Mohamed El Moustapha Ould Bedreddine, SG* de l’UFP, (Challenge n°91 du lundi 15 mai 2006)
Vos impressions sur le discours du chef de l'Etat lors de son dernier périple à l'intérieur du pays ?
Il faut d'abord mettre ce discours dans son contexte. Il a été prononcé dans les régions de la Vallée. Il a été, apparemment, une réaction à certains agissements des Flam à l'occasion de cette visite. Néanmoins les problèmes abordés devraient l'être. Il s'agit de la question du passif humanitaire et celle des déportés.
Dans le discours du Président, il y a du vrai : les problèmes des mauritaniens doivent être discutés et réglés en Mauritanie et par des mauritaniens. Il est vrai aussi que les dossiers du passif humanitaire et des déportés sont des problèmes spéciaux. Ils touchent une communauté mauritanienne qui a été victime dans les années 89, 90 et 91 d'une répression aveugle qui a été émaillée de graves exactions, d'exécutions extrajudiciaires et de déportations massives. Il s'agit donc de victimes et avec les victimes il faut faire doucement. Quand ils agissent, il faut les comprendre. Nous ne sommes pas d'accord avec certains agissements qui ont un caractère raciste ou ethnique. Mais il ne s'agit pas de répondre de façon similaire.
Quelles solutions préconisez vous ?
Le Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie et son gouvernement doivent prendre en main ce dossier. Les déportés doivent revenir dans la dignité. Les fonctionnaires qui ont perdu leurs fonctions doivent être régularisés et les paysans rétablis dans leurs terres. Il y a des gens qui sont morts. Ils ont laissé des mères éplorées, des veuves et des orphelins. Il importe d'aider ces derniers à connaître la vérité sur le sort des leurs et discuter directement avec eux en vue de trouver des solutions justes. Nous sommes contre la vengeance et les règlements de compte mais nous sommes pour la justice et la réconciliation. Cette dernière ne peut se faire que sur la base de la justice.
Alors que faire ?
Le pouvoir doit d'abord garder son sang froid. Il convient de créer une commission ad hoc composée de sages de tous les bords ayant pour mission de trouver une solution à l'amiable. Une solution qui se base sur la vérité mais aussi sur le pardon et la réconciliation comme ce qui s'est passé en Afrique du Sud et, tout près de chez-nous, au Maroc.
En quelques mots, quel bilan faites-vous de la transition?
Je crois que globalement, le processus de transition va dans le bon sens. Il y a eu des amendements à la Constitution qui seront votés, la création de la CENI, le bulletin unique, la proportionnelle et le recensement. Il y a, surtout un cadre permanent de concertations entre les autorités et les acteurs politiques.
Propos recueillis par Ahmed Ould Soueidi
Ould Bedreddine est le 2e vice président de l'UFP depuis son 2e congrès ordinaire
Vos impressions sur le discours du chef de l'Etat lors de son dernier périple à l'intérieur du pays ?
Il faut d'abord mettre ce discours dans son contexte. Il a été prononcé dans les régions de la Vallée. Il a été, apparemment, une réaction à certains agissements des Flam à l'occasion de cette visite. Néanmoins les problèmes abordés devraient l'être. Il s'agit de la question du passif humanitaire et celle des déportés.
Dans le discours du Président, il y a du vrai : les problèmes des mauritaniens doivent être discutés et réglés en Mauritanie et par des mauritaniens. Il est vrai aussi que les dossiers du passif humanitaire et des déportés sont des problèmes spéciaux. Ils touchent une communauté mauritanienne qui a été victime dans les années 89, 90 et 91 d'une répression aveugle qui a été émaillée de graves exactions, d'exécutions extrajudiciaires et de déportations massives. Il s'agit donc de victimes et avec les victimes il faut faire doucement. Quand ils agissent, il faut les comprendre. Nous ne sommes pas d'accord avec certains agissements qui ont un caractère raciste ou ethnique. Mais il ne s'agit pas de répondre de façon similaire.
Quelles solutions préconisez vous ?
Le Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie et son gouvernement doivent prendre en main ce dossier. Les déportés doivent revenir dans la dignité. Les fonctionnaires qui ont perdu leurs fonctions doivent être régularisés et les paysans rétablis dans leurs terres. Il y a des gens qui sont morts. Ils ont laissé des mères éplorées, des veuves et des orphelins. Il importe d'aider ces derniers à connaître la vérité sur le sort des leurs et discuter directement avec eux en vue de trouver des solutions justes. Nous sommes contre la vengeance et les règlements de compte mais nous sommes pour la justice et la réconciliation. Cette dernière ne peut se faire que sur la base de la justice.
Alors que faire ?
Le pouvoir doit d'abord garder son sang froid. Il convient de créer une commission ad hoc composée de sages de tous les bords ayant pour mission de trouver une solution à l'amiable. Une solution qui se base sur la vérité mais aussi sur le pardon et la réconciliation comme ce qui s'est passé en Afrique du Sud et, tout près de chez-nous, au Maroc.
En quelques mots, quel bilan faites-vous de la transition?
Je crois que globalement, le processus de transition va dans le bon sens. Il y a eu des amendements à la Constitution qui seront votés, la création de la CENI, le bulletin unique, la proportionnelle et le recensement. Il y a, surtout un cadre permanent de concertations entre les autorités et les acteurs politiques.
Propos recueillis par Ahmed Ould Soueidi
Ould Bedreddine est le 2e vice président de l'UFP depuis son 2e congrès ordinaire