Tout est politique, enseignaient les manuels marxistes-léninistes. Une raison suffisante pour que les dirigeants de la société civile versent dans le débat politique ? Car, la sortie du responsable moral de la Rencontre africaine de défense des droits de l'homme (Raddho), contre le régime de l'alternance, est indéniablement un discours, voire une position politique. Le collectif des avocats de Idrissa Seck, constitué par des têtes de file des organisations de la société civile, avait également mis au grand jour, comme dans l'affaire Hissène Habré, la collision entre ces maîtres de la parole et le landernau politique, pour ne pas dire les affaires. Les leaders de la société civile, des politiciens masqués ?
« Quand il a rencontré récemment le président de la République, Monsieur Alioune Tine n'avait pas tenu le même discours ». C'est la réaction du directeur de cabinet du chef de l'État, le ministre d'État Me Souleymane Ndéné Ndiaye. Le même de poursuivre à l'endroit du leader de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho), qui est d'avis, comme la Coalition populaire pour l'alternative (Cpa), qu'il faut alterner l'alternance, qu'un tel discours ne doit pas être celui de la société civile. Une position aux antipodes de celle du responsable moral du Forum civil. En effet, à en croire Mamadou Mbodj, qui ne tient pas à jouer « aux censeurs » de discours, « la loi est la seule norme qui vaille ». C'était pour se demander s'il y a un texte juridique qui réprime les propos de M. Tine. M. Mbodj avance qu'il est même prêt à se prêter à des questions sur le régime politique de l'alternance ; mais n'a pas à réagir à des positions d'un membre de la société civile sur le régime en place. Mais n'empêche, il y a à se demander si la défense des droits de l'Homme autorise à aller au-delà de la critique des violations des libertés démocratiques. Celle-ci permet-elle la proclamation, avant l'heure, de la fin d'un régime politique, comme l'a fait M. Tine à propos du pouvoir que dirige Me Abdoulaye Wade ?
En tout cas, la question semble s'être installé. D'autant qu'au regard du pool des avocats de l'ancien Premier ministre, l'éminemment politique Idrissa Seck, on avait laissé entendre que quelques-uns de ses conseils avaient « activé leurs réseaux pour une pression sur le régime ». Vrai ou faux, toujours est-il que Me Boucounta Diallo est le leader de l'Organisation nationale de défense des droits de l'Homme, Me Sidiki Kaba, celui de la Fédération internationale de défense des droits de l'homme et Me Demba Ciré Bathily le dirigeant de la section sénégalaise de Amnesty international. C'est vrai qu'aucun texte n'interdit à un avocat d'être à la tête d'une association, même politique. De même, dans l'affaire dite de l'ancien président de la République du Tchad, Hissène Habré, bien des organisations de la société civile, dont la Raddho, avaient élevé la voix pour demander l'extradition en Belgique de celui qui est accusé, entre autres, « de crimes contre l'humanité ». Suite au dernier sommet de l'Union africaine à Banjul, elles avaient rectifié, en insistant sur un procès « équitable ».
À leur décharge, l'affaire Habré à moins d'intérêt politique pour les Sénégalais que celle de l'ancien Premier ministre, Idrissa Seck. Cependant, bien des citoyens pensent, de plus en plus, que les leaders de la société civile seraient des politiciens « masqués ». C'est le cas de cet ancien militant de And Jëf « reconverti dans les Ong », qui préfère garder l'anonymat, révèlant que « le concept de société civile était une stratégie des organisations politiques de Gauche pour pénétrer les masses ». Plus catégorique, Me Elhadj Diouf estime « qu'à présent, les leaders de la société civile se sont démasqués. Ils prennent carrément position dans l'arène politique, en soutenant un camp contre un autre ». Et le célèbre avocat, et non moins leader du Parti des travailleurs du peuple, de déduire « nous allons les combattre comme nous combattons nos adversaires politiques. Leur fonds de commerce se résume à des spéculations politiques et à des masturbations intellectuelles ». Des états généraux de la société civile, seraient-ils devenus nécessaires ? En tout cas, bien de ses leaders semblent refuser l'alternance.
Auteur : Alioune Badara DIALLO
« Quand il a rencontré récemment le président de la République, Monsieur Alioune Tine n'avait pas tenu le même discours ». C'est la réaction du directeur de cabinet du chef de l'État, le ministre d'État Me Souleymane Ndéné Ndiaye. Le même de poursuivre à l'endroit du leader de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho), qui est d'avis, comme la Coalition populaire pour l'alternative (Cpa), qu'il faut alterner l'alternance, qu'un tel discours ne doit pas être celui de la société civile. Une position aux antipodes de celle du responsable moral du Forum civil. En effet, à en croire Mamadou Mbodj, qui ne tient pas à jouer « aux censeurs » de discours, « la loi est la seule norme qui vaille ». C'était pour se demander s'il y a un texte juridique qui réprime les propos de M. Tine. M. Mbodj avance qu'il est même prêt à se prêter à des questions sur le régime politique de l'alternance ; mais n'a pas à réagir à des positions d'un membre de la société civile sur le régime en place. Mais n'empêche, il y a à se demander si la défense des droits de l'Homme autorise à aller au-delà de la critique des violations des libertés démocratiques. Celle-ci permet-elle la proclamation, avant l'heure, de la fin d'un régime politique, comme l'a fait M. Tine à propos du pouvoir que dirige Me Abdoulaye Wade ?
En tout cas, la question semble s'être installé. D'autant qu'au regard du pool des avocats de l'ancien Premier ministre, l'éminemment politique Idrissa Seck, on avait laissé entendre que quelques-uns de ses conseils avaient « activé leurs réseaux pour une pression sur le régime ». Vrai ou faux, toujours est-il que Me Boucounta Diallo est le leader de l'Organisation nationale de défense des droits de l'Homme, Me Sidiki Kaba, celui de la Fédération internationale de défense des droits de l'homme et Me Demba Ciré Bathily le dirigeant de la section sénégalaise de Amnesty international. C'est vrai qu'aucun texte n'interdit à un avocat d'être à la tête d'une association, même politique. De même, dans l'affaire dite de l'ancien président de la République du Tchad, Hissène Habré, bien des organisations de la société civile, dont la Raddho, avaient élevé la voix pour demander l'extradition en Belgique de celui qui est accusé, entre autres, « de crimes contre l'humanité ». Suite au dernier sommet de l'Union africaine à Banjul, elles avaient rectifié, en insistant sur un procès « équitable ».
À leur décharge, l'affaire Habré à moins d'intérêt politique pour les Sénégalais que celle de l'ancien Premier ministre, Idrissa Seck. Cependant, bien des citoyens pensent, de plus en plus, que les leaders de la société civile seraient des politiciens « masqués ». C'est le cas de cet ancien militant de And Jëf « reconverti dans les Ong », qui préfère garder l'anonymat, révèlant que « le concept de société civile était une stratégie des organisations politiques de Gauche pour pénétrer les masses ». Plus catégorique, Me Elhadj Diouf estime « qu'à présent, les leaders de la société civile se sont démasqués. Ils prennent carrément position dans l'arène politique, en soutenant un camp contre un autre ». Et le célèbre avocat, et non moins leader du Parti des travailleurs du peuple, de déduire « nous allons les combattre comme nous combattons nos adversaires politiques. Leur fonds de commerce se résume à des spéculations politiques et à des masturbations intellectuelles ». Des états généraux de la société civile, seraient-ils devenus nécessaires ? En tout cas, bien de ses leaders semblent refuser l'alternance.
Auteur : Alioune Badara DIALLO