Ibrahima Sarr convie au possible. Donc il faut voter pour faire advenir le possible.
Tous les candidats ont clôturé leur campagne. Quatre : Aziz, Biram, madame Lalla Meriam et Sarr ont choisi la capitale pour prononcer leur dernier mot, et inciter leurs inscrits sur la liste électorale à aller voter massivement pour plébisciter leur « programme » respectif et leur permettre de vérifier leur poids.
Celui qu’il porte pour changer le visage socio-politique et économique de la Mauritanie. Une femme fait donc partie de la course. C’est très encourageant pour les défenseurs de la parité à 100%. La Mauritanie a besoin d’émanciper davantage ses femmes. Nous se sommes plus au temps de leur confinement et de l’oppression qu’elles n’ont jamais cessé de subir et qu’elles subissent encore. La preuve ?
De prétendus amis du prophète lancent des fatwas, appelant à l’assassinant, contre une femme qui défend les droits humains, alors que la religion musulmane demande de préserver la vie de chaque être humain de toutes dégradations par simple volonté des hommes. Tant pis en tout cas la campagne est terminée. Les choses sérieuses reviennent.
Seul Bodiel Ould Houmeid a sonné autrement. Il a choisi Rosso. Là j’ai applaudi (par naïveté ?) en tant que pauvre observateur lointain. Et pourquoi alors ? Oui j’ai applaudi et je me suis dit qu’il est le seul à avoir compris finalement que la « localité » est importante en politique. Sans base solide rien ne pousse.
Bodiel et ses conseillers (Ould Mah qui me rappelle cette manifestation des âniers de Nouakchott portant les couleurs de son parti !) ont été subtils, car nous parlons de plus en plus de la décentralisation et il faut bien préserver ses arrières en revenant au « pays d’origine », car cette démocratie décentralisée ne peut exister qu’avec des personnalités fortes sur plan local, mais aussi national. Bodiel tape, pour moi, un coup de génie politique en fermant sa tournée électorale à Rosso. Symbolique pour ceux qui en veulent ! Il fait poids par ses alliances solides dans le landerneau politique né du défunt régime de Ould Taya dont il hérite une partie des morceaux. Les « émirs » et autres modificateurs des courbes de nos pronostics semblent être d’excellents « grands électeurs ». Il lutte contre le régime, mais aussi contre le « petit loup de la chemama » Biram. Les propos de campagne le démontrent amplement.
Les mauritaniens, comme beaucoup d’africains et des autres hommes de ces espaces en processus d’occidentalisation, votent depuis toujours. Mais j’avoue que je me pose la question de savoir pourquoi on vote tant quand on sait d’avance que rien ne va changer ? C’est énigmatique comme question, car chez nous on vote toujours avec plein de tintamarre, de couleurs, de sifflets et de tambours à peine si les gens entendent le discours ou interprètent les actes et les gestes de leurs candidats. Le programme ! Mais quel programme ?
Depuis le parti unique, dont les mécanismes de fonctionnement et les modes opératoires répondaient aux reflexes voire aux fantasmes des hommes de cette époque, nous sommes prisonniers d’une manière de penser le politique et la politique. Nous n’avons jamais pu résoudre les conflits communautaires à réveiller –de manière conséquente- une communauté qui a pris conscience de son existence et des discriminations qu’elles souffrent depuis le fondement de nos sociétés. Parce que tous les mécanismes hérités de cette méthode de gouverner est revenue en force en empruntant aux différentes structures de l’armée son lit de fécondité. Ils ont produit une nouvelle espèce politique plus agressive et plus combattive entre elle pour son propre équilibre interne et tant qu’elle ne craque pas la stabilité au sommet de l’état mauritanien est assurée et les prébendes redistribuées à qui de droit.
Depuis 1978 nous vivons sous ce régime militaire. La « caste » militaire devrai-je dire avec ses généraux qui commencent à pulluler alors qu’ils n’ont jamais opérés et sur aucun terrain de combat géostratégique, est devenue une réalité organique opposée à toute possibilité de réforme. Aziz représente donc la nouvelle génération née des flancs de tous les comités militaires passés. Véritable machine qui nous fabrique des hommes politiques très particuliers. Aziz connait la machine et a appris à la manipuler au point de recevoir des balles perdues. Il s’accrochera au pouvoir et tous ses meetings, souvent enflammés, le prouvent. Son double statut : président de Mauritanie et de l’UA, le contexte sous-régionale, son implication incroyablement médiatique à Kidal pendant qu’une nouvelle branche tourègue naissait à Nouakchott, le retour en force de l’Algérie (l’argent de campagne dirait-on !) dans la résolution du conflit malien et les petites brouilles permanentes avec le voisin et grand frère marocain poussent à croire qu’il rempilera. Même sans cela il aurait rempilé !
