En ce début de 2016, un « vent de sable » d’ordre à la fois politique, économique et personnel empêche Mohamed Ould Abdelaziz d’y voir clair et de déployer ses projets d’avenir. Le décès à l’âge de 24 ans de son fils préféré, Ahmedou, l’impossible dialogue avec son opposition, la brève mais spectaculaire évasion d’un terroriste condamné à mort et l’effondrement des recettes minières contrecarrent la dynamique que le président avait impulsée. Dans ce régime ultrapersonnalisé, son long silence semble trahir un réel désarroi.
L’accident de la route qui a coûté la vie, le 22 décembre, à Ahmedou Ould Abdelaziz et à deux journalistes a révélé que le fils cadet du président occupait une place de choix dans la stratégie de ce dernier. Il est mort au cours d’une tournée de distribution de produits de première nécessité dans le cadre de sa fondation, Rahma. Comme son père, il pratiquait cette activité caritative pour tenter de gommer les dégâts d’une pauvreté toujours sévère. Si l’on en croit une rumeur invérifiable, il disposait à cet effet d’un budget de quelque 8 milliards d’ouguiyas (21,5 millions d’euros), soit davantage que le budget de Tadamoun (« solidarité »), l’organisme officiel de lutte contre la pauvreté et contre les séquelles de l’esclavage que préside l’ancien ministre Hamdy Ould Mahjoub.
Ainsi se ferme l’une des possibilités pour le président de se succéder à lui-même à travers l’élection de son fils sans violer la Constitution, qui l’empêche de briguer un troisième mandat en 2019. Fichue Constitution qu’il aimerait bien remanier, comme les présidents rwandais ou congolais ! Comme Paul Kagamé, il estime n’avoir « pas fini le job ».
La France n’applaudit-elle pas l’efficacité de sa lutte contre le terrorisme malgré quelques ratés et n’est-elle pas ravie de sa contribution à la COP21 ? Pourquoi se montrerait-elle plus sourcilleuse à son égard qu’à l’égard du Congolais Sassou Nguesso ? La Mauritanie n’est pas le Burkina Faso, et l’on voit mal la rue s’opposer à une révision constitutionnelle. Mais le président a promis qu’il ne toucherait pas à la loi fondamentale.
Son plan pour affaiblir l’opposition
Alors, comment faire pour la respecter tout en la contournant ? Le chef de l’État semble hésiter entre deux solutions : annihiler l’opposition ou la séduire. Il a tenté la première en confiant à son Premier ministre, Yahya Ould Hademine, le soin de « noyer » les opposants dans une grande réunion avec la société civile, le 7 septembre 2015. Objectif manqué, car les grands partis d’opposition, rassemblés notamment dans le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) ou la Coalition pour une alternance pacifique (CAP), ont refusé d’y prendre part. Il a alors demandé à son précédent Premier ministre, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, d’explorer la seconde solution et de renouer avec l’opposition par le truchement du FNDU, fidèle en cela au proverbe hassaniya : « Ménage tes montures avec équité, car tu ne sais pas laquelle tu utiliseras. » Hademine ou Laghdaf ?
Peut-être est-ce à la faveur de la dignité avec laquelle le président a vécu son deuil, et qui a forcé le respect, que cette ouverture a fait bouger les lignes. Une fracture est en effet apparue au sein du Forum entre douze des seize partis qui le composent, et qui sont favorables à la relance du dialogue, et le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), d’Ahmed Ould Daddah, qui assimile le dialogue à une compromission.
En réalité, on relève trois positions au FNDU. Il y a celle, conciliante, de son président, Ahmed Salem Ould Bouhoubeyni, personnalité indépendante, qui déclare : « C’est nous qui avons demandé le dialogue, qui est inscrit dans les objectifs du Forum, mais la balle est dans le camp du pouvoir, car c’est à lui de donner des gages de sa bonne volonté. L’opposition a tout à gagner à la réussite du dialogue pour préparer une alternance pacifiée en 2019. » À ceux qui l’accusent de se rallier au président, il rétorque que son passé d’opposant prouve qu’il n’a de leçon à recevoir de personne.
Au RFD, on refuse de facto tout dialogue, mais sans le reconnaître. « Nous ne croyons pas à la sincérité du clan Aziz, explique Limam Ahmed Ould Mohamedou, secrétaire permanent du parti. Il n’a jamais respecté ses promesses. Nous sommes étonnés que certains au FNDU acceptent de se rendre à la table de Laghdaf. Tant que nous n’aurons pas une réponse écrite aux demandes du Front, nous ne bougerons pas, même si nous devions rester seuls. » Au sein même du RFD, cette intransigeance n’est pas toujours comprise, et la famille Ould Moine est entrée en dissidence.
