d’accueil.
Des enfants sont nés dans les camps de N’Dioum et dans les banlieues européennes, des emplois ont été retrouvés ; des mariages ont été célébrés (souvent avec les ressortissants des pays d’accueil) ; des maisons ont été construites ; des projets ont été lancés et la reconstruction est presque achevée pour ceux qui ont été obligés de s’exiler à un âge assez avancé. Partir pour laisser tout cela derrière soit est-il raisonnable ?
Et partir pour trouver quoi ? Ely Ould Mohamed Vall à beaucoup communiqué ; en 6 mois, il a communiqué plus que Taya en Vingt ans de pouvoir. Mais que vaut le discours de l’ami de 20 ans de Taya pour un réfugié politique ou économique mauritanien ? Que vaut sa parole pour l’orphelin, la veuve et la mère éplorée qui lui doivent, un peu, beaucoup, à la folie, passionnément la situation dans laquelle ils se trouvent aujourd’hui ?
Certes Ely Ould Mohamed Vall a du mérite, c’est celui d’avoir trahi l’homme qui représentait pour une partie du peuple mauritanien le symbole d’une répression féroce et barbare.
J’aimerais que les réfugiés mauritaniens puissent partager cet espace avec moi. C’est un espace de parole, d’échanges sur nos expériences et sur nos espérances. C’est un espace qui se veut pacifique et paisible. Il n’est pas exclusif et il appartient à tous. Je ne veux surtout pas qu’il se transforme en tribune pour crier sa haine contre le monde entier, je veux que vous y veniez pour être apaisé et que vous y apportiez votre bonne humeur et vos réflexions sages. Pendant longtemps, nous avons vécu dans la douleur et dans la souffrance ; Ce site ce veut un catharsis de toutes les blessures que nous n’avons pas arrêté de raconter à nos interlocuteurs pendant toutes ces années.
Participez à ce site et restez ZEN !
Soulé Ngaïdé