Effroyable routine! Jeudi dernier, 28 mai, une fois encore, une fois de plus, un jeune citoyen mauritanien Négro-Africain, père de famille, Abbas Diallo, est froidement abattu par un soldat de l’armée mauritanienne.
De sang-froid ! Un parmi tant d’autres. Le drame a eu pour cadre Winding, un de ces villages négro-mauritaniens du Sud où des soldats et une hiérarchie militaires, à dominante maure, se conduisent désormais comme des seigneurs en territoire asservi. Le «crime» commis par la malheureuse victime?
Avoir tenté de convoyer vers le Sénégal des marchandises pour le compte d’un commerçant maure. Une activité à laquelle on ne se livre que par nécessité absolue et pour la survie. Une activité prohibée pour cause de fermeture (d’ailleurs toute théorique) des frontières, consécutive à la pandémie.
Sain et sauf, le commanditaire de l’opération n’a, lui, pas été inquiété. Il n’est pas un secret que, malgré l’interdiction, des militaires sont les premiers à se livrer à des trafics en tous genres, en toute impunité, au su et au vu des autorités locales. Des jeunes de Winding qui eurent le malheur de s’élever contre cette fraude quasi institutionnelle en firent les frais puisqu’ils furent sévèrement réprimés. Curieux paradoxe!
Que dire qui n’ait déjà été dit? L’heure n’est pas à la controverse politique mais au recueillement et à la sympathie pour la victime et pour ses proches. Notre organisation dénonce un crime d’Etat qui ne peut en aucun cas être imputé à une communauté en tant que telle. Nous rappellerons simplement par ailleurs, parce que ce rappel a un sens, que nous avions, pas plus tard que le 19 mai dernier, dénoncé par voie de presse, l’épuration ethnique au sein de l’administration et de l’armée mauritaniennes.
Dans ce dernier cas, le maître d’œuvre du lessivage n’est autre que l’actuel Chef de l’Etat du temps où il officiait comme Chef d’Etat-major des armées. «Pour une armée vraiment nationale, Pour une fonction publique vraiment publique et vraiment nationale». Voilà ce que nous appelions encore récemment de nos vœux. On en est loin. Le crime de Wending porte l’empreinte de l’arrogance et du mépris racistes.
Il porte la signature de soldats d’une armée ethnicisée à défaut d’être nationale et qui voit en une partie de la population des administrés de seconde zone. Il résulte d’une culture de l’impunité érigée en principe. L’extravagant communiqué publié, sitôt le crime commis, par l’Etat-major, outre son côté grotesque-un tir de sommation atterrissant en plein cœur -transpire, par son caractère injurieux pour la victime, le mépris et le cynisme. Cela aussi est routinier.
Face à la banalisation du crime, nous en appelons à la conscience des démocrates, en Mauritanie et ailleurs, aux organisations de défense des droits humains et à la communauté internationale pour que toute la lumière soit faite afin que justice soit rendue.
Le 31 mai 2020
Département – communication
Forces de Libération Africaines de Mauritanie (Flam)
De sang-froid ! Un parmi tant d’autres. Le drame a eu pour cadre Winding, un de ces villages négro-mauritaniens du Sud où des soldats et une hiérarchie militaires, à dominante maure, se conduisent désormais comme des seigneurs en territoire asservi. Le «crime» commis par la malheureuse victime?
Avoir tenté de convoyer vers le Sénégal des marchandises pour le compte d’un commerçant maure. Une activité à laquelle on ne se livre que par nécessité absolue et pour la survie. Une activité prohibée pour cause de fermeture (d’ailleurs toute théorique) des frontières, consécutive à la pandémie.
Sain et sauf, le commanditaire de l’opération n’a, lui, pas été inquiété. Il n’est pas un secret que, malgré l’interdiction, des militaires sont les premiers à se livrer à des trafics en tous genres, en toute impunité, au su et au vu des autorités locales. Des jeunes de Winding qui eurent le malheur de s’élever contre cette fraude quasi institutionnelle en firent les frais puisqu’ils furent sévèrement réprimés. Curieux paradoxe!
Que dire qui n’ait déjà été dit? L’heure n’est pas à la controverse politique mais au recueillement et à la sympathie pour la victime et pour ses proches. Notre organisation dénonce un crime d’Etat qui ne peut en aucun cas être imputé à une communauté en tant que telle. Nous rappellerons simplement par ailleurs, parce que ce rappel a un sens, que nous avions, pas plus tard que le 19 mai dernier, dénoncé par voie de presse, l’épuration ethnique au sein de l’administration et de l’armée mauritaniennes.
Dans ce dernier cas, le maître d’œuvre du lessivage n’est autre que l’actuel Chef de l’Etat du temps où il officiait comme Chef d’Etat-major des armées. «Pour une armée vraiment nationale, Pour une fonction publique vraiment publique et vraiment nationale». Voilà ce que nous appelions encore récemment de nos vœux. On en est loin. Le crime de Wending porte l’empreinte de l’arrogance et du mépris racistes.
Il porte la signature de soldats d’une armée ethnicisée à défaut d’être nationale et qui voit en une partie de la population des administrés de seconde zone. Il résulte d’une culture de l’impunité érigée en principe. L’extravagant communiqué publié, sitôt le crime commis, par l’Etat-major, outre son côté grotesque-un tir de sommation atterrissant en plein cœur -transpire, par son caractère injurieux pour la victime, le mépris et le cynisme. Cela aussi est routinier.
Face à la banalisation du crime, nous en appelons à la conscience des démocrates, en Mauritanie et ailleurs, aux organisations de défense des droits humains et à la communauté internationale pour que toute la lumière soit faite afin que justice soit rendue.
Le 31 mai 2020
Département – communication
Forces de Libération Africaines de Mauritanie (Flam)