Est-ce la fin de l'état de grâce en Mauritanie ? Alors que les échéances électorales se rapprochent - législatives et municipales en novembre, présidentielle en mars 2007 -, les critiques pleuvent sur la junte au pouvoir, accusée de mettre en cause le processus du retour à la démocratie présenté, jusqu'à présent, comme un modèle pour l'Afrique.
Paradoxalement, l'ancienne formation au pouvoir, le Parti républicain pour la démocratie et le renouveau (PRDR), se retrouve au côté d'une kyrielle d'organisations qui lui étaient opposées pour dénoncer "l'ingérence" de la junte dans le processus électoral.
Ces accusations laissent de marbre le chef de la junte, le colonel Ely Ould Mohammed Vall, président d'un pays pauvre et peu peuplé mais doté de ressources minérales, halieutiques et pétrolières considérables.
De passage mardi 26 septembre à Paris, où il a été reçu par le président français Jacques Chirac, avant de participer au Sommet de la francophonie à Bucarest, cet officier austère s'est défendu de revenir sur ses promesses. "On fait de nous des boucs émissaires. Nous ne remettrons pas en cause nos engagements. Les élections seront libres, transparentes. L'administration restera neutre. Les observateurs indépendants seront les bienvenus et aucun des responsables actuels ne se présentera", affirme-t-il au Monde.
Si, en France, l'ancienne puissance coloniale, le discours continue à séduire, en Mauritanie les partis politiques redoutent que, derrière les mots, la junte ne cherche à susciter des candidats "indépendants" pour faire pièce aux formations traditionnelles et barrer la route à un possible retour du parti de l'ex-président Maaouiya Ould Taya. Des réunions à la présidence avec des personnalités de la société civile nourrissent ces craintes.
Les calculs prêtés à la junte agacent le colonel Vall. "On ne force personne à se présenter, affirme l'homme fort de Nouakchott. Mais les partis traditionnels sont fossilisés. Ils ne séduisent qu'une minorité de Mauritaniens, peut-être un électeur sur dix. Les autres sont tentés de se tourner vers des indépendants. Les partis classiques ne peuvent pas s'y opposer."
Quant à l'hypothèse d'une victoire du parti de l'ancien chef d'Etat, aujourd'hui exilé à l'étranger, le président la balaie d'un revers de la main. "Les Mauritaniens ont tiré un trait sur le passé et ça m'étonnerait qu'il gagne. Mais si ce devait être le cas, nous respecterions le choix des Mauritaniens. Nous sommes des arbitres. Pas des joueurs."
Jean-Pierre Tuquoi
Paradoxalement, l'ancienne formation au pouvoir, le Parti républicain pour la démocratie et le renouveau (PRDR), se retrouve au côté d'une kyrielle d'organisations qui lui étaient opposées pour dénoncer "l'ingérence" de la junte dans le processus électoral.
Ces accusations laissent de marbre le chef de la junte, le colonel Ely Ould Mohammed Vall, président d'un pays pauvre et peu peuplé mais doté de ressources minérales, halieutiques et pétrolières considérables.
De passage mardi 26 septembre à Paris, où il a été reçu par le président français Jacques Chirac, avant de participer au Sommet de la francophonie à Bucarest, cet officier austère s'est défendu de revenir sur ses promesses. "On fait de nous des boucs émissaires. Nous ne remettrons pas en cause nos engagements. Les élections seront libres, transparentes. L'administration restera neutre. Les observateurs indépendants seront les bienvenus et aucun des responsables actuels ne se présentera", affirme-t-il au Monde.
Si, en France, l'ancienne puissance coloniale, le discours continue à séduire, en Mauritanie les partis politiques redoutent que, derrière les mots, la junte ne cherche à susciter des candidats "indépendants" pour faire pièce aux formations traditionnelles et barrer la route à un possible retour du parti de l'ex-président Maaouiya Ould Taya. Des réunions à la présidence avec des personnalités de la société civile nourrissent ces craintes.
Les calculs prêtés à la junte agacent le colonel Vall. "On ne force personne à se présenter, affirme l'homme fort de Nouakchott. Mais les partis traditionnels sont fossilisés. Ils ne séduisent qu'une minorité de Mauritaniens, peut-être un électeur sur dix. Les autres sont tentés de se tourner vers des indépendants. Les partis classiques ne peuvent pas s'y opposer."
Quant à l'hypothèse d'une victoire du parti de l'ancien chef d'Etat, aujourd'hui exilé à l'étranger, le président la balaie d'un revers de la main. "Les Mauritaniens ont tiré un trait sur le passé et ça m'étonnerait qu'il gagne. Mais si ce devait être le cas, nous respecterions le choix des Mauritaniens. Nous sommes des arbitres. Pas des joueurs."
Jean-Pierre Tuquoi