Le Rénovateur Quotidien - 18 ans dans l’opposition, ça forge le caractère. Et Kane Hamidou Baba en a à revendre, quand il s’agit de faire passer ses idées. Le leader du Mouvement pour la Refondation (MPR) fait partie des « boycottistes » irréductibles pour qui l’élection présidentielle qui a vu la reconduction du mandat de Mohamed Ould Abdel Aziz, est un épiphénomène.
L’enjeu est ailleurs que dans une bataille de chiffres qui prête à sourire. Il revient sur la dernière consultation et livre sa lecture des vraies questions qui se posent au pays. Entretien
Le Rénovateur : M Kane Hamidou Baba, nous venons de suivre l’élection présidentielle. Mohamed Ould Abdel Aziz a été réélu avec un score assez confortable. Quelle lecture faites-vous de cette élection et comment interprétez-vous ces chiffres ?
Kane Hamidou Baba : Nous venons effectivement de vivre des élections qui sont marquées, comme chacun le sait, par un déficit de crédibilité, de transparence et de consensus. Les résultats obtenus par le candidat président n’ont rien de surprenant, dans la mesure où l’essentiel de la classe politique a fait le choix de ne pas aller à ces élections.
Naturellement, en tant que membre du Forum National pour la Démocratie et l’Unité, nous avions dit, dès le mois d’avril, que l’échec du dialogue était prévisible, puisqu’on l’a torpillé. Dès lors, nous n’étions plus concernés par cette élection.
Nous n’étions pas concernés en terme de participation, mais l’étions plus généralement, parce qu’il s’agissait d’une élection présidentielle qui est la clé de voûte du système. Nous avons donc décidé de mener une campagne de boycott actif. Pour ce qui est de la lecture, tout le monde sait que le seul enjeu était le taux de participation.
Et sur ce plan, nous avons réussi. Je pense qu’il ne faut pas se fier au taux de participation officiel. Et supposons qu’on l’admette, il est toujours inférieur de 20 points par rapport aux législatives et municipales.
Nous avons des informations vérifiées que le taux de participation est plus bas que celui avancé. Ils se sont peut être arrêté à 56,6% par pudeur, mais ils auraient pu avancer 76,6%. Le peuple mauritanien n’est pas dupe et fait la même lecture que nous et a conclu que ces élections ont été largement boycottées.
Concernant le score à la « soviet », obtenu par le candidat président, je pense qu’il doit y avoir, en 2014 une certaine gêne, à construire ce genre de scores qui décrédibilise le chiffre lui-même. Dans toutes les démocraties, à peu près normales, ce genre de score n’existe plus. Et le seul fait de l’annoncer en dit long sur la qualité de cette élection.
Cela dit, le candidat a distribué des miettes à ses concurrents. Tout le monde sait que dans cette campagne, il y avait un candidat qui luttait contre les moulins à vents et qui s’attaquait au Forum à tout bout de champs. Certains en raillant, ont dit que c’était Aziz contre Aziz. On ne sentait même pas une considération pour ses concurrents.
Le Rénovateur : On raconte que votre départ du RFD est du au fait que vous reprochiez à Ahmed Ould Daddah d’être un accro du boycott. Or, vous-même, vous êtes inscrits dans cette dynamique…Lui donneriez-vous raison quelque part ?
KHB : Je ne cherche pas à donner tort à qui que ce soit. Le contexte de 2008 est différent de celui de 2014. En 2088, j’étais pour la participation aux élections présidentielles, mais sous réserve de certaines conditions. Mais laissons le passé au passé et disons simplement qu’en 2014, nous avons un parti dont la vocation est de participer à participer aux élections.
Mais faut-il, pour autant y aller, quand on sait que la citoyenneté d’une partie de la population n’est pas reconnue et que cette dernière ne pourra pas faire son choix ? Je suis un leader de parti qui ne reste pas dans les salons à Nouakchott. J’ai fait du pays, visité les régions et je me suis rendu compte du problème d’état civil dans toutes les localités visitées. Mieux, ceux qui ont eu leur état civil ont des problèmes pour obtenir leurs cartes d’identité.
