Dans tout groupement soninké sur un site donné (village ou localité), il y eut eu une famille ou un clan qui fut le fondateur. Ces fondateurs et ceux qui eurent suivi, organisaient la cité par des accords selon les réalités du contexte historique.
Ce contexte était marqué par des rapports de force primitifs par lesquels les pratiques esclavagistes et féodales furent érigées en valeurs de prestige entre les personnes. Les chefs guerriers se faisaient des brigands en réduisant à la servitude d'autres hommes inconnus venant d'autres contrées.
Les chefs fondateurs faisaient travailler cette main-d'oeuvre exploitable à merci pour l'aménagement (débroussaillement et sécurisation) du site villageois. Une alliance s'était opérée entre les clans dominants et d'autres composantes sociales ( marabouts, forgerons et d'autres) afin de veiller à la bonne marche du système dans le temps et l'espace. Ainsi le regretté Wagadou (connu l'Empire du Ghana fondé par les soninké) disloqué vers le 13 ème siècle, mais très présent dans l'imaginaire collectif prend forme en miniature.
L'entité politico-féodale régule sa cité dans un espace bien délimité au sein d'un grand ensemble territorial soninké (Guidimagha, Gadiaga, Diafounou, Dionbokho et d'autres). La colonisation occidentale fut instaurée sur ces espaces où la réalité d'une structure étatique centralisée était insignifiante voire inexistante pour certains endroits. En effet les entités politico-féodales très méfiantes entre elles, avaient mal jaugé l'ampleur de l'étau colonisateur qui se mettait en place. Ces autochtones descendants d'un lointain empire organisé ouest-africain, n'avaient pas su renouveler leurs références idéologiques sur l'organisation de leurs espaces politiques afin de porter l'idéal d'une Nation soninké moderne et unitaire. Les soninké s'étaient chargé de leurs mini-principautés limitées à un village et ses environs proches sous l'ordre féodal. Une phase historique avait été ratée par l'étroitesse des ambitions dans cette nouvelle donne de la colonisation occidentale, et à force de se limiter à un exclusionnisme localisé d'antan, ils étaient devenus inaudibles et réduits dans le "Nouveau Tout" qui se faisait (l'ordre colonial).
Une amorce d'un foyer national soninké eût dû être germée en toute légitimité par une ouverture ambitieuse hors des clanismes féodaux et restrictifs. Un État-Nation Wagadou aurait dû précéder dans cette zone le Ghana de Kwameh Krumah qui rebaptisa la Gold Coast anglaise en mémoire de cet empire africain.
Cette approche primitive de la chose politique, toujours en vigueur au sein des plusieurs entités soninké dans un État post-colonial comme la Mauritanie, s'articule autour d'une certaine transposition de vielles querelles claniques et d'un communautarisme clientéliste à diverses expressions à l'endroit du pouvoir central.
Les gouvernants du pouvoir central, instrumentalisent à fond cet archaïsme politicard pour la mainmise de leur ordre en place, sachant que notre conscience politique se limite à une imaginaire grandeur d'antan sans réforme du corpus coutumier de l'élément politique. Par exemple, dans certains milieux soninké, un ministre nommé est perçu comme un honneur pour son clan familial d'abord et surtout comme un semblant déclassement pour l'autre bord clanique dans le même village. Certains de nos hommes politiques jouent cette fibre intracommunautariste et nocive au corps social, car réveillant les vielles querelles antidémocratiques et incompatibles avec La Citoyenneté.
Dans un État biracial comme la Mauritanie, née avec multiples problématiques liées à la cohabitation, le partage du pouvoir, et en tout la nature de la Nation, je voudrais bien savoir le niveau du QI (quotient intellectuel) de nos hommes politiciens tombant dans pareils travers féodaux et claniques, se croyant honorer et venger leur clan familial.
Nos gouvernants veulent avoir affaire à un soninké politico-communautariste par clientélisme mais surtout pas à un Homme d'État soninké portant un projet de société à l'échelle nationale.
