Un décret restructurant le gouvernement guinéen, publié par Radio télévision guinéenne, le mardi 04 avril, a été annulé le lendemain sans autre forme de procès. Quelques heures plus tard, Lansana Conté limogeait son Premier ministre Cellou Dalein Diallo «pour faute lourde».
En l’espace de 16 heures, l’histoire de la Guinée s’est accélérée par la volonté du prince. Mardi dernier, vers 19 heures 45, au moment où les Guinéens étaient concentrés devant leurs postes téléviseurs pour suivre les matches de Ligue des Champions, un décret présidentiel nomme douze nouvelles personnalités dans le gouvernement. Les plus incrédules pensent au poisson d’avril ?
Fait remarquable, plusieurs proches du Premier ministre Cellou Dalein Diallo, sont parachutés à des postes ministériels importants comme l’Administration du territoire et la Sécurité, les Mines et la Géologie ou encore l’Information et la Culture.
M. Diallo a également profité du décret controversé pour renforcer ses pouvoirs en s’accaparant du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan. Aux environs de 22 heures, coup de théâtre, des éléments de la garde présidentielle - les fameux bérets rouges - investissent les locaux de la Radio et de la télévision guinéenne (Rtg) pour intimer l’ordre au présentateur d’arrêter la diffusion du décret présidentiel.
«Nous avions déjà donné vingt quatre noms sur vingt huit, quand on nous a demandé d’arrêter la diffusion», indique un responsable de la Rtg. Selon des sources proches de la Présidence de la République, les bérets rouges auraient reçu l’ordre de Fodé Bangoura, ministre Secrétaire général de la Présidence de la République qui, lui-même, les aurait reçus directement du Président Conté.
Selon les mêmes sources, Conté aurait appris la diffusion du décret dans sa voiture, au moment où Bangoura était maintenu dans l’ignorance du remaniement ministériel controversé.
«Les choses se sont passées très vite. Les ministres déchus par le décret de Cellou se sont réunis pour contre-attaquer. La première décision a été de suspendre la diffusion du décret sur les ondes de la radio et de la télévision d’Etat», explique un membre du gouvernement.
Très vite le texte est retiré des circuits officiels, avant qu’un autre décret, publié le lendemain vers 11 heures, ne prononce l’annulation du texte précédent.
Environ une heure après, le Premier ministre, Cellou Dalein Diallo, adversaire résolu de Fodé Bangoura, est démis de ses fonctions «pour faute lourde».
«Je pense qu’il va au devant de graves problèmes. En forçant la diffusion d’un décret si controversé, sans l’accord réel de Conté, il a provoqué son limogeage. Je pense sincèrement que la prochaine étape va précipiter le départ du gouvernement de ceux qui lui étaient fidèles», estime un haut responsable de l’administration.
En fin de compte, les rêves de grandeur d’un Premier ministre qui avait intégré le gouvernement de Conté depuis 1996 se sont envolés, sans donner de réponse satisfaisante sur le sens d’un geste (désespéré ?) au moment où les spéculations les plus folles circulent sur la succession du Président guinéen, diminué par la maladie. «Il a pris des risques, mais il pouvait éviter quand même de sortir par la petite porte. Cette affaire a mis à nu les graves dysfonctionnements qui minent actuellement l’Etat guinéen. Je me demande bien comment nous allons nous en sortir», s’interroge le haut responsable.
Monique Curtis et Saliou Samb
En l’espace de 16 heures, l’histoire de la Guinée s’est accélérée par la volonté du prince. Mardi dernier, vers 19 heures 45, au moment où les Guinéens étaient concentrés devant leurs postes téléviseurs pour suivre les matches de Ligue des Champions, un décret présidentiel nomme douze nouvelles personnalités dans le gouvernement. Les plus incrédules pensent au poisson d’avril ?
Fait remarquable, plusieurs proches du Premier ministre Cellou Dalein Diallo, sont parachutés à des postes ministériels importants comme l’Administration du territoire et la Sécurité, les Mines et la Géologie ou encore l’Information et la Culture.
M. Diallo a également profité du décret controversé pour renforcer ses pouvoirs en s’accaparant du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan. Aux environs de 22 heures, coup de théâtre, des éléments de la garde présidentielle - les fameux bérets rouges - investissent les locaux de la Radio et de la télévision guinéenne (Rtg) pour intimer l’ordre au présentateur d’arrêter la diffusion du décret présidentiel.
«Nous avions déjà donné vingt quatre noms sur vingt huit, quand on nous a demandé d’arrêter la diffusion», indique un responsable de la Rtg. Selon des sources proches de la Présidence de la République, les bérets rouges auraient reçu l’ordre de Fodé Bangoura, ministre Secrétaire général de la Présidence de la République qui, lui-même, les aurait reçus directement du Président Conté.
Selon les mêmes sources, Conté aurait appris la diffusion du décret dans sa voiture, au moment où Bangoura était maintenu dans l’ignorance du remaniement ministériel controversé.
«Les choses se sont passées très vite. Les ministres déchus par le décret de Cellou se sont réunis pour contre-attaquer. La première décision a été de suspendre la diffusion du décret sur les ondes de la radio et de la télévision d’Etat», explique un membre du gouvernement.
Très vite le texte est retiré des circuits officiels, avant qu’un autre décret, publié le lendemain vers 11 heures, ne prononce l’annulation du texte précédent.
Environ une heure après, le Premier ministre, Cellou Dalein Diallo, adversaire résolu de Fodé Bangoura, est démis de ses fonctions «pour faute lourde».
«Je pense qu’il va au devant de graves problèmes. En forçant la diffusion d’un décret si controversé, sans l’accord réel de Conté, il a provoqué son limogeage. Je pense sincèrement que la prochaine étape va précipiter le départ du gouvernement de ceux qui lui étaient fidèles», estime un haut responsable de l’administration.
En fin de compte, les rêves de grandeur d’un Premier ministre qui avait intégré le gouvernement de Conté depuis 1996 se sont envolés, sans donner de réponse satisfaisante sur le sens d’un geste (désespéré ?) au moment où les spéculations les plus folles circulent sur la succession du Président guinéen, diminué par la maladie. «Il a pris des risques, mais il pouvait éviter quand même de sortir par la petite porte. Cette affaire a mis à nu les graves dysfonctionnements qui minent actuellement l’Etat guinéen. Je me demande bien comment nous allons nous en sortir», s’interroge le haut responsable.
Monique Curtis et Saliou Samb