Le MPR voulait bien aller aux élections, puisqu’il avait commencé à constituer ses listes électorales, mais après avoir fait une évaluation, on s’est dit qu’aller aux élections revenait à cautionner une politique qui peut être désastreuse pour la démocratie.
Cela dit, le fichier de 2008 à servi à celui de 2008. Nous n’avions pas d’excuses. Or le nouveau fichier électoral est mauvais. Imaginez-vous Nouakchott, on vit un mauritanien sur trois, qui ne compte que 200 000 à 250 000 inscrits. Beaucoup de gens sont laissées sur le bord de la route. Et je ne parle pas de cette agence d’enrôlement qui repose sur la discrimination.
L’une des raisons qui nous ont poussés à quitter cette majorité réside dans cet enrôlement discriminatoire.
Le Rénovateur : Avec ces boycotts, vous serez absents des instances représentatives pendant cinq ans. Comment pensez-vous survivre politiquement. Avez-vous une stratégie ?
KHB : La vie politique repose sur une certaine dialectique de la participation et du non participation. Certaines formations qui ont été absentes un moment peuvent revenir en force à l’occasion d’une autre élection. Le tout repose sur un travail en profondeur au niveau de la société, avant tout et non au niveau des institutions. Et d’ailleurs, ces dernières sont vidées. Et y être ne garantit rien. On a vu des partis entrer au parlement et en sortir rabougris.
Nous voulons, pour notre part, des institutions fortes qui peuvent survivre aux hommes. Mais les vraies réformes n’ont pas été menées, qui permettent une séparation des pouvoirs et qui renforcent les structures de l’Etat. Quand on a une inféodation de la justice et du parlement au pouvoir exécutif, être représenté dans ces institutions ne veut pas dire grand-chose.
Quant à la survie de notre parti, il est clair que nous ne recevrons pas les subsides de l’Etat pendant cinq ans. Mais le MPR existe depuis cinq ans et pour ma part, je suis dans l’opposition depuis dix huit ans. Si je dois rester cinq autres années dans l’opposition, j’y resterai. Cela ne m’empêchera pas de conserver nos convictions et d’aller vers les mauritaniens, afin de partager avec eux notre projet de société.
Le contexte est différent avec le développement des médias qui permettra de démultiplier les messages de nos formations, parallèlement aux visites de proximité. Le programme engagé ces cinq dernières années, va se poursuivre.
Le Rénovateur : Avec l’avènement de nouveaux candidats, comme Birame Ould Abeid, pensez-vous qu’il y a une redistribution des cartes ?
KHB : Parler d’une redistribution des cartes, fait sourire. Tout ce qui se passe actuellement ne pouvait avoir une signification que s’il a y avait eu une élection transparente. A partir du moment où les dés sont pipés, les élections n’ont aucun effet sur la réalité.
Je vous rappelle qu’en 1997, l’opposition avait boycotté les élections présidentielles. Le candidat du pouvoir avait obtenu 77% des suffrages qui rappellent d’ailleurs le nouveau score atteint par les dernières élections. Le candidat qui suivait le vainqueur avait obtenu environ 10%. Mais qu’est-il devenu ?
Je ne pense pas que des présidentielles de ce genre puissent dessiner quoi que ce soit et puisse contribuer à construire un leader. A mon avis, toute participation à des élections pareilles, ne peut qu’avoir des effets sur ses acteurs.
Cela dit, la crise politique existait avant le 21 juin et je crois que nous sommes installés dans cette crise de manière durable. Je dirai même que l’élection du 21 juin constitue un facteur d’aggravation de cette crise. Le pouvoir devrait méditer, y réfléchir, car c’est lui qui sera interpellé dans sa manière de gérer les cinq prochaines années, face au risque d’explosion social et à l’absence de légitimité.
Le Rénovateur : Comment votre parti et le FNDU comptent aborder ces cinq prochaines années ?