Nous considérons très peu les influences des événements sous-régionaux et internationaux sur nos propres élections. Les conventions minières si juteuses que nous signons sont certainement à l’origine de cette volonté de se perpétuer au pouvoir ou tenter de faire perpétuer un système qui nous est favorable même après notre départ. C’est humain et naturel mais à quel niveau d’implication un chef doit s’aventurer. Nos gouvernants sont actionnaires dans tout et donc quitter le pouvoir devient très difficile car l’état est géré et non gouverné. Quand nous gérons nous calculons tout le temps (comme un commerçant de détails). Mais quand nous gouvernons, nous édictons des lois, nous réfléchissons tout le temps et sur l’ensemble des problèmes de notre temps, et dès lors nous devons manquer de temps pour nous occuper des futilités matérielles.
Donc ma vraie peur est la suivante : Aziz risque fort de manipuler la constitution, sous peu, pour un troisième mandat. Il est encore très jeune et donc aller à la retraite à cet âge de jouvence est une folie en Afrique, et en Mauritanie c’est encore pire, car les vieux nous gouvernent. La preuve ? L’opposition boycotteuse et inconséquente est dirigée par de vieilles personnes à exception près. Elle a commis une grave erreur politique en boycottant les élections législatives et municipales. D’ailleurs quelques partis ont connu d’importantes saignées et pas des moindres. Exemple Bâ Adama Moussa qui a fini par atterrir tranquillement et sereinement chez Aziz. Il n’y a pas plus terrible qu’une frustration politique. L’opposition politique boycotteuse frustre les citoyens qui auraient dû voter pour elle. Jamais on ne doit frustrer un citoyen sinon il s’élève contre cette injustice immonde qui nie son existence et son appartenance citoyenne. Sa contre-campagne sera-t-elle payante ? A quoi servira le pourcentage qui sera attribué à l’abstention liée à leur appel ? Comment réutiliser ce capital pour le transformer en mode pratique ?
Les candidatures de Biram et de Sarr prouvent que nos questions les plus fondamentales se débattent de manière libre et cela prouve quelque chose que nous devrions accepter pour continuer le combat vers la conquête d’autres champs de liberté confisqués par la seule peur de voir cette nation se bâtir sur sa vraie identité, sans emprunter à qui que ce soit une quelconque portion de son identité. Car une identité se fabrique de manière quotidienne et elle n’a besoin d’aucun décret pour exister. Elle s’impose sinon aucune culture ne sortira victorieuse du combat qui assure sa survie. Nos communautés s’expriment. Beaucoup n’y voient que la conséquence simpliste de nos divisions internes. Elles jouent un rôle central dans cette vérité. Mais je crois aussi que leur expression est naturelle. Elles sont reconnues par la constitution même si quelques-unes d’entre elles sont toujours malmenées et de manière délibérée et bien planifiée depuis des lustres.
Biram peut faire mal. En tout cas il entrera désormais dans le pourcentage. Il sera un/en pourcentage qu’il peut exploiter en consolidant et en développant. Un politique se mesure par son pourcentage. Les sondages n’existent pas encore chez nous, mais en avons des expériences. L’homme politique ne signifie rein s’il n’a pas un chiffre qu’on lui collera à la peau jusqu’à la fin de sa vie. Ce sera pour la première fois que nous pourrons mesurer le poids du « petit loup de la chemama ». C’est-à-dire qu’il va devenir un chiffre qu’il se mettra à polir comme un vrai diamant car sa voix compte comme valeur statistique comptable. Sa campagne est intéressante et il a couvert le pays de son discours et de sa verve jeune malgré les attaques répétées sur le plan religieux venant d’Aziz et de « détournement » de la cause haratine de la part Bodiel. Ils sont différents en tout ?
Le combat de AJD/MR rejoint dans plusieurs de ses axes sur celui de Biram. Potentiels alliés pour un second tour. Je rêve ! Mais je reste convaincu qu’Ibrahima Sarr doit maintenir le cap de la participation permanente à toutes les élections et cela malgré son handicap financier si réel. Si une partie de son électorat et les plus jeunes ne bascule dans la nouvelle escarcelle de Biram, il peut faire un score plus qu’honorable qui confortera davantage sa position dans le débat national arraché de haute lutte.
