Alors que le projet de Code électoral pour les futures élections législatives de 2007 au Maroc est en discussion au sein du parlement et que la représentation féminine par le biais de la liste nationale est condamnée à rester dans la limite des 30 sièges comme pour les élections de 2002, la Mauritanie voisine vient de réussir un grand coup d¹éclat en la matière. Il y a de fortes chances qu¹à l¹issue du 2ème tour des élections législatives du 3 décembre, le parlement mauritanien se positionne aux premiers rangs de la présence de la femme au parlement, non seulement en Afrique, mais même à travers le monde.
En effet, compte tenu des résultats du premier tour qui a déjà permis l¹élection de 9 femmes sur les 43 élus et des prévisions du deuxième tour qui, sur les 52 sièges restant à attribuer, donnent comme probable l¹élection de 19 autres femmes, ce sont donc au total 28 femmes qui siégeront au parlement mauritanien sur un total de 95 députés, soit un pourcentage de l¹ordre de 30%.
Ceci n¹est ni le fruit du hasard, ni la simple propension des électeurs à privilégier le vote en faveur des femmes. C¹est tout simplement le résultat des dispositions réglementaires du Code électoral qui fixent un quota minimum de 20% pour les femmes, tout en laissant la possibilité ouverte à son amplification.
C¹est donc en mettant en ¦uvre concrètement la volonté politique d¹assurer la participation effective de la femme au sein de l¹institution législative que la Mauritanie peut se targuer, à l¹heure actuelle, de se positionner en tant que pays leader en matière de représentation féminine au Parlement, loin devant des pays à longue tradition démocratique comme la France ou l¹Italie.
Rappelons que les élections législatives du 19 novembre pour la désignation des 95 députés de l¹Assemblée nationale se sont déroulées, selon les divers observateurs, dans une transparence totale et qu¹elles ont consacré la suprématie de l¹ancienne opposition à l¹ex-président Mouaouia Ould Taya, avec l¹avance enregistrée par la coalition des forces de changement démocratique regroupant 11 partis largement devant l¹ancien parti au pouvoir, le Parti républicain pour la démocratie et le renouveau.
Toujours est-il que la classe politique nationale, toutes tendances confondues, doit se sentir en gêne devant cette situation qui relègue le Maroc à des rangs plus modestes, malgré les revendications incessantes des mouvements de défense des droits des femmes pour une liste nationale du tiers des sièges comme étape nécessaire vers la parité.
source: A.B. MAROC