Il est étonnant de constater qu’un consensus semble se dégager sur la gouvernance de l’actuel président mauritanien comme un acteur politique majeur de la paix dans la sous-région. Il s’y ajoute son intention affichée de lutter contre le terrorisme. Mohamed Ould Abdel AZIZ semble avoir acquis la stature d’un chef d’Etat au service de la paix, de la sécurité et de la solidarité. Si cette perception de la volonté politique du président mauritanien d’œuvrer pour un monde plus apaisé était suivie d’actions concrètes pour son pays, nous serions les plus indiqués à en prendre acte.
Malheureusement, il n’en est rien, c’est du vrai faux semblant. Aziz manœuvre stratégiquement avec cynisme et perversité dans le sens de structurer et d’affiner une dynamique politique de consolidation de l’exclusion de toute une composante du pays.
Comme son prédécesseur et son modèle le colonel, dictateur sanguinaire et criminel Ould Taya, le président Mohamed Ould Abdel AZIZ n’est ni panarabiste, ni panafricaniste, encore moins internationaliste. Ould Abdel AZIZ a fait la preuve qu’il n’est pas démocrate et que sa politique relève d’un cynisme qui ne doit surprendre personne au regard de ses engagements non tenus et de la trahison des promesses qu’il avait faites. Les illusions et les espoirs qu’il avait suscités ont vite été balayés par son arrogance et son manque de courtoisie. Oud Abdel AZIZ a vite montré son ambition de s’inscrire dans la continuité du système avec une trouvaille surprenante comme symbole de son règne: l’amplification du déni de la citoyenneté de la composante africaine noire mauritanienne par l’usage des technologies modernes. Sur ce plan, sa gouvernance est parfaitement en cohérence avec la logique génocidaire du régime de l’ancien dictateur, le colonel Ould Taya.
Certes, on ne peut refuser aux désespérés que nous sommes de rêver et de s’autoriser de croire à des promesses dont tout le monde est convaincu qu’il s’agit bien de belles paroles sans aucune consistance et qui n’ont jamais été suivies de résultats positifs. Nourri très tôt au cynisme du système dans lequel, il a gagné ses galons auprès du colonel sanguinaire Ould Taya, Ould Abdel AZIZ, a maîtrisé les stratégies de sophistication et de renforcement de l’exclusion, de la marginalisation, de la précarisation et de la fragilisation de la composante africaine noire mauritanienne. De ce point de vue, le faux semblant de leader qui compte dans la sous-région n’a aucune espèce d’importance et d’intérêt pour les opprimés et les victimes qui n’ont reçu aucune bonne nouvelle, aucun signe de progrès, quant à la prise en compte de leur situation et de leur condition de vie insupportable. Il faut même dire qu’AZIZ en joue pour conforter le système dans sa résolution à en finir avec la dimension africaine de la Mauritanie.
Le négationnisme à l’œuvre depuis l’instauration du système politique mauritanien a atteint son paroxysme avec la gouvernance très agressive du président Mohamed Ould Abdel AZIZ.
En effet, l’actuel Président mauritanien a donné un coup d’arrêt systématique et programmatique à toute perspective de reconnaissance de la citoyenneté de la composante africaine noire mauritanienne par des agissements et des décisions qui relèvent du cynisme, de la mesquinerie et de la méchanceté. Le Président mauritanien incarne très bien le mal foncier caractéristique de tout système raciste. Personne ne peut nous convaincre, au regard des actes qu’il a posés, des propos qu’il a tenus, des mesures qu’il a prises et des dispositifs qu’il a mis en place, que le président mauritanien n’est pas un acteur majeur du système raciste et esclavagiste qui gouverne notre pays depuis Moctar Ould Daddah. Les privilégiés et les protégés du système peuvent dire ce qu’ils veulent de la place qu’ils occupent et de leur statut à l’intérieur comme à l’extérieur des rouages et des institutions de l’Etat et de la société mauritanienne, une réalité demeure tangible : le déni de citoyenneté mauritanienne à la composante noire qui ne fait que se radicaliser et se renforcer depuis l’arrivée au pouvoir de Mohamed Ould Abdel AZIZ. Ses déclarations, ses intentions et son acharnement à renforcer toutes les dispositions de négation de l’appartenance de la composante africaine noire mauritanienne à son propre pays sont d’une effectivité irréfutable. Ce sont des faits qui crèvent les yeux, y compris et surtout des yeux de ceux qui ne veulent rien voir, ni entendre. Ceux-là, nous savons bien ce qu’ils veulent: faire carrière au sein du système, dans le seul but de bénéficier des avantages juteux.