Le capital humain et surtout l’audace participative qui l’accompagne suffisent comme argument de présence. J’ai dévoré d’un trait ce beau témoignage de ce militant convaincu et fin. J’ai suivi avec intérêt l’engagement indéfectible d’une partie de la diaspora. Les choses bougent toujours et cela donne espoir à ceux qui pensent comme moi que l’AJD/MR doit toujours participer aux joutes électorales pour maintenir la flamme allumée. Elle ne doit pas s’éteindre, car la non-participation est une défaite en soi et elle risque d’éroder l’habitude d’aller voter chez les militants. Elle installe et prolonge l’attente de l’événement pensé possible.
Donc il faut participer et ne jamais boycotter. Tout citoyen inscrit qui a la possibilité d’aller voter doit aller s’acquitter de sa mission, car il s’agit d’une vraie mission. Aller choisir, celui qui doit choisir ceux qui doivent exécuter un plan pensé pour nous amener au bonheur, n’est pas un simple jeu d’enfant. C’est un acte voulu, pensé, réfléchi et exécuté, normalement, sans contrainte et à l’abri de tout regard. On est comme isolé sur l’île perdue de notre propre conscience. Eh bien il faut agir : allier l’acte à la parole et choisir celui sur lequel on fonde un espoir. Il y a comme une part de sentiment dans l’acte d’aller voter. Le moment d’exécution du vote est presque un acte votif. C’est un peu comme du divin donc ina wonna, moumkin, c’est possible. Il faut, à défaut de conquérir le fauteuil présidentiel, grimper dans le pourcentage pour démontrer l’ancrage irréversible du parti sur l’échiquier politique et le maintien de l’enthousiasme permanent d’aller toujours voter pour le candidat du possible. Aucun slogan de ralliement politique ne peut être plus significatif. Ibrahima Sarr convie au possible. Donc il faut voter pour faire advenir le possible.
Finalement, cette fin de campagne annonce de futurs et rudes combats politiques.
Excellent vote !
Abdarahmane NGAIDEUCAD/IEA de Nantes 21/06/2014
Source : Abdarrahmane NGAIDE
Tous les candidats ont clôturé leur campagne. Quatre : Aziz, Biram, madame Lalla Meriam et Sarr ont choisi la capitale pour prononcer leur dernier mot, et inciter leurs inscrits sur la liste électorale à aller voter massivement pour plébisciter leur « programme » respectif et leur permettre de vérifier leur poids.
Celui qu’il porte pour changer le visage socio-politique et économique de la Mauritanie. Une femme fait donc partie de la course. C’est très encourageant pour les défenseurs de la parité à 100%. La Mauritanie a besoin d’émanciper davantage ses femmes. Nous se sommes plus au temps de leur confinement et de l’oppression qu’elles n’ont jamais cessé de subir et qu’elles subissent encore. La preuve ?
De prétendus amis du prophète lancent des fatwas, appelant à l’assassinant, contre une femme qui défend les droits humains, alors que la religion musulmane demande de préserver la vie de chaque être humain de toutes dégradations par simple volonté des hommes. Tant pis en tout cas la campagne est terminée. Les choses sérieuses reviennent.
Seul Bodiel Ould Houmeid a sonné autrement. Il a choisi Rosso. Là j’ai applaudi (par naïveté ?) en tant que pauvre observateur lointain. Et pourquoi alors ? Oui j’ai applaudi et je me suis dit qu’il est le seul à avoir compris finalement que la « localité » est importante en politique. Sans base solide rien ne pousse.
Bodiel et ses conseillers (Ould Mah qui me rappelle cette manifestation des âniers de Nouakchott portant les couleurs de son parti !) ont été subtils, car nous parlons de plus en plus de la décentralisation et il faut bien préserver ses arrières en revenant au « pays d’origine », car cette démocratie décentralisée ne peut exister qu’avec des personnalités fortes sur plan local, mais aussi national. Bodiel tape, pour moi, un coup de génie politique en fermant sa tournée électorale à Rosso. Symbolique pour ceux qui en veulent ! Il fait poids par ses alliances solides dans le landerneau politique né du défunt régime de Ould Taya dont il hérite une partie des morceaux. Les « émirs » et autres modificateurs des courbes de nos pronostics semblent être d’excellents « grands électeurs ». Il lutte contre le régime, mais aussi contre le « petit loup de la chemama » Biram. Les propos de campagne le démontrent amplement.
