Reprise du procès de Bosco Ntaganda devant la Cour pénale internationale (CPI). Le chef de guerre congolais est accusé de pas moins de 18 chefs d’accusation pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis en Ituri en 2002 et 2003. Avant même l’audition du premier témoin, on a assisté à une passe d’armes entre le bureau du procureur et l’équipe de défense sur des contacts illégaux avec des témoins, selon l’accusation.
C’est l’avocat de la défense qui a pris les devants en soulevant la question. Me Stéphane Bourgon a envoyé un courriel lundi soir à la Cour pour évoquer un différent entre son équipe et le bureau du procureur sur la manière dont les sessions préparatoires avec les témoins de l’accusation sont menées et notamment sur la possibilité - ou non - de l’équipe de défense de pouvoir expliquer aux témoins qu’ils peuvent effectivement rencontrer les avocats de Bosco Ntaganda sans la présence d’un représentant du bureau du procureur. C’est une possibilité et dans ce cas l’entretien doit être enregistré, insiste le parquet. Mais ce n’est que l’arbre qui cache la forêt.
Pour l’accusation, il y aurait eu des contacts illégaux entre l’équipe de défense et notamment ses enquêteurs sur le terrain, et des victimes en Ituri, y compris ces derniers jours. L’avocat de la défense a reconnu quatre contacts « involontaires ». Toujours selon le bureau du procureur, Bosco Ntaganda, ses membres de famille ou même des proches auraient également à chercher à faire passer des messages directement ou indirectement à des témoins de l’accusation. Des enquêtes sont en cours, selon une source au sein du bureau du procureur. Les avocats des victimes s’en sont également plaints.
Intimidations ?
On se souvient d’autres dossiers comme celui du Congolais Jean-Pierre Bemba ou du président kenyan Uhuru Kenyatta où l’on a parlé d’insubordination de témoins ou d’intimidations. C’était l’une des questions clé ce matin, même si les juges vont demander des explications écrites des parties sur tous ces incidents.
Ensuite, l’audition du premier témoin a pu commencer. Image et voix déformées pour des raisons de sécurité. Impossible donc de l’identifier. Le témoin « 805 » s’exprime en swahili, voix métallique, image pixélisée. L’un des juges insiste sur le fait qu’il ne doit pas ni tenter de deviner ni d’inventer, qu’il ne doit dire que ce qu’il a vu ou entendu. Petit à petit, la Cour découvre ce témoin « 805 », un ressortissant d’Ituri, d’éthnie lendu dont les tribus étaient opposées à l’UPC de Bosco Ntaganda.
Il faisait le commerce de l’or en 2002, quand l’UPC, la milice de Bosco Ntaganda, a fait irruption à Mongbwalu et dans les environs. « L’UPC est venu pour faire la guerre », a dit le témoin lors d’une audition à trous, car plusieurs questions ont été posées à huis clos pour éviter toute identification du témoin à travers ses réponses. Il a raconté comment il a fui l’avancée des hommes de Bosco Ntaganda, évitant les routes principales. « Qu’est-ce qui vous faisait penser que vous étiez en danger ? », demande Eric Iverson pour le bureau du procureur. « Parce que je suis Lendu », répond le témoin.
Source: RFI
C’est l’avocat de la défense qui a pris les devants en soulevant la question. Me Stéphane Bourgon a envoyé un courriel lundi soir à la Cour pour évoquer un différent entre son équipe et le bureau du procureur sur la manière dont les sessions préparatoires avec les témoins de l’accusation sont menées et notamment sur la possibilité - ou non - de l’équipe de défense de pouvoir expliquer aux témoins qu’ils peuvent effectivement rencontrer les avocats de Bosco Ntaganda sans la présence d’un représentant du bureau du procureur. C’est une possibilité et dans ce cas l’entretien doit être enregistré, insiste le parquet. Mais ce n’est que l’arbre qui cache la forêt.
Pour l’accusation, il y aurait eu des contacts illégaux entre l’équipe de défense et notamment ses enquêteurs sur le terrain, et des victimes en Ituri, y compris ces derniers jours. L’avocat de la défense a reconnu quatre contacts « involontaires ». Toujours selon le bureau du procureur, Bosco Ntaganda, ses membres de famille ou même des proches auraient également à chercher à faire passer des messages directement ou indirectement à des témoins de l’accusation. Des enquêtes sont en cours, selon une source au sein du bureau du procureur. Les avocats des victimes s’en sont également plaints.
Intimidations ?
On se souvient d’autres dossiers comme celui du Congolais Jean-Pierre Bemba ou du président kenyan Uhuru Kenyatta où l’on a parlé d’insubordination de témoins ou d’intimidations. C’était l’une des questions clé ce matin, même si les juges vont demander des explications écrites des parties sur tous ces incidents.
Ensuite, l’audition du premier témoin a pu commencer. Image et voix déformées pour des raisons de sécurité. Impossible donc de l’identifier. Le témoin « 805 » s’exprime en swahili, voix métallique, image pixélisée. L’un des juges insiste sur le fait qu’il ne doit pas ni tenter de deviner ni d’inventer, qu’il ne doit dire que ce qu’il a vu ou entendu. Petit à petit, la Cour découvre ce témoin « 805 », un ressortissant d’Ituri, d’éthnie lendu dont les tribus étaient opposées à l’UPC de Bosco Ntaganda.
Il faisait le commerce de l’or en 2002, quand l’UPC, la milice de Bosco Ntaganda, a fait irruption à Mongbwalu et dans les environs. « L’UPC est venu pour faire la guerre », a dit le témoin lors d’une audition à trous, car plusieurs questions ont été posées à huis clos pour éviter toute identification du témoin à travers ses réponses. Il a raconté comment il a fui l’avancée des hommes de Bosco Ntaganda, évitant les routes principales. « Qu’est-ce qui vous faisait penser que vous étiez en danger ? », demande Eric Iverson pour le bureau du procureur. « Parce que je suis Lendu », répond le témoin.
Source: RFI