Par nos prédispositions psychologiques égocentriques, nous tardons de réaliser que nous vivons sous un nouvel ordre étatique qui commençait à rendre caducs les fondements de nos "wagadous miniatures" (villages et localités). Le soninké sûr et fier de son "je" nombriliste et figé pour désigner son carré villageois fondé par son aieul, oublie qu'un "Nouveau Nous" l'entoure et déposséde son "je ancien" de toute substance concrète dans le réel évolutif. Les tenants de l'ancien ordre coutumier doivent réajuster leur logiciel en terme de symbolique pour pouvoir garder intelligemment le passé dans le réel évolutif. Nous pouvons célébrer et immortaliser le courage et l'honneur de nos ancêtres ayant marqué l'Histoire villageoise par d'autres moyens consensuels, comme baptiser nos places publiques, nos infrastructures modernes (écoles, barrages, centres médicaux et d'autres) et d'autres en hommage à eux. Le titre de chef coutumier du villageois ne relève de nos jours que de la symbolique et il peut se démocratiser paisiblement pour toutes nos composantes sociales, pour qui, la qualité de citoyen doit transcender de loin celle de tel ou tel villageois. Ainsi la nouvelle autorité incarnée par les mairies, s'installerait en suivant l'exercice démocratique sans interférence des anciens clanismes qui feront éclater le corps social en mille morceaux. Très souvent ceux qui détiennent l'exclusivité de la chefferie traditionnelle sont minoritaires dans la localité et l'avenir de leur symbolique doit se jouer par une ouverture fraternelle dans un système inclusif. Les autorités étatiques peuvent exiger un citoyen (même un dit chef de village) de répondre au Maire, mais il est peu probable qu'un chef coutumier puisse garder un citoyen dans une subordination féodale devenue obsolète.
Les sensés visionnaires doivent se réformer pour qu'une telle transition puisse se faire courageusement afin d'éviter les déchirements internes inutiles qui affaiblissent le groupe, et tout en le maintenant sous une autre domination vicieuse à l'échelle nationale.
Ce nouveau pacte social peut être salutaire par son ancrage fraternel qui transcende les clivages ancestraux et s'inspirant du pacte de fraternité mis en place entre les Ansâr ( musulmans medinois) et les Muhajirûn (musulmans mecquois déplacés) par notre prophète Muhammad (PSL) à son arrivée à Médine.
En effet, le pacte de fraternité Muhammadien unifia la jeune communauté des croyants par l'entraide, la fraternité, le partage et l'accompagnement spirituel en toute sincérité, et en dehors toute référence aux origines sociales des uns ou des autres. Ainsi cette fraternité pleine dans la Foi fut l'anse inébranlable sur laquelle la révélation allait changer la face d'un monde. Les clivages tribaux s'effacèrent devant l'amour intense et mutuel dans la Foi; cette réalité assainît les âmes et soigna les coeurs tournés vers l'Idéal d'une Vie Future qui ignore la noblesse d'ascendance supposée des uns et des autres.
Nos milieux peuvent s'inspirer d'un tel modèle de société organisé par le prophète (PSL) et ses premiers compagnons, afin d'opérer une restructuration profonde qui réfute tout déterminisme de naissance pouvant être source de divisions et d'injustices au sein du corps social. Une telle réforme statutaire dans nos terroirs peut faire office d'exemplarité pour un État central qui ne cesse de reproduire les tares ethnicistes, tribales, racialistes et exclusionnistes.
Nos symboles immatériels doivent être réformés dans notre contexte pour donner sens à leur historicité dans l'imaginaire collectif dans le temps et l'espace. Aujourd'hui, un chef coutumier du village sur la base des anciennes références, peut finir dans un isolement où il ne serait que le chef de son clan familial très restreint, et on aura une multitude de chefs coutumiers dans un même village et en même temps.
Il est grand temps qu'on sorte de la logique d'une fraternité conditionnelle et conditionnée à notre "très chère" hiérarchisation sociale célébrée sous tous les cieux. Certaines voix autorisées pensent qu'être soninké en 2015, c'est accepter le déterminisme moyenâgeux qui fait que l'Homme s'autodisqualifie sur l'essentiel ( l'honneur, dignité, et droit d'être et d'avoir) en respectant les balises sociétales héritées.
Un homme d'État ne viendrait pas d'un giron passionnément communautariste comme le nôtre dans lequel le passé dit glorieux inhibe et brime les intelligences réformatrices. Nos vielles habitudes ne sont pas forcément justes et égalitaires en matière de relations humaines. À force de célébrer un trône devenu caduc dans les faits, on se ridiculise en étant décalé par rapport à la marche de l'HUMANITÉ.
