Les touaregs du nord du Mali se sont déclarés jeudi "en guerre" contre les islamistes armés
algériens du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) qui piétinent leurs espaces sahariens. Le GSPC, qui a fait allégeance le mois dernier à Al Qaïda, est le dernier groupe islamiste encore actif en Algérie et l’on croit qu’il recrute un peu partout en Afrique de l’ouest des hommes qu’il entraîne dans des camps itinérants au sahara.
En étendant ses activités au nord du Mali, le groupe armé algérien est entré au contact des touaregs, les nomades de tradition guerrière qui contrôlent depuis des siècles les routes caravanières du sahara. Les "hommes bleus", qui se sont eux-mêmes rebellés contre les administrations centrales à dominante négro-africaine du Mali et du Niger, dépendent en grande partie pour leur survie de tous les trafics dont le Sahara est le théâtre propice. Ils craignent, dès lors, que l’intrusion des islamistes venus d’Algérie, d’abord tolérée, n’entraîne une immixtion
malvenue de l’Etat central dans leurs affaires. "Nous sommes obligés de les attaquer. Nous ne pouvons plus différer les choses. Nous ne pouvons plus négocier avec eux leur présence dans notre zone. Tout est fini. Nous sommes en guerre", a déclaré à Reuters le chef touareg Eglasse Ag Idar. Ag idar, contacté dans son désert par téléphone satellitaire, représente l’alliance démocratique pour le changement (ADC), un front de tribus touaregs qui a repris en
mai dernier à Kidal les armes contre le gouvernement central malien. Le mois dernier des guerriers touaregs ont affrontés les fondementalistes, près de la frontière algérienne, tuant un des lieutenants de Mokhtar Belmokhtar, le chef du GSPC pour le sud du Sahara, considéré par les Etats-Unis comme une véritable danger pour la sécurité de la région. Le GSPC a riposté en lançant la semaine dernière une attaque meurtrière contre les rebelles touaregs près d’Arouan, à 150 km de Kidal, tuant une dizaine d’entre eux. "Aucun des deux camps ne va faire ses paquets et simplement s’en aller", estime un haut responsable militaire américain. "Les touaregs ont l’avantage d’être sur leur terrain, mais le GSPC a un long passé de marché noir, de trafic d’armes et ne va pas se laisser bousculer comme ça." La déclaration de guerre touareg au GSPC fournit aux rebelles maliens une rare cause commune avec le gouvernement malien et les Etats-unis, dont les forces spéciales forment les armées des pays riverains du Sahara à la contre-guérilla islamiste.
Le responsable américain se félicite de "constater que les touaregs ont entrepris de faire le ménage dans leur arrière-cour". Les rebelles touaregs restent des hors-la-loi, convient-il,
mais, "il y a un intérêt commun objectif dans ce cas précis." Si une alliance entre touaregs et l’armée malienne est exclue, Ag Idar envisage en revanche d’en nouer une avec l’Algérie, pays sensible à la cause touareg, qui s’est interposé plusieurs fois dans le passé pour faciliter des accords mettant fin aux rébellions des hommes du désert. Ag Idar a précisé qu’il rencontrerait dans les jours à venir des responsables militaires et politiques algériens. "Notre
alliance démocratique pour le changement a besoin de partenaires. Nous avons besoin de l’aide et du soutien algériens."L’Algérie accueillera d’autant mieux cette requête, selon le
responsable américain, que le GSPC utilise sa logistique malienne pour acheminer des armes vers l’agglomération d’Alger où deux attentats à la bombe meurtriers ont été commis encore
mardi dernier. "Si on tarit cette source en rendant le nord du Mali inhospitalier, alors on contribue aussi à réduire la capacité du GSPC dans le nord de l’Algérie. Le gouvernement algérien ne pourra, j’en suis sûr, qu’en être reconnaissant", ajoute-t-il.
