Non, n’accusons pas ! Ce n’est pas un vote ethnique ! Encore moins un vote sanction. Si les mauritaniens avaient voté selon leurs sensibilités ethniques, Messaoud O/ Boulkhaïr serait élu haut la main dès le premier tour. Ce vote n’est autre que l’expression d’un peuple meurtrie par tant d’années de souffrances et d’injustices. C’est l’expression d’un peuple qui avait tant soif d’un leader capable d’incarner ses propres souffrances. C’est l’expression d’un peuple qui a dit non, assez c’est assez. Assez des humiliations quotidiennes. Assez des injustices et des discriminations à longueur de journée. Assez des politicards manipulateurs des pauvres analphabètes. Assez des suivistes sans scrupules qui ont tout vendu jusqu’à l’âme de leurs morts. Assez de cette caste d’intellectuels charognards, griots des despotes et des sanguinaires. Assez c’est assez. C’est le seul message que le vote en faveur du dernier déclaré des candidats peut signifier. Le vote en faveur d’Ibrahima n’est ni noir ni négro. Il est le vote des patriotes qui ont compris que 99,99% de la classe politique n’intègre dans son programme que les intérêts égoïstes d’un positionnement personnel et particulariste pour ne pas dire discriminatoire. C’est le vote des patriotes qui ont compris les mesquineries politiciennes des hommes sans foi ni loi. C’est le vote de ses citoyens qui ont un rêve, un idéal pour cette Mauritanie meurtrie.
Pendant 47 ans, ces patriotes attendaient le leader qui pourrait incarner cet idéal. Ils rêvaient d’un Gandhi, d’un Mandela, d’un N’krumah, d’un Um Nyobé, d’un Nasser, Allah les gratifiés d’un Ibrahima.
Ceux qui parlent aujourd’hui d’un vote négro-africain, ceux qui accusent aujourd’hui le CMJD de ne pas avoir résolu les questions lancinantes du passif humanitaire - je rêve ou non !! -, ce sont ceux-là qui, il y a quelques mois encore, me disaient (à moi) que « les militaires n’avaient aucune légitimité pour régler la question du retour des déportés ou des assassinats politiques, et que pour ces questions, il fallait attendre un gouvernement démocratiquement élu ». On ne fait pas de la politique par défaut. Pour un idéal, il faut y croire ou abandonner l’arène. Notre patrie a besoin de patriotes et d’hommes politiques sincères, convaincus de notre obligation morale du vivre ensemble dans le respect, l’égalité ; la justice et surtout dans l’amour sincère envers son concitoyen, quelque soit la couleur de sa peau ou son ethnie.
Ibrahima Moktar SARR nous a gratifié d’autres leçons de vertu et de sincérité dans le combat. J’ai eu l’honneur de rencontrer l’homme cet été. Malgré notre différence d’âge, il ne s’est pas empêché de faire le chauffeur dans sa voiture pour me faire faire mes courses. Un exemple d’humilité. Ce jour, il nous a convaincu (mon compagnon et moi), de la nécessité d’une candidature de consensus qui pourrait incarner l’idéal pour lequel nous nous battons. Les militants de notre cause étaient dispersés dans différentes organisations, certains ne sont pas structurés. Le travail devenait plus que difficile. Mais Ibrahima y croyait dur comme fer. Lui ne pensait pas être l’homme qu’il faut. Il fallait un homme de consensus qu’il définissait comme n’ayant appartenu à aucune organisation politique. Ceci l’a amené à prendre son bâton de pèlerin et à solliciter plusieurs personnalités qu’il pensait être plus aptes. Malheureusement (ou peut-être heureusement) en vain.
Si Ibrahima a donc pris la direction de notre combat, c’est parce que, comme disent les haalpulaaren, « aza fewja, Alla ine fewja », en d’autres termes, il n’y a rien à faire contre la destinée qu’Allah a tracé pour chacun d’entre nous. Ibrahima nous a montré que notre combat exige tout d’abord une dose d’humilité de chacun, à l’image de sa piété islamique. Il nous a démontré que notre salut réside dans la seule voie de l’unité dans l’action et dans l’organisation, unité de tous les patriotes sincères et de tous les militants des causes justes. Il nous a démontré que le combat se mène non seulement pour le peuple, mais avec le peuple et par le peuple. Il faut accepter la poussière du désert et la boue du waalo. Il faut accepter la faim et la soif des peuples miséreux. Il nous a démontré que ce peuple, malgré sa misère et son analphabétisme, n’était pas un peuple de lâches, mais un peuple digne et conscient, un peuple qui n’attendait que le messie. Un peuple qui, à l’instar de tous les peuples opprimés de la planète, qu’il faut mobiliser, qu’il faut galvaniser, qu’il faut conscientiser. Il nous a démontré que la dignité ne se vend pas, que la dignité ne s’achète pas. Ibrahima nous a enseigné que le premier principe à respecter dans le combat, c’est le refus de la compromission et de la prostitution de son idéal.
