Le film sur les victimes du mouroir de Oualata en salle le 10 mars prochain
Parrainée par la Communauté Mauritanienne de Belgique (CMBasbl) et le réalisateur, Pierre-Yves Vandeweerd, la projection du documentaire « le Cercle des Noyés » est programmée pour le public le 10 mars prochain à la salle Flagey, à Bruxelles. La sortie de ce film évènement à la veille de l’élection présidentielle en Mauritanie, rappelle que face au sombre chapitre de violations des droits de l’homme dans ce pays, rien n’a encore été entrepris pour panser les plaies. Du régime dictatorial et sanguinaire de Ould Taya auteur de ces exactions à la transition factice de Ould Vall coauteur des répressions à l’égard des Noirs de Mauritanie, le règlement définitif du dossier a été - l’est encore - relégué au rang des oubliettes. Avec ce film, l’impératif de faire face à cette triste réalité s’impose. C’est pourquoi, la CMB prévoit après la séance de projection du film, un débat ouvert sur la problématique. Débat auquel prendront part, entre autres, des intellectuels, défenseurs des droits humains, observateurs de la scène politique mauritanienne.
Ce documentaire unanimement salué par la critique cinématographique se résume en avant goût en ces termes. Tourné en Mauritanie, le Cercle des noyés est d'une foudroyante beauté sur un des sujets les plus graves : l'enfermement arbitraire et la torture. Ces Noirs des Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM) qui luttaient pour être considérés comme des citoyens à part entière auront connu entre 1986 et 1991 les pires souffrances dans le bagne édifiant de Oualata, bunker barrant le paysage désertique soumis aux vents. On pense aux ciels d'un John Ford qui envahissaient l'écran : le récit de Bâ Fara, sobre, précis, calme et terrible, en peul, à la première personne, devient, comme le titre du film, quasi-mystique lorsque se superposent ces plans-séquences en noir et blanc et vidéo haute définition d'une sourde beauté plastique où les éléments, rocs, sable et vent, rythment le mouvement infigurable des êtres souffrants. Cette esthétique faite d'épure et d'impression n'est ni déplacée ni trahison : elle est au contraire dignité car elle contribue à l'expérience physique d'une mémoire essentielle là où l'oubli légitime encore la perpétuation de l'exclusion, en un lieu où les bourreaux d'hier croisent encore leurs victimes sans un regard, "comme si tout cela n'avait pas existé". Les photos des torturés suffisent à scander leur réalité.
Vous êtes ainsi conviés à venir nombreux découvrir le film « contre l’oubli et en hommage à nos martyrs », le 10 mars à Bruxelles, salle Flagey. Le PAF est 7 euro.
Dioum Moussa
SG de la CMB asbl
Parrainée par la Communauté Mauritanienne de Belgique (CMBasbl) et le réalisateur, Pierre-Yves Vandeweerd, la projection du documentaire « le Cercle des Noyés » est programmée pour le public le 10 mars prochain à la salle Flagey, à Bruxelles. La sortie de ce film évènement à la veille de l’élection présidentielle en Mauritanie, rappelle que face au sombre chapitre de violations des droits de l’homme dans ce pays, rien n’a encore été entrepris pour panser les plaies. Du régime dictatorial et sanguinaire de Ould Taya auteur de ces exactions à la transition factice de Ould Vall coauteur des répressions à l’égard des Noirs de Mauritanie, le règlement définitif du dossier a été - l’est encore - relégué au rang des oubliettes. Avec ce film, l’impératif de faire face à cette triste réalité s’impose. C’est pourquoi, la CMB prévoit après la séance de projection du film, un débat ouvert sur la problématique. Débat auquel prendront part, entre autres, des intellectuels, défenseurs des droits humains, observateurs de la scène politique mauritanienne.
Ce documentaire unanimement salué par la critique cinématographique se résume en avant goût en ces termes. Tourné en Mauritanie, le Cercle des noyés est d'une foudroyante beauté sur un des sujets les plus graves : l'enfermement arbitraire et la torture. Ces Noirs des Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM) qui luttaient pour être considérés comme des citoyens à part entière auront connu entre 1986 et 1991 les pires souffrances dans le bagne édifiant de Oualata, bunker barrant le paysage désertique soumis aux vents. On pense aux ciels d'un John Ford qui envahissaient l'écran : le récit de Bâ Fara, sobre, précis, calme et terrible, en peul, à la première personne, devient, comme le titre du film, quasi-mystique lorsque se superposent ces plans-séquences en noir et blanc et vidéo haute définition d'une sourde beauté plastique où les éléments, rocs, sable et vent, rythment le mouvement infigurable des êtres souffrants. Cette esthétique faite d'épure et d'impression n'est ni déplacée ni trahison : elle est au contraire dignité car elle contribue à l'expérience physique d'une mémoire essentielle là où l'oubli légitime encore la perpétuation de l'exclusion, en un lieu où les bourreaux d'hier croisent encore leurs victimes sans un regard, "comme si tout cela n'avait pas existé". Les photos des torturés suffisent à scander leur réalité.
Vous êtes ainsi conviés à venir nombreux découvrir le film « contre l’oubli et en hommage à nos martyrs », le 10 mars à Bruxelles, salle Flagey. Le PAF est 7 euro.
Dioum Moussa
SG de la CMB asbl