Sow Mohamed Deyna est l’inamovible maire de Rosso depuis 1986. En 1999, il fut même ministre de l’Équipement et des Transports. Lors de la réception d’Ely Ould Mohamed Vall, il est conspué par une partie de ses administrés : « Sow, les Rossossois ne veulent plus de toi », ou bien : « Zéro Sow Deyna, zéro maire ». Devant les membres du gouvernement, parmi lesquels sa propre fille, Mognana Sow, secrétaire d’État chargée des Technologies nouvelles, il maugrée que les « crieurs ont été payés 3 000 ouguiyas ».
Il tente alors de prononcer quelques mots de bienvenue à l’adresse du chef de l’État, mais les cris de la foule couvrent sa voix. Sa colère monte d’un cran : « Monsieur le Président, lance-t-il, la majorité des personnes que vous voyez et entendez là crier ont été amenées du Sénégal. Ces voyous ne sont pas de chez nous ! »
Stupeur de la foule. À la tribune, les responsables regardent leurs chaussures. « J’ai honte, souffle Moustapha, un notable de la ville. Monsieur Sow ne comprend pas que les populations qu’il stigmatise ne font que traduire une certaine usure de son pouvoir. Bien que largement subventionnée, cette région sylvo-agro-pastorale demeure la plus misérable du pays. Les infrastructures sont indigentes. Regardez, il n’y a même pas de pont, ici. C’est un bac qui assure la navette entre les deux rives du fleuve Sénégal. Hier, ces pauvres gens n’avaient aucune chance d’être entendus. Aujourd’hui, comme tout le peuple mauritanien, ils ont l’espoir qu’on va enfin écouter leur colère. »
Le raïs prend la parole : « Je suis vraiment content d’être parmi vous, gens de Rosso. Je suis d’autant plus fier que je n’ai devant moi que des Mauritaniens. Et que la majorité d’entre vous a entre 18 ans et 25 ans et est donc en âge de voter. Faites donc votre devoir citoyen le 25 juin ! » Ces propos habiles suffisent à ramener le calme.
Bios Diallo
Il tente alors de prononcer quelques mots de bienvenue à l’adresse du chef de l’État, mais les cris de la foule couvrent sa voix. Sa colère monte d’un cran : « Monsieur le Président, lance-t-il, la majorité des personnes que vous voyez et entendez là crier ont été amenées du Sénégal. Ces voyous ne sont pas de chez nous ! »
Stupeur de la foule. À la tribune, les responsables regardent leurs chaussures. « J’ai honte, souffle Moustapha, un notable de la ville. Monsieur Sow ne comprend pas que les populations qu’il stigmatise ne font que traduire une certaine usure de son pouvoir. Bien que largement subventionnée, cette région sylvo-agro-pastorale demeure la plus misérable du pays. Les infrastructures sont indigentes. Regardez, il n’y a même pas de pont, ici. C’est un bac qui assure la navette entre les deux rives du fleuve Sénégal. Hier, ces pauvres gens n’avaient aucune chance d’être entendus. Aujourd’hui, comme tout le peuple mauritanien, ils ont l’espoir qu’on va enfin écouter leur colère. »
Le raïs prend la parole : « Je suis vraiment content d’être parmi vous, gens de Rosso. Je suis d’autant plus fier que je n’ai devant moi que des Mauritaniens. Et que la majorité d’entre vous a entre 18 ans et 25 ans et est donc en âge de voter. Faites donc votre devoir citoyen le 25 juin ! » Ces propos habiles suffisent à ramener le calme.
Bios Diallo