Troisième position, médiane, celle de Mahfoudh Ould Bettah, président de la Convergence démocratique nationale (CDN) et du pôle politique du FNDU : « La position de notre président n’a pas eu l’aval des partis qui composent le Front, mais on n’en fera pas un problème. Le chef de l’État n’a pas fait le moindre geste en notre direction, et nous attendons toujours que le pouvoir réponde par écrit à notre plateforme », à savoir l’ouverture des médias publics à l’opposition, la dissolution de la garde présidentielle prétorienne (le Basep), la garantie qu’Abdelaziz ne se représentera pas en 2019, etc.
Le grand bénéficiaire de ce blocage est le parti islamiste Tawassoul, proche de la tunisienne Ennahdha. Il fait partie du FNDU et demande, lui aussi, une réponse écrite du pouvoir. « Je ne comprends pas pourquoi le pouvoir bloque sur une question aussi formelle, commente Mohamed Jemil Mansour, son président. Nous sommes très prudents, car nous ne voulons pas embarquer l’opposition dans une voie qui ne sert pas la démocratie. En fait, je crois que le pouvoir n’a pas encore tranché pour 2019 entre la modification de la Constitution et le choix d’un dauphin qui, dans notre système tribal, pourrait échapper à son maître. »
Mais Tawassoul n’a pas boycotté les législatives de 2013 comme les autres membres du FNDU, se trouve être le seul parti d’opposition représenté au Parlement, et jouit à ce titre de prérogatives et de budgets. Avec un pied dedans, un pied dehors, il a tout intérêt à ce que le blocage persiste.
L’effondrement des recettes minières
Côté économie, les nuages s’amoncellent. Certes, le Premier ministre affiche un optimisme raisonné, puisque la croissance a atteint 3,1 % l’an dernier, et même 4,2 % si l’on exclut les industries extractives. Le déficit budgétaire est contenu à 3 % du PIB et les réserves en devises sont remontées à cinq mois d’importations. Les récoltes ont été favorisées par une bonne pluviométrie. Quant à l’ouguiya, la monnaie nationale, il n’a glissé que de 9 % en 2015.
Reste que le cours du minerai de fer, qui finance presque un tiers du budget de l’État, s’est effondré. Que la Société nationale industrielle et minière (Snim), qui exploite les gisements, a dû arrêter la construction de la tour de bureau dont la carcasse inachevée trône au cœur de Nouakchott. Que des manifestations dénoncent la cherté de la vie et des carburants bien que l’indice des prix n’indique que 1 % d’inflation.
Le gouvernement marche sur des œufs. Pour l’instant, il n’est pas budgétairement en péril, car il n’a pas répercuté sur le prix à la pompe la baisse du cours du pétrole, ce qui lui permettrait d’économiser quelque 120 milliards d’ouguiyas en année pleine par la suppression des subventions. Le pétrole pas cher permet à la Somelec (électricité) de ne pas demander de subventions à l’État pour la première fois depuis plus de vingt ans.
Si l’endettement de la Mauritanie est gérable, il va cependant falloir tailler dans les effectifs de plusieurs sociétés publiques. La Snim devra faire des choix et réduire la voilure. Les subventions aux produits agricoles diminueront. Le pays supportera-t-il sans broncher ces sacrifices ? Le pouvoir parviendra-t-il, par diverses formes de charité, à porter secours aux plus démunis ? Si la crise n’excède pas un an, les experts estiment que la Mauritanie s’en tirera seule. Sinon…
Autant dire que, face à ces dangers, le président Aziz serait mal avisé de penser que 2019 est loin et qu’il peut se permettre d’attendre l’implosion de l’opposition et la remontée du prix du fer.
AQMI EN ÉCHEC
Le 31 décembre 2015, Cheikh Ould Saleck, membre d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), condamné à mort pour avoir tenté, en 2011, d’assassiner le président, s’évadait de la prison de Nouakchott déguisé en femme voilée. Cet échec de l’organisation carcérale faisait craindre un retour aux années 2000, quand Aqmi se jouait des forces de l’ordre. La rapidité avec laquelle il a été repris en Guinée, le 19 janvier, rassure : l’antiterrorisme mauritanien est toujours le plus efficace de la région. Car, depuis 2011, Aqmi n’a pu mener aucune action en Mauritanie. Ses bases ont été plusieurs fois attaquées par les forces spéciales aux cris d’« Allah akbar ! »
Celles-ci ont été jusqu’à se déguiser en jihadistes pour tromper l’adversaire. Les oulémas se sont rendus dans les zones déshéritées et dans les prisons pour y enseigner que le vrai Coran est miséricordieux. « Mais ne faisons pas les fiers, dit le colonel El Boukhary, ancien directeur de la communication de l’état-major. Nos confréries font barrage au fondamentalisme, mais elles peuvent être noyautées. Nos écoles coraniques peuvent devenir des foyers de fanatisme si on ne prend garde à qui les dirige, avec quel argent et pour quel enseignement. Ne baissons pas la garde idéologique. »
Par Alain Faujas
Source: Jeune Afrique
L’accident de la route qui a coûté la vie, le 22 décembre, à Ahmedou Ould Abdelaziz et à deux journalistes a révélé que le fils cadet du président occupait une place de choix dans la stratégie de ce dernier. Il est mort au cours d’une tournée de distribution de produits de première nécessité dans le cadre de sa fondation, Rahma. Comme son père, il pratiquait cette activité caritative pour tenter de gommer les dégâts d’une pauvreté toujours sévère. Si l’on en croit une rumeur invérifiable, il disposait à cet effet d’un budget de quelque 8 milliards d’ouguiyas (21,5 millions d’euros), soit davantage que le budget de Tadamoun (« solidarité »), l’organisme officiel de lutte contre la pauvreté et contre les séquelles de l’esclavage que préside l’ancien ministre Hamdy Ould Mahjoub.