Les mauritaniens, comme beaucoup d’africains et des autres hommes de ces espaces en processus d’occidentalisation, votent depuis toujours. Mais j’avoue que je me pose la question de savoir pourquoi on vote tant quand on sait d’avance que rien ne va changer ? C’est énigmatique comme question, car chez nous on vote toujours avec plein de tintamarre, de couleurs, de sifflets et de tambours à peine si les gens entendent le discours ou interprètent les actes et les gestes de leurs candidats. Le programme ! Mais quel programme ?
Depuis le parti unique, dont les mécanismes de fonctionnement et les modes opératoires répondaient aux reflexes voire aux fantasmes des hommes de cette époque, nous sommes prisonniers d’une manière de penser le politique et la politique. Nous n’avons jamais pu résoudre les conflits communautaires à réveiller –de manière conséquente- une communauté qui a pris conscience de son existence et des discriminations qu’elles souffrent depuis le fondement de nos sociétés. Parce que tous les mécanismes hérités de cette méthode de gouverner est revenue en force en empruntant aux différentes structures de l’armée son lit de fécondité. Ils ont produit une nouvelle espèce politique plus agressive et plus combattive entre elle pour son propre équilibre interne et tant qu’elle ne craque pas la stabilité au sommet de l’état mauritanien est assurée et les prébendes redistribuées à qui de droit.
Depuis 1978 nous vivons sous ce régime militaire. La « caste » militaire devrai-je dire avec ses généraux qui commencent à pulluler alors qu’ils n’ont jamais opérés et sur aucun terrain de combat géostratégique, est devenue une réalité organique opposée à toute possibilité de réforme. Aziz représente donc la nouvelle génération née des flancs de tous les comités militaires passés. Véritable machine qui nous fabrique des hommes politiques très particuliers. Aziz connait la machine et a appris à la manipuler au point de recevoir des balles perdues. Il s’accrochera au pouvoir et tous ses meetings, souvent enflammés, le prouvent. Son double statut : président de Mauritanie et de l’UA, le contexte sous-régionale, son implication incroyablement médiatique à Kidal pendant qu’une nouvelle branche tourègue naissait à Nouakchott, le retour en force de l’Algérie (l’argent de campagne dirait-on !) dans la résolution du conflit malien et les petites brouilles permanentes avec le voisin et grand frère marocain poussent à croire qu’il rempilera. Même sans cela il aurait rempilé !
Nous considérons très peu les influences des événements sous-régionaux et internationaux sur nos propres élections. Les conventions minières si juteuses que nous signons sont certainement à l’origine de cette volonté de se perpétuer au pouvoir ou tenter de faire perpétuer un système qui nous est favorable même après notre départ. C’est humain et naturel mais à quel niveau d’implication un chef doit s’aventurer. Nos gouvernants sont actionnaires dans tout et donc quitter le pouvoir devient très difficile car l’état est géré et non gouverné. Quand nous gérons nous calculons tout le temps (comme un commerçant de détails). Mais quand nous gouvernons, nous édictons des lois, nous réfléchissons tout le temps et sur l’ensemble des problèmes de notre temps, et dès lors nous devons manquer de temps pour nous occuper des futilités matérielles.
Donc ma vraie peur est la suivante : Aziz risque fort de manipuler la constitution, sous peu, pour un troisième mandat. Il est encore très jeune et donc aller à la retraite à cet âge de jouvence est une folie en Afrique, et en Mauritanie c’est encore pire, car les vieux nous gouvernent. La preuve ? L’opposition boycotteuse et inconséquente est dirigée par de vieilles personnes à exception près. Elle a commis une grave erreur politique en boycottant les élections législatives et municipales. D’ailleurs quelques partis ont connu d’importantes saignées et pas des moindres. Exemple Bâ Adama Moussa qui a fini par atterrir tranquillement et sereinement chez Aziz. Il n’y a pas plus terrible qu’une frustration politique. L’opposition politique boycotteuse frustre les citoyens qui auraient dû voter pour elle. Jamais on ne doit frustrer un citoyen sinon il s’élève contre cette injustice immonde qui nie son existence et son appartenance citoyenne. Sa contre-campagne sera-t-elle payante ? A quoi servira le pourcentage qui sera attribué à l’abstention liée à leur appel ? Comment réutiliser ce capital pour le transformer en mode pratique ?
