Le pays connaît depuis des semaines de sévères restrictions d’accès à Internet et depuis des mois des mesures contre la presse.
Les gendarmes en Guinée ont effectué une descente contre un rassemblement de journalistes et procédé à plusieurs interpellations dans la banlieue de Conakry jeudi 18 janvier, jour de manifestation pour la liberté de la presse.
Des journalistes s’étaient retrouvés à la Maison de la presse, où la profession tient habituellement des rencontres et des conférences de presse, en vue d’une journée de manifestation contre les restrictions à la liberté de la presse et à l’accès à Internet sous la junte au pouvoir.
Deux pick-up de gendarmes sont arrivés sur les lieux et ont embarqué de force environ cinq journalistes, selon le correspondant de l’Agence France-Presse présent sur les lieux.
Un des pick-up s’est placé devant la porte de la Maison de la presse pour empêcher quiconque de sortir. Cette intervention fait suite à la vigoureuse mise en garde adressée la veille par le ministre de l’administration du territoire, Mory Condé.
« Je rassure le peuple de Guinée [quant à] la détermination du gouvernement à mettre hors d’état de nuire ces individus et à poursuivre les auteurs et les commanditaires de tout acte de violence qui surviendrait suite à ces appels à manifester », a-t-il prévenu mercredi soir sur la télévision d’Etat. Les organisations qui seraient impliquées risquent le retrait de leur agrément, a-t-il ajouté.
Préoccupation pour la liberté d’expression et la connexion à Internet
Le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée a appelé à manifester « pour libérer les médias et réseaux sociaux ». Il a reçu le soutien du Front national pour la défense de la Constitution, important acteur de la vie politique ces dernières années et rare voix à se faire encore entendre malgré sa dissolution par la junte.
« L’escalade sans fin des attaques contre la presse en Guinée doit cesser » et les journalistes arrêtés doivent être libérés, a réagi Reporters sans frontières sur X.
La junte, qui a pris le pouvoir par la force en 2021, a interdit les manifestations en 2022. Le pays se remet par ailleurs de l’explosion en décembre de ses stocks de carburant, qui a profondément perturbé l’activité économique.
La Guinée, dirigée pendant des décennies par des régimes dictatoriaux ou autoritaires, a l’habitude que les manifestations dégénèrent en violences. Elle connaît depuis des semaines de sévères restrictions d’accès à Internet et depuis des mois des mesures contre la presse.
Le gouvernement a justifié la semaine dernière les restrictions à Internet par un « problème sécuritaire », sans plus de précision, devant les ambassadeurs et représentants de partenaires importants de la Guinée venus exprimer leur préoccupation pour la liberté d’expression et la connexion à Internet.
Les autorités ont suspendu mercredi pour neuf mois l’accès au site d’information Dépêche Guinée et pour six mois l’auteur d’un article sur des fonds publics guinéens considérables qui pourraient avoir été détournés et qui seraient bloqués à Dubaï.
Le syndicat français SNJ-CGT a fait état, avec d’autres, de l’interpellation et de l’expulsion ces derniers jours du journaliste Thomas Dietrich pour une enquête sur la Société nationale des pétroles et le patrimoine de son directeur général, selon le syndicat.
Source :Le Monde avec AFP - (Le 18 janvier 2024)
Les gendarmes en Guinée ont effectué une descente contre un rassemblement de journalistes et procédé à plusieurs interpellations dans la banlieue de Conakry jeudi 18 janvier, jour de manifestation pour la liberté de la presse.
Des journalistes s’étaient retrouvés à la Maison de la presse, où la profession tient habituellement des rencontres et des conférences de presse, en vue d’une journée de manifestation contre les restrictions à la liberté de la presse et à l’accès à Internet sous la junte au pouvoir.
Deux pick-up de gendarmes sont arrivés sur les lieux et ont embarqué de force environ cinq journalistes, selon le correspondant de l’Agence France-Presse présent sur les lieux.
Un des pick-up s’est placé devant la porte de la Maison de la presse pour empêcher quiconque de sortir. Cette intervention fait suite à la vigoureuse mise en garde adressée la veille par le ministre de l’administration du territoire, Mory Condé.
« Je rassure le peuple de Guinée [quant à] la détermination du gouvernement à mettre hors d’état de nuire ces individus et à poursuivre les auteurs et les commanditaires de tout acte de violence qui surviendrait suite à ces appels à manifester », a-t-il prévenu mercredi soir sur la télévision d’Etat. Les organisations qui seraient impliquées risquent le retrait de leur agrément, a-t-il ajouté.
Préoccupation pour la liberté d’expression et la connexion à Internet
Le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée a appelé à manifester « pour libérer les médias et réseaux sociaux ». Il a reçu le soutien du Front national pour la défense de la Constitution, important acteur de la vie politique ces dernières années et rare voix à se faire encore entendre malgré sa dissolution par la junte.
« L’escalade sans fin des attaques contre la presse en Guinée doit cesser » et les journalistes arrêtés doivent être libérés, a réagi Reporters sans frontières sur X.
La junte, qui a pris le pouvoir par la force en 2021, a interdit les manifestations en 2022. Le pays se remet par ailleurs de l’explosion en décembre de ses stocks de carburant, qui a profondément perturbé l’activité économique.
La Guinée, dirigée pendant des décennies par des régimes dictatoriaux ou autoritaires, a l’habitude que les manifestations dégénèrent en violences. Elle connaît depuis des semaines de sévères restrictions d’accès à Internet et depuis des mois des mesures contre la presse.
Le gouvernement a justifié la semaine dernière les restrictions à Internet par un « problème sécuritaire », sans plus de précision, devant les ambassadeurs et représentants de partenaires importants de la Guinée venus exprimer leur préoccupation pour la liberté d’expression et la connexion à Internet.
Les autorités ont suspendu mercredi pour neuf mois l’accès au site d’information Dépêche Guinée et pour six mois l’auteur d’un article sur des fonds publics guinéens considérables qui pourraient avoir été détournés et qui seraient bloqués à Dubaï.
Le syndicat français SNJ-CGT a fait état, avec d’autres, de l’interpellation et de l’expulsion ces derniers jours du journaliste Thomas Dietrich pour une enquête sur la Société nationale des pétroles et le patrimoine de son directeur général, selon le syndicat.
Source :Le Monde avec AFP - (Le 18 janvier 2024)