Comme un vieil arbre garde la mémoire de sa croissance et de sa vie dans son tronc, la terre conserve la mémoire du passé… une mémoire inscrite dans les profondeurs et sur la surface, dans les roches, les fossiles et le paysages, une mémoire qui peut être lue et traduite.
Aujourd’hui, les hommes savent protéger leur mémoire : leur patrimoine culturel. A peine commence-t-on à protéger l’environnement immédiat : notre patrimoine naturel. Le passé de la Terre n’est pas moins important que le passé de l’homme, il est temps que l’homme apprenne à protéger et, en protègent apprenne à connaitre le passé de la Terre, cette mémoire d’avant la mémoire de l’homme qui est un nouveau patrimoine : le patrimoine géologique. (Article 6 et 7 de la déclaration internationale des droits de la mémoire de la Terre).
Comprendre le Patrimoine Culturel
Pour bien comprendre une société, il est bon de partir des règles qu’elle-même a élaborées pour gérer un bien commun et pour pénétrer ce bien commun, il va falloir d’abord insister sur le mode de transmission des connaissances dans les sociétés traditionnelles c’est-à-dire mettre un accent significatif sur le sens même de l’éducation traditionnelle. Cela nous amène directement à la notion du patrimoine culturel
Ce que l’on entend par « Patrimoine Culturel » a changé de manière considérable au cours des dernières décennies, en partie du fait des instruments élaborés par l’UNESCO. Le patrimoine culturel ne s’arrête pas aux monuments et aux collections d’objets. Il comprend également les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ou les connaissances et le savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel.
La notion du patrimoine culturel mérite dans un premier temps d’être mieux définie. Le patrimoine culturel est un bien collectif d’un groupe d’homme, d’un pays, d’une nation, de l’Humanité, permettant aux générations de connaitre leur passé pour mieux comprendre leur présent afin de bien entreprendre leur futur. C’est-à-dire il est considéré comme un héritage transmis par nos ancêtres. En ce sens il est un facteur de stabilité et de cohésion sociale, donc un déterminant important pour un développement local. En anglais, il se traduit par le mot héritage : tout objet patrimonial trouve donc son origine dans le passé, il représente la mémoire de l’évolution
Ainsi, nous avons choisi de réfléchir sur le patrimoine mauritanien, un patrimoine culturel datant de plusieurs siècles, pour une prise de conscience sur son importance dans le répertoire patrimonial de la Mauritanie, mais surtout insister sur la fragilité de sa transmission car ne reposant que sur le vecteur humain. Bien que fragile, le patrimoine culturel est un facteur important du maintien de la diversité culturelle face à la mondialisation croissante. Avoir une idée du patrimoine culturel de différentes communautés est utile au dialogue interculturel et encourage le respect d’autres modes de vie.
L’importance du patrimoine culturel ne réside pas tant dans la manifestation culturelle elle-même que dans la richesse des connaissances et du savoir-faire qu’il transmet d’une génération à une autre. Cette transmission du savoir a une valeur sociale et économique pertinente pour les groupes « minoritaires » comme pour les groupes sociaux « majoritaires » à l’intérieur d’un État, et est tout aussi importante pour les pays en développement que pour les pays développés.
Le patrimoine culturel ne comprend pas seulement les traditions héritées du passé, mais aussi les pratiques rurales et urbaines contemporaines, propres à divers groupes culturels.
Des expressions de notre patrimoine culturel peuvent être similaires à celles pratiquées par d’autres. Qu’elles viennent du village voisin, d’une ville , d’un pays à l’autre bout du monde ou qu’elles aient été adaptées par des peuples qui ont émigré et se sont installés dans une autre région, elles font toutes partie du patrimoine culturel en ce sens qu’elles ont été transmises de génération en génération, qu’elles ont évolué en réaction à leur environnement et qu’elles contribuent à nous procurer un sentiment d’identité et de continuité, établissant un lien entre notre passé et, à travers le présent, notre futur. Le patrimoine culturel ne soulève pas la question de la spécificité ou de la non-spécificité de certaines pratiques par rapport à une culture. Il contribue à la cohésion sociale, stimulant un sentiment d’identité et de responsabilité qui aide les individus à se sentir partie d’une ou plusieurs communautés et de la société au sens large.