Par sa politique chauvine et raciste, brouillée par des déclarations d’intention répétitives, dont la malveillance n’est un secret pour personne, Ould Abdel AZIZ a engagé une offensive inattendue en accélérant la politique raciste et esclavagiste du système qui avait connu son intensification meurtrière avec le régime d’Ould Taya. Il est clair que les opprimés, les exclus et les victimes du système ont perdu leurs illusions. Ce qui ne démotive et ne désarme pas certains acteurs politiques et quelques intellectuels, opportunistes et démagogues, qui persévèrent à caresser l’illusion de faire carrière dans le système. Ils ont perdu l’espoir qu’un jour la Mauritanie sera débarrassée de ce système odieux. Ce qui explique la vague de désertion et du refus de militantisme pour la constitution d’une opposition de résistance contre un système politique qui est en train d’éradiquer toute une composante de son propre pays.
Il faut reconnaître que le président mauritanien est le fossoyeur du projet de réconciliation nationale dont les conditions ont été clairement posées et sont connues de tous. Malgré toutes les recommandations, les mémorandums, les rencontres avec les hommes politiques, les militantes et les militants de défense des droits humains, les conseils de ses proches et de ses camarades d’armes, voire amis, victimes de la répression et de la torture et des échanges avec les personnalités politiques les plus crédibles, les appels et nos écrits, Ould Abdel AZIZ ne veut rien entendre. Il a résolument et radicalement fait le choix de préserver les acquis de la domination et de l’oppression de la composante africaine noire mauritanienne et de contribuer à l’instabilité dans la sous-région. La communauté internationale est bien au courant de ses agissements en faveur du désordre instauré et entretenu dans la sous-région. AZIZ ne lutte pas contre le terrorisme. Avec acharnement, détermination et extrémisme, il a engagé un bras de fer contre la composante africaine noire mauritanienne, et ce, pour tourner définitivement la page des revendications des victimes de l’injustice, de l’arbitraire, du génocide dont la seule aspiration est l’identification des officiers criminels qui doivent répondre de leurs crimes.
Le seul engagement porteur de sens pour le président Mohamed Ould Abdel AZIZ, est celui de protéger à vie les bourreaux et les barbares, responsables de la mort de plusieurs soldats et civils noirs, victimes de tortures, de sévices et d’exécutions sommaires. Il y a comme un devoir et une forme de loyauté à ne pas céder à l'épineuse et redoutable exigence de justice. Sauver la vie des bourreaux et des criminels passionne plus Ould Abdel AZIZ que l’action en faveur de la justice, de la vérité et de la démocratie.
Ce que Ould Abdel AZIZ ignore c’est que son heure est en train de sonner. Les artisans du mal finissent toujours par payer. L’histoire est riche en exemples. Il devrait méditer les conditions dans lesquelles, lui et ses amis ont fait partir le dictateur Oud Taya, départ auquel, semble-il, il aurait contribué activement, voire même, comme d’aucuns le disent, il en aurait été le principal instigateur. A cela s’ajoute l’éviction récente de Blaise Compaoré, par la volonté populaire dont la détermination a fait reculer l’Armée. Rien n’y fait. Ould Abdel AZIZ semble imperturbable devant la tragédie de tout un peuple qui ne réclame que le droit et la dignité de bénéficier de sa citoyenneté.
Face à cette exigence, l’administration du président mauritanien multiplie les obstacles, les freins, les inhibitions pour que la citoyenneté devienne une forteresse infranchissable pour la communauté noire mauritanienne. Des illuminés du pouvoir et les missionnaires de la malveillance animés de convictions délirantes le suivent, le soutiennent, profitent et animent cette gouvernance de la lâcheté, de l’irresponsabilité et de l’inhumanité.