Ainsi se ferme l’une des possibilités pour le président de se succéder à lui-même à travers l’élection de son fils sans violer la Constitution, qui l’empêche de briguer un troisième mandat en 2019. Fichue Constitution qu’il aimerait bien remanier, comme les présidents rwandais ou congolais ! Comme Paul Kagamé, il estime n’avoir « pas fini le job ».
La France n’applaudit-elle pas l’efficacité de sa lutte contre le terrorisme malgré quelques ratés et n’est-elle pas ravie de sa contribution à la COP21 ? Pourquoi se montrerait-elle plus sourcilleuse à son égard qu’à l’égard du Congolais Sassou Nguesso ? La Mauritanie n’est pas le Burkina Faso, et l’on voit mal la rue s’opposer à une révision constitutionnelle. Mais le président a promis qu’il ne toucherait pas à la loi fondamentale.
Son plan pour affaiblir l’opposition
Alors, comment faire pour la respecter tout en la contournant ? Le chef de l’État semble hésiter entre deux solutions : annihiler l’opposition ou la séduire. Il a tenté la première en confiant à son Premier ministre, Yahya Ould Hademine, le soin de « noyer » les opposants dans une grande réunion avec la société civile, le 7 septembre 2015. Objectif manqué, car les grands partis d’opposition, rassemblés notamment dans le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) ou la Coalition pour une alternance pacifique (CAP), ont refusé d’y prendre part. Il a alors demandé à son précédent Premier ministre, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, d’explorer la seconde solution et de renouer avec l’opposition par le truchement du FNDU, fidèle en cela au proverbe hassaniya : « Ménage tes montures avec équité, car tu ne sais pas laquelle tu utiliseras. » Hademine ou Laghdaf ?
Peut-être est-ce à la faveur de la dignité avec laquelle le président a vécu son deuil, et qui a forcé le respect, que cette ouverture a fait bouger les lignes. Une fracture est en effet apparue au sein du Forum entre douze des seize partis qui le composent, et qui sont favorables à la relance du dialogue, et le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), d’Ahmed Ould Daddah, qui assimile le dialogue à une compromission.
En réalité, on relève trois positions au FNDU. Il y a celle, conciliante, de son président, Ahmed Salem Ould Bouhoubeyni, personnalité indépendante, qui déclare : « C’est nous qui avons demandé le dialogue, qui est inscrit dans les objectifs du Forum, mais la balle est dans le camp du pouvoir, car c’est à lui de donner des gages de sa bonne volonté. L’opposition a tout à gagner à la réussite du dialogue pour préparer une alternance pacifiée en 2019. » À ceux qui l’accusent de se rallier au président, il rétorque que son passé d’opposant prouve qu’il n’a de leçon à recevoir de personne.
Au RFD, on refuse de facto tout dialogue, mais sans le reconnaître. « Nous ne croyons pas à la sincérité du clan Aziz, explique Limam Ahmed Ould Mohamedou, secrétaire permanent du parti. Il n’a jamais respecté ses promesses. Nous sommes étonnés que certains au FNDU acceptent de se rendre à la table de Laghdaf. Tant que nous n’aurons pas une réponse écrite aux demandes du Front, nous ne bougerons pas, même si nous devions rester seuls. » Au sein même du RFD, cette intransigeance n’est pas toujours comprise, et la famille Ould Moine est entrée en dissidence.
Troisième position, médiane, celle de Mahfoudh Ould Bettah, président de la Convergence démocratique nationale (CDN) et du pôle politique du FNDU : « La position de notre président n’a pas eu l’aval des partis qui composent le Front, mais on n’en fera pas un problème. Le chef de l’État n’a pas fait le moindre geste en notre direction, et nous attendons toujours que le pouvoir réponde par écrit à notre plateforme », à savoir l’ouverture des médias publics à l’opposition, la dissolution de la garde présidentielle prétorienne (le Basep), la garantie qu’Abdelaziz ne se représentera pas en 2019, etc.