Le patrimoine culturel n’est pas seulement apprécié en tant que bien culturel, à titre comparatif, pour son caractère exclusif ou sa valeur exceptionnelle. Il se développe à partir de son enracinement dans les communautés et dépend de ceux dont la connaissance des traditions, des savoir-faire et des coutumes est transmise au reste de la communauté, de génération en génération, ou à d’autres communautés.
Fondé sur les communautés : le patrimoine culturel ne peut être patrimoine que lorsqu’il est reconnu comme tel par les communautés, groupes et individus qui le créent, l’entretiennent et le transmettent ; sans leur avis, personne ne peut décider à leur place si une expression ou pratique donnée fait partie de leur patrimoine.
L’enjeu d’une politique de patrimoine
L’enjeu d’une politique de patrimoine au-delà de bénéficier à la population doit permettre de relier le passé et le présent tout en essayant de garder les valeurs identitaires. Les autorités centrales et locales doivent travailler de concert avec les populations à intégrer, dans les plans directeurs de développement local°.
Le besoin, la volonté de promouvoir une langue et une culture découle de la fonction identitaire qu'elle assume au sein d'une communauté. La langue et la culture ne sont pas de simples moyens de communication. Ce sont aussi et surtout un puissant facteur d'intégration et un puissant agent de cohésion sociale. En effet, les dimensions culturelles et linguistiques créent entre les individus une solidarité et une connivence, elles symbolisent et manifestent l'appartenance à une société et à un territoire, différents des autres, tout aussi riches et dignes de respect.
Pour ne pas conclure
L’apport des chercheurs, des universitaires, des organisations paysannes est vivement souhaité dans la recherche de solutions nouvelles. Les changements ne produisent des effets que lorsqu’ils sont acceptés par les acteurs concernés et organisés autour des intérêts évidents et réels. Les institutions locales ont besoin d’être réhabilitées et renforcées dans leurs pouvoirs nouvellement aménagés.
Ceux-ci montrent à suffisance que le patrimoine culturel peut être géré par la collectivité ou par les acteurs culturels, l’important est que les dépositaires de la tradition soient au cœur de l’action pour que les objectifs soient atteints.
Au-delà des acteurs culturels, les secteurs touristiques, commerciaux, et artisanaux ont tous à profiter de cette activité culturelle. Un patrimoine culturel mauritanien peut être un facteur de développement durable. Il reste juste un engagement politique fort prêt à l’accompagner et participer à sa sauvegarde unique en son genre, grâce à son vécu, il offre de la matière pour la recherche et a des atouts pour se vendre et s’exporter.
Quelques précisions importantes
Le mot patrimoine vient du latin patrimonium qui signifie littéralement « l’héritage du père ». A l’origine, il désigne l’héritage que l’on tient de son père et que l’on transmet à ses enfants. Il a alors un sens de bien individuel.
Au départ, l'expression patrimoine culturel désignait principalement le patrimoine matériel (sites, monuments historiques, œuvres d'art…). L'UNESCO a établi en 1972 une liste du patrimoine mondial, composée de plusieurs centaines de sites dans le monde.
C'est le philosophe Henri Bergson qui eut l'idée d'étendre la notion de patrimoine culturel en participant en 1921 à la naissance de la Commission internationale de la coopération intellectuelle, ancêtre de l'UNESCO.
En France, le décret du 10 février 1976 a officialisé la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel adoptée par la 17e conférence de l’UNESCO le 16 novembre 1972.
En 1997, la notion de patrimoine oral et immatériel de l'humanité a été définie par l'UNESCO
Jean-Pierre Vallat (dir.), Mémoires de patrimoine, Paris, L'Harmattan, 2008, 318 p. (ISBN 978-2-296-06501-7)
Convention de Faro sur la valeur du patrimoine culturel pour la société ; Convention-cadre du Conseil de l'Europe, 27 octobre 2005
La notion de patrimoine culturel inclut l'héritage humain immergé, depuis plus de cent ans, dans les mers, les océans ou tout autre environnement subaquatique. Le patrimoine culturel subaquatique est de plus en plus accessible depuis l'invention du scaphandre. De nombreux pillages de sites archéologiques subaquatiques ont déjà eu lieu. La Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique de l'UNESCO défend ce patrimoine, jusqu'alors très peu protégé juridiquement. Cette convention permet aux états parties de défendre leur patrimoine culturel subaquatique via un mécanisme juridique international3
Source; Dr SAO OUSMANE
Aujourd’hui, les hommes savent protéger leur mémoire : leur patrimoine culturel. A peine commence-t-on à protéger l’environnement immédiat : notre patrimoine naturel. Le passé de la Terre n’est pas moins important que le passé de l’homme, il est temps que l’homme apprenne à protéger et, en protègent apprenne à connaitre le passé de la Terre, cette mémoire d’avant la mémoire de l’homme qui est un nouveau patrimoine : le patrimoine géologique. (Article 6 et 7 de la déclaration internationale des droits de la mémoire de la Terre).