KHB : Le FNDU a été créé sur la base de deux objectifs majeurs. Il s’agissait d’abord d’éviter que les présidentielles ne ressembles aux législatives et municipales, ensuite attirer canaliser l’attention sur les préoccupations nationales et de trouver des solutions. Nous conscient de la difficulté, voir l’impossibilité d’épuiser les sujets, même si des conclusions intéressantes ont été tirées de ce forum, notamment sur la question de l’unité nationale, la cohésion sociale, les problèmes de l’éducation…
Nous avions décidé d’approfondir tous ces sujets après les élections. Ce chantier reste actuel. L’autre aspect, c’est que nous sommes dans un processus de recomposition politique depuis la chute du régime autocratique de Moawiya.
Bien qu’il y ait eu des avancées, la démocratie a reculé et ces élections sont un facteur de complications. Les cinq prochaines années ne seront que la longue nuit de cette recomposition qui restera inachevée si le mandat arrive à son terme. Nous sommes là, confrontés à une grande équation en tant que formation politique. Quelles perspectives devons-nous offrir au peuple mauritanien ?
Le forum a crée une certaine dynamique qui recèle des potentialités et des ouvertures qui pourront permettre des regroupements de plusieurs formations qui pourront contribuer à l’atteinte d’objectif de l’unité nationale, la cohésion sociale et l’enracinement de la démocratie. C’est un vaste chantier.
Disons simplement qu’une vie politique pacifiée et normalisée est un objectif à atteindre. Nous sommes un pays jeune qui s’essaye à la démocratie et nous risquons d’avoir un mandat perdu pour la démocratie mauritanienne. Mais nous avons le cœur à l’ouvrage.
Le Rénovateur : Un dernier mot
KHB : Naturellement, j’aimerais féliciter le peuple mauritanien d’avoir répondu massivement à l’appel au boycott. C’est rassurant, en effet, car, même les thuriféraires savent que le peuple ne s’est pas rendu aux urnes. Cela devrait susciter un examen de conscience chez ceux qui ont voulu manipuler les chiffres de la participation.
Le peuple mauritanien a fait preuve de maturité en refusant d’être infantilisé et instrumentalisé. Cela augure d’un grand espoir quant à l’enracinement de la démocratie en Mauritanie, d’autant plus que la culture démocratique est du point populaire est en avance sur les institutions et sur les pratiques du régime.
Entretien réalisé par Alioune Ciré Bâ
Source : Temps Forts (Mauritanie) via cridem
L’enjeu est ailleurs que dans une bataille de chiffres qui prête à sourire. Il revient sur la dernière consultation et livre sa lecture des vraies questions qui se posent au pays. Entretien
Le Rénovateur : M Kane Hamidou Baba, nous venons de suivre l’élection présidentielle. Mohamed Ould Abdel Aziz a été réélu avec un score assez confortable. Quelle lecture faites-vous de cette élection et comment interprétez-vous ces chiffres ?
Kane Hamidou Baba : Nous venons effectivement de vivre des élections qui sont marquées, comme chacun le sait, par un déficit de crédibilité, de transparence et de consensus. Les résultats obtenus par le candidat président n’ont rien de surprenant, dans la mesure où l’essentiel de la classe politique a fait le choix de ne pas aller à ces élections.
Naturellement, en tant que membre du Forum National pour la Démocratie et l’Unité, nous avions dit, dès le mois d’avril, que l’échec du dialogue était prévisible, puisqu’on l’a torpillé. Dès lors, nous n’étions plus concernés par cette élection.
Nous n’étions pas concernés en terme de participation, mais l’étions plus généralement, parce qu’il s’agissait d’une élection présidentielle qui est la clé de voûte du système. Nous avons donc décidé de mener une campagne de boycott actif. Pour ce qui est de la lecture, tout le monde sait que le seul enjeu était le taux de participation.
Et sur ce plan, nous avons réussi. Je pense qu’il ne faut pas se fier au taux de participation officiel. Et supposons qu’on l’admette, il est toujours inférieur de 20 points par rapport aux législatives et municipales.
Nous avons des informations vérifiées que le taux de participation est plus bas que celui avancé. Ils se sont peut être arrêté à 56,6% par pudeur, mais ils auraient pu avancer 76,6%. Le peuple mauritanien n’est pas dupe et fait la même lecture que nous et a conclu que ces élections ont été largement boycottées.
