Depuis bientôt deux ans, le président Mohamed Ould Abdoul Aziz, poursuit une opération politique qui vise à éliminer la grande majorité des citoyens mauritaniens de la composante africaine noire, dans une perspective de changement mécanique de majorité. L’enjeu est très important, parce qu’il s’agit de mettre en place un fichier à prétention « scientifique » du fait de l’usage des techniques informatiques. On entend parler d’un fichier fiable et sécurisé qui n’est plus susceptible de falsification.
De quoi s’agit-il ?
Mettre en œuvre des procédures et des techniques de rationalisation de l’exclusion et de la marginalisation de la majorité considérable du pays, afin de la dépouiller, administrativement, de sa citoyenneté. En clair, des Mauritaniens africains noirs vont devenir des « sans papier » dans leur propre pays et à l’étranger. De cette exclusion découlera une légitimation des procédures d’expulsion pour masquer des déportations envisagées. Sur le front intérieur, le pouvoir en place va se rassurer de l’exclusion quantitative d’un nombre important pour passer d’une majorité idéologique à une majorité chiffrée par le recensement en cours.
Sur le front extérieur, des Mauritaniens détenant des passeports dont les dates ont expiré ne pourront pas voyager, mais surtout ne pourront pas renouveler leur titre de séjour. D’où l’exigence de présentation du titre de séjour, pour agir en fonction de la date d’expiration, dans le but de multiplier les tracasseries. Il est clair qu’au nombre d’exclus parce que naturalisés dans les pays d’accueil, les réfugiés statutaires et ceux et celles qui sont en attente de régularisation et qui ont besoin de passeports pour leur régularisation, vont s’ajouter les recalés. La méthode est claire : disqualifier un nombre significatif de Mauritaniens noirs, afin de constituer la citoyenneté tant rêvée par le système.
Que retenir de cette logique de déni de nationalité à une composante entière de son pays ?
La continuation d’un système raciste qui fait preuve de cécité et de confiscation de l’avenir de tout un pays, sans qu’il n’y ait de mobilisation, de soulèvement contre un processus qui entérine l’exclusion de la composante africaine noire de son propre pays. Après les massacres des populations noires des années 1987-1991, les déportations des années 1989, nous assistons à l’élimination, par des procédures tout aussi violentes qu’inhumaines. Il suffit de voir comment les personnes qui se présentent devant l’Ambassade de Mauritanie dans le XVIème arrondissement de Paris sont immobilisées à partir de 5h du matin, pour se rendre à l’évidence d’une politique d’humiliation, d’irrespect de ses propres citoyens. Des Mauritaniens qui sont venus même d’autres pays de l’Europe ont appris vers midi que la commission de recensement ne travailler pas ce samedi 23 mars 2013. Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de la Mauritanie, c’est la même méthode : humilier, blesser, insulter, mépriser et provoquer des traumatismes.
Le doute n’est plus possible, avec Ould Abdoul Aziz, aucun espoir n’est permis, il est le fidèle héritier d’Ould Taya et l’architecte du meurtre symbolique et effectif de la présence africaine mauritanienne dans son propre pays.
Que faire ?
Il est important de se résoudre à s’engager dans un combat généralisé contre le système. Il faut explorer des voies de recours, parce qu’avec cette opération, c’est la question de la présence même de la composante africaine noire mauritanienne qui est remise en cause, par voie de conséquence, la souveraineté de la Mauritanie. Si la Mauritanie ne reconnaît pas la diversité de sa composition sociale et politique, pourquoi ne pas envisager la séparation au nom du droit des peuples à l’autodétermination ?
Le système ne veut pas de sa partie africaine, qu’il crée les conditions de son appartenance définitive au monde qui l’intéresse et la partie, victime de la négation, entreprendre d’en finir avec cette cohabitation inhumaine, cruelle et médiocre. Il faut avoir le courage de faire le deuil de faire partie d’un ensemble qui ne veut pas de la construction d’une citoyenneté nationale commune. La seule réponse à cette situation est d’envisager de mettre fin à cette appartenance qui confisque le destin d’un ensemble humain qui a de l’avenir partout dans le monde. Il faut mettre fin à des décennies de souffrances, de mépris, d’humiliation, de larmes, de sang et de mort. Il faut envisager de faire le deuil de la Mauritanie, cette patrie de l’injustice, de la médiocrité, du racisme, de l’esclavage et de la magouille.
