FLAM 1 et FLAM 2 : « La grande» était seule et je ne pouvais pas la seconder.

Même invitée par un cousin, Amadou Birane, j’appréhendais un peu de me retrouver dans une réunion organisée par les Flam Rénovation. La photo de l’Abbé Pierre à l’entrée de la salle de réunion dans les locaux de Emmaüs suffit à me rassurer. Dès lors, je n’étais plus une étrangère. Ma cousine, à la fois gênée et heureuse de me voir là, vient même m’accueillir, et un petit cousin m’apporta une chaise. (Merci d’avoir remplacé Amadou Birane qui s’est volatilisé.)

Ma cousine et moi partageons les mêmes préoccupations douloureuses, mais nous divergeons dans les solutions à envisager. Comme une tigresse , elle interpella énergiquement un de ses camarades qu'elle a cru avoir tenu des propos malencontreux à l'endroit de son association. (Une association de femmes solidaire avec les déportées). Cette réaction brutale ne serait-elle pas un signe pour justifier qu’elle vivait encore parmi les absentes aux côtés desquelles elle a lutté pendant une quinzaine d’années. Elle est la seule femme de son organisation à être présente et elle semble être déchirée. Mais vivre une rupture est toujours une épreuve difficile. Et comme elle me tendit un journal où était inscrit ces mots du Crisis Group : ( Le journaliste Aboulaye Ciré Ba soulignait que le nouveau pouvoir devrait montrer que le CMJD ne s’inscrivait pas dans la continuité d’un certain nombre de pratiques, et aborder courageusement le dossier des réfugiés, sous peine de quoi le CMJD accréditerait l’idée que "si le système a changé de tête, il reste le même système au plus profond de ses entrailles. » Par ce geste, ne s’excusait-elle pas d’être présente ? Et ne m’excusait-elle pas par la même occasion aussi d’être là ?

Pour moi, l’essentiel est de l’avoir vue applaudir les discours prônant aussi bien l'unité des 2 Flam et aussi l’Unité Nationale. Prôner l’unité est un sentiment noble dont nul ne doit avoir honte. Alors, courage Toulaye !

* "La Grande", ce n'est pas la Grande Royale de C.H.K, c'est le nom que lui donne Bernard, son mari. Ceux qui connaissent l'homme devineront pourquoi.

Le professeur Ba Oumar Moussa, un autre fils de Bababé, ne rapporte-t-il pas dans son livre "Noirs et Beydanes Mauritaniens, " ces paroles des administrateurs coloniaux: "Les Hal Pulaar, ( Peuls) particulièrement fiers et susceptibles. ...particuliè rement querelleurs et DIVISES entre eux..."

Mon autre cousin, Ba Kassoum Sidiki, professeur, relate dans sa thèse : "Le sujet et la valeur chez Spinoza" "Il m'est arrivé plusieurs fois en me rendant à mon cours, alors que je pensais au précepte delphique, de m'entendre crier dans ma classe "Il faut faire aux Peuls ce que Hitler a fait au Juifs et ce que Sékou Touré a fait au Peuls."
Convaincue, que la capacité au mal est un fait universel qui relève de l'humanité entière, moi, j'ai envie de rajouter, entre autres, "Ce que les Tutsies ont fait aux Hutus."

Mais n'est-ce pas encore Kassoum Sidiki Ba qui écrit plus loin ? "L'histoire humaine est faite de révolutions, de ruptures et de cassures profondes dans les institutions, les moeurs et dans la connaissance même qui change nos rapports au monde et du coup renouvelle notre être dans sa manière d'être." A méditer.
Prenant le chemin de retour, je m'attardais à Saint-Germain des Près pour visiter une exposition consacrée à la Vache Peule. Merci Paris pour ce merveilleux cadeau. Prenez le temps de la voir avant sa vente aux enchères au profit d'une organisation humanitaire.

Pour le 28 novembre, 28 morts...par Toulaye

(Le 28 novembre c'est l'anniversaire de l'indépendance de la Mauritaine.)

1) 28 NOVEMBRE ET 28 NOVEMBRE par Toulaye

28 militaires Noirs ont étè pendus en 1990. Nous ne crions pas vengeance, nous luttons contre l' oubli. Des Hommes sont morts, chez eux, en Mauritanie ,simplement parcequ'ils étaient noirs. Cela est arrivè hier et ne doit plus se produire. En tuant ces Hommes le bourreau a humilié leurs familles, et tous les noirs Mauritaniens en même temps Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas oublier car nous avons un devoir de solidarité vis-à-vis des femmes, des enfants, de ces Hommes-là. Aujourd'hui ce sont eux qui marchent devant nous, ce sont eux qui tracent le chemin de notre fierté. Oui, nous sommes fiers d'être ce que nous sommes, des noirs. Pour que le sacrifice de ces 28 là ne soit pas vain nous nous mettons debout et nous marchons et nous oeuvrons pour que chacun, les noirs et les autres trouvent leur place dans une société plus juste qui ne commettra plus de crimes semblables.
Toulaye sur son blog : http://blog.france3.fr/BABABE-Loti/