Plus de 30% des 1222 listes aux élections municipales et des 441 listes aux législatives, les «indépendants» ont envahi les compétions électorales qui donneront leur verdict demain, dimanche 19 novembre à la publication des résultats. Mais, d’or et déjà, l’on s’entend dans la capitale mauritanienne à les voir jouer les premiers rôles dans la future direction du pays, ou à défaut, être les faiseurs de roi. Regroupés, pour l’essentiel dans le Rassemblement des indépendants, que coordonne Mouhamed Ould Chérif, ancien dignitaire sous le régime de Ould Daddah, le père de la Mauritanie indépendante, ils sont partis crânement à l’assaut des bastions des partis traditionnels. «Dopés» et/ou pistonnés ?
(Envoyé Spécial) Plus que les femmes avec leurs 20% de positions éligibles, octroyées d’office dans toutes les listes en compétition, l’irruption massive des candidatures indépendantes, semble être la donne « curieuse » des législatives et municipales de demain, dimanche 19 novembre en Mauritanie. Botte secrète des autorités de la transition pour se reproduire, ou simple gestation d’une nouvelle classe politique qui aura en charge la cinquième République ? La question reste ouverte. Toujours est-il que les «indépendants» représentent plus de 30% des candidatures et l’on s’attend à Nouakchott à ce qu’ils pèsent autant, voir plus sur l’échiquier politique au sortir des scrutins du 19 novembre.
Demain, dimanche 19 novembre, les électeurs et les électrices de la République islamique de Mauritanie iront aux urnes après deux semaines d’une campagne électorale soft, sans incidents majeurs et sans diatribes disproportionné es, se plait-on à souligner à Nouakchott, hier, à quelques heures de la fin de celle-ci. Ils sont appelés à élire leurs 95 représentants au Parlement et les équipes dirigeantes des 216 municipalités du pays. Ils auront à le faire en choisissant sur les 1.222 listes aux municipales, dont 888 présentées par des formations politiques et 334 par des indépendants qui ont battu campagne. Aux législatives, ils départageront les 441 listes dont 260 pour les partis politiques, 124 indépendants et 32 coalitions, plus 25 listes nationales qui sont en lice. Ils sont : les 1.069.375 électeurs répartis sur 2.336 bureaux de vote du pays.
Cependant, si, a-t-on remarqué à Nouakchott et dans les principales villes du pays visitées, l’engouement et l’effervescence des jours de campagnes n’ont pas perturbé outre mesure la quiétude des habitants, ni suscité incidents majeurs, encore moins entraîné des heurts regrettables entre les camps en compétition, il est à noter que la majorité des partis politiques se disent avoir été «court-circuité s» par les autorités de transition qui auraient motivé et «enthousiasmé» les candidatures «indépendantes» .
Le Dr. Kane Hamidou Kane Sarr, 1er vice-président du Rassemblement des forces démocratiques (Rfd) de Ould Daddah, le frère de l’autre, tête de liste de son parti et de la coalition aux élections législatives dans la capitale, parle même de «complot» de la part du gouvernement de transition. «Ils ne sont en vérité, indépendants que de nom. Nous avons vu surgir quasiment du néant en l’espace de huit à dix semaines, ces candidatures indépendantes. Est-ce un hasard ? Nous ne le pensons pas. De sources concordantes, nous avons reçu des informations selon lesquelles, que certaines autorités s’étaient mêlées de cela. Nous avons exprimé nos craintes quant aux risques qui pèseraient sur le processus démocratique. Pas seulement en terme de démocratie, mais également en terme de paix civile. Jusque là, les autorités avaient pris des mesures qui nous rassuraient. Mais force est de reconnaître avec l’immixtion de ces candidatures dites indépendantes, les jeux risquent d’être pipés», martèle-t-il.
Initiatives locales
Arguments battus en brèche par les «non-structuré s» dans les partis politiques classiques. Selon en effet, Mahoud Ould Brahim, porte-parole du Rassemblement des indépendants qui ont 334 listes en lice, «si auparavant, les candidatures aux élections étaient uniquement réservées aux partis politiques, aux journées nationales de concertation, il y a eu un consensus sur cette question. Du coup, le législateur a légalisé les candidatures indépendantes. A partir de ce moment, il y a eu une floraison d’initiatives locales, qui, quand elles ont atteint une masse critique, il a fallu les prendre en charge au plan national. Ce qui a créé deux grandes mouvances au plan national des indépendants. Ce qu’on a appelé l’Union nationale des indépendants au départ et la coordination nationale des indépendants. A l’approche des élections ces deux mouvances ont fusionné pour donner le Rassemblement des indépendants, dont je suis le porte-parole» . Et d’ajouter, «nous n’avons aucun rapport avec les autorités de la transition. Nous sommes à équidistance des partis politiques et du gouvernement de la transition». L’irruption massive des indépendants n’a-t-elle pas porté préjudice à certaines formations politiques, notamment le Prds, l’ancien parti au pouvoir avant le coup d’Etat du 3 août 2005 ? «Le Prds était un parti-Etat, l’histoire de la Mauritanie veut que chaque fois qu’un président est évincé, sa formation ne lui survit pas. C’était le cas avec Mokhtar Ould Daddah. A partir du moment qu’un parti perd le pouvoir, il est normal, je pense de noter une déliquescence de la formation. Par conséquent, la saignée de ce parti a profité à tout le monde, pas seulement aux indépendants», répond-il. Peut-on s’attendre à voir vous structurer en parti politique au sortir des élections de dimanche prochain. «La priorité du Rassemblement s’inscrit dans la perspective électorale. Cela est notre agenda politique pour le moment», assure-t-il, tout en, ironisant certainement, se posant la question de savoir «de quoi ont-ils peur», s’adressant aux partis politiques qui les voient d’un mauvais œil.