Merci Ibrahima Moktar, seydi SAAR.
Depuis Gretz Armainvilliers
Amadou Alpha BA
Pendant 47 ans, ces patriotes attendaient le leader qui pourrait incarner cet idéal. Ils rêvaient d’un Gandhi, d’un Mandela, d’un N’krumah, d’un Um Nyobé, d’un Nasser, Allah les gratifiés d’un Ibrahima.
Ceux qui parlent aujourd’hui d’un vote négro-africain, ceux qui accusent aujourd’hui le CMJD de ne pas avoir résolu les questions lancinantes du passif humanitaire - je rêve ou non !! -, ce sont ceux-là qui, il y a quelques mois encore, me disaient (à moi) que « les militaires n’avaient aucune légitimité pour régler la question du retour des déportés ou des assassinats politiques, et que pour ces questions, il fallait attendre un gouvernement démocratiquement élu ». On ne fait pas de la politique par défaut. Pour un idéal, il faut y croire ou abandonner l’arène. Notre patrie a besoin de patriotes et d’hommes politiques sincères, convaincus de notre obligation morale du vivre ensemble dans le respect, l’égalité ; la justice et surtout dans l’amour sincère envers son concitoyen, quelque soit la couleur de sa peau ou son ethnie.
Ibrahima Moktar SARR nous a gratifié d’autres leçons de vertu et de sincérité dans le combat. J’ai eu l’honneur de rencontrer l’homme cet été. Malgré notre différence d’âge, il ne s’est pas empêché de faire le chauffeur dans sa voiture pour me faire faire mes courses. Un exemple d’humilité. Ce jour, il nous a convaincu (mon compagnon et moi), de la nécessité d’une candidature de consensus qui pourrait incarner l’idéal pour lequel nous nous battons. Les militants de notre cause étaient dispersés dans différentes organisations, certains ne sont pas structurés. Le travail devenait plus que difficile. Mais Ibrahima y croyait dur comme fer. Lui ne pensait pas être l’homme qu’il faut. Il fallait un homme de consensus qu’il définissait comme n’ayant appartenu à aucune organisation politique. Ceci l’a amené à prendre son bâton de pèlerin et à solliciter plusieurs personnalités qu’il pensait être plus aptes. Malheureusement (ou peut-être heureusement) en vain.
Si Ibrahima a donc pris la direction de notre combat, c’est parce que, comme disent les haalpulaaren, « aza fewja, Alla ine fewja », en d’autres termes, il n’y a rien à faire contre la destinée qu’Allah a tracé pour chacun d’entre nous. Ibrahima nous a montré que notre combat exige tout d’abord une dose d’humilité de chacun, à l’image de sa piété islamique. Il nous a démontré que notre salut réside dans la seule voie de l’unité dans l’action et dans l’organisation, unité de tous les patriotes sincères et de tous les militants des causes justes. Il nous a démontré que le combat se mène non seulement pour le peuple, mais avec le peuple et par le peuple. Il faut accepter la poussière du désert et la boue du waalo. Il faut accepter la faim et la soif des peuples miséreux. Il nous a démontré que ce peuple, malgré sa misère et son analphabétisme, n’était pas un peuple de lâches, mais un peuple digne et conscient, un peuple qui n’attendait que le messie. Un peuple qui, à l’instar de tous les peuples opprimés de la planète, qu’il faut mobiliser, qu’il faut galvaniser, qu’il faut conscientiser. Il nous a démontré que la dignité ne se vend pas, que la dignité ne s’achète pas. Ibrahima nous a enseigné que le premier principe à respecter dans le combat, c’est le refus de la compromission et de la prostitution de son idéal.
Merci Ibrahima Moktar, seydi SAAR.
Depuis Gretz Armainvilliers
Amadou Alpha BA