DECLARATION
NON A L’ACCAPAREMENT DE NOS TERRES
Depuis plusieurs années, le foncier apparait de plus en plus comme étant au centre de tous les enjeux en Mauritanie.
En effet, en 2010, l’attribution des terres agricoles (terres de cultures sous pluie et de décrue) s’est accélérée. Le gouvernement avait décidé d’attribuer 50 500 ha au profit d’une Société saoudienne Tabouk Eziraiya Errajihii dans les communes de Boghé, de Dar el Avia, de Ould Birome et de Dar el Barka même si finalement cette attribution a été suspendue grâce à la mobilisation des populations de ces communes .
En 2013, 50 000 ha de terres ont été attribués au Trarza dans la zone de Donaye et 31 000 ha au Brakna dans les communes de Dar el Avia, Ould Birome et Dar el Barka au profit d’une société saoudienne Al-Rajihi sous forme d’un bail emphytéotique. Le 18 septembre 2014, le gouvernement a adopté un projet de décret portant cession définitive de terrains à usage agricole dans les Wilayas du Trarza et du Gorgol au profit de certains promoteurs. Le gouvernement ne donne aucun détail ni sur les superficies, ni les lieux exacts de ces terrains et ni sur l’identité des promoteurs.
Les cartes déjà réalisées par les services du Ministère de l’agriculture laissent entrevoir de possibles attributions de terres dans d’autres moughata’as du Brakna : Boghé, Bababé et M’Bagne. Les terres attribuées sont à la fois des terres de cultures et des zones agropastorales. Face à ces différentes attributions arbitraires de terres de petits producteurs ruraux à des investisseurs privés, les populations des communes concernées se sont mobilisées pour protéger leurs droits coutumiers, vieux de plusieurs siècles. C’est une question de justice et de morale humaine.
Alors que la tendance était à l’apaisement, le 3 avril 2015 une équipe technique s’est rendue sur les sites pour faire des études, alertées par cette présence, les propriétaires légitimes des terres se sont rendues sur les lieux et arrêté les travaux afin de s’informer auprès des autorités locales de cette situation anachronique. La zone concernée se décompose en deux blocs. Au Sud de la route Boghé- Rosso, 9300 hectares objet des études actuelles auxquelles s’opposent les populations, au Nord 31000 hectares au profit d’une société saoudienne Al- Rajihi.
A l’occasion d’un rassemblement organisé par les populations de l’arrondissement de Darel Barka, le Wali du Brakna a pris la parole pour signifier à ces dernières que le projet est décidé par le pouvoir et qu’il sera réalisé, car le pouvoir dispose de la force.
Afin d’informer l’opinion nationale et internationale sur cette situation préoccupante qui peut dégénérer à tout moment à cause du comportement des autorités, les représentants des communautés se sont rendus à Nouakchott et ont rencontré les partis politiques, des institutions internationales pour les sensibiliser d’une part et par la suite, ont également organisé une conférence de presse le 29 avril 2015.
La seule réponse des autorités aux doléances des populations, c’est l’envoi le samedi 03 mai 2015, d’une délégation composée des Secrétaires Généraux des Ministères de l’Intérieur et de la Décentralisation Mohamed El Hadi Macina et de l’Agriculture de Iziza Mint Kerballi, ainsi que des féodaux du Brakna entre autres Sid’Amin O Ahmed Challa, conseiller à la primature, Ahmedou O Bellal, Secrétaire Général de l’Agence Tadamoun, Aîdahi O Cheîkh Ahmed,Ambassadeur de Mauritanie au Yemen ,Mohamed O Soueîdatt maire d’Aleg, Mohamed O Jahloul, président de la fédération UPR du Brakna, Sidi O Yowme, ex-comptable de l’ambassade de Mauritanie à Dakar, Mohamed O Ahmedou, chef général des Oulad Abdallah, Moustapha O Oudaa, président de la section UPR d’Aleg , Cheîkh Mohamed Mahfouth, Mahi O Oumar O Sidi notable d’Aleg, Moustapha O Abdel Vettah, opérateur économique d’Aleg, Aliou Amadou Aw professeur et militant de l’UDP,Mamadou Boubacar Ly ancien maire de Darel Barka (El Wiam), Fatimata Mamadou Diaw (UPR), cadre de l’aviation civile, pour démobiliser les populations, en utilisant toutes sortes de subterfuges notamment les pressions tribales pour les diviser. Mais ces dernières sont restées fermes sur leurs positions à savoir leur refus catégorique contre l’accaparement de leurs terres qui constituent leurs seules sources de survie.
