Ces élections se sont dans l’ensemble bien déroulées malgré quelques violences. Sur les 14 candidats en lice pour l’élection présidentielle, le président sortant Goodluck Jonathan et Muhammadu Buhari sont les favoris.
Qui du président sortant Goodluck Jonathan, 57 ans, candidat du Parti démocratique populaire (PDP) et son rival Muhammadu Buhari, 72 ans, candidat du Congrès progressiste (APC), va gagner l’élection présidentielle nigériane ?
Sera élu celui qui aura obtenu le plus grand nombre de voix avec un minimum de 25 % dans au moins les deux tiers des 36 États. Attahiru Jega, le président de la Commission électorale indépendante du Nigeria, espère pouvoir déclarer le nom du vainqueur lundi 30 mars.
COMMENT SE SONT DÉROULÉES LES ÉLECTIONS NIGÉRIANES ?
L’Union africaine a estimé, lundi 30 mars, que ces « élections se sont tenues dans une atmosphère pacifique, dans un cadre respectant de façon satisfaisante les principes continentaux et régionaux des élections démocratiques ».
La veille, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait félicité les Nigérians pour l’organisation d’élections qui se sont déroulées « largement dans le calme et de manière ordonnée ».
Le groupe islamiste Boko Haram a lancé une série d’attaques dans l’État de Borno et de Yobe. Mais elles n’ont pas modifié le déroulement de l’élection. Dimanche, l’armée nigériane a bombardé les positions des islamistes aux abords de la ville de Bauchi.
À l’autre bout du pays, des violences ont éclaté à Port-Harcourt, la capitale de l’État de Rivers (sud). Des milliers de partisans de l’APC ont manifesté pour dénoncer des fraudes et demander l’annulation des élections dans l’État. Enfin, des dysfonctionnements techniques conduisirent à reporter les élections dans 300 bureaux (sur les 150 000) du samedi 28 au dimanche 29 mars.
QUELS SONT LES FAIBLESSES ET LES ATOUTS DE GOODLUCK JONATHAN ?
Le président sortant n’a pas un bilan très convaincant sur le plan sécuritaire et économique. Depuis son élection, en 2011, le groupe islamique Boko Haram n’a fait que progresser, multipliant crimes et enlèvements et allant jusqu’à pénétrer au Niger et dans le nord du Cameroun. Il a fallu l’intervention du Tchad, du Cameroun et du Niger pour que Boko Haram connaisse ses premières défaites.
Sur le plan économique, la chute du prix du baril de près de 50 % en six mois affecte les finances publiques, financées à 75 % par l’activité pétrolière.
Par ailleurs, l’action du président sortant a été peu efficace pour lutter contre la piraterie, la délinquance et le très haut niveau de corruption qui demeure dans ce pays, autant de freins pour les investisseurs étrangers.
Malgré son piètre bilan, Goodluck Jonathan bénéficie du soutien des États pétroliers du delta du Niger, et donc de nombreux hommes et réseaux d’affaires.
Dans un pays qui se fracture de plus en plus entre chrétiens et musulmans, il bénéficie aussi du vote confessionnel : les chrétiens (environ 45 % de la population) vont largement voter pour lui.
QUELLES SONT LES CHANCES DE MUHAMMADU BUHARI ?
Son adversaire Muhammadu Buhari apparaît comme un recours pour de nombreux Nigérians lassés par Goodluck Jonathan. Figure de proue de l’APC, il est aussi porté par les principaux partis d’opposition : le All Nigeria People Party, l’Action Congress of Nigeria, le Congress for Progressive Change, la All Progressives Grand Alliance. Une première dans l’histoire du Nigeria.
Ancien général de l’armée, ancien dictateur entre 1983 et 1985, Muhammadu Buhari apparaît comme l’homme à poigne dont le Nigeria aurait besoin pour lutter efficacement contre Boko Haram et tous ceux qui menacent la sécurité des Nigérians. Musulman, il peut compter sur le vote confessionnel des musulmans.
DES VIOLENCES SONT-ELLES À CRAINDRE À L’ISSUE DU RÉSULTAT ?
La proclamation des résultats est redoutée. L’annonce à la dernière élection présidentielle, en 2011, s’était soldée par la mort d’un millier de personnes. Quatre ans plus tard, l’exaspération de la population, les rivalités entre les groupes et les partis n’ont cessé de croître.
Dans le cas probable d’un résultat serré entre les deux principaux candidats, tout le monde redoute le rejet de ces résultats par le perdant et par ses militants. Le 11 avril, les électeurs seront à nouveau convoqués pour élire, cette fois-ci, les gouverneurs et les assemblées locales des États.
