Image du fort de Walata(film le cercle des noyés) Le 4 septembre 1986, plusieurs cadres et militants des FLAM (Forces de libération Africaines de Mauritanie) sont arrêtes, pour le seul crime d’avoir publié et distribué au mois d’avril de la même année un document de 55 pages, intitulé « Manifeste du negro africain opprimé du Negro-Mauritanien Opprimé - de la question raciale à la lutte de libération nationale - »
Dans ce document qui est une véritable radioscopie du système raciste mauritanien, nos aînés eurent le courage et la lucidité de dénoncer l’injustice et la discrimination raciale dont sont victimes les Negro africains de Mauritanie depuis l’indépendance du pays. La lecture du document permet également de comprendre les mécanismes d’oppression et d’asservissement mis en place par les différents régimes racistes qui se sont succédé à la tête de l’état mauritanien depuis 1960. Ce manifeste appela enfin dans sa conclusion à l’avènement d’une société non raciale et démocratique, fondée sur le respect de l’identité de chacune de ses composantes. A cette fin, il proposait que fut organisé un large débat national au cours duquel toutes les composantes du peuple mauritanien se prononceraient sur la solution à apporter à la question nationale.
Ayant été dans l’incapacité d’apporter la moindre réponse politique aux questions soulevées par les auteurs du Manifeste, le régime raciste du lieutenant colonel Maouiya Ould Sid’Ahamed Taya s’engagea alors dans une répression féroce : 33 cadres et intellectuels negro mauritaniens, accusés d’être les auteurs du Manifeste sont arrêtés et subiront quelques heures seulement après leur arrestation toutes sortes de tortures physiques et morales. Tous les interrogatoires sont menées à l’école de police de Nouakchott par le sinistrement célèbre Mohamed Abdellahi Ould Ould Abdallahi dit Deddahi, élevé Le 27 février 2008, au grade de Commissaire Divisionnaire, par un arrêté du Ministre de l’intérieur, des Postes et Télécommunications, Monsieur Yall Zakaria, sur proposition du Directeur Général de la Sûreté Nationale (DGSN), le Colonel Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed Ould Ghazouani aujourd’hui numéro deux de la junte militaire au pouvoir.
Reconnus tous, coupable de haute trahison, de complot contre la sûreté de l’état et etc., ils sont tous condamnés après un simulacre de procès à de lourdes peines d’emprisonnement.
Au mois d’octobre 1987, ce fut le tour des officiers et sous officiers negro africains d’être arrêtés pour tentative de coup d’état, comme leurs aînés et parents civils, ils sont tous jugés et également reconnus coupables. De quoi ? D’être Noir et d’avoir voulu prendre les armes pour réclamer tout le respect et la dignité que mérite pour être humain.
Sur les 35 militaires jugés le 18 novembre 1987, trois Officiers, les lieutenants Saydou SY, Amadou SAAR ET Seydi BA furent condamnés à la peine de mort et exécutés le 6 décembre 1897 à Jreida. Un châtiment exemplaire car n’oublions pas que nous avons affaire à des Kwars ( Nègres).
« Dans la nuit du 9 décembre 1987, les cadres et militants des FLAM en prison depuis septembre 1986 et leurs parents militaires negro africains condamnés à passer le reste de leur vie derrière les barreaux (au mieux !) sont transférés à la prison de Walata .
« Notre transfert s'effectua dans des conditions épouvantables, inhumaines et dégradantes. Nous fûmes parqués dans un camion remorque à bétail bâché. Nous restâmes enchaînés les uns aux autres dans le camion pendant tout le trajet. Nous faisions nos besoins naturels dans le camion. Nous n'avions plus le droit de porter des noms musulmans. Nous étions seulement des nègres, des bêtes. C'est pourquoi les gardes nous appelaient "HAYAWAN". Ce qui signifie bétail, moutons en arabe. Sur les 1100 km qui séparent Nouakchott de Wâlata, nous fîmes seulement deux arrêts, de nuit, pour la distribution de pain sec et d'un 1/4 de litre d'eau à chacun. » raconte un rescapé du camp de la mort.
La prison de Walata est un ancien fort militaire français, datant de l’époque coloniale française, située dans le sud est du pays. « Les conditions de détention y sont impitoyables s’alarme le très sérieux quotidien français, Le Monde ( 24 septembre 1988 ). Les prisonniers sont à peine nourris, soumis des conditions climatiques extrêmes et sont aux fers l’essentiel du temps », «(…) Walata fut un mouroir et un centre d’expérimentation des tortures collectives contre la classe politique négro africaine de Mauritanie. » Conclut ce témoin de l’honneur.
Ces mauvais traitements seront les causes des décès, le 26 août 1988 de Alassane Oumar BAH, Adjudant de l’armée mauritanienne, le 2 septembre 1988 de Téne Youssouf gueye, écrivain et ancien représentant de la Mauritanie auprès de l’UNESCO, le 13 septembre 1988 du lieutenant, ingénieur du génie, Abdul Ghoudous Bah, extradé d’Alger où il était en stage vers la Mauritanie par le gouvernement algérien, le 28 septembre de Tabssirou djigo, ancien ministre de la santé.
Disparus pour avoir réclamé plus de Liberté pour leur peuple.
Disparus pour avoir eu le courage de dire NON au racisme et à l’oppression.
Disparus pour avoir eu le courage de réclamer l’avènement d’une Mauritanie égalitaire démocratique respectueuse de la citoyenneté pleine et entière de tous ses fils.
A nos martyrs de Walala, votre peuple fier et reconnaissant vous rend hommage et s’incline pieusement devant votre mémoire.