Le gouvernement s’est engagé dans la mise en œuvre de ce projet sans concertation avec les propriétaires et sans la prise en compte de l’impact négatif sur la vie de ces populations.
Cette situation est dangereuse car elle met face à face des populations victimes d’expropriations et les autorités.
C’est pourquoi, nous habitants des communes de Dar el Barka, Ould Birom et Dar El Avia :
• Demandons l’arrêt immédiat de toute étude sur cette zone ;
• Opposons un refus catégorique à l’accaparement de nos terres, nos seules sources de survie
• Invitons les autorités à une concertation pour éviter tout conflit ;
• Lançons un appel à l’opinion nationale et internationale pour leur soutien à notre cause.
Les signataires
Amadou Tidiane Kane : ancien maire de la commune de Dar El Barka
Kébad Ould N’Deyé : ancien député de la Moughataa de Boghé
Sidi Ould Yeli
Djiby Bâ
Mamadou Samba Diallo
Cheikh Tidiane Ould Blel
Mamadou Sall
Djibi Sall dit Samba
Mohamed Ould Habib
Isselmou Ould Jiddou
Youssouf Sall
Bocar Gadio
Haddou Ould Abdallahi
Alssane Samba Sow
Baba Ould Abeidailah
Amadou Oumar Dia
Abdoul Diallo
Mamadou Gaye
Hamet Ciré Ly
Zar Ould Mohameden
Oumar Ousmane Dia
Cheikh Taher Amadou Tidiane Dia
Ahmed Ould Amar
Dienaba Djibril Diallo
Aminetou Mint Sidi
Nouakchott, le 09 mai 2015
source: SARR Mamadou
Secrétaire Exécutif FONADH
Tél (222) 525 04 55
Port. (222) 640 88 06
Nouakchott - Mauritanie
NON A L’ACCAPAREMENT DE NOS TERRES
Depuis plusieurs années, le foncier apparait de plus en plus comme étant au centre de tous les enjeux en Mauritanie.
En effet, en 2010, l’attribution des terres agricoles (terres de cultures sous pluie et de décrue) s’est accélérée. Le gouvernement avait décidé d’attribuer 50 500 ha au profit d’une Société saoudienne Tabouk Eziraiya Errajihii dans les communes de Boghé, de Dar el Avia, de Ould Birome et de Dar el Barka même si finalement cette attribution a été suspendue grâce à la mobilisation des populations de ces communes .
En 2013, 50 000 ha de terres ont été attribués au Trarza dans la zone de Donaye et 31 000 ha au Brakna dans les communes de Dar el Avia, Ould Birome et Dar el Barka au profit d’une société saoudienne Al-Rajihi sous forme d’un bail emphytéotique. Le 18 septembre 2014, le gouvernement a adopté un projet de décret portant cession définitive de terrains à usage agricole dans les Wilayas du Trarza et du Gorgol au profit de certains promoteurs. Le gouvernement ne donne aucun détail ni sur les superficies, ni les lieux exacts de ces terrains et ni sur l’identité des promoteurs.
Les cartes déjà réalisées par les services du Ministère de l’agriculture laissent entrevoir de possibles attributions de terres dans d’autres moughata’as du Brakna : Boghé, Bababé et M’Bagne. Les terres attribuées sont à la fois des terres de cultures et des zones agropastorales. Face à ces différentes attributions arbitraires de terres de petits producteurs ruraux à des investisseurs privés, les populations des communes concernées se sont mobilisées pour protéger leurs droits coutumiers, vieux de plusieurs siècles. C’est une question de justice et de morale humaine.
Alors que la tendance était à l’apaisement, le 3 avril 2015 une équipe technique s’est rendue sur les sites pour faire des études, alertées par cette présence, les propriétaires légitimes des terres se sont rendues sur les lieux et arrêté les travaux afin de s’informer auprès des autorités locales de cette situation anachronique. La zone concernée se décompose en deux blocs. Au Sud de la route Boghé- Rosso, 9300 hectares objet des études actuelles auxquelles s’opposent les populations, au Nord 31000 hectares au profit d’une société saoudienne Al- Rajihi.
