Aussi détonant que cash, Hacen Lebatt est un journaliste mauritanien, membre fondateur de Conscience Résistance (CR), dont les positions sur les questions de société sont tranchantes.
Il s’est illustré lors de la dernière campagne présidentielle mauritanienne en soutenant l’ex chef d’Etat major de l’armée et ami de l’ancien président, Mohamed Ould Cheikh El- Ghazouani (élu président de la République Islamique de Mauritanie le 21 juin 2019).
Ce choix a valu à ce diplômé en économétrie de l’Université de Caen (France), de perdre au passage quelques amis sans pour autant en gagner assez dans son nouveau camp. Peu importe nous rétorque-t-il je ne suis pas un carriériste et telle n’est pas ma conception de la politique !
Opposant invétéré du régime politico-militaire et dictatorial de Maaouiya Ould Sidi Ahmed Taya, son ralliement à un candidat du pouvoir a suscité interrogations et désapprobations. Hacen Lebatt qui fut directeur du protocole du candidat Mohamed Khouna Ould Haidallah, a été arrêté avec ce dernier lors de la présidentielle de 2003. Il restera quatre mois durant en détention, avant d’être condamné à 5 ans de prison avec sursis. Il sera par ailleurs gracié par Ely Ould Mohamed Vall (ancien président) durant la transition démocratique de 2005. Ce séjour carcéral était précédé d’une autre arrestation (2000) en marge de l’interdiction de l’Union des Forces Progressistes (UFP) qui était l’une des principales forces d’opposition. Arrêté à Nouakchott, il sera transféré à la prison de Kaédi.
Désormais le voila en "romance" avec celui que nombre d’observateurs qualifient de "dauphin d’Aziz". Le progressiste Hacen Lebatt sorti de l’école du mouvement politique de la gauche radicale et laïque Conscience et Résistance flirtant jusqu’à l’étouffement avec les gardiens des forces conservatrices, paradant avec les militaires, dont son mouvement CR considérait être à l’origine des différentes crises politico-sociales en Mauritanie depuis 1978 ; cela détone bien évidemment !
Hacen Lebatt a-t-il retourné sa veste, ou plutôt son boubou mauritanien ? Serait-il intéressé par « l’ascension sociale » ? Souhaite-t-il est être au cœur de ce pouvoir que lui et ses anciens compagnons de CR ont toujours combattu ? C’est souvent à 40-50 ans que les intellectuels et hommes politiques transhument disait Elgas[1], "c’est l’âge où la société vous pousse à la maturité et à la prédation. C’est l’âge où la responsabilité et la progéniture vous mordent le portefeuille (…). Que valent les idées devant la convergence des besoins et la possibilité de stabiliser une vie ? La rébellion ne paye pas bien son homme. A un certain stade de leur combat, certains intellectuels se jugent inutiles dans la posture de la critique. Donc il leur faut s’engager… Le renoncement à la vertu, en politique, c’est toujours une question de temps. Il y a un rien de distance entre le compromis et la compromission".
Hacen Lebatt s’en défend totalement, pour lui, il n’en est rien de tout ça ! Dans cette interview, il assume tout, ne renie rien de son passé, ne fait aucun bilan. Pour lui, si aujourd’hui, il rallie le pouvoir, c’est qu’il voit en la personne de l’actuel président une incarnation "d’un certain renouveau". Ses positions sur la question des droits humains, de la justice sociale, ou des principes démocratiques demeurent inchangées. Elles lui restent chevillées au corps. Il soutient d’être dedans tout en ne se reniant pas.
Des positions qui font de lui une persona non grata au sein même de son camp. Il dit faire partie de ceux qui souhaitent que Mohamed Ould Cheikh El–Ghazouani tourne la page de Mohamed Ould Abdel Aziz, de ceux qui souhaitent aussi la dissolution de l’assemblée nationale composée des caciques de l’ancien pouvoir. Selon lui Mohamed Ould Cheikh El–Ghazouani doit faire l’inventaire du bilan (des deux quinquennats) de Mohamed Ould Abdel Aziz. Il regrette que les choses n’aillent pas assez vite comme il souhaiterait mais reste assez optimiste en l’avenir de la Mauritanie.
Cheikh T Guèye, pour ADN
[1] Elgas, Inventaire des Idoles "Souleymane Jules Diop, ors & Dehors du pouvoir", source Tract.