Madior FALL
Sud quotidien
(Envoyé Spécial) Plus que les femmes avec leurs 20% de positions éligibles, octroyées d’office dans toutes les listes en compétition, l’irruption massive des candidatures indépendantes, semble être la donne « curieuse » des législatives et municipales de demain, dimanche 19 novembre en Mauritanie. Botte secrète des autorités de la transition pour se reproduire, ou simple gestation d’une nouvelle classe politique qui aura en charge la cinquième République ? La question reste ouverte. Toujours est-il que les «indépendants» représentent plus de 30% des candidatures et l’on s’attend à Nouakchott à ce qu’ils pèsent autant, voir plus sur l’échiquier politique au sortir des scrutins du 19 novembre.
Demain, dimanche 19 novembre, les électeurs et les électrices de la République islamique de Mauritanie iront aux urnes après deux semaines d’une campagne électorale soft, sans incidents majeurs et sans diatribes disproportionné es, se plait-on à souligner à Nouakchott, hier, à quelques heures de la fin de celle-ci. Ils sont appelés à élire leurs 95 représentants au Parlement et les équipes dirigeantes des 216 municipalités du pays. Ils auront à le faire en choisissant sur les 1.222 listes aux municipales, dont 888 présentées par des formations politiques et 334 par des indépendants qui ont battu campagne. Aux législatives, ils départageront les 441 listes dont 260 pour les partis politiques, 124 indépendants et 32 coalitions, plus 25 listes nationales qui sont en lice. Ils sont : les 1.069.375 électeurs répartis sur 2.336 bureaux de vote du pays.
Cependant, si, a-t-on remarqué à Nouakchott et dans les principales villes du pays visitées, l’engouement et l’effervescence des jours de campagnes n’ont pas perturbé outre mesure la quiétude des habitants, ni suscité incidents majeurs, encore moins entraîné des heurts regrettables entre les camps en compétition, il est à noter que la majorité des partis politiques se disent avoir été «court-circuité s» par les autorités de transition qui auraient motivé et «enthousiasmé» les candidatures «indépendantes» .
Le Dr. Kane Hamidou Kane Sarr, 1er vice-président du Rassemblement des forces démocratiques (Rfd) de Ould Daddah, le frère de l’autre, tête de liste de son parti et de la coalition aux élections législatives dans la capitale, parle même de «complot» de la part du gouvernement de transition. «Ils ne sont en vérité, indépendants que de nom. Nous avons vu surgir quasiment du néant en l’espace de huit à dix semaines, ces candidatures indépendantes. Est-ce un hasard ? Nous ne le pensons pas. De sources concordantes, nous avons reçu des informations selon lesquelles, que certaines autorités s’étaient mêlées de cela. Nous avons exprimé nos craintes quant aux risques qui pèseraient sur le processus démocratique. Pas seulement en terme de démocratie, mais également en terme de paix civile. Jusque là, les autorités avaient pris des mesures qui nous rassuraient. Mais force est de reconnaître avec l’immixtion de ces candidatures dites indépendantes, les jeux risquent d’être pipés», martèle-t-il.
Initiatives locales
Arguments battus en brèche par les «non-structuré s» dans les partis politiques classiques. Selon en effet, Mahoud Ould Brahim, porte-parole du Rassemblement des indépendants qui ont 334 listes en lice, «si auparavant, les candidatures aux élections étaient uniquement réservées aux partis politiques, aux journées nationales de concertation, il y a eu un consensus sur cette question. Du coup, le législateur a légalisé les candidatures indépendantes. A partir de ce moment, il y a eu une floraison d’initiatives locales, qui, quand elles ont atteint une masse critique, il a fallu les prendre en charge au plan national. Ce qui a créé deux grandes mouvances au plan national des indépendants. Ce qu’on a appelé l’Union nationale des indépendants au départ et la coordination nationale des indépendants. A l’approche des élections ces deux mouvances ont fusionné pour donner le Rassemblement des indépendants, dont je suis le porte-parole» . Et d’ajouter, «nous n’avons aucun rapport avec les autorités de la transition. Nous sommes à équidistance des partis politiques et du gouvernement de la transition». L’irruption massive des indépendants n’a-t-elle pas porté préjudice à certaines formations politiques, notamment le Prds, l’ancien parti au pouvoir avant le coup d’Etat du 3 août 2005 ? «Le Prds était un parti-Etat, l’histoire de la Mauritanie veut que chaque fois qu’un président est évincé, sa formation ne lui survit pas. C’était le cas avec Mokhtar Ould Daddah. A partir du moment qu’un parti perd le pouvoir, il est normal, je pense de noter une déliquescence de la formation. Par conséquent, la saignée de ce parti a profité à tout le monde, pas seulement aux indépendants», répond-il. Peut-on s’attendre à voir vous structurer en parti politique au sortir des élections de dimanche prochain. «La priorité du Rassemblement s’inscrit dans la perspective électorale. Cela est notre agenda politique pour le moment», assure-t-il, tout en, ironisant certainement, se posant la question de savoir «de quoi ont-ils peur», s’adressant aux partis politiques qui les voient d’un mauvais œil.
Madior FALL
Sud quotidien