Comprendre le Patrimoine Culturel
Pour bien comprendre une société, il est bon de partir des règles qu’elle-même a élaborées pour gérer un bien commun et pour pénétrer ce bien commun, il va falloir d’abord insister sur le mode de transmission des connaissances dans les sociétés traditionnelles c’est-à-dire mettre un accent significatif sur le sens même de l’éducation traditionnelle. Cela nous amène directement à la notion du patrimoine culturel
Ce que l’on entend par « Patrimoine Culturel » a changé de manière considérable au cours des dernières décennies, en partie du fait des instruments élaborés par l’UNESCO. Le patrimoine culturel ne s’arrête pas aux monuments et aux collections d’objets. Il comprend également les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ou les connaissances et le savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel.
La notion du patrimoine culturel mérite dans un premier temps d’être mieux définie. Le patrimoine culturel est un bien collectif d’un groupe d’homme, d’un pays, d’une nation, de l’Humanité, permettant aux générations de connaitre leur passé pour mieux comprendre leur présent afin de bien entreprendre leur futur. C’est-à-dire il est considéré comme un héritage transmis par nos ancêtres. En ce sens il est un facteur de stabilité et de cohésion sociale, donc un déterminant important pour un développement local. En anglais, il se traduit par le mot héritage : tout objet patrimonial trouve donc son origine dans le passé, il représente la mémoire de l’évolution
Ainsi, nous avons choisi de réfléchir sur le patrimoine mauritanien, un patrimoine culturel datant de plusieurs siècles, pour une prise de conscience sur son importance dans le répertoire patrimonial de la Mauritanie, mais surtout insister sur la fragilité de sa transmission car ne reposant que sur le vecteur humain. Bien que fragile, le patrimoine culturel est un facteur important du maintien de la diversité culturelle face à la mondialisation croissante. Avoir une idée du patrimoine culturel de différentes communautés est utile au dialogue interculturel et encourage le respect d’autres modes de vie.
L’importance du patrimoine culturel ne réside pas tant dans la manifestation culturelle elle-même que dans la richesse des connaissances et du savoir-faire qu’il transmet d’une génération à une autre. Cette transmission du savoir a une valeur sociale et économique pertinente pour les groupes « minoritaires » comme pour les groupes sociaux « majoritaires » à l’intérieur d’un État, et est tout aussi importante pour les pays en développement que pour les pays développés.
Le patrimoine culturel ne comprend pas seulement les traditions héritées du passé, mais aussi les pratiques rurales et urbaines contemporaines, propres à divers groupes culturels.
Des expressions de notre patrimoine culturel peuvent être similaires à celles pratiquées par d’autres. Qu’elles viennent du village voisin, d’une ville , d’un pays à l’autre bout du monde ou qu’elles aient été adaptées par des peuples qui ont émigré et se sont installés dans une autre région, elles font toutes partie du patrimoine culturel en ce sens qu’elles ont été transmises de génération en génération, qu’elles ont évolué en réaction à leur environnement et qu’elles contribuent à nous procurer un sentiment d’identité et de continuité, établissant un lien entre notre passé et, à travers le présent, notre futur. Le patrimoine culturel ne soulève pas la question de la spécificité ou de la non-spécificité de certaines pratiques par rapport à une culture. Il contribue à la cohésion sociale, stimulant un sentiment d’identité et de responsabilité qui aide les individus à se sentir partie d’une ou plusieurs communautés et de la société au sens large.
