NOUAKCHOTT: Le président du Rassemblement des forces pour la démocratie (RFD, ex-opposition) Ahmed Ould Daddah a affirmé lundi soir que son parti était devenu "la première force politique" de Mauritanie 24 heures après les élections législatives et municipales de dimanche.
"Le RFD est la première force politique dans le pays compte tenu des voix obtenues", a-t-il déclaré à la presse, alors que les résultats provisoires globaux n'étaient toujours pas publiés.
Des résultats partiels recueillis par l'AFP auprès du ministère de l'intérieur placent lundi soir le RFD en tête des scrutins avec deux autres partis, l'Alliance populaire progressiste (APP) et le Parti républic ain pour la démocratie et le renouveau (PRDR, ex-parti au pouvoir).
Cet opposant à l'ancien régime a également estimé que "les (huit) partis de la Coalition des forces du changement démocratique (CFCD) sont largement majoritaires, compte tenu des tendances de ce scrutin".
Le CFCD compte une majorité de partis d'opposition à l'ancien régime, dont l'APP, le RFD, le Parti mauritanien de l'union pour le changement (PMUC, ex-Cavaliers du changement, opposition militaire en exil) et d'autres mouvements tels que le Groupe des centristes réformateurs (islamistes indépendants) .
Plus d'un million d'électeurs ont voté dimanche pour élire 219 conseils municipaux et les 95 députés de l'Assemblée nationale. Le vote s'est déroulé sans incident notable, selon les observateurs et les partis politiques.
Selon M. Ould Daddah, candidat malheureux aux présidentielles de 1992 et 2003, ces scrutins ont "répondu aux aspirations du peuple mauritanien au changement ferme mais tranquille".
Le chef du RFD a également précisé n'avoir constaté "aucun dérapage significatif" , mais a toutefois noté "un taux de perte (bulletins nuls) trop important du fait de certaines annulations abusives".
Il a enfin rendu hommage à la junte militaire et à son gouvernement pour leur "esprit démocratique" .
Après l'adoption d'une nouvelle Constitution en juin, les élections de dimanche étaient les premières d'une série de scrutins destinés à rendre le pouvoir aux civils au terme d'une transition engagée par la junte qui a déposé le 3 août 2005 l'ex-président Maaouiya Ould Taya.
La compilation des résultats des élections de dimanche se poursuivait lundi soir au ministère de l'Intérieur, dont une source a indiqué à l'AFP que "les chiffres provisoires sont attendus dans la nuit de lundi à mardi, voire mardi matin".
Agence France-Presse