Un recours pour le recomptage partiel des voix déposé Malgré la bonne tenue des élections législatives et municipales, du 19 novembre dernier, en Mauritanie, des formations politiques doutent de la fiabilité de tous les résultats. Un recours pour le recomptage partiel des voix a été déposé par le Parti populaire progressiste (App) de Messaoud Ould Boulkheir sur la table de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Des recours auxquels le Ceni s’attendait d’ailleurs.
Dossier réalisé par Seydou Nourou DIA (Envoyé spécial à Nouakchott)
walfadjri
Les premiers résultats des élections législatives et municipales proclamés mercredi dernier n'emportent pas l'adhésion de toutes les formations politiques. Des contestations ont commencé à fuser. Et c'est l'Alliance populaire progressiste (App) de Messaoud Ould Boulkheir, membre de la coalition de l'ex-opposition mauritanienne, qui sort de ses gonds quarante-huit heures après la publication des résultats pour demander un ‘recomptage partiel des voix’. De son avis, ‘(son) parti a été lésée dans certains endroits, au profit des listes indépendantes’ . C'est une conférence de presse organisée par l'ensemble des partis de la coalition qui lui a servi de tribune. A l'en croire, le processus de lutte pour le recomptage des voix est engagé. ‘Nous sommes en contact avec la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et le ministère de l'Intérieur pour le recomptage des voix’. Seulement, précise-t-il, seules deux localités sont concernées par leur revendication. Il s'agit de Sebkha (l'un des départements les plus vastes et plus populaires de Nouakchott) pour les municipales, et de Sélibaby (située au sud) pour les législatives. Cette injustice, Messaoud Boulkheir entend la combattre de toutes ses forces. Car ‘les responsables des opérations de vote ont manipulé les résultats au profit de listes indépendantes’ , accuse-t-il avant de préciser que ‘c'est une chose que l'App est loin d'accepter’.
Sur le même registre, les responsables de la Coalition des forces pour le changement démocratique (Cfcd) ont exhorté le gouvernement mauritanien à mettre en place un système de vote moins complexe. Ce qui aura le mérite de réduire le taux élevé de bulletins nuls, juge le responsable en chef du Rassemblement des forces démocratiques (Rfd). Le taux de bulletins nuls a été arrêté à 11, 43 % pour les législatives et à 10,10 % pour les municipales.
Ahmed Ould Daddah préconise que ‘l'on envisage une méthode souple qui respecterait la volonté de l'électeur’. Lequel pourra ainsi émarger de la manière qui lui conviendrait en faveur du parti ou du candidat de son choix.
Ces contestations, la Commission électorale nationale et indépendante (Ceni) s'y attendait. Au cours d'une conférence de presse, le président de la Ceni, Cheikh Sid’Ahmed Ould Babamine, affirme que son organe s’attendait à ce que des recours soient déposés, eut égard à la nature de la complexité des opérations de vote.
Le face-à-face a également été l'occasion pour les onze partis membres de la coalition de réaffirmer que leur structure maintiendra son ‘engagement politique solidaire pour le report automatique de voix entre les membres de la Cfcd en vue du second tour des législatives, prévu le 3 décembre prochain’. Selon eux, des consignes ont été données à la base pour favoriser un report de voix massif et franc pour le second tour des législatives et la désignation des maires par les conseils municipaux.
La coalition a, pour le moment, dans sa besace 26 sièges de députés sur les 43 pourvus lors du premier tour. Les 17 autres sont revenus aux indépendants et à l’ancien parti au pouvoir, le Parti républicain pour la démocratie et le renouveau (Prdr). Le restant des 95 sièges (52) est encore en jeu. Et tout se jouera entre les partis de la coalition, les indépendants et le Prdr lors du second tour qui aura lieu dimanche prochain dans trente-trois circonscriptions électorales.
Pour les municipales, sur les 3 688 sièges de conseillers qui étaient en jeu, les partis politiques vont occuper les 2 151 et les indépendants se contenteront des 1 537. Malgré la bonne tenue des élections législatives et municipales, du 19 novembre dernier, en Mauritanie, des formations politiques doutent de la fiabilité de tous les résultats. Un recours pour le recomptage partiel des voix a été déposé par le Parti populaire progressiste (App) de Messaoud Ould Boulkheir sur la table de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Des recours auxquels le Ceni s’attendait d’ailleurs.