Alors, sortons d'un monde qui a fini d'exister depuis 1000 ans, sinon on disparaîtrait dans ce monde globalisé à terme...!!!
Fraternellement.
Kundu Sumare
Ce contexte était marqué par des rapports de force primitifs par lesquels les pratiques esclavagistes et féodales furent érigées en valeurs de prestige entre les personnes. Les chefs guerriers se faisaient des brigands en réduisant à la servitude d'autres hommes inconnus venant d'autres contrées.
Les chefs fondateurs faisaient travailler cette main-d'oeuvre exploitable à merci pour l'aménagement (débroussaillement et sécurisation) du site villageois. Une alliance s'était opérée entre les clans dominants et d'autres composantes sociales ( marabouts, forgerons et d'autres) afin de veiller à la bonne marche du système dans le temps et l'espace. Ainsi le regretté Wagadou (connu l'Empire du Ghana fondé par les soninké) disloqué vers le 13 ème siècle, mais très présent dans l'imaginaire collectif prend forme en miniature.
L'entité politico-féodale régule sa cité dans un espace bien délimité au sein d'un grand ensemble territorial soninké (Guidimagha, Gadiaga, Diafounou, Dionbokho et d'autres). La colonisation occidentale fut instaurée sur ces espaces où la réalité d'une structure étatique centralisée était insignifiante voire inexistante pour certains endroits. En effet les entités politico-féodales très méfiantes entre elles, avaient mal jaugé l'ampleur de l'étau colonisateur qui se mettait en place. Ces autochtones descendants d'un lointain empire organisé ouest-africain, n'avaient pas su renouveler leurs références idéologiques sur l'organisation de leurs espaces politiques afin de porter l'idéal d'une Nation soninké moderne et unitaire. Les soninké s'étaient chargé de leurs mini-principautés limitées à un village et ses environs proches sous l'ordre féodal. Une phase historique avait été ratée par l'étroitesse des ambitions dans cette nouvelle donne de la colonisation occidentale, et à force de se limiter à un exclusionnisme localisé d'antan, ils étaient devenus inaudibles et réduits dans le "Nouveau Tout" qui se faisait (l'ordre colonial).
Une amorce d'un foyer national soninké eût dû être germée en toute légitimité par une ouverture ambitieuse hors des clanismes féodaux et restrictifs. Un État-Nation Wagadou aurait dû précéder dans cette zone le Ghana de Kwameh Krumah qui rebaptisa la Gold Coast anglaise en mémoire de cet empire africain.
Cette approche primitive de la chose politique, toujours en vigueur au sein des plusieurs entités soninké dans un État post-colonial comme la Mauritanie, s'articule autour d'une certaine transposition de vielles querelles claniques et d'un communautarisme clientéliste à diverses expressions à l'endroit du pouvoir central.
Les gouvernants du pouvoir central, instrumentalisent à fond cet archaïsme politicard pour la mainmise de leur ordre en place, sachant que notre conscience politique se limite à une imaginaire grandeur d'antan sans réforme du corpus coutumier de l'élément politique. Par exemple, dans certains milieux soninké, un ministre nommé est perçu comme un honneur pour son clan familial d'abord et surtout comme un semblant déclassement pour l'autre bord clanique dans le même village. Certains de nos hommes politiques jouent cette fibre intracommunautariste et nocive au corps social, car réveillant les vielles querelles antidémocratiques et incompatibles avec La Citoyenneté.
Dans un État biracial comme la Mauritanie, née avec multiples problématiques liées à la cohabitation, le partage du pouvoir, et en tout la nature de la Nation, je voudrais bien savoir le niveau du QI (quotient intellectuel) de nos hommes politiciens tombant dans pareils travers féodaux et claniques, se croyant honorer et venger leur clan familial.
Nos gouvernants veulent avoir affaire à un soninké politico-communautariste par clientélisme mais surtout pas à un Homme d'État soninké portant un projet de société à l'échelle nationale.
