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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Journée de la RNDD pour la défense de la démocratie : Maintenir la barre haut


Journée de la RNDD pour la défense de la démocratie : Maintenir la barre haut
Depuis qu’elle a vu le jour, le dimanche 24 septembre 2006, la RNDD (rencontre nationale pour la défense de la démocratie) véritable forum de la classe politique, qui est passée de 21 à 25 formations politiques dont quatre brilleront par leur absence (AJD, PMRC, FLAM-RENOVATION, RNUJ), tente de peser de tout son poids sur les autorités de la transition afin de les faire revenir, à la fois sur leur encouragement présumé (il est nié par le CMJD) des candidatures indépendantes et sur la campagne de dénigrement dirigée contre les partis politiques.

De même, la RNDD aura saisi la CENI pour prendre ses responsabilités en exigeant du CMJD et de son gouvernement de "cesser immédiatement leur ingérence partisane visant à créer, coordonner et financer des listes soit disant indépendantes, de réactiver en toute urgence la concertation entre les autorités de la transition et les partis politiques et d’élaborer et de mettre en œuvre un programme de communication à la radio et à la télévision nationales pour expliquer la nécessité de la neutralité de l’Etat".

La lettre-réponse de la CENI
La réponse à cette lettre de la RNDD à la CENI sera distribuée séance tenante et sous pli fermé par M. Ely Ould Allaf, alors que le président en exercice de la RNDD, Ahmed Ould Daddah s’apprêtait à prononcer son discours.


Cette lettre-réponse de trois pages, datée pourtant du 6 octobre, dont nous nous sommes procurés une copie, révèle aux partis politiques que la CENI, "dès le 15 septembre, avant tout le monde, s’est adressée aux plus hauts responsables de l’Etat pour s’enquérir de la réalité des rumeurs et informations qui lui sont parvenus et qui étaient de nature à semer le doute quant à la neutralité du CMJD dans les prochaines élections. Puis le mercredi 20 septembre 2006, suite à la persistance de ces mêmes rumeurs et à l’occasion du début de dépôt des candidatures pour les municipales, la CENI s’est adressée par écrit, cette fois au Président du CMJD, Chef de l’Etat. (…) Trois jours plus tard, dans son message adressé à la nation, à l’occasion du début du mois bénit du Ramadan, le Président du CMJD a effectivement et solennellement réaffirmé ces engagements."

La lettre-réponse, signée par le président de la CENI s’achève sur la promesse de tenir "très prochainement" une rencontre avec les partis politique pour "vous réitérer notre détermination à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour la réalisation d’un processus électoral libre, transparent et régulier dans le cadre d’une transition démocratique apaisée." Cette lettre de la CENI, rapidement lue par les dirigeants politiques, leur donnera-t-elle confiance, au moment où ils s’activent à mettre et maintenir la barre haut ? Rien n’est moins sûr.

Tous contre le CMJD

Surtout qu’aujourd’hui, la RNDD organise, au Palais des Congrès de Nouakchott, ce qu’elle a appelé une "Journée de Défense de la Démocratie" à l’occasion de laquelle, se sont associés avec elle, au moins dans le discours. Les avocats, les syndicats professionnels (enseignements supérieur, secondaire, fondamental) et toutes les centrales syndicales (UTM, CGTM, CLTM, UGTM, USLM, UNTM). Dans la foulée se sont faits invités la CENI, des membres du corps diplomatique et la Mission des Observateurs de l’Union Européenne.

C’est dire combien la Journée de la RNDD a mobilisé un beau monde, remplissant jusque dans ses allées, la salle des conférences à double compartiment du Palais des Congrès, avec des slogans qui en disent long sur la détermination des uns et des autres : "Les partis politiques : un instrument incontournable pour l’ancrage de la démocratie ; Ne laissons pas assassiner l’espoir démocratique ; Dénonçons la violation des engagements de neutralité du CMJD".

Prenant le premier la parole en sa qualité de président en exercice de la RNDD, Ahmed Ould Daddah, le président du RFD dira que "les vertus qui sous-tendent l’émergence de notre forum, la RNDD, appartiennent à la fois au registre de la culture démocratique moderne et aux valeurs ancestrales de notre peuple, empreintes de tolérance, de respect de la diversité et de dévouement à l’intérêt général. On ne peut que rendre hommage à la force de ces vertus quand on sait que les formations qui se sont regroupées dans le cadre de cette Rencontre, en ce moment sensible de notre histoire, appartenaient hier encore à des blocs inconciliables et dont la coexistence même paraissait une gageure. Pourtant, nous avions beaucoup de choses à nous dire et, plus encore, beaucoup de choses à faire ensemble. Il est vrai que les conditions que nous connaissions jusqu’à un passé récent favorisaient davantage l’exclusion et le manichéisme".

Ahmed Ould Daddah, dont le discours, long de quatre pages rappellera le processus de gestion concertée de la période de transition entre le CMJD et les partis politiques, permettant d’abord "de surmonter de sérieux obstacles dont les moindres n’étaient pas la condamnation de principe et l’isolement par la Communauté internationale des pouvoirs issus de coups d’Etats militaires", puis au président du CMJD de sillonner le pays pour expliquer les réformes constitutionnelles et réaffirmer avec force les engagements relatifs à la transparence des élections et à la neutralité des autorités de transition, Ahmed Ould Daddah, disions-nous, donnera ici son premier discours contre le CMJD.

