Nous sommes tous des électeurs de ghettos. Mais qu’est-ce qu’un ghetto ? Voici ce que dit Le Larousse de ce mot italien : 1. Quartier habité par des communautés juives ou, autrefois, réservé aux juifs. 2. Lieu ou une minorité vit séparé du reste de la communauté. Par exemple, Harlem, le ghetto noir de New York. 3. Milieu refermé sur lui-même, condition marginale.
Le Robert, quant à lui, fait remonter le mot à 1817 et situe son hapax en 1690. Il apporte la précision que le mot ghetto désigne une « résidence forcée des Juifs à Venise. » Le Robert cite cette injonction de François Mauriac : « Prolétaires de tous les pays sortez de votre ghetto. »
Notre chef d’Etat, mettant en garde contre l’aventure dans les options diplomatiques du pays a parlé d’électeurs de ghettos. C’était le 27 janvier. La classe politique ne s’en est pas offusquée outre mesure. A part Mohamed Ould Maouloud le leader de l’UFP qui est revenu là-dessus lors du meeting organisé par la CFCD le 1er février au stade de la capitale en ces termes : « les populations des ghettos et des kebba ici présentes sont notre fierté. C’est pour elles que nous sommes ici. Elles ont le droit de demander la rupture des relations de notre pays avec Israël. Le droit d’aspirer à plus de démocratie. »
On se rappelle aussi que durant ses tournées pour faire la promotion de la constitution, Eli Ould Mohamed Vall a parlé de jungle, de lianes, de Tarzans, etc.
Si la référence à des personnages de bandes dessinées et autres symboles de la ‘primitivité’ avait suscité des indignations chez d’aucuns, il faut reconnaître que cette fois-ci, la menace d’un vote blanc était si lourde sur les ‘brigueurs’ de la magistrature suprême qu’ils en avaient oublié près d’une semaine durant de riposter à l’offense contre des masses importantes de mauritaniens qui, comme les habitants des ghettos de Venise et autres occupants de bantoustans, sont le plus souvent tirés de leurs baraques, de leurs Khaimas ; bref, de leurs ‘adwaba’, de leurs ‘hangars’ pour être utilisés comme denrée électorale et instruments de propagande.
On en fait des outils de revendication idéologique sans tenir compte du fait qu’ils ont besoin de pouvoir acheter le riz, l’huile, le gaz, le sucre, le lait avec dignité. Les électeurs des ghettos en Mauritanie ont besoin de bien moins que la rupture des relations avec Israël, messieurs les candidats ! Promettez-leur un mieux être, un mieux vivre. Ouvrez-leur les yeux sur la portée d’une vie décente. Ils ont besoin d’être protégés contre et par l’agent de police du quartier. Ils ont grand besoin d’entretenir des relations franches avec la SOMELEC, la SNDE. Il leur faut de l’électricité et de l’eau courante à des prix raisonnables. Ils ne demandent qu’à avoir la lumière sans devoir porter sur leur dos les factures qui auraient dû revenir à ceux qui consomment dix fois plus qu’eux à un coût inconcevablement moindre. Electeurs de tous les ghettos, méfiez-vous !
On se partage vos voix en vous fermant les yeux sur la réalité de votre condition. Vous avez besoin de liberté certes. Mais une qui soit méritée. L’urgence pour vous, ce n’est pas la passion pour les autres mais votre raison d’être : vivre dignement et fièrement chez vous. Que la Mauritanie retourne à la CEDEAO ou non doit être secondaire pour un mauritanien qui se cherche dans son propre pays. Celui dont on peut douter de la ‘mauritanité’, n’a pas le temps d’écouter un plaidoyer pour la ‘Cédéaoité’ de son pays. Il a besoin d’être reconnu et accepté. Il a besoin d’une place chez lui… Electeurs de tous les ghettos, attention !
