Walfadjiri - L’ex-président de la République de Mauritanie, Ely Ould Mohamed Vall, n’est pas content de son successeur. Il estime, dans cet entretien, que l’actuel président Abdel Aziz est en train de fouler au pied tous les acquis de la transition démocratique. Pour lui, les pratiques d’avant 2005 reviennent au-devant de la scène.
Wal Fadjri : M. le président, avez-vous aujourd’hui le sentiment d’avoir accompli votre mission à la tête d’une transition que vous avez menée pendant dix-huit mois?
Ely Ould Mohamed VALL : Aujourd’hui, je peux dire que j’ai fait ce que je devais faire pour mon pays. Tout le monde sait dans quel état il se trouvait en 2005. La Mauritanie venait à peine de sortir de deux tentatives de putsch qui ont failli déboucher sur une guerre civile.
Entre 2003 et 2004, notre pays était au bord d’une implosion ; Compte tenu de la gravité de situation, il fallait donc à tout prix mettre fin à cette tension ambiante. Et justement, c’est en 2005 que nous avons procédé à un changement grâce à la volonté de tout le peuple mauritanien. Nous nous sommes entendus sur un processus politique, avec la mise en place d’institutions politiques et économiques fortes.
Ceci nous a permis de redresser notre pays économiquement et politiquement avec le concours de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (Fmi). Car on est arrivé à réformer notre système politique en instaurant une démocratie participative symbolisée par le consensus trouvé entre les partis politiques légalement constitués et la société civile.
Ainsi, au bout de dix-huit mois de transition que nous avons menée, nous avons pu mettre sur les rails toutes les institutions, des communes à l’Assemblée nationale en passant par l’administration. Ce, sans aucune forme de contestation d’un parti politique ou d’un simple citoyen mauritanien. Et puis, on a pu organiser une élection présidentielle libre et démocratique. Il faut quand même le dire, c’est la première fois dans l’histoire que la Mauritanie a un président démocratiquement élu avec la transparence qui sied.
C’est la première fois dans notre pays que les Mauritaniens ont compris qu’il était possible d’arriver à un processus transparent et à l’arrivée nous sommes parvenus à organiser des élections légales et légitimes. C’était l’objectif recherché.
En revanche, aujourd’hui, avec les actes posés par un élément extérieur à ce processus (Mohamed Ould Abdel Aziz, Ndlr), tout le travail entrepris pour une bonne gouvernance a été détruit. Aujourd’hui, c’est tout le peuple mauritanien qui regrette amèrement du fait qu’une personne foule au pied tous les mécanismes de l’émergence du pays.
Mohamed Oul Abdel Aziz, l’actuel Président a été élu par plus de 80 % des Mauritaniens. N’est-ce pas là un plébiscite ?
Drôle de plébiscite ! Cette élection a été boycottée par tout le peuple mauritanien. Mieux, l’opposition a décidé de ne pas aller aux urnes. Pour revenir au boycott, le taux de participation est de 20 %. On ne peut pas prétendre être plébiscité avec ce taux. Et ce qui est aberrant dans cette élection, c’est que le candidat n’avait personne en face de lui et il avait tous les moyens de l’Etat à sa disposition. Il était le seul maître du jeu. J’avoue que cela n’est rien d’autre qu’un véritable échec, un malheur pour le peuple mauritanien. Au niveau de la communauté internationale, le régime est caricaturé dictatorial.
Le Forum national pour la défense de la démocratie a toujours prôné la matérialisation du slogan «Aziz dégage». Ne pensez-vous pas que ce slogan est aujourd’hui en déphasage avec la réalité du terrain ?
Il s’agit d’une question de principe. (…) Aujourd’hui, si le peuple exige son départ du pouvoir pour que le pays puisse revenir à la normale, c’est légitime. Et ce slogan «Aziz dégage» ne s’inscrit que dans la dynamique des slogans véhiculés lors du «Printemps arabe». Les Mauritaniens ne font que demander pour que les choses marchent et suivent les lignes tracées lors de la transition.
«Aziz a tout dilapidé et le pays se retrouvera sous peu dans une situation de marasme économique.»