Source : Africa Diaspora News
Il s’est illustré lors de la dernière campagne présidentielle mauritanienne en soutenant l’ex chef d’Etat major de l’armée et ami de l’ancien président, Mohamed Ould Cheikh El- Ghazouani (élu président de la République Islamique de Mauritanie le 21 juin 2019).
Ce choix a valu à ce diplômé en économétrie de l’Université de Caen (France), de perdre au passage quelques amis sans pour autant en gagner assez dans son nouveau camp. Peu importe nous rétorque-t-il je ne suis pas un carriériste et telle n’est pas ma conception de la politique !
Opposant invétéré du régime politico-militaire et dictatorial de Maaouiya Ould Sidi Ahmed Taya, son ralliement à un candidat du pouvoir a suscité interrogations et désapprobations. Hacen Lebatt qui fut directeur du protocole du candidat Mohamed Khouna Ould Haidallah, a été arrêté avec ce dernier lors de la présidentielle de 2003. Il restera quatre mois durant en détention, avant d’être condamné à 5 ans de prison avec sursis. Il sera par ailleurs gracié par Ely Ould Mohamed Vall (ancien président) durant la transition démocratique de 2005. Ce séjour carcéral était précédé d’une autre arrestation (2000) en marge de l’interdiction de l’Union des Forces Progressistes (UFP) qui était l’une des principales forces d’opposition. Arrêté à Nouakchott, il sera transféré à la prison de Kaédi.
Désormais le voila en "romance" avec celui que nombre d’observateurs qualifient de "dauphin d’Aziz". Le progressiste Hacen Lebatt sorti de l’école du mouvement politique de la gauche radicale et laïque Conscience et Résistance flirtant jusqu’à l’étouffement avec les gardiens des forces conservatrices, paradant avec les militaires, dont son mouvement CR considérait être à l’origine des différentes crises politico-sociales en Mauritanie depuis 1978 ; cela détone bien évidemment !
Hacen Lebatt a-t-il retourné sa veste, ou plutôt son boubou mauritanien ? Serait-il intéressé par « l’ascension sociale » ? Souhaite-t-il est être au cœur de ce pouvoir que lui et ses anciens compagnons de CR ont toujours combattu ? C’est souvent à 40-50 ans que les intellectuels et hommes politiques transhument disait Elgas[1], "c’est l’âge où la société vous pousse à la maturité et à la prédation. C’est l’âge où la responsabilité et la progéniture vous mordent le portefeuille (…). Que valent les idées devant la convergence des besoins et la possibilité de stabiliser une vie ? La rébellion ne paye pas bien son homme. A un certain stade de leur combat, certains intellectuels se jugent inutiles dans la posture de la critique. Donc il leur faut s’engager… Le renoncement à la vertu, en politique, c’est toujours une question de temps. Il y a un rien de distance entre le compromis et la compromission".
Hacen Lebatt s’en défend totalement, pour lui, il n’en est rien de tout ça ! Dans cette interview, il assume tout, ne renie rien de son passé, ne fait aucun bilan. Pour lui, si aujourd’hui, il rallie le pouvoir, c’est qu’il voit en la personne de l’actuel président une incarnation "d’un certain renouveau". Ses positions sur la question des droits humains, de la justice sociale, ou des principes démocratiques demeurent inchangées. Elles lui restent chevillées au corps. Il soutient d’être dedans tout en ne se reniant pas.
Des positions qui font de lui une persona non grata au sein même de son camp. Il dit faire partie de ceux qui souhaitent que Mohamed Ould Cheikh El–Ghazouani tourne la page de Mohamed Ould Abdel Aziz, de ceux qui souhaitent aussi la dissolution de l’assemblée nationale composée des caciques de l’ancien pouvoir. Selon lui Mohamed Ould Cheikh El–Ghazouani doit faire l’inventaire du bilan (des deux quinquennats) de Mohamed Ould Abdel Aziz. Il regrette que les choses n’aillent pas assez vite comme il souhaiterait mais reste assez optimiste en l’avenir de la Mauritanie.
Cheikh T Guèye, pour ADN
[1] Elgas, Inventaire des Idoles "Souleymane Jules Diop, ors & Dehors du pouvoir", source Tract.
Source : Africa Diaspora News