Nous ne vous oublierons jamais.
Merci d’avoir donné votre vie à la cause de notre peuple opprimé
La lutte continue.
Souleymane Bal
Bordeaux
France.
Dans ce document qui est une véritable radioscopie du système raciste mauritanien, nos aînés eurent le courage et la lucidité de dénoncer l’injustice et la discrimination raciale dont sont victimes les Negro africains de Mauritanie depuis l’indépendance du pays. La lecture du document permet également de comprendre les mécanismes d’oppression et d’asservissement mis en place par les différents régimes racistes qui se sont succédé à la tête de l’état mauritanien depuis 1960. Ce manifeste appela enfin dans sa conclusion à l’avènement d’une société non raciale et démocratique, fondée sur le respect de l’identité de chacune de ses composantes. A cette fin, il proposait que fut organisé un large débat national au cours duquel toutes les composantes du peuple mauritanien se prononceraient sur la solution à apporter à la question nationale.
Ayant été dans l’incapacité d’apporter la moindre réponse politique aux questions soulevées par les auteurs du Manifeste, le régime raciste du lieutenant colonel Maouiya Ould Sid’Ahamed Taya s’engagea alors dans une répression féroce : 33 cadres et intellectuels negro mauritaniens, accusés d’être les auteurs du Manifeste sont arrêtés et subiront quelques heures seulement après leur arrestation toutes sortes de tortures physiques et morales. Tous les interrogatoires sont menées à l’école de police de Nouakchott par le sinistrement célèbre Mohamed Abdellahi Ould Ould Abdallahi dit Deddahi, élevé Le 27 février 2008, au grade de Commissaire Divisionnaire, par un arrêté du Ministre de l’intérieur, des Postes et Télécommunications, Monsieur Yall Zakaria, sur proposition du Directeur Général de la Sûreté Nationale (DGSN), le Colonel Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed Ould Ghazouani aujourd’hui numéro deux de la junte militaire au pouvoir.
Reconnus tous, coupable de haute trahison, de complot contre la sûreté de l’état et etc., ils sont tous condamnés après un simulacre de procès à de lourdes peines d’emprisonnement.
Au mois d’octobre 1987, ce fut le tour des officiers et sous officiers negro africains d’être arrêtés pour tentative de coup d’état, comme leurs aînés et parents civils, ils sont tous jugés et également reconnus coupables. De quoi ? D’être Noir et d’avoir voulu prendre les armes pour réclamer tout le respect et la dignité que mérite pour être humain.
Sur les 35 militaires jugés le 18 novembre 1987, trois Officiers, les lieutenants Saydou SY, Amadou SAAR ET Seydi BA furent condamnés à la peine de mort et exécutés le 6 décembre 1897 à Jreida. Un châtiment exemplaire car n’oublions pas que nous avons affaire à des Kwars ( Nègres).
« Dans la nuit du 9 décembre 1987, les cadres et militants des FLAM en prison depuis septembre 1986 et leurs parents militaires negro africains condamnés à passer le reste de leur vie derrière les barreaux (au mieux !) sont transférés à la prison de Walata .
« Notre transfert s'effectua dans des conditions épouvantables, inhumaines et dégradantes. Nous fûmes parqués dans un camion remorque à bétail bâché. Nous restâmes enchaînés les uns aux autres dans le camion pendant tout le trajet. Nous faisions nos besoins naturels dans le camion. Nous n'avions plus le droit de porter des noms musulmans. Nous étions seulement des nègres, des bêtes. C'est pourquoi les gardes nous appelaient "HAYAWAN". Ce qui signifie bétail, moutons en arabe. Sur les 1100 km qui séparent Nouakchott de Wâlata, nous fîmes seulement deux arrêts, de nuit, pour la distribution de pain sec et d'un 1/4 de litre d'eau à chacun. » raconte un rescapé du camp de la mort.
La prison de Walata est un ancien fort militaire français, datant de l’époque coloniale française, située dans le sud est du pays. « Les conditions de détention y sont impitoyables s’alarme le très sérieux quotidien français, Le Monde ( 24 septembre 1988 ). Les prisonniers sont à peine nourris, soumis des conditions climatiques extrêmes et sont aux fers l’essentiel du temps », «(…) Walata fut un mouroir et un centre d’expérimentation des tortures collectives contre la classe politique négro africaine de Mauritanie. » Conclut ce témoin de l’honneur.
Ces mauvais traitements seront les causes des décès, le 26 août 1988 de Alassane Oumar BAH, Adjudant de l’armée mauritanienne, le 2 septembre 1988 de Téne Youssouf gueye, écrivain et ancien représentant de la Mauritanie auprès de l’UNESCO, le 13 septembre 1988 du lieutenant, ingénieur du génie, Abdul Ghoudous Bah, extradé d’Alger où il était en stage vers la Mauritanie par le gouvernement algérien, le 28 septembre de Tabssirou djigo, ancien ministre de la santé.
Disparus pour avoir réclamé plus de Liberté pour leur peuple.
Disparus pour avoir eu le courage de dire NON au racisme et à l’oppression.
Disparus pour avoir eu le courage de réclamer l’avènement d’une Mauritanie égalitaire démocratique respectueuse de la citoyenneté pleine et entière de tous ses fils.
A nos martyrs de Walala, votre peuple fier et reconnaissant vous rend hommage et s’incline pieusement devant votre mémoire.
Nous ne vous oublierons jamais.
Merci d’avoir donné votre vie à la cause de notre peuple opprimé
La lutte continue.
Souleymane Bal
Bordeaux
France.