Le camp pro-occidental et nationaliste a remporté dimanche aux législatives une victoire d’une ampleur sans précédent depuis l’indépendance de l’Ukraine, qui conforte, selon le président Petro Porochenko, le fragile processus de paix engagé avec les séparatistes prorusses dans l’Est.
Les sondages réalisés à la sortie des bureaux de vote, dont les chiffres ont été rendus publics à leur fermeture, donnent environ 70 % des voix aux cinq mouvements pro-occidentaux, pour certains aux tonalités nationalistes. Ils devront se partager le pouvoir, aucun d’eux ne se détachant largement.
Le scrutin, au taux de participation limité à 53 %, est toutefois marqué par le maintien d’anciens alliés de l’ex-président prorusse Viktor Ianoukovitch, à l’inverse du Parti communiste menacé, événement historique, de disparaître de l’assemblée.
Ce vote était crucial pour cette ex-république soviétique en proie à la pire crise depuis son indépendance en 1991, avec le renversement en février par la rue de Viktor Ianoukovitch, l’annexion en mars de la Crimée par la Russie et, dans les régions orientales, le réveil des séparatismes qui a dégénéré en conflit armé. Ce pays de 45 millions d’habitants est aussi le terrain d’affrontements géopolitiques entre Occidentaux et Russes dont les relations, de l’aveu même de Moscou, ont « touché le fond ».
Le président Porochenko, élu en mai dès le premier tour, a souligné que les Ukrainiens avaient massivement voté en faveur d’un rapprochement « irréversible » avec l’Europe et en majorité en faveur de son plan de paix pour l’Est, où les combats entre rebelles prorusses et forces ukrainiennes ont fait plus de 3700 morts.
L’instauration d’un cessez-le-feu le 5 septembre, négocié avec la participation de la Russie, n’a pas permis une fin totale des combats et a été critiquée par une partie de la population comme une capitulation face aux insurgés, soutenus militairement par Moscou selon Kiev et les Occidentaux. « La majorité des électeurs s’est prononcée en faveur des forces politiques qui soutiennent le plan de paix […] et cherchent des moyens politiques pour régler le conflit, a déclaré le président dans une déclaration à la nation diffusée à la télévision. Les partisans d’une solution militaire sont en nette minorité. »
Le Bloc Petro Porochenko du chef de l’État arrive comme prévu en tête avec 22 % à 23 % des suffrages, selon les sondages diffusés par trois instituts. Mais sa victoire est moins large que prévu et deux autres forces pro-occidentales ont en revanche surpris par leur score : le Front populaire du premier ministre Arseni Iatseniouk (21 %) et Samopomitch (13 %), parti composé de jeunes représentants de la société civile et de combattants revenus de l’Est. Ces formations sont favorables à une politique plus ferme contre les séparatistes et Moscou.
Le parti de M. Iatseniouk, principal artisan des négociations avec les bailleurs de fonds occidentaux de Kiev, a aussitôt fait savoir que celui-ci espérait garder son poste.
La tête de liste de Samopomitch, Ganna Gopko, a cependant prévenu qu’une éventuelle coalition l’incluant ne devrait pas être « pro-présidentielle mais pro-ukrainienne », laissant entendre que le parti ne comptait pas apporter un soutien aveugle au chef de l’État.
Autre tournant de ces élections, le PC ne passe en effet pas la barre des 5 % nécessaire pour entrer à l’assemblée, où il ne sera représenté qu’à condition d’une hypothétique élection dans l’un des scrutins locaux.
En revanche, avec près de 8 %, le Bloc d’opposition, regroupant des figures de l’ancien Parti des régions d’Ianoukovitch, dépasse ce seuil.
Suivent le Parti radical du populiste Oleg Liachko (6 %), les nationalistes et radicaux de Svoboda (6 %) et le parti Batkivchtchina de l’ancienne première ministre Ioulia Timochenko (6 %).
Ces sondages ne donnent pas directement la répartition des 450 sièges de la Verkhovna Rada (Parlement). La moitié des députés est en effet élue dans des scrutins locaux à la majorité simple dont les résultats ne sont pas encore connus.
Ces élections avaient été convoquées par Porochenko pour tourner définitivement la page du régime de Viktor Ianoukovitch, renversé au terme d’un mouvement de contestation pro-occidental déclenché en novembre 2013 sur le Maïdan, dans le centre de Kiev.
Environ cinq millions d’électeurs, sur 36 millions au total, n’ont pas pu voter en Crimée, ni dans les zones contrôlées par les séparatistes dans l’Est. Sur les 450 sièges de députés, 27 resteront ainsi vides.
À Donetsk, principal fief des rebelles, les habitants ont ignoré les élections et attendent celles que les séparatistes prévoient d’organiser le 2 novembre.
Le nouveau Parlement devra voter des réformes radicales destinées à sortir l’Ukraine d’une profonde récession, à lutter contre une corruption endémique et à la rapprocher de l’Union européenne, avec laquelle elle a récemment signé l’accord d’association rejeté l’an dernier par M. Ianoukovitch. Il devra aussi accentuer les douloureuses mesures de rigueur exigées par les bailleurs de fonds occidentaux, notamment le FMI, pour sauver l’Ukraine de la faillite après le retrait du soutien financier russe. La situation est encore aggravée par le conflit gazier avec la Russie, qui la prive de gaz.