Difficile choix, mais en l’absence de perspectives autres, il faut entamer les voies de la rupture. De citoyens niés, méprisés, les africains noirs mauritaniens sont en train de subir le statut de communauté de sans papier. Telle est la mission du président mauritanien Mohamed Ould Abdou Aziz.
Hamdou Rabby SY
Philosophe
Paris France
Pour avomm.com
De quoi s’agit-il ?
Mettre en œuvre des procédures et des techniques de rationalisation de l’exclusion et de la marginalisation de la majorité considérable du pays, afin de la dépouiller, administrativement, de sa citoyenneté. En clair, des Mauritaniens africains noirs vont devenir des « sans papier » dans leur propre pays et à l’étranger. De cette exclusion découlera une légitimation des procédures d’expulsion pour masquer des déportations envisagées. Sur le front intérieur, le pouvoir en place va se rassurer de l’exclusion quantitative d’un nombre important pour passer d’une majorité idéologique à une majorité chiffrée par le recensement en cours.
Sur le front extérieur, des Mauritaniens détenant des passeports dont les dates ont expiré ne pourront pas voyager, mais surtout ne pourront pas renouveler leur titre de séjour. D’où l’exigence de présentation du titre de séjour, pour agir en fonction de la date d’expiration, dans le but de multiplier les tracasseries. Il est clair qu’au nombre d’exclus parce que naturalisés dans les pays d’accueil, les réfugiés statutaires et ceux et celles qui sont en attente de régularisation et qui ont besoin de passeports pour leur régularisation, vont s’ajouter les recalés. La méthode est claire : disqualifier un nombre significatif de Mauritaniens noirs, afin de constituer la citoyenneté tant rêvée par le système.
Que retenir de cette logique de déni de nationalité à une composante entière de son pays ?
La continuation d’un système raciste qui fait preuve de cécité et de confiscation de l’avenir de tout un pays, sans qu’il n’y ait de mobilisation, de soulèvement contre un processus qui entérine l’exclusion de la composante africaine noire de son propre pays. Après les massacres des populations noires des années 1987-1991, les déportations des années 1989, nous assistons à l’élimination, par des procédures tout aussi violentes qu’inhumaines. Il suffit de voir comment les personnes qui se présentent devant l’Ambassade de Mauritanie dans le XVIème arrondissement de Paris sont immobilisées à partir de 5h du matin, pour se rendre à l’évidence d’une politique d’humiliation, d’irrespect de ses propres citoyens. Des Mauritaniens qui sont venus même d’autres pays de l’Europe ont appris vers midi que la commission de recensement ne travailler pas ce samedi 23 mars 2013. Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de la Mauritanie, c’est la même méthode : humilier, blesser, insulter, mépriser et provoquer des traumatismes.
Le doute n’est plus possible, avec Ould Abdoul Aziz, aucun espoir n’est permis, il est le fidèle héritier d’Ould Taya et l’architecte du meurtre symbolique et effectif de la présence africaine mauritanienne dans son propre pays.
Que faire ?
Il est important de se résoudre à s’engager dans un combat généralisé contre le système. Il faut explorer des voies de recours, parce qu’avec cette opération, c’est la question de la présence même de la composante africaine noire mauritanienne qui est remise en cause, par voie de conséquence, la souveraineté de la Mauritanie. Si la Mauritanie ne reconnaît pas la diversité de sa composition sociale et politique, pourquoi ne pas envisager la séparation au nom du droit des peuples à l’autodétermination ?
Le système ne veut pas de sa partie africaine, qu’il crée les conditions de son appartenance définitive au monde qui l’intéresse et la partie, victime de la négation, entreprendre d’en finir avec cette cohabitation inhumaine, cruelle et médiocre. Il faut avoir le courage de faire le deuil de faire partie d’un ensemble qui ne veut pas de la construction d’une citoyenneté nationale commune. La seule réponse à cette situation est d’envisager de mettre fin à cette appartenance qui confisque le destin d’un ensemble humain qui a de l’avenir partout dans le monde. Il faut mettre fin à des décennies de souffrances, de mépris, d’humiliation, de larmes, de sang et de mort. Il faut envisager de faire le deuil de la Mauritanie, cette patrie de l’injustice, de la médiocrité, du racisme, de l’esclavage et de la magouille.
Difficile choix, mais en l’absence de perspectives autres, il faut entamer les voies de la rupture. De citoyens niés, méprisés, les africains noirs mauritaniens sont en train de subir le statut de communauté de sans papier. Telle est la mission du président mauritanien Mohamed Ould Abdou Aziz.
Hamdou Rabby SY
Philosophe
Paris France
Pour avomm.com