Aujourd’hui l’opposition mauritanienne n’est elle pas victime de l’ambiguité de sa stratégie de lutte ?
Pas du tout. L’opposition, je dois le dire, a toujours tendu la main pour une solution politique négociée et consensuelle. C’est-à-dire sur la base d’un véritable consensus pour éviter que les dérives de la violence ne refassent surface. Nous sommes une opposition responsable. Et justement, c’est pour éviter de vivre le scénario catastrophique qu’ont vécu les peuples somalien, ivoirien, libérien que nous avons toujours tendu la main sur les principes d’une solution politique consensuelle.
Donc, pourquoi insistez-vous sur le départ de l’actuel président de la République pourtant élu avec plus de 80 % des suffrages ?
Ce n’est pas de l’acharnement, c’est un combat de principe. Car ce que traverse notre pays est inédit. Nous voulons seulement que la Mauritanie soit sur les rampes de développement. Cette façon dont le pays est géré n’augure pas des lendemains meilleurs pour le peuple mauritanien.
Malgré vos nombreuses récriminations, les institutions financières internationales prédisent des perspectives économiques prometteuses à la Mauritanie…
(Il coupe) Écoutez, tout cela n’est que formalisme. Pour vous dire la vérité, au moment où nous quittions la tête de ce pays, nous l’avions laissé avec un niveau d’endettement qui a diminué de 70 %. Cela veut dire simplement que nous avions reçu, à l’époque, les mêmes félicitations de la part de ces institutions auxquelles vous faites allusion.
Lorsque nous étions au pouvoir, nous avons remis les choses en ordre et surtout gouverné dans la plus grande transparence. Nous avons laissé dans les comptes du pétrole 71 millions de dollars, la dette intérieure a été totalement payée. Nous avons laissé à la Mauritanie un peuple politiquement réconcilié avec lui-même, un pays où les investisseurs se précipitaient pour en faire un pays d’affaires. Malheureusement, c’est ce beau pays qui nous a valu des félicitations des institutions internationales que Mohamed Ould Abdel Aziz a fini de détruire par son incompétence et par sa rébellion de 2008.
Aujourd’hui, c’est un vrai crime que ce dernier a fini d’orchestrer à l’endroit des citoyens mauritaniens.
Pendant la période de transition, nous avons pu démarrer l’exploitation du pétrole. C’était en 2007. Nous avions eu la plus grande mine d’or avec des recettes du pétrole qui ont valu à la Mauritanie ce qu’elle est devenue il y a de cela quelques années. En plus de cela, il y a des perspectives internationales assez favorables sur l’augmentation du prix de l’or et du fer. Mais ce qui est grave, l’actuel régime en a profité non pas pour régler les problèmes du peuple mais en faire ses propres dividendes.
Des recettes destinées aux populations ont été confisquées par les tenants du pouvoir actuel. C’est le cas de la mine d’or, des grands projets de l’extension de la Snim, la société de fer, des projets de routes prévus dans les plans urbains des grandes villes de Nouakchott et de Nouadhibou, etc. Aujourd’hui, aucune précaution de réserve n’a été prise par le régime actuel. Au moment où je vous parle, toutes les recettes enregistrées ont été déjà dépensées. Aziz a tout dilapidé et le pays se retrouvera sous peu dans une situation de marasme économique.
«Une fois que les organisations terroristes s’adapteront à la nouvelle situation, la Mauritanie va éclater et c’est Aziz qui sera le responsable»
Ne regrettez-vous pas d’avoir donné votre position sur le tard ? En 2009, lorsque Sidi Ould Cheikh Abdallah a été déposé par l’actuel président, vous n’aviez pris aucune position. C’est après les accords de Dakar entre le Fndd et le général Aziz que vous aviez déclaré votre candidature…
Vous allez vite en besogne. Lorsque vous dites que je n’avais pris aucune position, je ne suis pas du tout d’accord avec vous. Car ma position a toujours été claire. Quand les choses se passaient, je me trouvais à l’extérieur. Ma position, à cette époque, a été exprimée et tous les Mauritaniens l’ont entendue.
