Alors que les musulmans du monde entier fêtent ce mercredi 28 juin l’Aïd El-Kébir, en Afrique, l’heure est à la peine. La revue de presse de RFI revient sur la sombre actualité qui plombe la traditionnelle réjouissance religieuse.
À la une des journaux du continent ce matin, l’Aïd El-Kébir [en arabe, la “grande fête”, appelée aussi Aïd El-Adha, “fête du sacrifice”] que célèbrent cette semaine les musulmans. Appelée la “Tabaski” dans les pays d’Afrique de l’ouest, cette fête correspond au jour où, selon les textes religieux, Ibrahim [ou Abraham] accepte de sacrifier, sur l’ordre de Dieu, son fils Ismaël [selon le Coran, le fils offert en sacrifice est Ismaël et non Isaac, comme dans la Bible], qui sera au dernier moment remplacé par un mouton.
Pour l’Aïd El-Kébir, donc, des moutons sont depuis sacrifiés, et le prix du bétail est chaque année très commenté. La situation diffère d’un pays à l’autre. Au Tchad, dans la province du Salamat, “le prix du mouton est abordable”, nous dit Tchad Infos. “Le prix varie de 15 000 à 75 000 francs [22 à 114 euros] sur le marché d’Am-Timan, et hier l’ambiance [était] très bonne entre démarcheurs, vendeurs et acheteurs.”
Mais au Sénégal, d’après Dakar Actu, “le prix des moutons reste toujours exorbitant au foirail de [la ville de] Rufisque, où les éleveurs dénoncent le manque d’accompagnement de l’État envers eux”.
Les prix de l’oignon et de la pomme de terre eux aussi restent très élevés. Même constat en Côte d’Ivoire, avec une “flambée des prix des marchandises” relevée par Fratmat sur les marchés d’Abidjan. Une vendeuse assure : “C’est à cause de la fête mais d’ici deux jours les prix vont chuter”. Une autre vendeuse n’y voit “rien d’étonnant” et estime que tout le monde devrait anticiper ses achats pour ne pas être surpris à la veille des fêtes.
Au Soudan et au Burkina Faso, pas de trêve religieuse
Mali24.info décrit une “ambiance morose et timide” à Bamako, expliquant que “la crise économique et l’insécurité ont eu raison de l’enthousiasme habituel des acheteurs”. Malgré ce contexte, Maliweb rappelle que la Tabaski, c’est surtout “l’opportunité [pour les] ressortissants des villages, des contrées très éloignées voire des compatriotes de la diaspora de retourner sur leurs terres natales pour fêter auprès des leurs dans la convivialité et dans la bonne ambiance familiale. Certains, même pour tout l’or du monde, n’entendent pas déroger à ce principe.”
Cette fête est aussi un signe de paix, et le quotidien burkinabè Le Pays lance cette supplique concernant le Soudan : “Puisse le mouton sacrificiel immoler la guerre !”, s’interrogeant aussi :
“Qui arrêtera celle spirale infernale ? Au train où vont les choses, il faut craindre une guerre civile.”
“Le peuple soudanais ne mérite pas cela. Vivement donc un cessez-le-feu rapide et durable !” Cette guerre dure depuis maintenant plus de deux mois, et hier encore de violents combats ont éclaté à Khartoum, même si le général “Hemeti” a déclaré un cessez-le-feu pour hier et aujourd’hui justement, à l’occasion de l’Aïd. [Le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah Al-Burhan, a annoncé un cessez-le-feu “unilatéral” à l’occasion du premier jour de l’Aïd Al-Adha, tandis qu’“Hemeti”, le commandant des Forces de soutien rapide (RSF) paramilitaires soudanaises, a annoncé un cessez-le-feu “unilatéral” de deux jours à compter du mardi 27 juin.]
Au Burkina aussi, “le mouton aura un goût bien salé pour ceux qui arriveront à le manger”, regrette Wakat Séra après qu’au moins 31 soldats et 3 supplétifs de l’armée ont été tués lundi dans une attaque de djihadistes présumés dans le nord du pays. Wakat Séra, qui conclut sa tribune de la manière suivante : “Le plus urgent pour les pays comme le Niger, le Burkina Faso et le Mali, assaillis sans répit par les terroristes, c’est de se donner la main dans une synergie d’action. C’est seulement par ce moyen intelligent qu’ils pourront, tous, vaincre le terrorisme dans l’union ou périr en solitaire.”