A l’occasion d’un rassemblement organisé par les populations de l’arrondissement de Darel Barka, le Wali du Brakna a pris la parole pour signifier à ces dernières que le projet est décidé par le pouvoir et qu’il sera réalisé, car le pouvoir dispose de la force.
Afin d’informer l’opinion nationale et internationale sur cette situation préoccupante qui peut dégénérer à tout moment à cause du comportement des autorités, les représentants des communautés se sont rendus à Nouakchott et ont rencontré les partis politiques, des institutions internationales pour les sensibiliser d’une part et par la suite, ont également organisé une conférence de presse le 29 avril 2015.
La seule réponse des autorités aux doléances des populations, c’est l’envoi le samedi 03 mai 2015, d’une délégation composée des Secrétaires Généraux des Ministères de l’Intérieur et de la Décentralisation Mohamed El Hadi Macina et de l’Agriculture de Iziza Mint Kerballi, ainsi que des féodaux du Brakna entre autres Sid’Amin O Ahmed Challa, conseiller à la primature, Ahmedou O Bellal, Secrétaire Général de l’Agence Tadamoun, Aîdahi O Cheîkh Ahmed,Ambassadeur de Mauritanie au Yemen ,Mohamed O Soueîdatt maire d’Aleg, Mohamed O Jahloul, président de la fédération UPR du Brakna, Sidi O Yowme, ex-comptable de l’ambassade de Mauritanie à Dakar, Mohamed O Ahmedou, chef général des Oulad Abdallah, Moustapha O Oudaa, président de la section UPR d’Aleg , Cheîkh Mohamed Mahfouth, Mahi O Oumar O Sidi notable d’Aleg, Moustapha O Abdel Vettah, opérateur économique d’Aleg, Aliou Amadou Aw professeur et militant de l’UDP,Mamadou Boubacar Ly ancien maire de Darel Barka (El Wiam), Fatimata Mamadou Diaw (UPR), cadre de l’aviation civile, pour démobiliser les populations, en utilisant toutes sortes de subterfuges notamment les pressions tribales pour les diviser. Mais ces dernières sont restées fermes sur leurs positions à savoir leur refus catégorique contre l’accaparement de leurs terres qui constituent leurs seules sources de survie.
Le gouvernement s’est engagé dans la mise en œuvre de ce projet sans concertation avec les propriétaires et sans la prise en compte de l’impact négatif sur la vie de ces populations.
Cette situation est dangereuse car elle met face à face des populations victimes d’expropriations et les autorités.
C’est pourquoi, nous habitants des communes de Dar el Barka, Ould Birom et Dar El Avia :
• Demandons l’arrêt immédiat de toute étude sur cette zone ;
• Opposons un refus catégorique à l’accaparement de nos terres, nos seules sources de survie
• Invitons les autorités à une concertation pour éviter tout conflit ;
• Lançons un appel à l’opinion nationale et internationale pour leur soutien à notre cause.
Les signataires
Amadou Tidiane Kane : ancien maire de la commune de Dar El Barka
Kébad Ould N’Deyé : ancien député de la Moughataa de Boghé
Sidi Ould Yeli
Djiby Bâ
Mamadou Samba Diallo
Cheikh Tidiane Ould Blel
Mamadou Sall
Djibi Sall dit Samba
Mohamed Ould Habib
Isselmou Ould Jiddou
Youssouf Sall
Bocar Gadio
Haddou Ould Abdallahi
Alssane Samba Sow
Baba Ould Abeidailah
Amadou Oumar Dia
Abdoul Diallo
Mamadou Gaye
Hamet Ciré Ly
Zar Ould Mohameden
Oumar Ousmane Dia
Cheikh Taher Amadou Tidiane Dia
Ahmed Ould Amar
Dienaba Djibril Diallo
Aminetou Mint Sidi
Nouakchott, le 09 mai 2015
source: SARR Mamadou
Secrétaire Exécutif FONADH
Tél (222) 525 04 55
Port. (222) 640 88 06
Nouakchott - Mauritanie