Par nos prédispositions psychologiques égocentriques, nous tardons de réaliser que nous vivons sous un nouvel ordre étatique qui commençait à rendre caducs les fondements de nos "wagadous miniatures" (villages et localités). Le soninké sûr et fier de son "je" nombriliste et figé pour désigner son carré villageois fondé par son aieul, oublie qu'un "Nouveau Nous" l'entoure et déposséde son "je ancien" de toute substance concrète dans le réel évolutif. Les tenants de l'ancien ordre coutumier doivent réajuster leur logiciel en terme de symbolique pour pouvoir garder intelligemment le passé dans le réel évolutif. Nous pouvons célébrer et immortaliser le courage et l'honneur de nos ancêtres ayant marqué l'Histoire villageoise par d'autres moyens consensuels, comme baptiser nos places publiques, nos infrastructures modernes (écoles, barrages, centres médicaux et d'autres) et d'autres en hommage à eux. Le titre de chef coutumier du villageois ne relève de nos jours que de la symbolique et il peut se démocratiser paisiblement pour toutes nos composantes sociales, pour qui, la qualité de citoyen doit transcender de loin celle de tel ou tel villageois. Ainsi la nouvelle autorité incarnée par les mairies, s'installerait en suivant l'exercice démocratique sans interférence des anciens clanismes qui feront éclater le corps social en mille morceaux. Très souvent ceux qui détiennent l'exclusivité de la chefferie traditionnelle sont minoritaires dans la localité et l'avenir de leur symbolique doit se jouer par une ouverture fraternelle dans un système inclusif. Les autorités étatiques peuvent exiger un citoyen (même un dit chef de village) de répondre au Maire, mais il est peu probable qu'un chef coutumier puisse garder un citoyen dans une subordination féodale devenue obsolète.
Les sensés visionnaires doivent se réformer pour qu'une telle transition puisse se faire courageusement afin d'éviter les déchirements internes inutiles qui affaiblissent le groupe, et tout en le maintenant sous une autre domination vicieuse à l'échelle nationale.
Ce nouveau pacte social peut être salutaire par son ancrage fraternel qui transcende les clivages ancestraux et s'inspirant du pacte de fraternité mis en place entre les Ansâr ( musulmans medinois) et les Muhajirûn (musulmans mecquois déplacés) par notre prophète Muhammad (PSL) à son arrivée à Médine.
En effet, le pacte de fraternité Muhammadien unifia la jeune communauté des croyants par l'entraide, la fraternité, le partage et l'accompagnement spirituel en toute sincérité, et en dehors toute référence aux origines sociales des uns ou des autres. Ainsi cette fraternité pleine dans la Foi fut l'anse inébranlable sur laquelle la révélation allait changer la face d'un monde. Les clivages tribaux s'effacèrent devant l'amour intense et mutuel dans la Foi; cette réalité assainît les âmes et soigna les coeurs tournés vers l'Idéal d'une Vie Future qui ignore la noblesse d'ascendance supposée des uns et des autres.
Nos milieux peuvent s'inspirer d'un tel modèle de société organisé par le prophète (PSL) et ses premiers compagnons, afin d'opérer une restructuration profonde qui réfute tout déterminisme de naissance pouvant être source de divisions et d'injustices au sein du corps social. Une telle réforme statutaire dans nos terroirs peut faire office d'exemplarité pour un État central qui ne cesse de reproduire les tares ethnicistes, tribales, racialistes et exclusionnistes.
Nos symboles immatériels doivent être réformés dans notre contexte pour donner sens à leur historicité dans l'imaginaire collectif dans le temps et l'espace. Aujourd'hui, un chef coutumier du village sur la base des anciennes références, peut finir dans un isolement où il ne serait que le chef de son clan familial très restreint, et on aura une multitude de chefs coutumiers dans un même village et en même temps.
Il est grand temps qu'on sorte de la logique d'une fraternité conditionnelle et conditionnée à notre "très chère" hiérarchisation sociale célébrée sous tous les cieux. Certaines voix autorisées pensent qu'être soninké en 2015, c'est accepter le déterminisme moyenâgeux qui fait que l'Homme s'autodisqualifie sur l'essentiel ( l'honneur, dignité, et droit d'être et d'avoir) en respectant les balises sociétales héritées.
Un homme d'État ne viendrait pas d'un giron passionnément communautariste comme le nôtre dans lequel le passé dit glorieux inhibe et brime les intelligences réformatrices. Nos vielles habitudes ne sont pas forcément justes et égalitaires en matière de relations humaines. À force de célébrer un trône devenu caduc dans les faits, on se ridiculise en étant décalé par rapport à la marche de l'HUMANITÉ.
Alors, sortons d'un monde qui a fini d'exister depuis 1000 ans, sinon on disparaîtrait dans ce monde globalisé à terme...!!!
Fraternellement.
Kundu Sumare