Le grand bénéficiaire de ce blocage est le parti islamiste Tawassoul, proche de la tunisienne Ennahdha. Il fait partie du FNDU et demande, lui aussi, une réponse écrite du pouvoir. « Je ne comprends pas pourquoi le pouvoir bloque sur une question aussi formelle, commente Mohamed Jemil Mansour, son président. Nous sommes très prudents, car nous ne voulons pas embarquer l’opposition dans une voie qui ne sert pas la démocratie. En fait, je crois que le pouvoir n’a pas encore tranché pour 2019 entre la modification de la Constitution et le choix d’un dauphin qui, dans notre système tribal, pourrait échapper à son maître. »
Mais Tawassoul n’a pas boycotté les législatives de 2013 comme les autres membres du FNDU, se trouve être le seul parti d’opposition représenté au Parlement, et jouit à ce titre de prérogatives et de budgets. Avec un pied dedans, un pied dehors, il a tout intérêt à ce que le blocage persiste.
L’effondrement des recettes minières
Côté économie, les nuages s’amoncellent. Certes, le Premier ministre affiche un optimisme raisonné, puisque la croissance a atteint 3,1 % l’an dernier, et même 4,2 % si l’on exclut les industries extractives. Le déficit budgétaire est contenu à 3 % du PIB et les réserves en devises sont remontées à cinq mois d’importations. Les récoltes ont été favorisées par une bonne pluviométrie. Quant à l’ouguiya, la monnaie nationale, il n’a glissé que de 9 % en 2015.
Reste que le cours du minerai de fer, qui finance presque un tiers du budget de l’État, s’est effondré. Que la Société nationale industrielle et minière (Snim), qui exploite les gisements, a dû arrêter la construction de la tour de bureau dont la carcasse inachevée trône au cœur de Nouakchott. Que des manifestations dénoncent la cherté de la vie et des carburants bien que l’indice des prix n’indique que 1 % d’inflation.
Le gouvernement marche sur des œufs. Pour l’instant, il n’est pas budgétairement en péril, car il n’a pas répercuté sur le prix à la pompe la baisse du cours du pétrole, ce qui lui permettrait d’économiser quelque 120 milliards d’ouguiyas en année pleine par la suppression des subventions. Le pétrole pas cher permet à la Somelec (électricité) de ne pas demander de subventions à l’État pour la première fois depuis plus de vingt ans.
Si l’endettement de la Mauritanie est gérable, il va cependant falloir tailler dans les effectifs de plusieurs sociétés publiques. La Snim devra faire des choix et réduire la voilure. Les subventions aux produits agricoles diminueront. Le pays supportera-t-il sans broncher ces sacrifices ? Le pouvoir parviendra-t-il, par diverses formes de charité, à porter secours aux plus démunis ? Si la crise n’excède pas un an, les experts estiment que la Mauritanie s’en tirera seule. Sinon…
Autant dire que, face à ces dangers, le président Aziz serait mal avisé de penser que 2019 est loin et qu’il peut se permettre d’attendre l’implosion de l’opposition et la remontée du prix du fer.
AQMI EN ÉCHEC
Le 31 décembre 2015, Cheikh Ould Saleck, membre d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), condamné à mort pour avoir tenté, en 2011, d’assassiner le président, s’évadait de la prison de Nouakchott déguisé en femme voilée. Cet échec de l’organisation carcérale faisait craindre un retour aux années 2000, quand Aqmi se jouait des forces de l’ordre. La rapidité avec laquelle il a été repris en Guinée, le 19 janvier, rassure : l’antiterrorisme mauritanien est toujours le plus efficace de la région. Car, depuis 2011, Aqmi n’a pu mener aucune action en Mauritanie. Ses bases ont été plusieurs fois attaquées par les forces spéciales aux cris d’« Allah akbar ! »
Celles-ci ont été jusqu’à se déguiser en jihadistes pour tromper l’adversaire. Les oulémas se sont rendus dans les zones déshéritées et dans les prisons pour y enseigner que le vrai Coran est miséricordieux. « Mais ne faisons pas les fiers, dit le colonel El Boukhary, ancien directeur de la communication de l’état-major. Nos confréries font barrage au fondamentalisme, mais elles peuvent être noyautées. Nos écoles coraniques peuvent devenir des foyers de fanatisme si on ne prend garde à qui les dirige, avec quel argent et pour quel enseignement. Ne baissons pas la garde idéologique. »
Par Alain Faujas
Source: Jeune Afrique