Face au dilemme du second tour : L’ancienne opposition se fissure
Les partis de l’ancienne opposition mauritanienne n’ont pas su faire l’unanimité autour de leur allié, Ahmed Ould Daddah, qui fera face, au second tour du 25 mars, au candidat indépendant Sidi Ould Cheikh Abdallahi, considéré comme l’incarnation du système de l’ancien président, Taya. La dynamique a été cassée par le leader de l’Alliance populaire progressiste (App), Messaoud Ould Boulkheir qui se prononçait, hier, en faveur du candidat indépendant, quelques temps après que Mohamed Ould Maouloud de l’Union des forces progressistes (Ufp) a opté pour la poursuite du compagnonnage avec Ahmed Ould Daddah.
(Envoyé spécial à Nouakchott) - La dynamique de l’opposition mauritanienne développée, au lendemain de l’arrivée au pouvoir du Conseil militaire pour la justice et la démocratie (Cmjd), autour de la Coalition des forces du changement démocratique (Cfcd) n’aura pas survécu au second tour de l’élection présidentielle, prévu le 25 mars prochain. Les formations politiques qui la composent n’ont pas su faire l’unanimité autour du candidat à soutenir pour le second tour qui se joue entre le candidat indépendant Sidi Ould Cheikh Abdallahi et le candidat du Rassemblement des forces démocratiques (Rfd) Ahmed Ould Daddah, par ailleurs membre de ladite coalition. La fausse note est venue de l’Alliance populaire progressiste (App) de Messaoud Ould Boulkheir qui, avec ses 9,80 %, a choisi de ramer à contre-courant de ses alliés traditionnels pour soutenir le candidat indépendant Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui s’était retrouvé premier, à l’issue du premier tour, avec 24,79 % des électeurs. Ainsi, le soutien de Messaoud peut lui être déterminant. D’autant plus qu’il a mis dans sa besace, depuis avant-hier, les 15,27 % de l’indépendant Zeine Ould Zeidane, arrivé à la troisième position lors du premier tour et les 2 % de Dehane Ould Ahmed Mahmoud. Ce qui lui donne, mathématiquement, 51,86 %, sans compter les soutiens annoncés, çà et là, par des candidats qui n’avaient pas réussi à dépasser le cap de 1 %.
Les autres candidats issus de l’ancienne opposition ont voulu jouer la carte de la ‘logique’, malgré le suspense entretenu une semaine durant. Une situation que l’on explique par le dilemme auquel faisaient face les alliés d’Ahmed Ould Daddah qui, nonobstant leur alliance scellée depuis longtemps et dont la rupture, à la veille de la présidentielle, n’avait de pertinence que de ‘disperser l’électorat afin de se donner plus de chance de se retrouver au second tour’, ont jugé nécessaire d’ouvrir des négociations avec tous les deux candidats au second tour. Une option qui, d’ailleurs, a créé des malentendus au sein des différentes états-majors politiques, excepté chez les islamistes et le Hatem de Saleh Ould Mohamedou Ould Hanana qui, avec leurs 7,65 %, n’ont pas mis de temps pour demander le report de leurs voix en faveur de Ahmed Ould Daddah.
Au niveau de l’Union des forces progressistes (Ufp) de Mohamed Ould Maouloud, les avis étaient tellement partagés que les plénipotentiaires ont fini par faire recours à l’arbitrage de leur président. Lequel a tranché en faveur de son allié de la Cfcd. En conférence de presse, hier, Mohamed Ould Maouloud a expliqué son choix par le fait que ‘le peuple mauritanien veut le changement et il est plus logique de l’obtenir en créant l’alternance plutôt que de le confier à ceux qui étaient là’. En fait, on accuse le candidat Sidi Ould Cheikh bAbdallahi de n’être entouré que par ‘des gens de l’ancien système’.
Il reste que, malgré leur 4,08 %, la décision des membres de l’Ufp de soutenir Ahmed Ould Daddah est sous-tendue par des accords. Lesquels tournent autour de la formation ‘d’un gouvernement d’union nationale dont l’un des objectifs sera d'assurer la stabilité du pays tout en mettant en œuvre des réformes allant dans le sens du progrès, du rétablissement de l'unité et de la confiance entre les communautés par la pratique de la vérité et de la réconciliation’. La résolution du passif et l’organisation du retour des déportés tout autant que la promotion des catégories les plus démunies font partie des termes de l’accord.
Le candidat indépendant, Ibrahima Sarr, lui, se donne jusqu’à la journée d’aujourd’hui pour se déterminer. Se considérant à équidistance des deux candidats arrivés au second tour, il confie avoir bouclé ses négociations avec les deux candidats. Il lui reste maintenant à s’entretenir avec son staff pour le choix du meilleur profil à soutenir, malgré la sortie d’un de ces lieutenants, en faveur du candidat du Rfd, Ahmed Ould Daddah. Selon Ibrahima Sarr, l’expression de ce soutien ‘n’engage que Mamadou Samba Diop (dit Murtudo)’. La preuve, ‘si aucun des candidats ne répond à nos attentes, nous pouvons appeler à voter blanc’. Une éventualité qui reste, tout de même, minime, s’empresse-t-il d’ajouter.