Certes, c’est au nom des membres de la RNDD que cette allocution est prononcée mais, le leader du RFD avait plutôt habitué les mauritaniens à faire les yeux doux aux autorités de la transition alors que le ton de son discours d’aujourd’hui, rappelle celui de l’opposant d’hier, accusant le Pouvoir de vouloir contrôler l’issue des élections et donc déterminé à aller jusqu’au bout et jouant son va-tout. Un divorce qui se comprend, comme il le dira, lui-même : "On ne peut malheureusement plus nier aujourd’hui que de hautes personnalités de l’Etat s’activent à susciter des candidatures dites "indépendantes auxquelles elles promettent le soutien des autorités. (…)

Cette activité fébrile en faveur des candidatures dites indépendantes se double d’une regrettable campagne de dénigrement dirigée contre les partis politiques. On leur reproche entre autres griefs de ne pas avoir de programmes et de ne pas représenter grand monde. (…) Le dénigrement systématique des partis politiques en tant que tels est un discours facile et inquiétant parce que d’essence totalitaire et porteur de mauvais souvenirs. Et s’il est vrai que la pratique de la démocratie par le jeu des partis a parfois eu des aspects rebutants, il est tout aussi vrai que la démocratie moderne ne peut se concevoir sans les partis politiques qui restent la principale forme d’organisation des citoyens dans une société démocratique."

Sous les applaudissements nourris des militants de la RNDD qui font parfois la différence entre tel leader et tel autre, même au cours de leur montée des marches, Ahmed Ould Daddah enfoncera le clou : "On nous a reproché à nous autres partis politiques, de ne pas être démocrates lorsque nous avons exprimé nos inquiétudes vis-à-vis des "listes indépendantes ". Devant le simplisme évident de cette accusation, nous tenons à distinguer, pour notre part, dans le contexte actuel, deux catégories de listes indépendantes : celles qui le sont vraiment, c’est-à-dire les listes exprimant spontanément les opinions et les aspirations réelles de citoyens qui ne se retrouvent pas dans les partis, et celles qui sont suscitées, contrôlées et portées à bras-le-corps par le Pouvoir dans le but d’affaiblir les partis et vider de sa substance le processus démocratique. Si les premières méritent tout notre respect et notre compréhension en tant que partenaires naturels dans l’exercice d’une saine démocratie, il n’en va pas de même des secondes pour une raison très simple : c’est qu’elles ne sont précisément pas indépendantes …"

Le président du RFD et la RNDD avec lui ont été on ne peut plus clairs dans ce qui s’apparente à une prise à témoin de l’opinion publique nationale et internationale, accusant le CMJD de vouloir se payer leurs têtes en contrôlant l’issue des différents scrutins : "la crise politique provoquée par l’immixtion avérée des autorités de transition dans le processus politique et qui vise manifestement à contrôler l’issue des différents scrutins ne peut être traitée que par des remèdes sérieux, à la mesure des inquiétudes et du malaise créés. C’est dire que des justifications du genre "nous n’avons convoqué personne, ils sont venus de leur propre chef" ne sont pas recevables et ne changent rien au fond du problème qui reste l’impératif de neutralité du Pouvoir dans le processus électoral."

Et la RNDD de proposer, pour dépasser la crise et éviter au processus démocratique de sombrer, des décisions fortes en termes de symboles et des mesures concrètes et urgentes qui ne sont en fait que celles déjà préconisées, à savoir "faire cesser dans l’immédiat leur ingérence partisane en faveur des listes soit disant indépendantes, réactiver en toute la concertation entre les autorités de la transition et les partis politiques, élaborer et mettre en œuvre un programme de communication à la radio et à la télévision nationales pour expliquer l’impératif incontournable de neutralité de l’administration et de l’Etat et renforcer les attributions de la CENI".

Les syndicats, les avocats,

En se déclarant enfin, entièrement disponibles et ouverts à l’opinion consensuelle, les dirigeants de la RNDD, espèrent rapidement reprendre avec le CMJD le chemin de l’espérance et de la concorde nationale là où ils l’avaient laissé.

Après ce discours-fleuve traduit en français et dans les langues nationales, la parole reviendra au nom des avocats à Maître Mohameden Ould Ichidou pour faire son "bref plaidoyer en faveur de la démocratie", puis Samory Ould Bey au nom des centrales syndicales et à Souvi Ould Cheibany pour les syndicats professionnels. Les uns et les autres rappelleront qu’ils ont apporté leur soutien au CMJD au lendemain du changement du 3 août mais qu’ils sont "déçus et écoeurés par cette attitude partisane qui ne fait pas de doute."

En réunissant tous les acteurs de la vie, qu’ils soient politiques, sociaux ou professionnels et en prenant à témoin les observateurs étrangers et l’opinion publique nationale, la RNDD envoie un message clair au CMJD : nous ne comptons nous taire ni sur le hold-up électoral ni sur la confiscation de la démocratie.

Mohamed Ould Khattat
mmkhattatt@hotmail.com

source: Nouakchott lnfo
Mardi 10 Octobre 2006 - 00:54
Mardi 10 Octobre 2006 - 01:00
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