Source: Le Devoir
Les sondages réalisés à la sortie des bureaux de vote, dont les chiffres ont été rendus publics à leur fermeture, donnent environ 70 % des voix aux cinq mouvements pro-occidentaux, pour certains aux tonalités nationalistes. Ils devront se partager le pouvoir, aucun d’eux ne se détachant largement.
Le scrutin, au taux de participation limité à 53 %, est toutefois marqué par le maintien d’anciens alliés de l’ex-président prorusse Viktor Ianoukovitch, à l’inverse du Parti communiste menacé, événement historique, de disparaître de l’assemblée.
Ce vote était crucial pour cette ex-république soviétique en proie à la pire crise depuis son indépendance en 1991, avec le renversement en février par la rue de Viktor Ianoukovitch, l’annexion en mars de la Crimée par la Russie et, dans les régions orientales, le réveil des séparatismes qui a dégénéré en conflit armé. Ce pays de 45 millions d’habitants est aussi le terrain d’affrontements géopolitiques entre Occidentaux et Russes dont les relations, de l’aveu même de Moscou, ont « touché le fond ».
Le président Porochenko, élu en mai dès le premier tour, a souligné que les Ukrainiens avaient massivement voté en faveur d’un rapprochement « irréversible » avec l’Europe et en majorité en faveur de son plan de paix pour l’Est, où les combats entre rebelles prorusses et forces ukrainiennes ont fait plus de 3700 morts.
L’instauration d’un cessez-le-feu le 5 septembre, négocié avec la participation de la Russie, n’a pas permis une fin totale des combats et a été critiquée par une partie de la population comme une capitulation face aux insurgés, soutenus militairement par Moscou selon Kiev et les Occidentaux. « La majorité des électeurs s’est prononcée en faveur des forces politiques qui soutiennent le plan de paix […] et cherchent des moyens politiques pour régler le conflit, a déclaré le président dans une déclaration à la nation diffusée à la télévision. Les partisans d’une solution militaire sont en nette minorité. »
Le Bloc Petro Porochenko du chef de l’État arrive comme prévu en tête avec 22 % à 23 % des suffrages, selon les sondages diffusés par trois instituts. Mais sa victoire est moins large que prévu et deux autres forces pro-occidentales ont en revanche surpris par leur score : le Front populaire du premier ministre Arseni Iatseniouk (21 %) et Samopomitch (13 %), parti composé de jeunes représentants de la société civile et de combattants revenus de l’Est. Ces formations sont favorables à une politique plus ferme contre les séparatistes et Moscou.
Le parti de M. Iatseniouk, principal artisan des négociations avec les bailleurs de fonds occidentaux de Kiev, a aussitôt fait savoir que celui-ci espérait garder son poste.
La tête de liste de Samopomitch, Ganna Gopko, a cependant prévenu qu’une éventuelle coalition l’incluant ne devrait pas être « pro-présidentielle mais pro-ukrainienne », laissant entendre que le parti ne comptait pas apporter un soutien aveugle au chef de l’État.
Autre tournant de ces élections, le PC ne passe en effet pas la barre des 5 % nécessaire pour entrer à l’assemblée, où il ne sera représenté qu’à condition d’une hypothétique élection dans l’un des scrutins locaux.
En revanche, avec près de 8 %, le Bloc d’opposition, regroupant des figures de l’ancien Parti des régions d’Ianoukovitch, dépasse ce seuil.
Suivent le Parti radical du populiste Oleg Liachko (6 %), les nationalistes et radicaux de Svoboda (6 %) et le parti Batkivchtchina de l’ancienne première ministre Ioulia Timochenko (6 %).
Ces sondages ne donnent pas directement la répartition des 450 sièges de la Verkhovna Rada (Parlement). La moitié des députés est en effet élue dans des scrutins locaux à la majorité simple dont les résultats ne sont pas encore connus.
Ces élections avaient été convoquées par Porochenko pour tourner définitivement la page du régime de Viktor Ianoukovitch, renversé au terme d’un mouvement de contestation pro-occidental déclenché en novembre 2013 sur le Maïdan, dans le centre de Kiev.
Environ cinq millions d’électeurs, sur 36 millions au total, n’ont pas pu voter en Crimée, ni dans les zones contrôlées par les séparatistes dans l’Est. Sur les 450 sièges de députés, 27 resteront ainsi vides.
À Donetsk, principal fief des rebelles, les habitants ont ignoré les élections et attendent celles que les séparatistes prévoient d’organiser le 2 novembre.
Le nouveau Parlement devra voter des réformes radicales destinées à sortir l’Ukraine d’une profonde récession, à lutter contre une corruption endémique et à la rapprocher de l’Union européenne, avec laquelle elle a récemment signé l’accord d’association rejeté l’an dernier par M. Ianoukovitch. Il devra aussi accentuer les douloureuses mesures de rigueur exigées par les bailleurs de fonds occidentaux, notamment le FMI, pour sauver l’Ukraine de la faillite après le retrait du soutien financier russe. La situation est encore aggravée par le conflit gazier avec la Russie, qui la prive de gaz.
Source: Le Devoir