Il faut dire que l’arrivée au pouvoir d’Ould Abdel AZIZ n’a apporté aucune perspective d’avenir à la Mauritanie, encore moins aux victimes, aux exclus et aux désespérés. Le président mauritanien demeure prisonnier des schèmes de représentation idéologique et politique du tribalisme, du racisme, du sectarisme et de l’instinct de survie clanique. Sa gouvernance procède d’un pacte de préservation des acquis du système et de la protection des bourreaux et des criminels. Ce qui peut aider à comprendre la nomination d’un officier tortionnaire à la tête de la Sûreté nationale et de trois autres officiers tortionnaires comme attachés-militaires.
Nul ne peut décréter qu’il y a eu du positif dans la politique menée par Ould Abdel AZIZ, à moins de manquer de lucidité, de clairvoyance et du sens du respect de la souffrance des victimes et de leurs proches. Avec les agissements d’Ould Abdel AZIZ, le système raciste et esclavagiste de Nouakchott a atteint le point ultime de destruction de la composante africaine noire mauritanienne. Il n’y a rien à attendre de Mohamed Ould Abdel AZIZ, sinon du mal, de la mort et de l’humiliation. AZIZ est en train de donner la mort techniquement, administrativement et institutionnellement à toute une composante de la Mauritanie. La radicalisation et le renforcement des tracasseries dans les démarches pour se faire recenser dans les administrations et dans les Ambassades de Mauritanie, singulièrement en France, avec des missions de la honte, de l’humiliation et de la lâcheté constituent des faits et des gestes qui entérinent une politique du déni de citoyenneté et de haine raciale.
Qu’est-ce qui motive le président mauritanien dans son zèle à verrouiller le devoir le plus civique et le droit le plus fondamental de se recenser ? Comment articuler le souci de l’unité nationale et le déni de citoyenneté ? S’agit-il d’une incompréhension ou d’une incohérence ? Il me semble que ce soit ni l’une ni l’autre, mais d’une cohérence politique dans la pratique, les actes, les décisions et les agissements en vue de la destruction de toute perspective d’avenir pour la composante noire aussi bien en Mauritanie qu’à l’étranger.
Le régime de Ould Abdel AZIZ veut faire de nous des ombres errantes, des fantômes, des ratés. Le système a programmé notre ratage de la vie et de nous enfoncer dans l’échec permanent. Pour ne rien entreprendre et ne rien envisager, le régime nous dépossède de notre identité administrative constitutive de la citoyenneté nationale et internationale.
A ceux et à celles qui se contentent de discours, le président mauritanien offre des paroles en poursuivant sa politique fondée sur le racisme et l’esclavage, conférant de fait à sa gouvernance des dispositifs de légitimation juridique, technique et rationnelle. En effet, Ould Abdel AZIZ a permis au système de changer de techniques en s’inspirant des méthodes moins choquantes dans ses procédures, tout en produisant une efficacité redoutable, traumatisante et mortifère. Ould Abdel AZIZ a approfondi les méthodes et les techniques du désespoir pour décourager davantage la composante africaine comme entité à part entière de la Mauritanie. Apatrides, exilés, citoyens de l’errance, de nulle part ailleurs, l’impératif du réveil a sonné. Il ne sert à rien de pleurnicher, à se plaindre, encore moins à magnifier, à se leurrer, ni à courber l’échine.
Il faut se rassembler pour résister.
A l’intérieur comme à l’étranger, nous avons le devoir de nous mobiliser contre ce système qui ne poursuit qu’un seul objectif : nous exterminer, nous faire disparaître. Il nous appartient de refuser la fatalité, la résignation et la génuflexion. Tous les peuples opprimés ont lutté, combattu et résisté. Nous devons nous résoudre à consentir des sacrifices et à en payer le prix. C’est à cette condition que nous allons permettre à nos enfants et à notre peuple de retrouver sa dignité et le droit d’aspirer à vivre une vie meilleure comme tous les autres peuples du monde. Nous devons construire une dynamique collective de résistance pour vaincre le système raciste et esclavagiste qui nous prive de notre dignité, de nos droits et de nos devoirs. Nous avons des exemples légendaires et des figures illustres : Yasser ARAFAT et Nelson MANDELA.
