Voici bientôt six mois que les Mauritaniens se sont donné un nouveau président de la République. Mohamed Ould Cheikh El Ghazwani a pris le pouvoir. Son avènement intervient dans un contexte particulier pour de nombreux citoyens déçus par la décennie de pouvoir de son prédécesseur.
Un président qui avait suscité, lors de son putsch de 2008, un grand espoir au sein des couches populaires, en usant de discours populistes : lutte contre la pauvreté et la gabegie, pour la justice sociale et la résistance à la colonisation, etc. Il usa du combat contre le terrorisme pour rassurer les partenaires étrangers dont des ressortissants venaient d’être assassinés en Mauritanie.
Les couches populaires mordirent vite à l’hameçon et Mohamed ould Abdel Aziz parvint à asseoir son pouvoir. Mais les fleurs tardèrent à donner des fruits, du moins pour la majorité des citoyens du pays. Rapidement, l’opposition montait aux créneaux, clamant que la gabegie n’avait fait que changer de main.
La presse dénonce, pour sa part, de nombreux scandales, et marchés de gré à gré. Ould Abdel Aziz est vite accusé de se constituer une nouvelle classe d’homme d’affaires, tous suspectés de n’être que des prête-noms.
C’est en ce trouble contexte qu’Ould Ghazwani est élu président de la République, héritant d’un pouvoir particulièrement décrié, même par ceux qui l’ont enfanté. Un fardeau donc pour le général-marabout, aujourd’hui entre le marteau et l’enclume.
Legs de son prédécesseur, d’une part, et, d’autre part, attentes de ceux qui se sont sentis marginalisés tout au long des dix années de règne du tombeur de Sidi Cheikh Abdallahi., Le champ ainsi « à l’évidence miné », comme le dit un ancien officier de l’armée, l’avancée est donc très lente.
Une lenteur qui étonne, pour ne pas dire agace, une opinion pressée de voir intervenir les changements tant espérés. La situation économique et sociale demeure particulièrement difficile. Et pour ne pas arranger les choses, les prix des produits vitaux augmentent, au lieu de baisser ou se stabiliser.
Un véritable désarroi pour la majorité des ménages dont trop ne s’alimentent qu’une fois par jour. La réunion annoncée à la Primature au sujet des prix n’a pas suffi à rassurer les Mauritaniens.
Les recrutements publiés par divers départements ministériels non plus, ils sont considérés comme des cosmétiques. Les électeurs du président Ghazwani attendent plus. Notamment des mesures draconiennes contre ceux qui, bien qu’ayant bradé et pillé les ressources du pays, continuent à se pavaner dans les rues de Nouakchott ou à se promener dans le Monde.
Jusqu’à quand, s’interroge le peuple, le Président maintiendra-t-il son mutisme sur les présumés pillages perpétrés sous le régime de son prédécesseur ? Le rapport de la Cour des comptes a mis nu la mauvaise gestion de nombreuses structures et institutions de la République.
La presse a révélé les ponctions opérées dans le fond des générations futures. L’opposition ne veut visiblement pas gêner Ghazwani dans sa période de grâce et reste encore murée dans un troublant silence.
Mais l’impatience populaire augmente de jour en jour et le président de la République doit y répondre. Il n’est plus à la tête de la Grande Muette, mais aux commandes de toute une République.
À ce titre, il lui faut parler et surtout agir. Vite. Son gouvernement de « compétences » peine à nous montrer ce dont il est capable. Seuls les ministres de la Santé et de l’Éducation donnent l’impression de travailler.
N’est-on donc pas encore sorti de l’auberge ? Si, répondront certains pour qui le départ d’Ould Abdel Aziz est en soit le premier changement. Consolidé par le limogeage du chef du BASEP et la prise en main résolue de l’UPR par le nouvel homme fort du pays. Mais ces indéniables succès ne font qu’en appeler d’autres. En urgence…
DL
Source : Le Calame
Un président qui avait suscité, lors de son putsch de 2008, un grand espoir au sein des couches populaires, en usant de discours populistes : lutte contre la pauvreté et la gabegie, pour la justice sociale et la résistance à la colonisation, etc. Il usa du combat contre le terrorisme pour rassurer les partenaires étrangers dont des ressortissants venaient d’être assassinés en Mauritanie.
Les couches populaires mordirent vite à l’hameçon et Mohamed ould Abdel Aziz parvint à asseoir son pouvoir. Mais les fleurs tardèrent à donner des fruits, du moins pour la majorité des citoyens du pays. Rapidement, l’opposition montait aux créneaux, clamant que la gabegie n’avait fait que changer de main.
La presse dénonce, pour sa part, de nombreux scandales, et marchés de gré à gré. Ould Abdel Aziz est vite accusé de se constituer une nouvelle classe d’homme d’affaires, tous suspectés de n’être que des prête-noms.
C’est en ce trouble contexte qu’Ould Ghazwani est élu président de la République, héritant d’un pouvoir particulièrement décrié, même par ceux qui l’ont enfanté. Un fardeau donc pour le général-marabout, aujourd’hui entre le marteau et l’enclume.
Legs de son prédécesseur, d’une part, et, d’autre part, attentes de ceux qui se sont sentis marginalisés tout au long des dix années de règne du tombeur de Sidi Cheikh Abdallahi., Le champ ainsi « à l’évidence miné », comme le dit un ancien officier de l’armée, l’avancée est donc très lente.
Une lenteur qui étonne, pour ne pas dire agace, une opinion pressée de voir intervenir les changements tant espérés. La situation économique et sociale demeure particulièrement difficile. Et pour ne pas arranger les choses, les prix des produits vitaux augmentent, au lieu de baisser ou se stabiliser.
Un véritable désarroi pour la majorité des ménages dont trop ne s’alimentent qu’une fois par jour. La réunion annoncée à la Primature au sujet des prix n’a pas suffi à rassurer les Mauritaniens.
Les recrutements publiés par divers départements ministériels non plus, ils sont considérés comme des cosmétiques. Les électeurs du président Ghazwani attendent plus. Notamment des mesures draconiennes contre ceux qui, bien qu’ayant bradé et pillé les ressources du pays, continuent à se pavaner dans les rues de Nouakchott ou à se promener dans le Monde.
Jusqu’à quand, s’interroge le peuple, le Président maintiendra-t-il son mutisme sur les présumés pillages perpétrés sous le régime de son prédécesseur ? Le rapport de la Cour des comptes a mis nu la mauvaise gestion de nombreuses structures et institutions de la République.
La presse a révélé les ponctions opérées dans le fond des générations futures. L’opposition ne veut visiblement pas gêner Ghazwani dans sa période de grâce et reste encore murée dans un troublant silence.
Mais l’impatience populaire augmente de jour en jour et le président de la République doit y répondre. Il n’est plus à la tête de la Grande Muette, mais aux commandes de toute une République.
À ce titre, il lui faut parler et surtout agir. Vite. Son gouvernement de « compétences » peine à nous montrer ce dont il est capable. Seuls les ministres de la Santé et de l’Éducation donnent l’impression de travailler.
N’est-on donc pas encore sorti de l’auberge ? Si, répondront certains pour qui le départ d’Ould Abdel Aziz est en soit le premier changement. Consolidé par le limogeage du chef du BASEP et la prise en main résolue de l’UPR par le nouvel homme fort du pays. Mais ces indéniables succès ne font qu’en appeler d’autres. En urgence…
DL
Source : Le Calame