Quel bilan faire du sens de l’amitié dans la politique de Mohamed Ould Abdel Aziz ? Cette interrogation se veut une interpellation éthique à partir de la situation dramatique de l’ex-lieutenant Babakar BA, suite à l’opération dont la conséquence est la perte de son œil droit. Et pourtant cet officier, comme tant d’autres furent des amis proches de Ould Adel Aziz.
Il est connu que les victimes sont nombreuses et les effets dramatiques sont incalculables. Si le cas de cet ancien officier attire notre attention, c’est le fait que sa conviction était faite sur l’espoir que semblait incarner l’actuel président qui avait tenu des promesses qui se sont envolées avec le vent du désert. Pire, Ould Abdel Aziz n’a fait que radicaliser la politique de paupérisation, de précarisation et d’humiliation de la composante africaine noire mauritanienne. De manière redoutablement cohérente et efficace, le général-président, qui s’était autoproclamé « le président des pauvres » a amplifié toutes les techniques de marginalisation des opprimés qui s’attendaient à une petite lueur d’espoir.
Non seulement, Aziz a orienté sa politique raciste et esclavagiste, avec ambiguïté, mais il a clairement signifié à ses anciens amis africains noirs mauritaniens, frères d’armes qu’il devrait choisir son camp. Ce qu’il n’a pas tardé à faire, ne leur offrant ainsi aucune perspective. Il s’est entouré des amis privilégiés, héritiers et promoteurs du système et tourné de fait le dos aux « encombrants » amis, membres de l’autre composante. Pour que l’amitié prenne du sens et effet, il fallait faire partie de la composante dominante et privilégiée. Tel ne fut pas le cas du lieutenant Babakar BA et d’autres qui sont aujourd’hui des laissés pour compte du système, marginalisés et exilés de l’intérieur comme de l’extérieur, bien que leur cher ami soit président de la République. Ces officiers africains noirs mauritaniens sont ignorés et méprisés par le système, qui, leur a refusé la possibilité de devenir des colonels et des généraux comme leurs autres frères d’armes, à l’instar du général Ould Abdel Aziz et ses compagnons au pouvoir sans aucun mérite, ni compétences. Les méritants d’hier sont les déclassés et les désarmés d’aujourd’hui ; les moins méritants sont les privilégiés du système portés au pouvoir par le favoritisme et les privilèges du racisme, de l’injustice et de l’impunité.
La situation du lieutenant Babakar BA est emblématique de la politique de continuité assumée avec zèle et cynisme par le président mauritanien qui se moque des espoirs de la composante africaine, et piétine la dignité de leurs anciens frères d’armes. Quel regard porté sur ses espoirs déçus? Il est grand temps que nos anciens officiers prennent définitivement conscience, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, que Ould Abdel Aziz est l’homme d’un système, et à ce titre, il est résolument engagé à assumer, avec la plus grande fermeté, le projet d’exclusion de la composante africaine de son appartenance à son propre pays. Le président mauritanien ne reconnaît pas la vertu de l’amitié dès lors qu’il est question des enjeux idéologiques et politiques du système en place à Nouakchott.
En effet, la gouvernance de Mohamed Ould Abdel Aziz n’a pas pour vocation à agir avec humanité et amitié pour préserver ses amis de la composante africaine, de la précarité, des souffrances et de la solitude de l’exil. Au contraire, tout porte à croire que, c’est une forme de pression qu’il utilise pour leur fermer toute perspective de réparation et de réhabilitation. Un de ses soucis devrait être de ne pas valider la marginalisation et la disqualification de ses amis, et ne pas tenir compte de l’appartenance à une composante. Ce sont tous des frères d’armes et des amis, comme le fut pour lui, le lieutenant Sarr Amadou. C’est une question de dignité, de principe et de sens de l’honneur. Il s’agissait de l’impératif de faire un geste honorable ; c’était la moindre des choses. Mais, faut-il le souligner, Ould Abdel Aziz ignore le sens de l’amitié et affiche son indifférence par rapport à la condition sociale et économique de ses anciens compagnons d’armes.