Concernant le score à la « soviet », obtenu par le candidat président, je pense qu’il doit y avoir, en 2014 une certaine gêne, à construire ce genre de scores qui décrédibilise le chiffre lui-même. Dans toutes les démocraties, à peu près normales, ce genre de score n’existe plus. Et le seul fait de l’annoncer en dit long sur la qualité de cette élection.
Cela dit, le candidat a distribué des miettes à ses concurrents. Tout le monde sait que dans cette campagne, il y avait un candidat qui luttait contre les moulins à vents et qui s’attaquait au Forum à tout bout de champs. Certains en raillant, ont dit que c’était Aziz contre Aziz. On ne sentait même pas une considération pour ses concurrents.
Le Rénovateur : On raconte que votre départ du RFD est du au fait que vous reprochiez à Ahmed Ould Daddah d’être un accro du boycott. Or, vous-même, vous êtes inscrits dans cette dynamique…Lui donneriez-vous raison quelque part ?
KHB : Je ne cherche pas à donner tort à qui que ce soit. Le contexte de 2008 est différent de celui de 2014. En 2088, j’étais pour la participation aux élections présidentielles, mais sous réserve de certaines conditions. Mais laissons le passé au passé et disons simplement qu’en 2014, nous avons un parti dont la vocation est de participer à participer aux élections.
Mais faut-il, pour autant y aller, quand on sait que la citoyenneté d’une partie de la population n’est pas reconnue et que cette dernière ne pourra pas faire son choix ? Je suis un leader de parti qui ne reste pas dans les salons à Nouakchott. J’ai fait du pays, visité les régions et je me suis rendu compte du problème d’état civil dans toutes les localités visitées. Mieux, ceux qui ont eu leur état civil ont des problèmes pour obtenir leurs cartes d’identité.
Le MPR voulait bien aller aux élections, puisqu’il avait commencé à constituer ses listes électorales, mais après avoir fait une évaluation, on s’est dit qu’aller aux élections revenait à cautionner une politique qui peut être désastreuse pour la démocratie.
Cela dit, le fichier de 2008 à servi à celui de 2008. Nous n’avions pas d’excuses. Or le nouveau fichier électoral est mauvais. Imaginez-vous Nouakchott, on vit un mauritanien sur trois, qui ne compte que 200 000 à 250 000 inscrits. Beaucoup de gens sont laissées sur le bord de la route. Et je ne parle pas de cette agence d’enrôlement qui repose sur la discrimination.
L’une des raisons qui nous ont poussés à quitter cette majorité réside dans cet enrôlement discriminatoire.
Le Rénovateur : Avec ces boycotts, vous serez absents des instances représentatives pendant cinq ans. Comment pensez-vous survivre politiquement. Avez-vous une stratégie ?
KHB : La vie politique repose sur une certaine dialectique de la participation et du non participation. Certaines formations qui ont été absentes un moment peuvent revenir en force à l’occasion d’une autre élection. Le tout repose sur un travail en profondeur au niveau de la société, avant tout et non au niveau des institutions. Et d’ailleurs, ces dernières sont vidées. Et y être ne garantit rien. On a vu des partis entrer au parlement et en sortir rabougris.
Nous voulons, pour notre part, des institutions fortes qui peuvent survivre aux hommes. Mais les vraies réformes n’ont pas été menées, qui permettent une séparation des pouvoirs et qui renforcent les structures de l’Etat. Quand on a une inféodation de la justice et du parlement au pouvoir exécutif, être représenté dans ces institutions ne veut pas dire grand-chose.
Quant à la survie de notre parti, il est clair que nous ne recevrons pas les subsides de l’Etat pendant cinq ans. Mais le MPR existe depuis cinq ans et pour ma part, je suis dans l’opposition depuis dix huit ans. Si je dois rester cinq autres années dans l’opposition, j’y resterai. Cela ne m’empêchera pas de conserver nos convictions et d’aller vers les mauritaniens, afin de partager avec eux notre projet de société.
