DAKAR - Le Sénégal a affirmé jeudi être en train de "préparer activement" le procès de l'ex-dictateur tchadien Hissène Habré, réfutant des déclarations d'une association de victimes de M. Habré accusant ce pays ouest-africain de n'avoir "pris aucune mesure significative" dans ce sens.
Mandaté début juillet par l'Union africaine (UA), "le Sénégal prépare activement le jugement de Hissène Habré. Il va intégrer dans le Code pénal et le Code de procédure pénale les dispositions du droit pénal international qui lui permettront de (le) juger", assure le porte-parole de la présidence sénégalaise, Me El Hadji Amadou Sall, dans un communiqué transmis à l'AFP.
Réfugié à Dakar depuis son renversement en 1990, M. Habré est poursuivi pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre et actes de torture en Belgique, sur plainte de victimes d'origine tchadienne.
Le président sénégalais Abdoulaye Wade a également décidé la mise en place d'"une commission chargée de superviser les réformes législatives et réglementaires permettant d'adapter l'arsenal juridique sénégalais" afin de permettre le procès d'Hissène Habré, déclare Me Sall, sans donner de calendrier.
Il demande par ailleurs "le soutien politique et financier de la communauté internationale", estimant qu'il "ne serait pas juste, ni équitable de faire peser (...) le poids d'un tel procès" uniquement sur le Sénégal qui n'a reçu aucun financement pour ce jugement.
Avant la déclaration de Me Sall, l'Association des victimes des crimes et de la répression politiques au Tchad (AVCRP) avait publié jeudi un communiqué en se disant "très préoccupée de constater que le Sénégal n'a pris aucune mesure significative" pour appliquer le mandat de l'UA appelant à "poursuivre et faire juger" Hissène Habré.
"Si le Sénégal a réellement la volonté de juger M. Habré, les autorités doivent agir avec diligence et de manière efficace avant qu'il ne reste plus aucune victime vivante pour assister au procès", a affirmé l'AVCRP.
Cette association indique lutter "depuis 15 ans pour que les victimes et familles de victimes (de M. Habré) obtiennent justice."
L'association a par ailleurs demandé, notamment à l'UA, au Tchad et à la Belgique, d'"appuyer" et d'"accompagner" le Sénégal afin de permettre la tenue du procès de M. Habré.
L'organisation Human Rights Watch (HRW), qui défend les victimes du régime de M. Habré, s'est pour sa part félicitée de l'annonce du Sénégal rompant "quatre mois de silence", selon un communiqué de HRW également publié jeudi.
Il s'agit d'"une étape importante dans la lutte pour la justice", "un signal concret et encourageant du Sénégal pour faire prévaloir la justice", déclare dans ce texte Reed Brody, un des responsables de HRW et le principal conseiller juridique des victimes tchadiennes.
Avant le mandat de l'UA, les instances judiciaires sénégalaises s'étaient déclarées à deux reprises incompétente pour se saisir du dossier Hissène Habré.
AFP via ocvidh
Mandaté début juillet par l'Union africaine (UA), "le Sénégal prépare activement le jugement de Hissène Habré. Il va intégrer dans le Code pénal et le Code de procédure pénale les dispositions du droit pénal international qui lui permettront de (le) juger", assure le porte-parole de la présidence sénégalaise, Me El Hadji Amadou Sall, dans un communiqué transmis à l'AFP.
Réfugié à Dakar depuis son renversement en 1990, M. Habré est poursuivi pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre et actes de torture en Belgique, sur plainte de victimes d'origine tchadienne.
Le président sénégalais Abdoulaye Wade a également décidé la mise en place d'"une commission chargée de superviser les réformes législatives et réglementaires permettant d'adapter l'arsenal juridique sénégalais" afin de permettre le procès d'Hissène Habré, déclare Me Sall, sans donner de calendrier.
Il demande par ailleurs "le soutien politique et financier de la communauté internationale", estimant qu'il "ne serait pas juste, ni équitable de faire peser (...) le poids d'un tel procès" uniquement sur le Sénégal qui n'a reçu aucun financement pour ce jugement.
Avant la déclaration de Me Sall, l'Association des victimes des crimes et de la répression politiques au Tchad (AVCRP) avait publié jeudi un communiqué en se disant "très préoccupée de constater que le Sénégal n'a pris aucune mesure significative" pour appliquer le mandat de l'UA appelant à "poursuivre et faire juger" Hissène Habré.
"Si le Sénégal a réellement la volonté de juger M. Habré, les autorités doivent agir avec diligence et de manière efficace avant qu'il ne reste plus aucune victime vivante pour assister au procès", a affirmé l'AVCRP.
Cette association indique lutter "depuis 15 ans pour que les victimes et familles de victimes (de M. Habré) obtiennent justice."
L'association a par ailleurs demandé, notamment à l'UA, au Tchad et à la Belgique, d'"appuyer" et d'"accompagner" le Sénégal afin de permettre la tenue du procès de M. Habré.
L'organisation Human Rights Watch (HRW), qui défend les victimes du régime de M. Habré, s'est pour sa part félicitée de l'annonce du Sénégal rompant "quatre mois de silence", selon un communiqué de HRW également publié jeudi.
Il s'agit d'"une étape importante dans la lutte pour la justice", "un signal concret et encourageant du Sénégal pour faire prévaloir la justice", déclare dans ce texte Reed Brody, un des responsables de HRW et le principal conseiller juridique des victimes tchadiennes.
Avant le mandat de l'UA, les instances judiciaires sénégalaises s'étaient déclarées à deux reprises incompétente pour se saisir du dossier Hissène Habré.
AFP via ocvidh