Le patrimoine culturel n’est pas seulement apprécié en tant que bien culturel, à titre comparatif, pour son caractère exclusif ou sa valeur exceptionnelle. Il se développe à partir de son enracinement dans les communautés et dépend de ceux dont la connaissance des traditions, des savoir-faire et des coutumes est transmise au reste de la communauté, de génération en génération, ou à d’autres communautés.
Fondé sur les communautés : le patrimoine culturel ne peut être patrimoine que lorsqu’il est reconnu comme tel par les communautés, groupes et individus qui le créent, l’entretiennent et le transmettent ; sans leur avis, personne ne peut décider à leur place si une expression ou pratique donnée fait partie de leur patrimoine.
L’enjeu d’une politique de patrimoine
L’enjeu d’une politique de patrimoine au-delà de bénéficier à la population doit permettre de relier le passé et le présent tout en essayant de garder les valeurs identitaires. Les autorités centrales et locales doivent travailler de concert avec les populations à intégrer, dans les plans directeurs de développement local°.
Le besoin, la volonté de promouvoir une langue et une culture découle de la fonction identitaire qu'elle assume au sein d'une communauté. La langue et la culture ne sont pas de simples moyens de communication. Ce sont aussi et surtout un puissant facteur d'intégration et un puissant agent de cohésion sociale. En effet, les dimensions culturelles et linguistiques créent entre les individus une solidarité et une connivence, elles symbolisent et manifestent l'appartenance à une société et à un territoire, différents des autres, tout aussi riches et dignes de respect.
Pour ne pas conclure
L’apport des chercheurs, des universitaires, des organisations paysannes est vivement souhaité dans la recherche de solutions nouvelles. Les changements ne produisent des effets que lorsqu’ils sont acceptés par les acteurs concernés et organisés autour des intérêts évidents et réels. Les institutions locales ont besoin d’être réhabilitées et renforcées dans leurs pouvoirs nouvellement aménagés.
Ceux-ci montrent à suffisance que le patrimoine culturel peut être géré par la collectivité ou par les acteurs culturels, l’important est que les dépositaires de la tradition soient au cœur de l’action pour que les objectifs soient atteints.
Au-delà des acteurs culturels, les secteurs touristiques, commerciaux, et artisanaux ont tous à profiter de cette activité culturelle. Un patrimoine culturel mauritanien peut être un facteur de développement durable. Il reste juste un engagement politique fort prêt à l’accompagner et participer à sa sauvegarde unique en son genre, grâce à son vécu, il offre de la matière pour la recherche et a des atouts pour se vendre et s’exporter.
Quelques précisions importantes
Le mot patrimoine vient du latin patrimonium qui signifie littéralement « l’héritage du père ». A l’origine, il désigne l’héritage que l’on tient de son père et que l’on transmet à ses enfants. Il a alors un sens de bien individuel.
Au départ, l'expression patrimoine culturel désignait principalement le patrimoine matériel (sites, monuments historiques, œuvres d'art…). L'UNESCO a établi en 1972 une liste du patrimoine mondial, composée de plusieurs centaines de sites dans le monde.
C'est le philosophe Henri Bergson qui eut l'idée d'étendre la notion de patrimoine culturel en participant en 1921 à la naissance de la Commission internationale de la coopération intellectuelle, ancêtre de l'UNESCO.
En France, le décret du 10 février 1976 a officialisé la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel adoptée par la 17e conférence de l’UNESCO le 16 novembre 1972.
En 1997, la notion de patrimoine oral et immatériel de l'humanité a été définie par l'UNESCO
Jean-Pierre Vallat (dir.), Mémoires de patrimoine, Paris, L'Harmattan, 2008, 318 p. (ISBN 978-2-296-06501-7)
Convention de Faro sur la valeur du patrimoine culturel pour la société ; Convention-cadre du Conseil de l'Europe, 27 octobre 2005
La notion de patrimoine culturel inclut l'héritage humain immergé, depuis plus de cent ans, dans les mers, les océans ou tout autre environnement subaquatique. Le patrimoine culturel subaquatique est de plus en plus accessible depuis l'invention du scaphandre. De nombreux pillages de sites archéologiques subaquatiques ont déjà eu lieu. La Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique de l'UNESCO défend ce patrimoine, jusqu'alors très peu protégé juridiquement. Cette convention permet aux états parties de défendre leur patrimoine culturel subaquatique via un mécanisme juridique international3
Source; Dr SAO OUSMANE