Le contexte est différent avec le développement des médias qui permettra de démultiplier les messages de nos formations, parallèlement aux visites de proximité. Le programme engagé ces cinq dernières années, va se poursuivre.
Le Rénovateur : Avec l’avènement de nouveaux candidats, comme Birame Ould Abeid, pensez-vous qu’il y a une redistribution des cartes ?
KHB : Parler d’une redistribution des cartes, fait sourire. Tout ce qui se passe actuellement ne pouvait avoir une signification que s’il a y avait eu une élection transparente. A partir du moment où les dés sont pipés, les élections n’ont aucun effet sur la réalité.
Je vous rappelle qu’en 1997, l’opposition avait boycotté les élections présidentielles. Le candidat du pouvoir avait obtenu 77% des suffrages qui rappellent d’ailleurs le nouveau score atteint par les dernières élections. Le candidat qui suivait le vainqueur avait obtenu environ 10%. Mais qu’est-il devenu ?
Je ne pense pas que des présidentielles de ce genre puissent dessiner quoi que ce soit et puisse contribuer à construire un leader. A mon avis, toute participation à des élections pareilles, ne peut qu’avoir des effets sur ses acteurs.
Cela dit, la crise politique existait avant le 21 juin et je crois que nous sommes installés dans cette crise de manière durable. Je dirai même que l’élection du 21 juin constitue un facteur d’aggravation de cette crise. Le pouvoir devrait méditer, y réfléchir, car c’est lui qui sera interpellé dans sa manière de gérer les cinq prochaines années, face au risque d’explosion social et à l’absence de légitimité.
Le Rénovateur : Comment votre parti et le FNDU comptent aborder ces cinq prochaines années ?
KHB : Le FNDU a été créé sur la base de deux objectifs majeurs. Il s’agissait d’abord d’éviter que les présidentielles ne ressembles aux législatives et municipales, ensuite attirer canaliser l’attention sur les préoccupations nationales et de trouver des solutions. Nous conscient de la difficulté, voir l’impossibilité d’épuiser les sujets, même si des conclusions intéressantes ont été tirées de ce forum, notamment sur la question de l’unité nationale, la cohésion sociale, les problèmes de l’éducation…
Nous avions décidé d’approfondir tous ces sujets après les élections. Ce chantier reste actuel. L’autre aspect, c’est que nous sommes dans un processus de recomposition politique depuis la chute du régime autocratique de Moawiya.
Bien qu’il y ait eu des avancées, la démocratie a reculé et ces élections sont un facteur de complications. Les cinq prochaines années ne seront que la longue nuit de cette recomposition qui restera inachevée si le mandat arrive à son terme. Nous sommes là, confrontés à une grande équation en tant que formation politique. Quelles perspectives devons-nous offrir au peuple mauritanien ?
Le forum a crée une certaine dynamique qui recèle des potentialités et des ouvertures qui pourront permettre des regroupements de plusieurs formations qui pourront contribuer à l’atteinte d’objectif de l’unité nationale, la cohésion sociale et l’enracinement de la démocratie. C’est un vaste chantier.
Disons simplement qu’une vie politique pacifiée et normalisée est un objectif à atteindre. Nous sommes un pays jeune qui s’essaye à la démocratie et nous risquons d’avoir un mandat perdu pour la démocratie mauritanienne. Mais nous avons le cœur à l’ouvrage.
Le Rénovateur : Un dernier mot
KHB : Naturellement, j’aimerais féliciter le peuple mauritanien d’avoir répondu massivement à l’appel au boycott. C’est rassurant, en effet, car, même les thuriféraires savent que le peuple ne s’est pas rendu aux urnes. Cela devrait susciter un examen de conscience chez ceux qui ont voulu manipuler les chiffres de la participation.
Le peuple mauritanien a fait preuve de maturité en refusant d’être infantilisé et instrumentalisé. Cela augure d’un grand espoir quant à l’enracinement de la démocratie en Mauritanie, d’autant plus que la culture démocratique est du point populaire est en avance sur les institutions et sur les pratiques du régime.
Entretien réalisé par Alioune Ciré Bâ
Source : Temps Forts (Mauritanie) via cridem