La lâcheté, le larbinisme, l’opportunisme et la démagogie n’ont jamais fait avancer l’Histoire, ni porter la libération des peuples de l’oppression et de la domination. Il faut l’admettre, nous sommes un peuple opprimé et dominé. Seule notre libération doit être notre objectif prioritaire. Il faut faire le deuil de nos espoirs et illusions et combattre par tous les moyens contre le système qui nous écrase et nous destine à la disparition depuis la constitution de la Mauritanie comme Etat souverain. Cette souveraineté a programmé la négation de nos droits par une politique de mépris, d’humiliation, mise en exécution par une logique raciste et esclavagiste.
L’actuel président Mohamed Ould Abdel AZIZ en est un des plus grands architectes. Ould Abdel AZIZ émarge au racisme le plus radical et à la barbarie la plus cruelle. Ne pas l’accepter, c’est faire preuve de lâcheté et de démission. Ould Abdel AZIZ est l’organisateur politique de la mise en application de l’extermination technique et administrative de la composante africaine noire mauritanienne. Sa politique génocidaire reflète ses pratiques négationnistes qu’aucune mesure n’est venue contredire depuis son accession au pouvoir par un coup d’Etat militaire.
Ould Taya et Ould Abdel AZIZ poursuivent le même objectif : l’éradication de la composante africaine noire mauritanienne. Nous ne nous résignerons pas à cette politique génocidaire et négationniste. Aucun compromis n'est possible. Notre survie nous impose la résistance contre ce système dont l'histoire est faite de pratiques cruelles et barbares, de gestes odieux et de décisions cyniques. La seule alternative est celle du refus de l'impuissance et de l'immobilisme.
S'organiser, se rassembler pour vaincre le système raciste et esclavagiste dont la seule visée est de nous plonger dans le néant, est un impératif catégorique. Non au fascisme de Ould Abdel AZIZ, le nouveau promoteur de l'activisme génocidaire de l'Etat mauritanien.
Démocrates, progressistes et humanistes, unissions nos forces pour venir à bout de ce régime de la haine raciale et du déni d'humanité de la composante africaine noire mauritanienne.
SY Hamdou Rabby
Philosophe et militant de défense des droits humains
Malheureusement, il n’en est rien, c’est du vrai faux semblant. Aziz manœuvre stratégiquement avec cynisme et perversité dans le sens de structurer et d’affiner une dynamique politique de consolidation de l’exclusion de toute une composante du pays.
Comme son prédécesseur et son modèle le colonel, dictateur sanguinaire et criminel Ould Taya, le président Mohamed Ould Abdel AZIZ n’est ni panarabiste, ni panafricaniste, encore moins internationaliste. Ould Abdel AZIZ a fait la preuve qu’il n’est pas démocrate et que sa politique relève d’un cynisme qui ne doit surprendre personne au regard de ses engagements non tenus et de la trahison des promesses qu’il avait faites. Les illusions et les espoirs qu’il avait suscités ont vite été balayés par son arrogance et son manque de courtoisie. Oud Abdel AZIZ a vite montré son ambition de s’inscrire dans la continuité du système avec une trouvaille surprenante comme symbole de son règne: l’amplification du déni de la citoyenneté de la composante africaine noire mauritanienne par l’usage des technologies modernes. Sur ce plan, sa gouvernance est parfaitement en cohérence avec la logique génocidaire du régime de l’ancien dictateur, le colonel Ould Taya.
Certes, on ne peut refuser aux désespérés que nous sommes de rêver et de s’autoriser de croire à des promesses dont tout le monde est convaincu qu’il s’agit bien de belles paroles sans aucune consistance et qui n’ont jamais été suivies de résultats positifs. Nourri très tôt au cynisme du système dans lequel, il a gagné ses galons auprès du colonel sanguinaire Ould Taya, Ould Abdel AZIZ, a maîtrisé les stratégies de sophistication et de renforcement de l’exclusion, de la marginalisation, de la précarisation et de la fragilisation de la composante africaine noire mauritanienne. De ce point de vue, le faux semblant de leader qui compte dans la sous-région n’a aucune espèce d’importance et d’intérêt pour les opprimés et les victimes qui n’ont reçu aucune bonne nouvelle, aucun signe de progrès, quant à la prise en compte de leur situation et de leur condition de vie insupportable. Il faut même dire qu’AZIZ en joue pour conforter le système dans sa résolution à en finir avec la dimension africaine de la Mauritanie.