Cependant, quand je suis retourné au pays, j’ai trouvé sur place une situation de négociation entre l’opposition et le pouvoir. Ma sagesse me recommande de ne pas tout faire pour saper le processus déjà enclenché tant qu’il y avait une possibilité de trouver une solution pour pacifier le pays. j’ai laissé les négociations se poursuivre jusqu’à leur aboutissement. Mais, force est de constater que les accords issus de ces négociations n’ont pas été respectés. (…) Dire que je me suis tu est une erreur de jugement à mon égard. Je me suis simplement tu par responsabilité, puisqu’il y avait des négociations. J’avoue aussi que je n’avais jamais cru à ces négociations et à la crédibilité de cette élection présidentielle.
Votre successeur a dit qu’il est aujourd’hui arrivé à conjurer la menace djihadiste qui plane sur la Mauritanie. Qu’en pensez-vous ?
Tout le monde sait que, avant, la situation en Mauritanie était vraiment idéale par rapport à la sous-région. Et lorsqu’on était à la tête de ce pays, il n’y a jamais eu d’attentat, ni de problèmes particuliers. La situation sécuritaire du pays était complètement maîtrisée, nos concitoyens étaient complètement à l’abri. Alors qu’est ce qui est arrivé à ce pays depuis que cet individu est là ? Souvenez-vous de l’attentat à l’ambassade de France, d’un citoyen américain lâchement tué ici même et les quatre Français enlevés au niveau de la ville d’Aleg.
Ce n’est pas tout, il y a eu aussi des Espagnols qui ont été enlevés dans le nord... L’opération dite «Tourrine» a été commandée par Aziz. Aujourd’hui, elle a coûté la destruction et la récupération de matériels d’une unité mauritanienne. Avec ce bilan, on ne peut pas se targuer de dire qu’on a jugulé le phénomène des djihadistes. Et à l’heure actuelle, le pays est en train de connaître ce qu’il n’a jamais connu de son existence.
C’est-à-dire qu’il y a un réel danger qui le guette avec la menace d’Al Qaïda. Une fois que les organisations terroristes s’adapteront à la nouvelle situation, la Mauritanie va éclater et c’est lui qui sera le responsable.
Propos recueillis à Nouakchott par Abou Kane
Source : Walfadjiri
via cridem
Wal Fadjri : M. le président, avez-vous aujourd’hui le sentiment d’avoir accompli votre mission à la tête d’une transition que vous avez menée pendant dix-huit mois?
Ely Ould Mohamed VALL : Aujourd’hui, je peux dire que j’ai fait ce que je devais faire pour mon pays. Tout le monde sait dans quel état il se trouvait en 2005. La Mauritanie venait à peine de sortir de deux tentatives de putsch qui ont failli déboucher sur une guerre civile.
Entre 2003 et 2004, notre pays était au bord d’une implosion ; Compte tenu de la gravité de situation, il fallait donc à tout prix mettre fin à cette tension ambiante. Et justement, c’est en 2005 que nous avons procédé à un changement grâce à la volonté de tout le peuple mauritanien. Nous nous sommes entendus sur un processus politique, avec la mise en place d’institutions politiques et économiques fortes.
Ceci nous a permis de redresser notre pays économiquement et politiquement avec le concours de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (Fmi). Car on est arrivé à réformer notre système politique en instaurant une démocratie participative symbolisée par le consensus trouvé entre les partis politiques légalement constitués et la société civile.
Ainsi, au bout de dix-huit mois de transition que nous avons menée, nous avons pu mettre sur les rails toutes les institutions, des communes à l’Assemblée nationale en passant par l’administration. Ce, sans aucune forme de contestation d’un parti politique ou d’un simple citoyen mauritanien. Et puis, on a pu organiser une élection présidentielle libre et démocratique. Il faut quand même le dire, c’est la première fois dans l’histoire que la Mauritanie a un président démocratiquement élu avec la transparence qui sied.
C’est la première fois dans notre pays que les Mauritaniens ont compris qu’il était possible d’arriver à un processus transparent et à l’arrivée nous sommes parvenus à organiser des élections légales et légitimes. C’était l’objectif recherché.