RFI
Source : Courrier international
À la une des journaux du continent ce matin, l’Aïd El-Kébir [en arabe, la “grande fête”, appelée aussi Aïd El-Adha, “fête du sacrifice”] que célèbrent cette semaine les musulmans. Appelée la “Tabaski” dans les pays d’Afrique de l’ouest, cette fête correspond au jour où, selon les textes religieux, Ibrahim [ou Abraham] accepte de sacrifier, sur l’ordre de Dieu, son fils Ismaël [selon le Coran, le fils offert en sacrifice est Ismaël et non Isaac, comme dans la Bible], qui sera au dernier moment remplacé par un mouton.
Pour l’Aïd El-Kébir, donc, des moutons sont depuis sacrifiés, et le prix du bétail est chaque année très commenté. La situation diffère d’un pays à l’autre. Au Tchad, dans la province du Salamat, “le prix du mouton est abordable”, nous dit Tchad Infos. “Le prix varie de 15 000 à 75 000 francs [22 à 114 euros] sur le marché d’Am-Timan, et hier l’ambiance [était] très bonne entre démarcheurs, vendeurs et acheteurs.”
Mais au Sénégal, d’après Dakar Actu, “le prix des moutons reste toujours exorbitant au foirail de [la ville de] Rufisque, où les éleveurs dénoncent le manque d’accompagnement de l’État envers eux”.
Les prix de l’oignon et de la pomme de terre eux aussi restent très élevés. Même constat en Côte d’Ivoire, avec une “flambée des prix des marchandises” relevée par Fratmat sur les marchés d’Abidjan. Une vendeuse assure : “C’est à cause de la fête mais d’ici deux jours les prix vont chuter”. Une autre vendeuse n’y voit “rien d’étonnant” et estime que tout le monde devrait anticiper ses achats pour ne pas être surpris à la veille des fêtes.
Au Soudan et au Burkina Faso, pas de trêve religieuse
Mali24.info décrit une “ambiance morose et timide” à Bamako, expliquant que “la crise économique et l’insécurité ont eu raison de l’enthousiasme habituel des acheteurs”. Malgré ce contexte, Maliweb rappelle que la Tabaski, c’est surtout “l’opportunité [pour les] ressortissants des villages, des contrées très éloignées voire des compatriotes de la diaspora de retourner sur leurs terres natales pour fêter auprès des leurs dans la convivialité et dans la bonne ambiance familiale. Certains, même pour tout l’or du monde, n’entendent pas déroger à ce principe.”
Cette fête est aussi un signe de paix, et le quotidien burkinabè Le Pays lance cette supplique concernant le Soudan : “Puisse le mouton sacrificiel immoler la guerre !”, s’interrogeant aussi :
“Qui arrêtera celle spirale infernale ? Au train où vont les choses, il faut craindre une guerre civile.”
“Le peuple soudanais ne mérite pas cela. Vivement donc un cessez-le-feu rapide et durable !” Cette guerre dure depuis maintenant plus de deux mois, et hier encore de violents combats ont éclaté à Khartoum, même si le général “Hemeti” a déclaré un cessez-le-feu pour hier et aujourd’hui justement, à l’occasion de l’Aïd. [Le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah Al-Burhan, a annoncé un cessez-le-feu “unilatéral” à l’occasion du premier jour de l’Aïd Al-Adha, tandis qu’“Hemeti”, le commandant des Forces de soutien rapide (RSF) paramilitaires soudanaises, a annoncé un cessez-le-feu “unilatéral” de deux jours à compter du mardi 27 juin.]
Au Burkina aussi, “le mouton aura un goût bien salé pour ceux qui arriveront à le manger”, regrette Wakat Séra après qu’au moins 31 soldats et 3 supplétifs de l’armée ont été tués lundi dans une attaque de djihadistes présumés dans le nord du pays. Wakat Séra, qui conclut sa tribune de la manière suivante : “Le plus urgent pour les pays comme le Niger, le Burkina Faso et le Mali, assaillis sans répit par les terroristes, c’est de se donner la main dans une synergie d’action. C’est seulement par ce moyen intelligent qu’ils pourront, tous, vaincre le terrorisme dans l’union ou périr en solitaire.”
RFI
Source : Courrier international