Le négationnisme à l’œuvre depuis l’instauration du système politique mauritanien a atteint son paroxysme avec la gouvernance très agressive du président Mohamed Ould Abdel AZIZ.
En effet, l’actuel Président mauritanien a donné un coup d’arrêt systématique et programmatique à toute perspective de reconnaissance de la citoyenneté de la composante africaine noire mauritanienne par des agissements et des décisions qui relèvent du cynisme, de la mesquinerie et de la méchanceté. Le Président mauritanien incarne très bien le mal foncier caractéristique de tout système raciste. Personne ne peut nous convaincre, au regard des actes qu’il a posés, des propos qu’il a tenus, des mesures qu’il a prises et des dispositifs qu’il a mis en place, que le président mauritanien n’est pas un acteur majeur du système raciste et esclavagiste qui gouverne notre pays depuis Moctar Ould Daddah. Les privilégiés et les protégés du système peuvent dire ce qu’ils veulent de la place qu’ils occupent et de leur statut à l’intérieur comme à l’extérieur des rouages et des institutions de l’Etat et de la société mauritanienne, une réalité demeure tangible : le déni de citoyenneté mauritanienne à la composante noire qui ne fait que se radicaliser et se renforcer depuis l’arrivée au pouvoir de Mohamed Ould Abdel AZIZ. Ses déclarations, ses intentions et son acharnement à renforcer toutes les dispositions de négation de l’appartenance de la composante africaine noire mauritanienne à son propre pays sont d’une effectivité irréfutable. Ce sont des faits qui crèvent les yeux, y compris et surtout des yeux de ceux qui ne veulent rien voir, ni entendre. Ceux-là, nous savons bien ce qu’ils veulent: faire carrière au sein du système, dans le seul but de bénéficier des avantages juteux.
Par sa politique chauvine et raciste, brouillée par des déclarations d’intention répétitives, dont la malveillance n’est un secret pour personne, Ould Abdel AZIZ a engagé une offensive inattendue en accélérant la politique raciste et esclavagiste du système qui avait connu son intensification meurtrière avec le régime d’Ould Taya. Il est clair que les opprimés, les exclus et les victimes du système ont perdu leurs illusions. Ce qui ne démotive et ne désarme pas certains acteurs politiques et quelques intellectuels, opportunistes et démagogues, qui persévèrent à caresser l’illusion de faire carrière dans le système. Ils ont perdu l’espoir qu’un jour la Mauritanie sera débarrassée de ce système odieux. Ce qui explique la vague de désertion et du refus de militantisme pour la constitution d’une opposition de résistance contre un système politique qui est en train d’éradiquer toute une composante de son propre pays.
Il faut reconnaître que le président mauritanien est le fossoyeur du projet de réconciliation nationale dont les conditions ont été clairement posées et sont connues de tous. Malgré toutes les recommandations, les mémorandums, les rencontres avec les hommes politiques, les militantes et les militants de défense des droits humains, les conseils de ses proches et de ses camarades d’armes, voire amis, victimes de la répression et de la torture et des échanges avec les personnalités politiques les plus crédibles, les appels et nos écrits, Ould Abdel AZIZ ne veut rien entendre. Il a résolument et radicalement fait le choix de préserver les acquis de la domination et de l’oppression de la composante africaine noire mauritanienne et de contribuer à l’instabilité dans la sous-région. La communauté internationale est bien au courant de ses agissements en faveur du désordre instauré et entretenu dans la sous-région. AZIZ ne lutte pas contre le terrorisme. Avec acharnement, détermination et extrémisme, il a engagé un bras de fer contre la composante africaine noire mauritanienne, et ce, pour tourner définitivement la page des revendications des victimes de l’injustice, de l’arbitraire, du génocide dont la seule aspiration est l’identification des officiers criminels qui doivent répondre de leurs crimes.
