Je considère le français comme faisant partie de notre patrimoine linguistique, et qu'en tant que tel, nous devrions arrêter de le considérer au même titre que n'importe quelle autre langue étrangère. Le fait d'être la langue de l'ancien colonisateur ne l'exclut pas de notre univers culturel et linguistique. Lorsque certains dans l'intelligentsia arabe du pays s'en prennent au français, ce n'est absolument pas par désamour pour cette langue, mais juste par calcul hégémonique. De la même manière, quand ils font l'apologie de l'arabe, ce n'est pas exclusivement par amour pour cette langue, mais pour les mêmes raisons qu'ils rejettent le français: calcul hégémonique là aussi. Je pense que c'est une erreur que de présenter le français, langue avec laquelle nous avons un rapport historique, et qui ouvre pour nous les portes de l'international, comme une langue à rejeter. Il faut que cesse cette hypocrisie par rapport au français.
On refuse d'officialiser nos langues nationales, on veut éteindre le français de l'administration, alors que c'est la langue de formation de la plupart de nos cadres, et nous, nous n'avons toujours pas compris que la cible pour ces gens, ce ne sont pas les langues elles-mêmes, mais leurs locuteurs. Je suis prêt à parier que si on se mettait demain à parler l'arabe et le hassaniya, ils nous trouveraient un autre facteur d'exclusion. Le cas des Haratines est éloquent sur ce point.
Ce qui m'attriste, c'est que je sens de plus en plus se développer chez certains militants et leaders négro-africains, cette idée qu'il ne faut pas défendre le français parce que ce serait une langue étrangère. C'est une bêtise impardonnable! non pas que je sois un francophile inconditionnel, mais parce que le rejet du français, suivi de son extinction progressive est un des aspects importants du système d'exclusion. Renoncer à ce pan de la lutte est une triste capitulation et une trahison vis à vis de la vision globale qu'exige notre combat.
Bocar Oumar Ba
Source: FACEBOOK
On refuse d'officialiser nos langues nationales, on veut éteindre le français de l'administration, alors que c'est la langue de formation de la plupart de nos cadres, et nous, nous n'avons toujours pas compris que la cible pour ces gens, ce ne sont pas les langues elles-mêmes, mais leurs locuteurs. Je suis prêt à parier que si on se mettait demain à parler l'arabe et le hassaniya, ils nous trouveraient un autre facteur d'exclusion. Le cas des Haratines est éloquent sur ce point.
Ce qui m'attriste, c'est que je sens de plus en plus se développer chez certains militants et leaders négro-africains, cette idée qu'il ne faut pas défendre le français parce que ce serait une langue étrangère. C'est une bêtise impardonnable! non pas que je sois un francophile inconditionnel, mais parce que le rejet du français, suivi de son extinction progressive est un des aspects importants du système d'exclusion. Renoncer à ce pan de la lutte est une triste capitulation et une trahison vis à vis de la vision globale qu'exige notre combat.
Bocar Oumar Ba
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