Ce scrutin est le premier depuis le putsch militaire qui a mis fin à deux décennies de dictature.
L es Mauritaniens se rendent aux urnes dimanche 19 novembre pour des législatives en forme de test de l'engagement des militaires, aux affaires depuis le coup d'Etat d'août 2005, à rendre le pouvoir aux civils à la faveur des présidentielles prévues en mars prochain.
Le vote s'est ouvert à 7 heures GMT (8 heures à Paris).
Ce scrutin est le premier depuis le putsch sans effusion de sang qui a mis fin à deux décennies de dictature.
Aucune alternance n'est jamais venue des urnes en Mauritanie, dont l'histoire est jalonnée de coups d'Etat depuis l'indépendance, reconnue par la France en 1960.
Si le scrutin législatif de dimanche, qui se double d'élections municipales, est censé tourner la page, rares sont les électeurs qui croient à un véritable changement dans la vie politique de leur pays.
Mirage
"La démocratie est un mirage, une illusion. Rien ne va changer", affirme ainsi Fatima, une jeune femme de 19 ans, interrogée à Nouakchott.
Depuis le renversement du président Maaouya ould sid Ahmed Taha, la junte militaire emmenée par le colonel Ely ould Mohamed Vall s'efforce pourtant de traduire dans les faits son engagement démocratique.
La Constitution a été amendée par référendum en juin dernier pour limiter à deux le nombre de mandats présidentiels, une évolution rare sur le continent africain.
"Notre devoir est de préserver les intérêts nationaux", a affirmé récemment le colonel Vall, qui a promis la fermeté en cas de fraude électorale.
Vingt-huit formations seront en lice pour les 95 sièges de l'Assemblée nationale, dont les locaux sont actuellement occupés par la junte. Le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) d'Ahmed ould Daddah, vétéran de l'opposition, fait figure de favori.
1.222 candidats
Les militaires ont par ailleurs encouragé les candidatures indépendantes et nombreux sont les Mauritaniens qui y ont vu une volonté d'entamer l'influence des partis. Sur les 1.222 candidats inscrits, plus d'un quart sont sans étiquette.
De l'avis des observateurs, la présence de candidats représentant la population noire pourrait donner lieu à des tensions avec les Maures, qui constituent traditionnellement l'élite de ce pays de trois millions d'habitants, dernier né des producteurs de pétrole africains.
L'exploitation, entamée en février par la firme australienne Woodside Petroleum, donne pour le moment des résultats décevants.
Les milieux diplomatiques seront par ailleurs attentifs au résultat des islamistes, dans une région jugée propice aux vocations djihadistes. (avec Reuters)
source: Observateur