Elh Saidou Nourou DIA
walfadjiri
Les partis de l’ancienne opposition mauritanienne n’ont pas su faire l’unanimité autour de leur allié, Ahmed Ould Daddah, qui fera face, au second tour du 25 mars, au candidat indépendant Sidi Ould Cheikh Abdallahi, considéré comme l’incarnation du système de l’ancien président, Taya. La dynamique a été cassée par le leader de l’Alliance populaire progressiste (App), Messaoud Ould Boulkheir qui se prononçait, hier, en faveur du candidat indépendant, quelques temps après que Mohamed Ould Maouloud de l’Union des forces progressistes (Ufp) a opté pour la poursuite du compagnonnage avec Ahmed Ould Daddah.
(Envoyé spécial à Nouakchott) - La dynamique de l’opposition mauritanienne développée, au lendemain de l’arrivée au pouvoir du Conseil militaire pour la justice et la démocratie (Cmjd), autour de la Coalition des forces du changement démocratique (Cfcd) n’aura pas survécu au second tour de l’élection présidentielle, prévu le 25 mars prochain. Les formations politiques qui la composent n’ont pas su faire l’unanimité autour du candidat à soutenir pour le second tour qui se joue entre le candidat indépendant Sidi Ould Cheikh Abdallahi et le candidat du Rassemblement des forces démocratiques (Rfd) Ahmed Ould Daddah, par ailleurs membre de ladite coalition. La fausse note est venue de l’Alliance populaire progressiste (App) de Messaoud Ould Boulkheir qui, avec ses 9,80 %, a choisi de ramer à contre-courant de ses alliés traditionnels pour soutenir le candidat indépendant Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui s’était retrouvé premier, à l’issue du premier tour, avec 24,79 % des électeurs. Ainsi, le soutien de Messaoud peut lui être déterminant. D’autant plus qu’il a mis dans sa besace, depuis avant-hier, les 15,27 % de l’indépendant Zeine Ould Zeidane, arrivé à la troisième position lors du premier tour et les 2 % de Dehane Ould Ahmed Mahmoud. Ce qui lui donne, mathématiquement, 51,86 %, sans compter les soutiens annoncés, çà et là, par des candidats qui n’avaient pas réussi à dépasser le cap de 1 %.
Les autres candidats issus de l’ancienne opposition ont voulu jouer la carte de la ‘logique’, malgré le suspense entretenu une semaine durant. Une situation que l’on explique par le dilemme auquel faisaient face les alliés d’Ahmed Ould Daddah qui, nonobstant leur alliance scellée depuis longtemps et dont la rupture, à la veille de la présidentielle, n’avait de pertinence que de ‘disperser l’électorat afin de se donner plus de chance de se retrouver au second tour’, ont jugé nécessaire d’ouvrir des négociations avec tous les deux candidats au second tour. Une option qui, d’ailleurs, a créé des malentendus au sein des différentes états-majors politiques, excepté chez les islamistes et le Hatem de Saleh Ould Mohamedou Ould Hanana qui, avec leurs 7,65 %, n’ont pas mis de temps pour demander le report de leurs voix en faveur de Ahmed Ould Daddah.
Au niveau de l’Union des forces progressistes (Ufp) de Mohamed Ould Maouloud, les avis étaient tellement partagés que les plénipotentiaires ont fini par faire recours à l’arbitrage de leur président. Lequel a tranché en faveur de son allié de la Cfcd. En conférence de presse, hier, Mohamed Ould Maouloud a expliqué son choix par le fait que ‘le peuple mauritanien veut le changement et il est plus logique de l’obtenir en créant l’alternance plutôt que de le confier à ceux qui étaient là’. En fait, on accuse le candidat Sidi Ould Cheikh bAbdallahi de n’être entouré que par ‘des gens de l’ancien système’.
Il reste que, malgré leur 4,08 %, la décision des membres de l’Ufp de soutenir Ahmed Ould Daddah est sous-tendue par des accords. Lesquels tournent autour de la formation ‘d’un gouvernement d’union nationale dont l’un des objectifs sera d'assurer la stabilité du pays tout en mettant en œuvre des réformes allant dans le sens du progrès, du rétablissement de l'unité et de la confiance entre les communautés par la pratique de la vérité et de la réconciliation’. La résolution du passif et l’organisation du retour des déportés tout autant que la promotion des catégories les plus démunies font partie des termes de l’accord.
Le candidat indépendant, Ibrahima Sarr, lui, se donne jusqu’à la journée d’aujourd’hui pour se déterminer. Se considérant à équidistance des deux candidats arrivés au second tour, il confie avoir bouclé ses négociations avec les deux candidats. Il lui reste maintenant à s’entretenir avec son staff pour le choix du meilleur profil à soutenir, malgré la sortie d’un de ces lieutenants, en faveur du candidat du Rfd, Ahmed Ould Daddah. Selon Ibrahima Sarr, l’expression de ce soutien ‘n’engage que Mamadou Samba Diop (dit Murtudo)’. La preuve, ‘si aucun des candidats ne répond à nos attentes, nous pouvons appeler à voter blanc’. Une éventualité qui reste, tout de même, minime, s’empresse-t-il d’ajouter.
Elh Saidou Nourou DIA
walfadjiri