LAURENT LARCHER
Source: La Croix
Qui du président sortant Goodluck Jonathan, 57 ans, candidat du Parti démocratique populaire (PDP) et son rival Muhammadu Buhari, 72 ans, candidat du Congrès progressiste (APC), va gagner l’élection présidentielle nigériane ?
Sera élu celui qui aura obtenu le plus grand nombre de voix avec un minimum de 25 % dans au moins les deux tiers des 36 États. Attahiru Jega, le président de la Commission électorale indépendante du Nigeria, espère pouvoir déclarer le nom du vainqueur lundi 30 mars.
COMMENT SE SONT DÉROULÉES LES ÉLECTIONS NIGÉRIANES ?
L’Union africaine a estimé, lundi 30 mars, que ces « élections se sont tenues dans une atmosphère pacifique, dans un cadre respectant de façon satisfaisante les principes continentaux et régionaux des élections démocratiques ».
La veille, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait félicité les Nigérians pour l’organisation d’élections qui se sont déroulées « largement dans le calme et de manière ordonnée ».
Le groupe islamiste Boko Haram a lancé une série d’attaques dans l’État de Borno et de Yobe. Mais elles n’ont pas modifié le déroulement de l’élection. Dimanche, l’armée nigériane a bombardé les positions des islamistes aux abords de la ville de Bauchi.
À l’autre bout du pays, des violences ont éclaté à Port-Harcourt, la capitale de l’État de Rivers (sud). Des milliers de partisans de l’APC ont manifesté pour dénoncer des fraudes et demander l’annulation des élections dans l’État. Enfin, des dysfonctionnements techniques conduisirent à reporter les élections dans 300 bureaux (sur les 150 000) du samedi 28 au dimanche 29 mars.
QUELS SONT LES FAIBLESSES ET LES ATOUTS DE GOODLUCK JONATHAN ?
Le président sortant n’a pas un bilan très convaincant sur le plan sécuritaire et économique. Depuis son élection, en 2011, le groupe islamique Boko Haram n’a fait que progresser, multipliant crimes et enlèvements et allant jusqu’à pénétrer au Niger et dans le nord du Cameroun. Il a fallu l’intervention du Tchad, du Cameroun et du Niger pour que Boko Haram connaisse ses premières défaites.
Sur le plan économique, la chute du prix du baril de près de 50 % en six mois affecte les finances publiques, financées à 75 % par l’activité pétrolière.
Par ailleurs, l’action du président sortant a été peu efficace pour lutter contre la piraterie, la délinquance et le très haut niveau de corruption qui demeure dans ce pays, autant de freins pour les investisseurs étrangers.
Malgré son piètre bilan, Goodluck Jonathan bénéficie du soutien des États pétroliers du delta du Niger, et donc de nombreux hommes et réseaux d’affaires.
Dans un pays qui se fracture de plus en plus entre chrétiens et musulmans, il bénéficie aussi du vote confessionnel : les chrétiens (environ 45 % de la population) vont largement voter pour lui.
QUELLES SONT LES CHANCES DE MUHAMMADU BUHARI ?
Son adversaire Muhammadu Buhari apparaît comme un recours pour de nombreux Nigérians lassés par Goodluck Jonathan. Figure de proue de l’APC, il est aussi porté par les principaux partis d’opposition : le All Nigeria People Party, l’Action Congress of Nigeria, le Congress for Progressive Change, la All Progressives Grand Alliance. Une première dans l’histoire du Nigeria.
Ancien général de l’armée, ancien dictateur entre 1983 et 1985, Muhammadu Buhari apparaît comme l’homme à poigne dont le Nigeria aurait besoin pour lutter efficacement contre Boko Haram et tous ceux qui menacent la sécurité des Nigérians. Musulman, il peut compter sur le vote confessionnel des musulmans.
DES VIOLENCES SONT-ELLES À CRAINDRE À L’ISSUE DU RÉSULTAT ?
La proclamation des résultats est redoutée. L’annonce à la dernière élection présidentielle, en 2011, s’était soldée par la mort d’un millier de personnes. Quatre ans plus tard, l’exaspération de la population, les rivalités entre les groupes et les partis n’ont cessé de croître.
Dans le cas probable d’un résultat serré entre les deux principaux candidats, tout le monde redoute le rejet de ces résultats par le perdant et par ses militants. Le 11 avril, les électeurs seront à nouveau convoqués pour élire, cette fois-ci, les gouverneurs et les assemblées locales des États.
LAURENT LARCHER
Source: La Croix