Les récents propos du pape Benoît XVI sur l’Islam risquent de porter un coup à l’harmonie religieuse dans le monde, ont estimé des dirigeants gouvernementaux et des dignitaires religieux de plusieurs grands pays musulmans, de l’Indonésie au Pakistan ou à l’Egypte.
Lors d’une conférence à l’université de Ratisbonne, le pape, qui vient d’effectuer une visite en Bavière, a cité le souverain byzantin Manuel II Paléologue qui, au XIVe siècle, accusait Mahomet d’avoir semé le mal et l’inhumanité pour avoir prôné la diffusion de son enseignement par les armes. «La violence est incompatible avec la nature de Dieu et avec la nature de l’âme», avait souligné le pape, qui avait utilisé les termes de «djihad» et de «guerre sainte».
Le tollé est tel que certains, au Vatican, en viennent à craindre pour la sécurité du pape: «Si j’ai bon espoir que la polémique se dissipe, elle a fait du tort et si j’étais un spécialiste de la sécurité, je m’inquièterais», a-t-on déclaré de source haut placée au sein de l’Eglise catholique.
Le Vatican a été donc confronté hier à une vague de protestations grandissante dans le monde musulman après les propos du pape Benoît XVI sur l’Islam, malgré un communiqué affirmant qu’il n’avait pas voulu offenser une autre religion.
Le communiqué publié jeudi soir par la salle de presse du Vatican, quelques heures à peine après le retour de Bavière du Pape, n’a pas tari la multiplication des réactions indignées de la part de dignitaires musulmans, de l’Inde au Pakistan, du Maroc au Qatar.
Le pape «n’avait pas l’intention de se livrer à une étude approfondie sur le jihad et sur la pensée musulmane dans ce domaine, et encore moins d’offenser la sensibilité des croyants musulmans», a déclaré dans ce communiqué le père Federico Lombardi, nouveau directeur de la salle de presse du Vatican
Thierno Seck