Nick Tattersall (Reuters)
SOURCE . TAHALIL HEBDO ( Mauritanie)
algériens du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) qui piétinent leurs espaces sahariens. Le GSPC, qui a fait allégeance le mois dernier à Al Qaïda, est le dernier groupe islamiste encore actif en Algérie et l’on croit qu’il recrute un peu partout en Afrique de l’ouest des hommes qu’il entraîne dans des camps itinérants au sahara.
En étendant ses activités au nord du Mali, le groupe armé algérien est entré au contact des touaregs, les nomades de tradition guerrière qui contrôlent depuis des siècles les routes caravanières du sahara. Les "hommes bleus", qui se sont eux-mêmes rebellés contre les administrations centrales à dominante négro-africaine du Mali et du Niger, dépendent en grande partie pour leur survie de tous les trafics dont le Sahara est le théâtre propice. Ils craignent, dès lors, que l’intrusion des islamistes venus d’Algérie, d’abord tolérée, n’entraîne une immixtion
malvenue de l’Etat central dans leurs affaires. "Nous sommes obligés de les attaquer. Nous ne pouvons plus différer les choses. Nous ne pouvons plus négocier avec eux leur présence dans notre zone. Tout est fini. Nous sommes en guerre", a déclaré à Reuters le chef touareg Eglasse Ag Idar. Ag idar, contacté dans son désert par téléphone satellitaire, représente l’alliance démocratique pour le changement (ADC), un front de tribus touaregs qui a repris en
mai dernier à Kidal les armes contre le gouvernement central malien. Le mois dernier des guerriers touaregs ont affrontés les fondementalistes, près de la frontière algérienne, tuant un des lieutenants de Mokhtar Belmokhtar, le chef du GSPC pour le sud du Sahara, considéré par les Etats-Unis comme une véritable danger pour la sécurité de la région. Le GSPC a riposté en lançant la semaine dernière une attaque meurtrière contre les rebelles touaregs près d’Arouan, à 150 km de Kidal, tuant une dizaine d’entre eux. "Aucun des deux camps ne va faire ses paquets et simplement s’en aller", estime un haut responsable militaire américain. "Les touaregs ont l’avantage d’être sur leur terrain, mais le GSPC a un long passé de marché noir, de trafic d’armes et ne va pas se laisser bousculer comme ça." La déclaration de guerre touareg au GSPC fournit aux rebelles maliens une rare cause commune avec le gouvernement malien et les Etats-unis, dont les forces spéciales forment les armées des pays riverains du Sahara à la contre-guérilla islamiste.
Le responsable américain se félicite de "constater que les touaregs ont entrepris de faire le ménage dans leur arrière-cour". Les rebelles touaregs restent des hors-la-loi, convient-il,
mais, "il y a un intérêt commun objectif dans ce cas précis." Si une alliance entre touaregs et l’armée malienne est exclue, Ag Idar envisage en revanche d’en nouer une avec l’Algérie, pays sensible à la cause touareg, qui s’est interposé plusieurs fois dans le passé pour faciliter des accords mettant fin aux rébellions des hommes du désert. Ag Idar a précisé qu’il rencontrerait dans les jours à venir des responsables militaires et politiques algériens. "Notre
alliance démocratique pour le changement a besoin de partenaires. Nous avons besoin de l’aide et du soutien algériens."L’Algérie accueillera d’autant mieux cette requête, selon le
responsable américain, que le GSPC utilise sa logistique malienne pour acheminer des armes vers l’agglomération d’Alger où deux attentats à la bombe meurtriers ont été commis encore
mardi dernier. "Si on tarit cette source en rendant le nord du Mali inhospitalier, alors on contribue aussi à réduire la capacité du GSPC dans le nord de l’Algérie. Le gouvernement algérien ne pourra, j’en suis sûr, qu’en être reconnaissant", ajoute-t-il.
Nick Tattersall (Reuters)
SOURCE . TAHALIL HEBDO ( Mauritanie)