Le seul engagement porteur de sens pour le président Mohamed Ould Abdel AZIZ, est celui de protéger à vie les bourreaux et les barbares, responsables de la mort de plusieurs soldats et civils noirs, victimes de tortures, de sévices et d’exécutions sommaires. Il y a comme un devoir et une forme de loyauté à ne pas céder à l'épineuse et redoutable exigence de justice. Sauver la vie des bourreaux et des criminels passionne plus Ould Abdel AZIZ que l’action en faveur de la justice, de la vérité et de la démocratie.
Ce que Ould Abdel AZIZ ignore c’est que son heure est en train de sonner. Les artisans du mal finissent toujours par payer. L’histoire est riche en exemples. Il devrait méditer les conditions dans lesquelles, lui et ses amis ont fait partir le dictateur Oud Taya, départ auquel, semble-il, il aurait contribué activement, voire même, comme d’aucuns le disent, il en aurait été le principal instigateur. A cela s’ajoute l’éviction récente de Blaise Compaoré, par la volonté populaire dont la détermination a fait reculer l’Armée. Rien n’y fait. Ould Abdel AZIZ semble imperturbable devant la tragédie de tout un peuple qui ne réclame que le droit et la dignité de bénéficier de sa citoyenneté.
Face à cette exigence, l’administration du président mauritanien multiplie les obstacles, les freins, les inhibitions pour que la citoyenneté devienne une forteresse infranchissable pour la communauté noire mauritanienne. Des illuminés du pouvoir et les missionnaires de la malveillance animés de convictions délirantes le suivent, le soutiennent, profitent et animent cette gouvernance de la lâcheté, de l’irresponsabilité et de l’inhumanité.
Il faut dire que l’arrivée au pouvoir d’Ould Abdel AZIZ n’a apporté aucune perspective d’avenir à la Mauritanie, encore moins aux victimes, aux exclus et aux désespérés. Le président mauritanien demeure prisonnier des schèmes de représentation idéologique et politique du tribalisme, du racisme, du sectarisme et de l’instinct de survie clanique. Sa gouvernance procède d’un pacte de préservation des acquis du système et de la protection des bourreaux et des criminels. Ce qui peut aider à comprendre la nomination d’un officier tortionnaire à la tête de la Sûreté nationale et de trois autres officiers tortionnaires comme attachés-militaires.
Nul ne peut décréter qu’il y a eu du positif dans la politique menée par Ould Abdel AZIZ, à moins de manquer de lucidité, de clairvoyance et du sens du respect de la souffrance des victimes et de leurs proches. Avec les agissements d’Ould Abdel AZIZ, le système raciste et esclavagiste de Nouakchott a atteint le point ultime de destruction de la composante africaine noire mauritanienne. Il n’y a rien à attendre de Mohamed Ould Abdel AZIZ, sinon du mal, de la mort et de l’humiliation. AZIZ est en train de donner la mort techniquement, administrativement et institutionnellement à toute une composante de la Mauritanie. La radicalisation et le renforcement des tracasseries dans les démarches pour se faire recenser dans les administrations et dans les Ambassades de Mauritanie, singulièrement en France, avec des missions de la honte, de l’humiliation et de la lâcheté constituent des faits et des gestes qui entérinent une politique du déni de citoyenneté et de haine raciale.
Qu’est-ce qui motive le président mauritanien dans son zèle à verrouiller le devoir le plus civique et le droit le plus fondamental de se recenser ? Comment articuler le souci de l’unité nationale et le déni de citoyenneté ? S’agit-il d’une incompréhension ou d’une incohérence ? Il me semble que ce soit ni l’une ni l’autre, mais d’une cohérence politique dans la pratique, les actes, les décisions et les agissements en vue de la destruction de toute perspective d’avenir pour la composante noire aussi bien en Mauritanie qu’à l’étranger.