Il faut reconnaître que la vertu de l’amitié célébrée par la philosophie, la morale, la religion et la culture, est mise à mal par le président mauritanien qui a fait le choix de tourner le dos à cette vertu cardinale. Il est arrivé que l’amitié comme l’amour puissent sauver des pratiques politiques les plus barbares. Ces expériences de grandeur ne sont pas méditées par Ould Abdel Aziz qui a opté pour une politique de cécité au détriment de la lucidité et de la générosité. D’autres officiers, survivants des tortures et des sévices inavouables doivent prendre acte de la négation de la valeur de l’amitié par le président mauritanien, leur ami d’hier.
Aujourd’hui le sacerdoce qui pèse sur ses épaules, exige de lui, de tourner la page de l’amitié avec ses anciens compagnons d’armes africains noirs comme le lieutenant Babakar BA, atteint des conséquences atroces d’actes de torture et de sévices odieux. Malheur au système, à ses responsables impunis et aux actuels dirigeants, dont le président Ould Abdel Aziz. Les officiers tortionnaires cités par Babakar BA devraient avoir l’obligation de se présenter devant la Cour pénale Internationale pour répondre de leurs actes.
Il revient enfin au lieutenant Babakar BA, le devoir et le droit de porter plainte contre ses anciens tortionnaires et de crier haut et fort sa déception et la trahison assumée par Ould Abdel Aziz. Il n’est plus possible, éthiquement, de continuer de garder le silence au nom de l’illusion de l’amitié. Aziz n’est pas un ami sincère et fiable. Il est le président d’un Etat raciste et esclavagiste dont la politique est fondée sur l’impunité, le déni des droits et de la dignité de la composante africaine noire mauritanienne. Avec Aziz, c’est la pérennisation du règne de l’arbitraire sans foi, ni loi. D’où la nécessité de se mobiliser, de se rassembler contre sa politique afin de rendre possible une véritable alternative politique crédible pour la Mauritanie. Seule cette alternative, pourrait permettre de créer les conditions de l’avènement d’une société mauritanienne démocratique, juste et fraternelle. Cette société, à laquelle nous aspirons depuis des décennies. Le racisme, l’esclavage, l’impunité ne peuvent constituer les fondements d’aucune société humaine moderne. Il n’y a pas de citoyenneté républicaine possible avec la politique de Mohamed Ould Abdel Aziz, dont la gouvernance repose sur le sectarisme, la division, la haine et la négation des libertés individuelles et publiques.
Hamdou Rabby SY
Pour avomm.com
Il est connu que les victimes sont nombreuses et les effets dramatiques sont incalculables. Si le cas de cet ancien officier attire notre attention, c’est le fait que sa conviction était faite sur l’espoir que semblait incarner l’actuel président qui avait tenu des promesses qui se sont envolées avec le vent du désert. Pire, Ould Abdel Aziz n’a fait que radicaliser la politique de paupérisation, de précarisation et d’humiliation de la composante africaine noire mauritanienne. De manière redoutablement cohérente et efficace, le général-président, qui s’était autoproclamé « le président des pauvres » a amplifié toutes les techniques de marginalisation des opprimés qui s’attendaient à une petite lueur d’espoir.
Non seulement, Aziz a orienté sa politique raciste et esclavagiste, avec ambiguïté, mais il a clairement signifié à ses anciens amis africains noirs mauritaniens, frères d’armes qu’il devrait choisir son camp. Ce qu’il n’a pas tardé à faire, ne leur offrant ainsi aucune perspective. Il s’est entouré des amis privilégiés, héritiers et promoteurs du système et tourné de fait le dos aux « encombrants » amis, membres de l’autre composante. Pour que l’amitié prenne du sens et effet, il fallait faire partie de la composante dominante et privilégiée. Tel ne fut pas le cas du lieutenant Babakar BA et d’autres qui sont aujourd’hui des laissés pour compte du système, marginalisés et exilés de l’intérieur comme de l’extérieur, bien que leur cher ami soit président de la République. Ces officiers africains noirs mauritaniens sont ignorés et méprisés par le système, qui, leur a refusé la possibilité de devenir des colonels et des généraux comme leurs autres frères d’armes, à l’instar du général Ould Abdel Aziz et ses compagnons au pouvoir sans aucun mérite, ni compétences. Les méritants d’hier sont les déclassés et les désarmés d’aujourd’hui ; les moins méritants sont les privilégiés du système portés au pouvoir par le favoritisme et les privilèges du racisme, de l’injustice et de l’impunité.