Les candidatures de Biram et de Sarr prouvent que nos questions les plus fondamentales se débattent de manière libre et cela prouve quelque chose que nous devrions accepter pour continuer le combat vers la conquête d’autres champs de liberté confisqués par la seule peur de voir cette nation se bâtir sur sa vraie identité, sans emprunter à qui que ce soit une quelconque portion de son identité. Car une identité se fabrique de manière quotidienne et elle n’a besoin d’aucun décret pour exister. Elle s’impose sinon aucune culture ne sortira victorieuse du combat qui assure sa survie. Nos communautés s’expriment. Beaucoup n’y voient que la conséquence simpliste de nos divisions internes. Elles jouent un rôle central dans cette vérité. Mais je crois aussi que leur expression est naturelle. Elles sont reconnues par la constitution même si quelques-unes d’entre elles sont toujours malmenées et de manière délibérée et bien planifiée depuis des lustres.
Biram peut faire mal. En tout cas il entrera désormais dans le pourcentage. Il sera un/en pourcentage qu’il peut exploiter en consolidant et en développant. Un politique se mesure par son pourcentage. Les sondages n’existent pas encore chez nous, mais en avons des expériences. L’homme politique ne signifie rein s’il n’a pas un chiffre qu’on lui collera à la peau jusqu’à la fin de sa vie. Ce sera pour la première fois que nous pourrons mesurer le poids du « petit loup de la chemama ». C’est-à-dire qu’il va devenir un chiffre qu’il se mettra à polir comme un vrai diamant car sa voix compte comme valeur statistique comptable. Sa campagne est intéressante et il a couvert le pays de son discours et de sa verve jeune malgré les attaques répétées sur le plan religieux venant d’Aziz et de « détournement » de la cause haratine de la part Bodiel. Ils sont différents en tout ?
Le combat de AJD/MR rejoint dans plusieurs de ses axes sur celui de Biram. Potentiels alliés pour un second tour. Je rêve ! Mais je reste convaincu qu’Ibrahima Sarr doit maintenir le cap de la participation permanente à toutes les élections et cela malgré son handicap financier si réel. Si une partie de son électorat et les plus jeunes ne bascule dans la nouvelle escarcelle de Biram, il peut faire un score plus qu’honorable qui confortera davantage sa position dans le débat national arraché de haute lutte.
Le capital humain et surtout l’audace participative qui l’accompagne suffisent comme argument de présence. J’ai dévoré d’un trait ce beau témoignage de ce militant convaincu et fin. J’ai suivi avec intérêt l’engagement indéfectible d’une partie de la diaspora. Les choses bougent toujours et cela donne espoir à ceux qui pensent comme moi que l’AJD/MR doit toujours participer aux joutes électorales pour maintenir la flamme allumée. Elle ne doit pas s’éteindre, car la non-participation est une défaite en soi et elle risque d’éroder l’habitude d’aller voter chez les militants. Elle installe et prolonge l’attente de l’événement pensé possible.
Donc il faut participer et ne jamais boycotter. Tout citoyen inscrit qui a la possibilité d’aller voter doit aller s’acquitter de sa mission, car il s’agit d’une vraie mission. Aller choisir, celui qui doit choisir ceux qui doivent exécuter un plan pensé pour nous amener au bonheur, n’est pas un simple jeu d’enfant. C’est un acte voulu, pensé, réfléchi et exécuté, normalement, sans contrainte et à l’abri de tout regard. On est comme isolé sur l’île perdue de notre propre conscience. Eh bien il faut agir : allier l’acte à la parole et choisir celui sur lequel on fonde un espoir. Il y a comme une part de sentiment dans l’acte d’aller voter. Le moment d’exécution du vote est presque un acte votif. C’est un peu comme du divin donc ina wonna, moumkin, c’est possible. Il faut, à défaut de conquérir le fauteuil présidentiel, grimper dans le pourcentage pour démontrer l’ancrage irréversible du parti sur l’échiquier politique et le maintien de l’enthousiasme permanent d’aller toujours voter pour le candidat du possible. Aucun slogan de ralliement politique ne peut être plus significatif. Ibrahima Sarr convie au possible. Donc il faut voter pour faire advenir le possible.
Finalement, cette fin de campagne annonce de futurs et rudes combats politiques.
Excellent vote !
Abdarahmane NGAIDEUCAD/IEA de Nantes 21/06/2014
Source : Abdarrahmane NGAIDE