Le régime de Ould Abdel AZIZ veut faire de nous des ombres errantes, des fantômes, des ratés. Le système a programmé notre ratage de la vie et de nous enfoncer dans l’échec permanent. Pour ne rien entreprendre et ne rien envisager, le régime nous dépossède de notre identité administrative constitutive de la citoyenneté nationale et internationale.
A ceux et à celles qui se contentent de discours, le président mauritanien offre des paroles en poursuivant sa politique fondée sur le racisme et l’esclavage, conférant de fait à sa gouvernance des dispositifs de légitimation juridique, technique et rationnelle. En effet, Ould Abdel AZIZ a permis au système de changer de techniques en s’inspirant des méthodes moins choquantes dans ses procédures, tout en produisant une efficacité redoutable, traumatisante et mortifère. Ould Abdel AZIZ a approfondi les méthodes et les techniques du désespoir pour décourager davantage la composante africaine comme entité à part entière de la Mauritanie. Apatrides, exilés, citoyens de l’errance, de nulle part ailleurs, l’impératif du réveil a sonné. Il ne sert à rien de pleurnicher, à se plaindre, encore moins à magnifier, à se leurrer, ni à courber l’échine.
Il faut se rassembler pour résister.
A l’intérieur comme à l’étranger, nous avons le devoir de nous mobiliser contre ce système qui ne poursuit qu’un seul objectif : nous exterminer, nous faire disparaître. Il nous appartient de refuser la fatalité, la résignation et la génuflexion. Tous les peuples opprimés ont lutté, combattu et résisté. Nous devons nous résoudre à consentir des sacrifices et à en payer le prix. C’est à cette condition que nous allons permettre à nos enfants et à notre peuple de retrouver sa dignité et le droit d’aspirer à vivre une vie meilleure comme tous les autres peuples du monde. Nous devons construire une dynamique collective de résistance pour vaincre le système raciste et esclavagiste qui nous prive de notre dignité, de nos droits et de nos devoirs. Nous avons des exemples légendaires et des figures illustres : Yasser ARAFAT et Nelson MANDELA.
La lâcheté, le larbinisme, l’opportunisme et la démagogie n’ont jamais fait avancer l’Histoire, ni porter la libération des peuples de l’oppression et de la domination. Il faut l’admettre, nous sommes un peuple opprimé et dominé. Seule notre libération doit être notre objectif prioritaire. Il faut faire le deuil de nos espoirs et illusions et combattre par tous les moyens contre le système qui nous écrase et nous destine à la disparition depuis la constitution de la Mauritanie comme Etat souverain. Cette souveraineté a programmé la négation de nos droits par une politique de mépris, d’humiliation, mise en exécution par une logique raciste et esclavagiste.
L’actuel président Mohamed Ould Abdel AZIZ en est un des plus grands architectes. Ould Abdel AZIZ émarge au racisme le plus radical et à la barbarie la plus cruelle. Ne pas l’accepter, c’est faire preuve de lâcheté et de démission. Ould Abdel AZIZ est l’organisateur politique de la mise en application de l’extermination technique et administrative de la composante africaine noire mauritanienne. Sa politique génocidaire reflète ses pratiques négationnistes qu’aucune mesure n’est venue contredire depuis son accession au pouvoir par un coup d’Etat militaire.
Ould Taya et Ould Abdel AZIZ poursuivent le même objectif : l’éradication de la composante africaine noire mauritanienne. Nous ne nous résignerons pas à cette politique génocidaire et négationniste. Aucun compromis n'est possible. Notre survie nous impose la résistance contre ce système dont l'histoire est faite de pratiques cruelles et barbares, de gestes odieux et de décisions cyniques. La seule alternative est celle du refus de l'impuissance et de l'immobilisme.
S'organiser, se rassembler pour vaincre le système raciste et esclavagiste dont la seule visée est de nous plonger dans le néant, est un impératif catégorique. Non au fascisme de Ould Abdel AZIZ, le nouveau promoteur de l'activisme génocidaire de l'Etat mauritanien.
Démocrates, progressistes et humanistes, unissions nos forces pour venir à bout de ce régime de la haine raciale et du déni d'humanité de la composante africaine noire mauritanienne.
SY Hamdou Rabby
Philosophe et militant de défense des droits humains