Cherchez parmi tous ces courtisans à col blancs celui qui est prêt à renoncer au luxe pour s’occuper de vous. Cherchez encore celui qui n’ambitionne pas seulement d’être dans la luisance d’un palais au grand dam du patriotisme. Electeurs de tous les ghettos, méfiez-vous des prédateurs !
kissimousman@yahoo.fr
source : La Tribune N°335 (Mauritanie) via cridem
Le Robert, quant à lui, fait remonter le mot à 1817 et situe son hapax en 1690. Il apporte la précision que le mot ghetto désigne une « résidence forcée des Juifs à Venise. » Le Robert cite cette injonction de François Mauriac : « Prolétaires de tous les pays sortez de votre ghetto. »
Notre chef d’Etat, mettant en garde contre l’aventure dans les options diplomatiques du pays a parlé d’électeurs de ghettos. C’était le 27 janvier. La classe politique ne s’en est pas offusquée outre mesure. A part Mohamed Ould Maouloud le leader de l’UFP qui est revenu là-dessus lors du meeting organisé par la CFCD le 1er février au stade de la capitale en ces termes : « les populations des ghettos et des kebba ici présentes sont notre fierté. C’est pour elles que nous sommes ici. Elles ont le droit de demander la rupture des relations de notre pays avec Israël. Le droit d’aspirer à plus de démocratie. »
On se rappelle aussi que durant ses tournées pour faire la promotion de la constitution, Eli Ould Mohamed Vall a parlé de jungle, de lianes, de Tarzans, etc.
Si la référence à des personnages de bandes dessinées et autres symboles de la ‘primitivité’ avait suscité des indignations chez d’aucuns, il faut reconnaître que cette fois-ci, la menace d’un vote blanc était si lourde sur les ‘brigueurs’ de la magistrature suprême qu’ils en avaient oublié près d’une semaine durant de riposter à l’offense contre des masses importantes de mauritaniens qui, comme les habitants des ghettos de Venise et autres occupants de bantoustans, sont le plus souvent tirés de leurs baraques, de leurs Khaimas ; bref, de leurs ‘adwaba’, de leurs ‘hangars’ pour être utilisés comme denrée électorale et instruments de propagande.
On en fait des outils de revendication idéologique sans tenir compte du fait qu’ils ont besoin de pouvoir acheter le riz, l’huile, le gaz, le sucre, le lait avec dignité. Les électeurs des ghettos en Mauritanie ont besoin de bien moins que la rupture des relations avec Israël, messieurs les candidats ! Promettez-leur un mieux être, un mieux vivre. Ouvrez-leur les yeux sur la portée d’une vie décente. Ils ont besoin d’être protégés contre et par l’agent de police du quartier. Ils ont grand besoin d’entretenir des relations franches avec la SOMELEC, la SNDE. Il leur faut de l’électricité et de l’eau courante à des prix raisonnables. Ils ne demandent qu’à avoir la lumière sans devoir porter sur leur dos les factures qui auraient dû revenir à ceux qui consomment dix fois plus qu’eux à un coût inconcevablement moindre. Electeurs de tous les ghettos, méfiez-vous !
On se partage vos voix en vous fermant les yeux sur la réalité de votre condition. Vous avez besoin de liberté certes. Mais une qui soit méritée. L’urgence pour vous, ce n’est pas la passion pour les autres mais votre raison d’être : vivre dignement et fièrement chez vous. Que la Mauritanie retourne à la CEDEAO ou non doit être secondaire pour un mauritanien qui se cherche dans son propre pays. Celui dont on peut douter de la ‘mauritanité’, n’a pas le temps d’écouter un plaidoyer pour la ‘Cédéaoité’ de son pays. Il a besoin d’être reconnu et accepté. Il a besoin d’une place chez lui… Electeurs de tous les ghettos, attention !
Cherchez parmi tous ces courtisans à col blancs celui qui est prêt à renoncer au luxe pour s’occuper de vous. Cherchez encore celui qui n’ambitionne pas seulement d’être dans la luisance d’un palais au grand dam du patriotisme. Electeurs de tous les ghettos, méfiez-vous des prédateurs !
kissimousman@yahoo.fr
source : La Tribune N°335 (Mauritanie) via cridem