En revanche, aujourd’hui, avec les actes posés par un élément extérieur à ce processus (Mohamed Ould Abdel Aziz, Ndlr), tout le travail entrepris pour une bonne gouvernance a été détruit. Aujourd’hui, c’est tout le peuple mauritanien qui regrette amèrement du fait qu’une personne foule au pied tous les mécanismes de l’émergence du pays.
Mohamed Oul Abdel Aziz, l’actuel Président a été élu par plus de 80 % des Mauritaniens. N’est-ce pas là un plébiscite ?
Drôle de plébiscite ! Cette élection a été boycottée par tout le peuple mauritanien. Mieux, l’opposition a décidé de ne pas aller aux urnes. Pour revenir au boycott, le taux de participation est de 20 %. On ne peut pas prétendre être plébiscité avec ce taux. Et ce qui est aberrant dans cette élection, c’est que le candidat n’avait personne en face de lui et il avait tous les moyens de l’Etat à sa disposition. Il était le seul maître du jeu. J’avoue que cela n’est rien d’autre qu’un véritable échec, un malheur pour le peuple mauritanien. Au niveau de la communauté internationale, le régime est caricaturé dictatorial.
Le Forum national pour la défense de la démocratie a toujours prôné la matérialisation du slogan «Aziz dégage». Ne pensez-vous pas que ce slogan est aujourd’hui en déphasage avec la réalité du terrain ?
Il s’agit d’une question de principe. (…) Aujourd’hui, si le peuple exige son départ du pouvoir pour que le pays puisse revenir à la normale, c’est légitime. Et ce slogan «Aziz dégage» ne s’inscrit que dans la dynamique des slogans véhiculés lors du «Printemps arabe». Les Mauritaniens ne font que demander pour que les choses marchent et suivent les lignes tracées lors de la transition.
«Aziz a tout dilapidé et le pays se retrouvera sous peu dans une situation de marasme économique.»
Aujourd’hui l’opposition mauritanienne n’est elle pas victime de l’ambiguité de sa stratégie de lutte ?
Pas du tout. L’opposition, je dois le dire, a toujours tendu la main pour une solution politique négociée et consensuelle. C’est-à-dire sur la base d’un véritable consensus pour éviter que les dérives de la violence ne refassent surface. Nous sommes une opposition responsable. Et justement, c’est pour éviter de vivre le scénario catastrophique qu’ont vécu les peuples somalien, ivoirien, libérien que nous avons toujours tendu la main sur les principes d’une solution politique consensuelle.
Donc, pourquoi insistez-vous sur le départ de l’actuel président de la République pourtant élu avec plus de 80 % des suffrages ?
Ce n’est pas de l’acharnement, c’est un combat de principe. Car ce que traverse notre pays est inédit. Nous voulons seulement que la Mauritanie soit sur les rampes de développement. Cette façon dont le pays est géré n’augure pas des lendemains meilleurs pour le peuple mauritanien.
Malgré vos nombreuses récriminations, les institutions financières internationales prédisent des perspectives économiques prometteuses à la Mauritanie…
(Il coupe) Écoutez, tout cela n’est que formalisme. Pour vous dire la vérité, au moment où nous quittions la tête de ce pays, nous l’avions laissé avec un niveau d’endettement qui a diminué de 70 %. Cela veut dire simplement que nous avions reçu, à l’époque, les mêmes félicitations de la part de ces institutions auxquelles vous faites allusion.
Lorsque nous étions au pouvoir, nous avons remis les choses en ordre et surtout gouverné dans la plus grande transparence. Nous avons laissé dans les comptes du pétrole 71 millions de dollars, la dette intérieure a été totalement payée. Nous avons laissé à la Mauritanie un peuple politiquement réconcilié avec lui-même, un pays où les investisseurs se précipitaient pour en faire un pays d’affaires. Malheureusement, c’est ce beau pays qui nous a valu des félicitations des institutions internationales que Mohamed Ould Abdel Aziz a fini de détruire par son incompétence et par sa rébellion de 2008.
Aujourd’hui, c’est un vrai crime que ce dernier a fini d’orchestrer à l’endroit des citoyens mauritaniens.