La situation du lieutenant Babakar BA est emblématique de la politique de continuité assumée avec zèle et cynisme par le président mauritanien qui se moque des espoirs de la composante africaine, et piétine la dignité de leurs anciens frères d’armes. Quel regard porté sur ses espoirs déçus? Il est grand temps que nos anciens officiers prennent définitivement conscience, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, que Ould Abdel Aziz est l’homme d’un système, et à ce titre, il est résolument engagé à assumer, avec la plus grande fermeté, le projet d’exclusion de la composante africaine de son appartenance à son propre pays. Le président mauritanien ne reconnaît pas la vertu de l’amitié dès lors qu’il est question des enjeux idéologiques et politiques du système en place à Nouakchott.
En effet, la gouvernance de Mohamed Ould Abdel Aziz n’a pas pour vocation à agir avec humanité et amitié pour préserver ses amis de la composante africaine, de la précarité, des souffrances et de la solitude de l’exil. Au contraire, tout porte à croire que, c’est une forme de pression qu’il utilise pour leur fermer toute perspective de réparation et de réhabilitation. Un de ses soucis devrait être de ne pas valider la marginalisation et la disqualification de ses amis, et ne pas tenir compte de l’appartenance à une composante. Ce sont tous des frères d’armes et des amis, comme le fut pour lui, le lieutenant Sarr Amadou. C’est une question de dignité, de principe et de sens de l’honneur. Il s’agissait de l’impératif de faire un geste honorable ; c’était la moindre des choses. Mais, faut-il le souligner, Ould Abdel Aziz ignore le sens de l’amitié et affiche son indifférence par rapport à la condition sociale et économique de ses anciens compagnons d’armes.
Il faut reconnaître que la vertu de l’amitié célébrée par la philosophie, la morale, la religion et la culture, est mise à mal par le président mauritanien qui a fait le choix de tourner le dos à cette vertu cardinale. Il est arrivé que l’amitié comme l’amour puissent sauver des pratiques politiques les plus barbares. Ces expériences de grandeur ne sont pas méditées par Ould Abdel Aziz qui a opté pour une politique de cécité au détriment de la lucidité et de la générosité. D’autres officiers, survivants des tortures et des sévices inavouables doivent prendre acte de la négation de la valeur de l’amitié par le président mauritanien, leur ami d’hier.
Aujourd’hui le sacerdoce qui pèse sur ses épaules, exige de lui, de tourner la page de l’amitié avec ses anciens compagnons d’armes africains noirs comme le lieutenant Babakar BA, atteint des conséquences atroces d’actes de torture et de sévices odieux. Malheur au système, à ses responsables impunis et aux actuels dirigeants, dont le président Ould Abdel Aziz. Les officiers tortionnaires cités par Babakar BA devraient avoir l’obligation de se présenter devant la Cour pénale Internationale pour répondre de leurs actes.
Il revient enfin au lieutenant Babakar BA, le devoir et le droit de porter plainte contre ses anciens tortionnaires et de crier haut et fort sa déception et la trahison assumée par Ould Abdel Aziz. Il n’est plus possible, éthiquement, de continuer de garder le silence au nom de l’illusion de l’amitié. Aziz n’est pas un ami sincère et fiable. Il est le président d’un Etat raciste et esclavagiste dont la politique est fondée sur l’impunité, le déni des droits et de la dignité de la composante africaine noire mauritanienne. Avec Aziz, c’est la pérennisation du règne de l’arbitraire sans foi, ni loi. D’où la nécessité de se mobiliser, de se rassembler contre sa politique afin de rendre possible une véritable alternative politique crédible pour la Mauritanie. Seule cette alternative, pourrait permettre de créer les conditions de l’avènement d’une société mauritanienne démocratique, juste et fraternelle. Cette société, à laquelle nous aspirons depuis des décennies. Le racisme, l’esclavage, l’impunité ne peuvent constituer les fondements d’aucune société humaine moderne. Il n’y a pas de citoyenneté républicaine possible avec la politique de Mohamed Ould Abdel Aziz, dont la gouvernance repose sur le sectarisme, la division, la haine et la négation des libertés individuelles et publiques.
Hamdou Rabby SY
Pour avomm.com