Pendant la période de transition, nous avons pu démarrer l’exploitation du pétrole. C’était en 2007. Nous avions eu la plus grande mine d’or avec des recettes du pétrole qui ont valu à la Mauritanie ce qu’elle est devenue il y a de cela quelques années. En plus de cela, il y a des perspectives internationales assez favorables sur l’augmentation du prix de l’or et du fer. Mais ce qui est grave, l’actuel régime en a profité non pas pour régler les problèmes du peuple mais en faire ses propres dividendes.
Des recettes destinées aux populations ont été confisquées par les tenants du pouvoir actuel. C’est le cas de la mine d’or, des grands projets de l’extension de la Snim, la société de fer, des projets de routes prévus dans les plans urbains des grandes villes de Nouakchott et de Nouadhibou, etc. Aujourd’hui, aucune précaution de réserve n’a été prise par le régime actuel. Au moment où je vous parle, toutes les recettes enregistrées ont été déjà dépensées. Aziz a tout dilapidé et le pays se retrouvera sous peu dans une situation de marasme économique.
«Une fois que les organisations terroristes s’adapteront à la nouvelle situation, la Mauritanie va éclater et c’est Aziz qui sera le responsable»
Ne regrettez-vous pas d’avoir donné votre position sur le tard ? En 2009, lorsque Sidi Ould Cheikh Abdallah a été déposé par l’actuel président, vous n’aviez pris aucune position. C’est après les accords de Dakar entre le Fndd et le général Aziz que vous aviez déclaré votre candidature…
Vous allez vite en besogne. Lorsque vous dites que je n’avais pris aucune position, je ne suis pas du tout d’accord avec vous. Car ma position a toujours été claire. Quand les choses se passaient, je me trouvais à l’extérieur. Ma position, à cette époque, a été exprimée et tous les Mauritaniens l’ont entendue.
Cependant, quand je suis retourné au pays, j’ai trouvé sur place une situation de négociation entre l’opposition et le pouvoir. Ma sagesse me recommande de ne pas tout faire pour saper le processus déjà enclenché tant qu’il y avait une possibilité de trouver une solution pour pacifier le pays. j’ai laissé les négociations se poursuivre jusqu’à leur aboutissement. Mais, force est de constater que les accords issus de ces négociations n’ont pas été respectés. (…) Dire que je me suis tu est une erreur de jugement à mon égard. Je me suis simplement tu par responsabilité, puisqu’il y avait des négociations. J’avoue aussi que je n’avais jamais cru à ces négociations et à la crédibilité de cette élection présidentielle.
Votre successeur a dit qu’il est aujourd’hui arrivé à conjurer la menace djihadiste qui plane sur la Mauritanie. Qu’en pensez-vous ?
Tout le monde sait que, avant, la situation en Mauritanie était vraiment idéale par rapport à la sous-région. Et lorsqu’on était à la tête de ce pays, il n’y a jamais eu d’attentat, ni de problèmes particuliers. La situation sécuritaire du pays était complètement maîtrisée, nos concitoyens étaient complètement à l’abri. Alors qu’est ce qui est arrivé à ce pays depuis que cet individu est là ? Souvenez-vous de l’attentat à l’ambassade de France, d’un citoyen américain lâchement tué ici même et les quatre Français enlevés au niveau de la ville d’Aleg.
Ce n’est pas tout, il y a eu aussi des Espagnols qui ont été enlevés dans le nord... L’opération dite «Tourrine» a été commandée par Aziz. Aujourd’hui, elle a coûté la destruction et la récupération de matériels d’une unité mauritanienne. Avec ce bilan, on ne peut pas se targuer de dire qu’on a jugulé le phénomène des djihadistes. Et à l’heure actuelle, le pays est en train de connaître ce qu’il n’a jamais connu de son existence.
C’est-à-dire qu’il y a un réel danger qui le guette avec la menace d’Al Qaïda. Une fois que les organisations terroristes s’adapteront à la nouvelle situation, la Mauritanie va éclater et c’est lui qui sera le responsable.
Propos recueillis à Nouakchott par Abou Kane
Source : Walfadjiri
via cridem